Aller au contenu

L'Arc de Triomphe de l'Étoile éclipse les trois autres arcs de Paris... et ceux détruits.


goods

Messages recommandés

Membre+, Posté(e)
goods Membre+ 35 581 messages
Posté(e)

L'Arc de Triomphe de l'Étoile éclipse les trois autres arcs de Paris... et ceux détruits.

À Paris, l'Arc de Triomphe est une institution, un monument : au point de faire oublier aux Parisiens qu'il en existe quatre, dans la capitale, et ce depuis des siècles.

2019-11-16 (1).jpg

À Paris, l’Arc de Triomphe de l’Étoile est un monument majeur… qui fait de l’ombre aux autres arcs de la capitale.

D’une porte de Paris à un arc de triomphe, il n’y a qu’un pas ! Nous connaissons tous l’Arc de Triomphe, celui qui trône au milieu des 12 branches du rond-point de l’Étoile. Mais trois autres arcs de triomphes sont disséminés dans la capitale et racontent son histoire.

Pour comprendre d’où viennent ces arcs de triomphe, il faut revenir à ce qu’était Paris au 17ème siècle. Car s’il est resté comme le bâtisseur de l’Arc de Triomphe, Napoléon ne s’est pas seulement inspiré de nos cousins romains, mais aussi du très français Louis XIV. Une tradition de rois et d’empereurs que la République a aboli, non sans hommages.

L’arc de triomphe de la Porte Saint-Denis, symbole de Louis XIV victorieux

En 1672, Paris s’arrête aux Tuileries (1er arrondissement) à l’ouest, à la rue des Récollets (10ème ) au nord, à la Bastille (11ème) à l’est et au Val-de-Grâce (5ème) au sud. 

Le cartographe Albert Jouvin de Rochefort a dessiné cette année-là les contours de la capitale du royaume, y incluant ses « faux bourgs », nos faubourgs. Chaillot, Monceaux, Mont Martre, Clignancour, Le Mesnil-Montant ou Picque-Puce sont des villages. Le Cours de la Reyne et Grenelle sont des plaines et on laboure à proximité du Mont Parnasse.

CARTE. Paris en 1672, selon le plan d’Albert Jouvin de Rochefort :

paris-en-1672-fac-simile-jouvin-de-btv1b53010929s-1-1.jpeg

Pour protéger la capitale, des fortifications se sont succédé. En 1672, la Porte Saint-Denis haute de 25 mètres est bâtie. C’est la quatrième porte à ce nom. Louis XIV veut une porte triomphale pour célébrer sa victoire sur les Provinces-Unies, les actuels Pays-Bas.

Directeur de l’Académie royale d’architecture, François Blondel s’inspire de l’Arc de Titus à Rome. Le sculpteur Michel Anguier grave « Ludovico Magno » sur le fronton, Louis le Grand en latin, du nom du roi Soleil. Côté sud, la conquête de trois provinces et de 40 places fortes est honorée, ainsi que la prise de Maastricht en 13 jours grâce à Vauban, côté nord. 

porte-saint-denis-01.jpg

La Porte Saint-Denis.

En 1674, la prise de Besançon célébrée par la Porte Saint-Martin

En 1674, la même logique est à l’oeuvre 250 mètres plus loin, sur l’actuel boulevard Saint-Denis, pour la Porte Saint-Martin. Cette fois, ce sont les victoires des armées de Louis XIV sur le Rhin et en Franche-Comté qui sont célébrées. L’arc de triomphe mesure 18 mètres.

Deux inscriptions sont visibles sur le monument, signées par le prévôt des marchands et un échevin de Paris, représentants du roi pour la capitale. Ils saluent celui « qui prit deux fois Besançon » et « qui après la prise du Limbourg a partout repoussé les menaces d’ennemis ». Depuis ces victoires, la Franche-Comté est française mais le Limbourg est néerlandais. Sur l’arc, Louis XIV est représenté par le dieu de la guerre Mars et en Hercule.

porte-saint-martin-p1070460.jpg

La Porte Saint-Martin.

Un autre arc de triomphe avait été érigé pour la conquête de la Franche-Comté, dans le but d’accueillir le retour de Louis XIV. Construit à la Barrière du Trône, ancienne entrée de la capitale située sur l’actuelle avenue du Trône à Nation, il a été détruit sous la Régence.

arc-de-triomphe-eleve-a-btv1b8456601s-1.jpeg

Arc de Triomphe de la Barrière du Trône, dessiné en 1750 après sa destruction.

Napoléon : « Vous ne rentrerez chez vous que sous des arcs de triomphe »

Pendant deux siècles, les arcs de triomphe en dur sont oubliés des architectes français. Jusqu’en 1784, avec la construction de la porte Désilles à Nancy, plus ancien monument aux morts de France, conçue sous la forme architecturale d’un arc de triomphe.

Ces monuments reviennent à la mode avec Napoléon, après la sanglante bataille d’Austerlitz contre Russes et Autrichiens en 1805. « Vous ne rentrerez chez vous que sous des arcs de triomphe », aurait dit Napoléon à ses troupes victorieuses, selon l’historien Daniel Brandy. Un premier projet, après la Paix d’Amiens de 1802, avait fait l’objet d’un concours sans suite.

Napoléon aura initié deux arcs. Le premier est construit sur la place du Carrousel. Plus petit que les autres avec ses 14,6 mètres, il honore les troupes de la Grande Armée d’Austerlitz. Ordonné en 1806 comme son cousin du rond-point de l’Étoile, il est achevé en 1808. À cette époque, il était dans la cour du palais des Tuileries, qui sera détruit par un incendie lors de La Commune de Paris, en 1871, et rasé en 1883. Aujourd’hui, il est dans la perspective unissant le Louvre, le jardin des Tuileries et les Champs-Élysées.

hippolyte-bellange-un-jour-de-revue-sous-l-empire-1810 (1).jpg

Revue des troupes sous le Second empire, en 1862, devant le Palais des Tuileries et l’arc de triomphe du Carrousel.

L’Arc de Triomphe de l’Étoile, symbole de l’histoire militaire française

Également ordonnée en 1806, la construction du plus connu des arcs de triomphe sera aussi la plus longue, parmi les quatre encore existants à Paris. 

Depuis 1672, Paris a grandi : ses frontières s’arrêtent aux bourgs de Grenelle et Vaugirard et au moulin de Croulebarbe au sud, avant Belleville et Charonne à l’est, à Mont Martre au nord et avant Chaillot à l’ouest. C’est là que sera construit l’Arc de Triomphe, sur un lieu moins cher car inutilisé que celui d’abord souhaité par l’Empereur : place de la Bastille. 

Suite de l'article

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×