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Analyse linéaire


Sachelle

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Nouveau, 20ans Posté(e)
Sachelle Nouveau 2 messages
Baby Forumeur‚ 20ans‚
Posté(e)

 

Bonsoir, j'ai une analyse linéaire que j'ai faite sur un extrait du Roman "Mémoires d'Hadrien" et j'aimerais que quelqu'un me corrige et m'aide en ce qui concerne ma problématique et les titre de mes parties. Voici ci dessous mon travail  et merci d'avance, je vous souhaite une bonne journée.

 

 

« Quant à l’observation de moi-même, je m’y oblige, ne fût-ce que pour entrer en composition avec cet individu auprès de qui je serai jusqu’au bout forcé de vivre, mais une familiarité de près de soixante ans comporte encore bien des chances d’erreur. Au plus profond, ma connaissance de moi-même est obscure, intérieure, informulée, secrète comme une complicité. Au plus impersonnel, elle est aussi glacée que les théories que je puis élaborer sur les nombres : j’emploie ce que j’ai d’intelligence à voir de loin et de plus haut ma vie, qui devient alors la vie d’un autre. Mais ces deux procédés de connaissance sont difficiles, et demandent, l’un une descente en soi, l’autre, une sortie hors de soi-même. Par inertie, je tends comme tout le monde à leur substituer des moyens de pure routine, une idée de ma vie partiellement modifiée par l’image que le public s’en forme, des jugements tout faits, c’est-à-dire mal faits, comme un patron tout préparé auquel un tailleur maladroit adapte laborieusement l’étoffe qui est à nous. Équipement de valeur inégale ; outils plus ou moins émoussés ; mais je n’en ai pas d’autres : c’est avec eux que je me façonne tant bien que mal une idée de ma destinée d’homme. »

 

Introduction

Mémoires d’Hadrien est un roman épistolaire et une autobiographie fictive sous forme de lettre écrite et publiée par Marguerite Yourcenar en 1951. Cette œuvre est aujourd’hui son plus grand succès et lui valut à l’époque une place à l’académie française de littérature, malgré sa sexualité ouvertement assumée et très critiquée. La lettre est d’Hadrien à son petit- fils adoptif Marc-Aurèle où mourant, raconte différentes époques et parties de sa vie. L’extrait étudié est tiré de la première partie du livre « Animula, Vagula, Blandula » que l’auteure traduit par « petite âme tendre et flottante » et nous emmène fortement à réfléchir sur comment Hadrien aborde t’il la connaissance de soi. Nous verrons dans une première partie qu’il la décrit comme nécessaire, ensuite nous verrons que cette observation est profonde et impersonnelle, et enfin nous verrons que le narrateur se résout à l’imperfection de cette connaissance.  

 

I          Une observation de soi nécessaire

 

Dans cette première phrase, Hadrien aborde l’observation de lui-même.  Le verbe « je m’y oblige » fait référence à une nécessité, mais aussi une contrainte ici morale. La négation restrictive « ne fût-ce que » poursuit cet idée de contrainte ; elle laisse entendre le fait qu’« entrer en composition avec cet individu » est un effort minimum et nécessaire. En effet, « entrer en composition » ici suggère le fait de former un tout par assemblage de plusieurs parties distinctes ; l’observation de soi est alors nécessaire pour former un tout « avec cet individu ». Le locuteur désigne une partie de lui-même comme un inconnu : il laisse entendre qu’il y a une partie de soi qu’on ne connaît pas. Une partie, un « individu auprès de qui jusqu’au bout je serai forcé de vivre ». Pour la seconde fois on retrouve le champ lexical de la contrainte ; en raison du verbe forcer qui ici est mis à la forme passive donne l’impression d’un châtiment que subit Hadrien ou du moins quelque chose de désagréable.

De plus, L’emploie de la conjonction de coordination « mais » montre une opposition, une correction du désagréable. Une « familiarité de près de soixante ans comporte encore bien de chances d’erreurs » ; ici la « familiarité » suggère une intimité avec l’individu, une habitude mais aussi connaissance de l’autre qui s’acquiert avec l’expérience et au cours du temps.  Malgré cette familiarité « de près de soixante », elle « comporte encore bien des chances d’erreur. ». Ici, l’adverbe de temps « encore » marque la persistance de ces « chances d’erreur ». En effet, celles-ci montrent la persistante possibilité de l’erreur, et souligne une limite de l’observation, la connaissance de soi.

 

 

 

II          Une observation profonde et impersonnelle

 

La deuxième phrase est introduite par la locution adverbiale superlative « Au plus » qui accompagne l’adjectif « profond ». Cet emploie met d’entrée le lecteur dans le contexte de la profondeur (à changer). Par la suite, la « connaissance de moi-même » est qualifiée par une gradation ascendante ; les adjectifs « obscure, intérieure, informulée, secrète » portent sur le champ lexical du mystère, de l’inconnu. En particulier, « informulée », « secrète » attire l’attention sur la comparaison à la « complicité » ; ce terme relève et suggère une entende profonde entre deux individus, mais aussi une participation à la faute commise par un autre. Le moi est alors jugé complexe, insaisissable et changeant.

 On retrouve pour la deuxième fois la locution adverbiale superlative « Au plus », qui cette accompagne l’adjectif « impersonnel ». La connaissance de soi, de manière impersonnelle, est comparée aux « théorie je puis élaborer sur les nombres » grâce au comparatif indicatif « aussi » « que ». L’emploie de l’adjectif « glacée » suggère une froideur, un manque de chaleur, une indifférence. Par suite, les deux points « : » marquent une connexion logique et son suivi de d’un développement de la première affirmation : « j’emploie ce que j’ai d’intelligence à voir de loin et de plus haut ma vie, qui devient alors la vie d’un autre ». Le pronom relatif « ce que » suivie du verbe avoir, montrent une limitation de l’intelligence et souligne un certain contentement dans le but de « voir de loin et de plus haut ma vie ». Voir « de loin » et « de plus haut » fait référence à une extrospection qui elle, de même que l’introspection antérieurement abordée est limitée. Afin de remédier à cette « connaissance de moi » « obscure » et « informulée », le narrateur se tourne vers la distanciation pour « voir de plus loin et de plus haut ma vie qui devient alors la vie d’un autre ».

Hadrien poursuit en confessant la difficulté et la complexité de ces deux « procédés de connaissance » qui « demandent l’un une descente en soi, l’autre, une sortie hors de soi-même » et décide de se tourner vers un autre moyen.

 

 

III          Une résolution à l’imperfection

 

Suite à la vérité à laquelle le narrateur a dû précédemment faire face, il décide de se tourner vers un autre moyen. En effet, l’emploi de la préposition de manière « Par » suivie de « inertie » suggère une manière de faire, mais aussi une conséquence suite à la difficulté des précédents « procédés de connaissance ». L’inertie, du latin iners, signifiant « sans énergie, inactif » voire « sans capacité ». Alors, par manque, limitation des capacités le locuteur tends « comme tout le monde à leurs substituer des moyens de pure routine ». L'expression « comme tout le monde » attire l’attention : une généralité qui réunit tous les êtres humains et suggère que ceux-ci sont de cette nature et qu’on ne peut rien y faire. Le substituer ici souligne une idée de remplacement de second choix : Hadrien par manque de capacité, remplace l’introspection et l’extrospection par « des moyens de pure routine », moins complexes et plus faciles d’accès. En effet ces moyens de pure routine sont « une idée de ma vie partiellement modifiée par l’image que le public s’en forme » font référence au regard des autres qui n’est pas toujours précis et véridique ; il prend des faits, des actes commis et les jugent selon la loi de la société, des codes d’usages, « des jugements tout faits, c’est-à-dire mal faits ». La locution conjonctive « c’est-à-dire » est un moyen direct de qualifier les jugements « tout faits » de « mal faits ». Ceux-ci sont comparés grâce au comparatif « comme » à « un patron tout préparé auquel un tailleur maladroit ajuste laborieusement l’étoffe qui est à nous. ». Le pronom relatif « qui » souligne le fait que cette « étoffe » n’est pas seulement notre étoffe, elle nous appartient et est injustement et maladroitement adaptée au patron. Après une longue réflexion, Hadrien vient à une conclusion : « Equipement à valeur inégale ; outils plus ou moins émoussés, mais je n’en ai pas d’autres ». La métaphore filée insiste sur l’efficacité partielle de cet « équipement ».

L’adjectif « émoussés » interpelle et fait penser à des « outils » moins incisifs.

La conjonction « mais » marque une opposition transitoire où le narrateur se rend à son sort.

Les deux points de ponctuation marquent une explication « : c’est avec eux que je façonne tant bien que mal ma destinée d’homme. » ; Hadrien emploi le verbe façonner, qui suggère un travail en vue de donner une forme, ici un sens particulier à sa « destinée d’homme ». 

La locution « tant bien que mal » souligne la difficulté et la médiocrité de ce travail.

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 157 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Plus c'est court, plus c'est lu.

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Nouveau, 20ans Posté(e)
Sachelle Nouveau 2 messages
Baby Forumeur‚ 20ans‚
Posté(e)

Au temps pour moi, je m’excuse du dérangement 

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 9 heures, Talon 1 a dit :

Plus c'est court, plus c'est lu.

Elle ne fait pas un commentaire à l'emporte pièce comme la majorité de ceux qui sont postés sur le forum, y compris les miens. Elle poste une analyse, et pour une fois que c'est une réelle demande d'aide au devoir avec un travail fait soumis à lecture et correction. 

Alors il ne faudrait pas confondre les posts qui ne sont qiue des opinions qui n'ont aucun intérêt et ce sujet.😡

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