Aller au contenu

Julie ou la Nouvelle Héloïse


Noa24

Messages recommandés

Nouveau, 22ans Posté(e)
Noa24 Nouveau 1 message
Baby Forumeur‚ 22ans‚
Posté(e)

Bonjour, je dois faire le commentaire de texte de Julie ou la Nouvelle Héloïse, Seconde partie, lettre VII. 

Je n'ai pas encore trouver de problématique ni de plan. S'il vous plaît, j'ai besoin d'aide !

Voici l'extrait

Et toi aussi, mon doux ami ! et toi l’unique espoir de mon cœur, tu viens le percer encore quand il se meurt de tristesse ! J’étais préparée aux coups de la fortune, de longs pressentiments me les avaient annoncés ; je les aurais supportés avec patience : mais toi pour qui je les souffre ! ah ! ceux qui me viennent de toi me sont seuls insupportables, et il m’est affreux de voir aggraver mes peines par celui qui devait me les rendre chères. Que de douces consolations je m’étais promises qui s’évanouissent avec ton courage ! Combien de fois je me flattai que ta force animerait ma langueur, que ton mérite effacerait ma faute, que tes vertus relèveraient mon âme abattue ! Combien de fois j’essuyai mes larmes amères en me disant : « Je souffre pour lui, mais il en est digne : je suis coupable, mais il est vertueux ; mille ennuis m’assiègent, mais sa constance me soutient, et je trouve au fond de son cœur le dédommagement de toutes mes pertes » ! Vain espoir que la première épreuve a détruit ! Où est maintenant cet amour sublime qui sait élever tous les sentiments et faire éclater la vertu ? Où sont ces fières maximes ? Qu’est devenue cette imitation des grands hommes ? Où est ce philosophe que le malheur ne peut ébranler, et qui succombe au premier accident qui le sépare de sa maîtresse ? Quel prétexte excusera désormais ma honte à mes propres yeux, quand je ne vois plus dans celui qui m’a séduite qu’un homme sans courage, amolli par les plaisirs, qu’un cœur lâche, abattu par les premiers revers, qu’un insensé qui renonce à la raison sitôt qu’il a besoin d’elle ? O Dieu ! dans ce comble d’humiliation devais-je me voir réduite à rougir de mon choix autant que de ma faiblesse ?
Regarde à quel point tu t’oublies : ton âme égarée et rampante s’abaisse jusqu’à la cruauté ! tu m’oses faire des reproches ! tu t’oses plaindre de moi !… de ta Julie !… Barbare !… Comment tes remords n’ont-ils pas retenu ta main ? Comment les plus doux témoignages du plus tendre amour qui fut jamais t’ont-ils laissé le courage de m’outrager ? Ah ! si tu pouvais douter de mon cœur, que le tien serait méprisable ! Mais non, tu n’en doutes pas, tu n’en peux douter, j’en puis défier ta fureur ; et dans cet instant même, où je hais ton injustice, tu vois trop bien la source du premier mouvement de colère que j’éprouvai de ma vie.
Peux-tu t’en prendre à moi, si je me suis perdue par une aveugle confiance, et si mes dessins n’ont point réussi ? Que tu rougirais de tes duretés si tu connaissais quel espoir m’avait séduite, quels projets j’osai former pour ton bonheur et le mien, et comment ils se sont évanouis avec toutes mes espérances ! Quelque jour, j’ose m’en flatter encore, tu pourras en savoir davantage, et tes regrets me vengeront de tes reproches. Tu sais la défense de mon père ; tu n’ignores pas les discours publics ; j’en prévis les conséquences, je te les fis exposer, tu les sentis comme nous ; et pour nous conserver l’un à l’autre, il fallut nous soumettre au sort qui nous séparait.
Je t’ai donc chassé, comme tu l’oses dire ! Mais pour qui l’ai-je fait, amant sans délicatesse ? Ingrat ! c’est pour un cœur bien plus honnête qu’il ne croit l’être, et qui mourrait mille fois plutôt que de me voir avilie. Dis-moi, que deviendras-tu quand je serai livrée à l’opprobre ? Espères-tu pouvoir supporter le spectacle de mon déshonneur ? Viens, cruel, si tu le crois, viens recevoir le sacrifice de ma réputation avec autant de courage que je puis te l’offrir. Viens, ne crains pas d’être désavoué de celle à qui tu fus cher. Je suis prête à déclarer à la face du ciel et des hommes tout ce que nous avons senti l’un pour l’autre ; je suis prête à te nommer hautement mon amant, à mourir dans tes bras d’amour et de honte : j’aime mieux que le monde entier connaisse ma tendresse que de t’en voir douter un moment, et tes reproches me sont plus amers que l’ignominie.
Finissons pour jamais ces plaintes mutuelles, je t’en conjure ; elles me sont insupportables.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre+, 26ans Posté(e)
metal guru Membre+ 31 231 messages
Maitre des forums‚ 26ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Noa24 a dit :

Je n'ai pas encore trouver de problématique ni de plan.

Moi non plus !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×