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Sciences humaines ?


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Les sciences humaines ne sont pas des sciences, mais des humanités qui ne s’assument plus à l’heure des sciences. Les sciences sont d’empirisme méthodique jusqu’au contre-intuitif. Les humanités sont d’herméneutisme tactique nécessitant une haute intuition, dans leurs plus subtiles œuvres.

Les sciences humaines, c’est la foutaise contemporaine d’un monde qui ne jure plus que par les sciences, et qui a oublié qu’on ne connaît pas Pierre, Paul ou Jacques, Paris, Lamartine ou le celtisme, comme on effectue une mesure, a fortiori en laboratoire.

Alors les sciences humaines s’arment de statistiques et autres diagrammes pour se donner du crédit, et ce n’est pas nul pour affirmer des tendances, mais à la fin les humanités demandent toujours quels furent les critères de formulation et de pertinence retenus pour établir ces chiffres.

Au moins, la chute d’un objet est mathématiquement moins critique ... hahahahaha.

Bon dimanche !

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Il y a 3 heures, Meruidos a dit :

Les sciences humaines ne sont pas des sciences, mais des humanités qui ne s’assument plus à l’heure des sciences. Les sciences sont d’empirisme méthodique jusqu’au contre-intuitif. Les humanités sont d’herméneutisme tactique nécessitant une haute intuition, dans leurs plus subtiles œuvres.

Les sciences humaines, c’est la foutaise contemporaine d’un monde qui ne jure plus que par les sciences, et qui a oublié qu’on ne connaît pas Pierre, Paul ou Jacques, Paris, Lamartine ou le celtisme, comme on effectue une mesure, a fortiori en laboratoire.

Alors les sciences humaines s’arment de statistiques et autres diagrammes pour se donner du crédit, et ce n’est pas nul pour affirmer des tendances, mais à la fin les humanités demandent toujours quels furent les critères de formulation et de pertinence retenus pour établir ces chiffres.

Au moins, la chute d’un objet est mathématiquement moins critique ... hahahahaha.

Bon dimanche !

Bonjour,

Lorsque vous jouez au billard, c’est « l’un qui détermine l’autre ».

Mais lorsque vous jouez à un jeu de civilisation, c’est « Tout qui détermine tout » (un peu comme en mécanique des fluides ou dans une galaxie).

La lecture et les outils analytiques deviennent progressivement inefficients, en fonction du niveau et de la qualité de connectivité.

Le déterminisme dimensionnel succède au déterminisme corpusculaire.

Si on ajoute à cela un hypothétique finalisme, cognitif ou même évolutif ou biologique, alors on entre dans une singularité des possibles.

 

Le champ des possibles n’est pas plat, il est vallonné (bien qu’incréé) :

Si, par exemple, vous cliquez aléatoirement sur les vidéos de Youtube, alors votre parcours ne sera pas aléatoire, mais happé par des attracteurs latents.

Ensuite, suivant le niveau de rétroaction que nous entretenons avec le champ des possibles, le déterminisme dimensionnel atteint son paroxysme.

Imaginez, par exemple, que l’ensemble des commerçants de votre voisinage représente non pas uniquement une collection passive, mais un champ vectoriel qui vous attire.

Il en résultera un déterminisme dimensionnel, finaliste, et même notionnel, à étudier d’aval en amont.

 

Le projet sociologique souffre vraisemblablement d’un manque de subventions et d’un défaut de modélisation.

Si bien qu’en terme de rendement et d’efficience, c’est la statistique des instituts de sondage qui offre la meilleure discrimination possible des ensembles sociologiques.

Le problème c'est que la statistique est le degré zéro de la déduction, c’est du big data qui n’offre aucun relief interprétatif.

On peut savoir combien de mots péjoratifs ont été utilisés aujourd’hui par les internautes, mais on ne sait pas dans quelle intention ni dans quel contexte, ni dans quelle représentativité.

En outre, les sciences humaines sont proprement intellectuelles et n’ont qu’une qualité d’observateur, et non d’acteur.

Cordialement, Fraction

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Modélisez Lamartine.

J'ai déjà vu des littéraires étudier des romans en faisant le ratio : nombre de pages/durée diégétique de l'histoire racontée, pour établir de façon formelle si l'action était resserrée ou étalée ... ce qui implique d'avoir le même éditeur dans la même collection, pour comparer les romans entre eux ... mais c'est pas un peu du foutage de gueule ?

Pour le reste, il me semble que c'est pareil socialement.

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Le 11/08/2020 à 20:24, voussoir a dit :

Bonjour Meruidos. Vous avez intuitivement cerné un problème mais votre formalisation pêche par manque de connaissances épistémologiques.

Arrêtez avec vos pulsions de modélisations, tous, là ! Hahaha.

Le 11/08/2020 à 20:24, voussoir a dit :

Avant tout une science ne se caractérise pas par l'empirisme, sans quoi les mathématiques ne seraient pas une science. Une science est un processus social de recherche de la vérité (Kuhn) fondé sur des hypothèses réfutables (Popper). Les sciences humaines sont donc bien des sciences.

Merci pour cet éclairage, dont je me serai douté. Mais pardonne-moi, l'empirisme, n'est-il pas, justement, dans la socialisation méthodologique, serait-ce en mathématique ? Nous ne parlons pas au même niveau. Et, pour rappel, l'empirisme est simplement la philosophie qui veut se fonder en expérience ; si c'est l'expérience sociale de la méthode, peu importe le degré d'abstraction de l'objet.

Le 11/08/2020 à 20:24, voussoir a dit :

Deuxièmement les sciences humaines peuvent gagner à quantifier la réalité, notamment dans un but d'objectivité, mais elles ne sauraient se limiter à cela. Les sciences humaines se caractérisent par une grande diversité d'approches méthodologiques, du fait de la complexité de leurs sujets d'études et de leur tropisme idiographique plutôt que nomothétique (peindre une société plutôt qu'à chercher à en extraire des lois universelles à toutes les sociétés).

Mais c'est précisément l'absence de nomothétisation qui me fait dire que ce ne sont pas des sciences, mais des humanités - et, avant tout, que le statut d'humanités n'ôte rien à la connaissance humaniste, rapport à la connaissance empiriste. Mais, finalement, c'est une question de définition et de champ d'extension de la notion de sciences. Personnellement, quand quelque chose est idiographique, j'appelle cela des humanités, comme on parlait de chroniques, de mémoires, de témoignages, de récits, etc. Je ne vois pas pourquoi il faudrait s'agenouiller devant l'autel du scientisme.

Du coup ce n'est pas le véritable problème que ce qui suit, bien que c'en soit un, que je viens de nommer scientisme :

Le 11/08/2020 à 20:24, voussoir a dit :

Le véritable problème est que notre société traite les chiffres comme des fétiches. Ils procurent une illusion de certitude et d'objectivité, et lorsque nous avons peu de chiffres nous parangonnons ceux que nous avons en étalons de vérité, peu importent leur pertinence ou leur fiabilité. Appelons-les des quantigrisgris.

J'aime bien cette idée de quantigrigris.

Au passage, il y a le topic L'histoire est-elle une discipline scientifique ? voilà longtemps sur ce forum, qui colle à la problématique aussi.

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Il y a 2 heures, voussoir a dit :

Je ne vois pas en quoi : les mathématiques sont purement déductives. On postule quelques axiomes, sans même faire cas de leur correspondance ou non avec la réalité, puis on en déduit tout ce qu'on peut en déduire.

C'est pénible que tu ne voies pas,, alors que c'est toi qui parlas de socialisation méthodologique. Même si ça se laisse déduire d'un axiome, ça reste validé par l'expérience nombreuse.

Il y a 2 heures, voussoir a dit :

Si vous partez sur cette définition, alors toute connaissance partant de notre expérience du réel répond à votre définition, y compris un récit, et à l'exception des seules mathématiques. J'avais présumé que par empirisme vous entendiez plus spécifiquement la mesure.

Bah non, les maths sont aussi une forme de récit, à cette différence qu'elles sont aussi formelles et biunivoques que possibles. Et donc non, pas spécifiquement la mesure, par empirisme. De plus, non, la nuance entre empirisme et humanisme, c'est que l'empirisme est quelque chose comme "transcendantal", à poser une expérience pure, un être-expériençable comme tel (un peu comme les maths te font l'effet d'un champ absolu, mais étendu à toute la physis). L'humanisme, lui, s'intéresse a des sèmes dans lesquels se mêlent des jugements de valeur, des jugements de goût.

Il y a 2 heures, voussoir a dit :

Vous changez donc de définition : vous abandonnez l'empirisme pour vous concentrer sur le schisme idiographie/nomothétisation.

Mais les sciences humaines ne sont pas seulement idiographiques : dans tous les champs vous trouvez des théories totales ou systématiques, de René Girard à Marx en passant par Maurice Bowra. Ne parlons même pas de l'économie.

Bordel mais qu'est-ce que vous avez tous, avec vos pulsions modélisatrices ! ... Ce n'est pas parce qu'à un moment donné on peut se servir de chiffres et faire un diagramme (ce que de toutes façons je posais d'emblée, et qu'on s'imagine pouvoir m'opposer par je ne sais quelle lubie) qu'on a une science.

Mais tu as raison de nuancer le distinguo idiographie/nomothétisation, seulement si tu maniais les notions avec plus d'humanités tu ne te sentirais pas en demeure de devoir m'opposer ce distinguo. Qui, concrètement, recoupe largement le distinguo humanités/sciences en vérité. La bonne nouvelle, c'est que les exceptions confirment la règle.

Mais tu disais toi-même qu'on exagérait les chiffres (et j'ajoute : les diagrammes, ou les modèles) or ici c'est toi qui les surestime. De même que tu as du mal à penser que les maths soient un récit, il va falloir accepter pourtant que les chiffres et les diagrammes racontent aussi des choses, selon leurs formalisations.

Donc ton indignation tombe à l'eau :

Il y a 2 heures, voussoir a dit :

Il est possible qu'à un moment nous buttions simplement sur des différences arbitraires de définitions. Mais encore faut-il que ces définitions soient cohérentes.

En utilisant vos propres définitions vous vous retrouvez face au défi de la cohérence. La tâche m'est plus facile puisque je me suis contenté de m'appuyer sur les épaules de deux grands penseurs de cette question.

Enfin :

Il y a 2 heures, voussoir a dit :

Si les propositions de ce récit sont réfutables et s'inscrivent dans un processus social de recherche de la vérité, comme un constat sociologique par exemple, je ne vois pas pourquoi rejeter le qualificatif de science.

De toutes façons, vues les habitudes prises désormais, ce n'est pas notre malheureux échange forumesque qui va y changer quelque chose, et donc avec un champ d'extension comme le tien on peut dire qu'il y a des sciences humaines.

"Pire" encore : dans la mesure où tout cela ressort originellement de la philosophie naturelle, notion de philosophie naturelle encore employée début XXème sans problème, et toujours courante même en maths côté anglophone avec le Philosophiae Doctor (PhD), nous pourrions dire que quoiqu'il en soit "tout ça c'est de la philo". Mais de même, les philosophes parlaient de "la Science" parfois même avec un grand S, et donc "tout ça c'est de la science".

Moi, tout ce qui m'importe, c'est qu'on revalorise les humanités, en comprenant que les catégories, en effet, sont poreuses, mais aussi que selon leur emploi elles mettent les choses en perspective bien différemment, au point d'en altérer la réalité et le statut des pratiques.

 

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Il y a 17 heures, voussoir a dit :

A ce compte-là toute activité humaine serait empirique puisque impliquant une expérience. En réalité l'expérience du processus social n'est pas une expérience de l'objet étudié par la science, donc on ne peut donc pas parler d'empirisme.

Bien sûr que non, puisque toutes les activités humaines, bien qu'ayant lieu dans l'expérience, n'ont pas lieu dans l'expérimentation méthodique partagée/validée par les pairs, dans une recherche de réfutabilité. Au hasard, la pratique de l'astrologie ...

Il y a 17 heures, voussoir a dit :

J'avais affirmé que selon votre définition tout récit portant sur le réel était scientifique, or les mathématiques ne portent pas nécessairement sur le réel, et elles ne portent pas non plus sur des événements, ce qui rend le mot récit impropre.

Je regrette, mais ta définition du réel est limitée. Au prétexte que les maths sont des processus cognitifs spéculatifs, elles ne seraient pas réelles ? ... Allons, soyons sérieux ...

Il y a 17 heures, voussoir a dit :

Si l'expérience du réel est la condition de la science, alors tout récit littéraire non-fictionnel est scientifique, ce qui est absurde.

Ce qui est absurde, c'est de n'en faire que le seul critère. Réalises-tu à quel point tu t'opposes par principe pur ?

Mais tu en es toi-même conscient en croyant pouvoir me l'opposer ...

Il y a 17 heures, voussoir a dit :

L'objectivité est une condition nécessaire mais pas suffisante : par exemple l'existence de Dieu est une question objective mais non-scientifique.

L'objectivité n'importe qu'en ce qu'une proposition subjective n'est pas réfutable, et donc pas scientifique. Encore une fois nous revenons à la réfutabilité, condition nécessaire de la science.

... alors ce qui est étonnant c'est que tu me l'opposes !

Alors quand tu dis :

Il y a 17 heures, voussoir a dit :

Vous me prêtez des propos que je n'ai pas tenus, et la volonté d'extraire des lois universelles ne s'appuie pas nécessairement sur la mesure. Aucun des trois exemples cités (mimétisme de Girard, matérialisme historique de Marx, époque héroïque de Bowra) ne s'appuyait sur des chiffres.

Je crois qu'on atteint des sommets dans le délire oppositionnel, puisque je ne t'ai prêté aucun propos, et que tu m'en prêtes, puisque je n'ai jamais jamais dit que la volonté d'extraire des lois universelles s'appuie uniquement sur des mesures, pas plus que je n'ai dit que les exemples cités s'appuyait sur des chiffres.

Nous irons loin ...

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