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Je m'appelle I.Thomas-Gil. Face à l'océan, je griffone ces quelques mots. Chaque jour je viens ici. C'est tranquille. Il n'y a personne. Seuls les goélands sur la plage me tiennent compagnie. C'est la morte saison. Il bruine légèrement. Je publie sur ce forum sur le compte de Oooooo, un frère de la côte parti faire la Course au large. Je vous déconseille de me lire et de vous adresser à moi. Passez votre chemin. 

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En fin d'après-midi je reprends  le chemin de la plage. Je fais le détour par le Bistrot du port. Tu veux une Ile flottante ? je ne dis pas non. On parle philosophie avec Minouchkaya, la charmante propriétaire de la baraque. Puis je dévale en courant la dune jusqu'à la mer et je fais s'envoler les goélands furieux.

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Ce soir, soupe et petites pommes aux lardons. Je dîne avec un ami de passage au Bistrot du port. Nous avons parlé de Bergson. Le regret, d'après Bergson, ne s’expliquerait pas si nous n’étions pas libres ; car comment éprouver de la douleur pour une action accomplie et qui ne pouvait pas ne pas s’accomplir ? On peut objecter à Bergson que le regret montre seulement que nous nous idéalisons après coup : nous nous attribuons le pouvoir de choisir et le juridique est fondé sur cette idéalisation de l'homme. Minouchkaya nous a dit qu'il fallait comprendre le regret comme la conscience que nous avons présentement d'avoir eu le choix, non pas parce que nous sommes dotés d'une âme libre à la manière chrétienne, mais parce que nous sommes toujours capables d'anticiper l'avenir. Le juridique est, selon elle, ce qui vient en appui à la conscience fautive (Crime et châtiment).

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J'ai croisé ce matin sur le chemin qui longe la falaise une femme qui chantonnait le temps des cerises. Ce serait plutôt toute la pluie tombe sur moi, je lui ai fait remarquer. Elle a ouvert des yeux ronds. Elle a ouvert son parapluie et m'a dit : un petit coin de paradis. Comme elle me voyait noter cette conversation elle m'a dit qu'elle tenait chaque soir un journal. Cela lui permettait de réfléchir. A quoi ? Je m'explore avec une lampe de poche. Je n'y vois goutte. Tenez ce matin, j'ai eu un rêve où je portais secours à une femme perdue dans la forêt et j'ai eu une bouffée de .. de colère ? non pas de colère, je ne crois pas, plutôt de renoncement ou d'accablement, comme si tout devenait vain, après avoir longtemps cru ... en quoi? ma lampe vacille ! dites ! la rencontre ? quand est-ce que c'est vrai? cela parait vrai et parfois cela parait faux. 

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J'ai aperçu la dame au parapluie sur la jetée. Je l'ai invitée à dîner. Minouch et Arsène nous ont laissé à nos badinages car ils étaient en grande conversation sur le temps, sur l'essence humaine, ce qui se retrouve partout, l'objet même de la philosophie. Les hommes se sont-ils passés de l'idée de temps ? Minouch est allé chercher Augustin : ce qui apparaît avec la clarté de l'évidence, c'est que ni l'avenir, ni le passé n'existent. Ces sortes de temps existent avec vivacité dans notre esprit mais nulle part ailleurs. Le présent du passé, c'est la mémoire; le présent du présent, c'est l'intuition directe; le présent de l'avenir, c'est l'attente. Arsène a voulu montrer que Bergson est resté dans le cadre augustinien : on parle du temps comme s'il était une ligne, or une ligne est une abstraction, c'est du tout-fait, mais le temps réel est ce qui se fait, c'est l'être même de ce qui est. La mesure du temps ne porte pas sur la durée en tant que durée : on compte seulement un certain nombre d'extrémités, comme s'il y avait des arrêts du temps. Entre les extrémités, se produit tout ce qui est, mais cela n'est pas vu. De cette durée réelle, et de sa cause, la science ne peut tenir compte : elle traite le temps comme s'il s'était déjà déroulé. Son rôle est de prévoir. Elle extrait et retient du monde matériel ce qui est susceptible de se répéter et de se calculer, par conséquent ce qui ne dure pas. Elle ne fait ainsi qu'appuyer dans la direction du sens commun, lequel vise l'utile, l'action. Quand nous parlons du temps nous pensons à la mesure de la durée, et non pas à la durée même. Mais cette durée que la science élimine, qu'il est difficile de concevoir et d'exprimer, on la sent et on la vit.

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Nous avons parlé hier soir de The Boys. Les américains appelent ainsi leurs fils au moment des guerres. Comme s'il y avait une Amérique et qu'elle avait des fils et que ceux-ci étaient dans l'obligation de la défendre. Mais qui parle au nom de l'Amérique? qui se sert de ce mot pour obtenir quoi ? 

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Question d'Arsène : quel rôle jouent les droits de l'Homme ? Nous éclatons de rire. On ne s'attendait pas à pareille question, il est onze heures du soir ! La dame au parapluie, Irène, se lance la première : une histoire de tartuffe ! Les idéalistes des Lumières, se prennent pour des saints, ils veulent transformer l'humanité. A vous monsieur I.Thomas-Gil : une histoire politique : les politiques en quête du pouvoir absolu (et sur la terre entière) ont besoin d'une unification orientée vers le futur. A vous Minouchka : une histoire de bourgeois : la bonne conscience de ceux qui détruisent la diversité humaine afin de s'enrichir. 

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Irène et Arsène sont partis ce matin. Je les ai accompagnés à la gare et me voilà bien seul. Je n'ai pas eu envie d'aller marcher aujourd'hui. Ces successions de rencontres, de retrouvailles, de départ ne me réussissent pas. Je m'habitue à une personne et la voilà qui s'en va ayant affaire ailleurs. Je suis vide, désoeuvré, à l'arrêt. Je me souviens de la dernière conversation avec Irène. C'était sur le chemin à travers les marais. Elle me disait que le journal qu'elle tenait était comme un miroir où venait lui apparaitre le monde et comme je lui demandais : une partie du monde ou le monde lui-même ? elle me dit : j'ai l'impression qu'écrire comme je le fais, c'est me rendre présent le monde lui-même. Il me regarde et je le regarde. Il apparait et j'apparais. C'est une unité brève grâce aux détails que je note.

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Me voilà engagé comme matelot sur ce maudit rafiot qui empeste le poisson et le gazoil. Il me faut gagner les 500 euros de ma demi-pension au Martin Pêcheur, en ce mois de mars qui commence. On a posé le chalut. Dans trois heures on le remontera. En attendant, calé contre la chaloupe, protégé des embruns, je griffonne ces quelques mots. Il y a le port et les quais, il y a la pleine mer et la peĉhe. Ce sont deux manières d'être : l'une me rend accessible, l'autre me rive au présent. L'une est l'unité imaginaire, l'autre est l'unité réelle, processuelle, essai. Essayer, c'est comme tendre la main vers un autre. On est au milieu du gué, balloté par la houle, pitoyable et souffreteux, manquant d'oxygène, de contact. Le port est imaginaire, c'est le havre de paix, une vague suspension, une vague joie d'exister qui coule, le monde vient gentiment, dans une somnolence qui me gagne.  Le monde imaginaire est doté d'un manque imaginaire et moi-je suis doté de ce qui emplit ce manque : c'est le port où je suis à quai, bercé par le clapotis, les murmures, les chants de marins, les fonflons dans le lointain, le Bistrot du port où j'ai mes habitudes, où je peux retrouver Minouch et parler de tout et de rien.

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J'ai discuté cet après-midi avec le patron. Il est très remonté contre son associé. Il ne comprend pas sa manière de faire : de ne pas parler, de prendre des décisions sans en avoir discuter au préalable. Mais n'est-ce pas une sorte d'effondrement général ? Est-ce que nous ne nous coupons pas des autres délibérément : éviter les autres et programmer notre vie. Oui, mais ça ne peut pas marcher comme ça. On croit se débarasser des autres .. seulement quand les autres nous jettent on voit bien que c'est débile, rien ne peut marcher sans qu'on se mette d'accord avant ! 

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Le rafiot est noyé dans un déluge. J'échange quelques propos avec le fils du patron sur l'associé de son père. C'est un beau connard. Bon ! mais encore ? J'essaie de me souvenir de lui. Il tire sur tout ce qui bouge. Il n'y a que lui qui sait. Il ne discute jamais de rien. Il nous met devant le fait accompli. Il parle pour noyer le poisson. Il n'y en a que pour lui. Un poulpe qui s'environne d'un nuage de parole. Il parle, on doit l'écouter. Il regarde avec ironie si on dit quelque chose. Il sait à l'avance tout ce qu'on va dire. Il parle de son passé. Il parle de ses projets. Il parle de ses amis. Il  parle de ses ennemis. Il ouvre le chalut en nous fixant de ses petits yeux méchants l'air de dire, tu n'en a rien à foutre et je t'emmerde.

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La nuit sera longue car la mer est mauvaise. J'ai pris mon quart à 22 heures. Il me faut surveiller le cap et les évolutions de la météo. Je lis en même temps un article sur Berkeley. Nous continuons à chaluter malgré une forte houle de Nord-Est. Berkeley : abstraire est impossible, c'est aller au-delà des limites de la connaissance humaine. C'est vouloir, à tout prix, se fonder sur une donnée qui n'est pas donnée dans la réalité humaine et, par conséquent, n'a pas de réalité du tout. (ce rouge, ce vert ne permettent évidemment pas de "découvrir" la couleur, mais juste d'en parler).
Ces erreurs quant au réel proviennent de ce que nous accordons un sens à des mots en croyant qu'un mot sans objet doit nécessairement désigner un objet d'un autre monde : celui de l'abstraction. La croyance erronée selon laquelle chaque mot convient à une réalité concrète, pousse les hommes à créer tout un répertoire de termes qui, bien que parfois utiles, ne représentent en fait rien de substantiel dans le monde des hommes. Les mots ne sont utilisés que comme repère, voire même comme simple manière d'affecter autrui. Il faut ici concevoir les mots un peu à la manière des symboles en algèbre qui suggèrent l'existence de certains éléments à l'intérieur d'un contexte donné ou de certaines règles de fonctionnement, mais qui ne correspondent à rien dans ce que nous appelons la réalité (le x des équations, les variables, les nombres imaginaires ..)

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Dernière nuit en mer. La pêche a été bonne. Retour à la maison. On bavarde jusqu'a tard la nuit en éclusant le cambusard. Y a du vent dans les voiles ! J'ai reçu dans l'après-midi un message d'Irène qui a repris son travail de professeur des écoles. Elle m'indique un article sur la critique du vitalisme de Claude Bernard. Le vivant semble doué d'une force intérieure qui le rend de plus en plus indépendant des influences extérieures, à mesure que l’être s’élève davantage dans l’évolution. Chez les animaux supérieurs et chez l’homme, par exemple, cette force vitale semble soustraire le corps vivant des influences physico-chimiques générales.
Les corps non vivants n’offrent rien de semblable, et, quelle que soit leur nature, ils sont dépourvus de spontanéité. La manifestation de leur être est enchaînée d’une manière absolue aux conditions physico-chimiques qui les environnent et leur servent de milieu, il en résulte que l’expérimentateur peut facilement les atteindre et les modifier à son gré.
Les corps vivant, par contre, sont dans une harmonie telle, qu’il paraît impossible de séparer une partie de l’organisme, sans amener immédiatement un trouble dans tout l’ensemble. L'expérimentation semble donc  impossible.

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J'aperçois enfin le béfroi . Le petit tacot qui dessert les bourgades cotières s'arrête en gare. Minouchkaya est venue : elle est le charme en personne. Nous allons faire une promenade dans les dunes, joyeux comme des collégiens. Elle a besoin de moi pour une semaine. Des réparations pour sa baraque qui a souffert de la tempête. Elle me parle de l'Arménie, de l'Asie centrale et de la fascination pour l'Amérique. Elle résume : la force prime comme s'il ne restait plus rien des vieilles pensées humaines. Tout devient simple comme le bonjour : il y a un dieu créateur pour régler la question de l'origine, il y a un pouvoir central armé jusqu'aux dents, il y a la force morale, en nous, pour imposer ce pouvoir à ceux qui doutent. C'est la simplicité de l'Amérique. Les migrants fuient les peuples incapables de rivaliser avec Far-West. Ils rêvent de dégainer dans les grands espaces . Réussir sa vie, exister pour soi, accomplir son destin propre, devenir riche et puissant au sein de l'Empire.

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Un jour je m'en irai. La liberté est sacrée chez certains. Dans leurs yeux, tout au fond, une mélancolie très lointaine. Dans leur façon de rire, de marcher, il y a la langueur, la tristesse sans raison. Et elles partent. Ma bonne amie, elle m'a quitté au beau milieu d'un après-midi, je réparais mon vélo. Comme si elle m'avait transmis sa mélancolie. Je ne sais où elle vit, je sais qu'elle transporte avec elle cette phrase : je vais te faire souffrir. Je retrouve ce ton traînant, cette manière de faire traîner la musique à la Nouvelle-Orléans et aussi dans les chants gitans. 

https://www.youtube.com/watch?v=XhIUCRMLdA4

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Tu veux que je te dise ce que j'en pense ? vas-y ! l'homme sait et il n'a pas besoin de dévoiler ce qu'il sait. Il souffre lorsque ce savoir fait défaut. Alors il fait appel à un médiateur qui va tenter de reconstituer ce savoir manquant. Le médiateur est supposé savoir ce qu'il sait. Cela permet au malade de chercher ce qu'il sait et ce qui fait défaut. On peut comprendre la naissance de la philosophie au moment de la stasis, du démembrement du corps culturel de la grèce antique, celle du christianisme dans la déliquescence de la Rome impériale, celle de la psychanalyse dans celui du démembrement de la culture occidentale moderne. L'homme sait : l'esclave de Platon sait, le chrétien sait, le sujet cartésien sait, le sujet moral kantien sait, le sujet sensible hegelien sait, l'être-là heidegerien sait, le sujet de l'inconscient sait, l'homme qui parle wittgensteinien sait, le corps merleau-pontinien sait ... Mais ce savoir quel est-il ? Nous avons besoin de le découvrir pour guérir, du fait que quelque chose cloche, comme un médecin est obligé d'aller explorer le corps pour tenter de le guérir.

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Entre deux rayons de soleil, la discussion habituelle des pêcheurs. Vois-moi tous ces camions, ces bagnoles, tous ces avions. On devrait revenir au temps où on vivait entre nous, les villages en autarcie. On savait tout ce qui se passait. On n'attendait pas qu'on nous informe. Les médias ont peur qu'on suréagisse, dit l'instituteur. Il explique : nous ne vivons plus sur un petit territoire dont nous connaissons chaque brin d'herbe, nous sommes des millions qui ne savons plus rien du pays que nous sommes censés habiter et nous réagissons comme des enfants, des vieillards, des demeurés : tenus à l'écart, méprisés, apeurés, haineux. Les élites savent l'état de délabrement où nous nous trouvons et ils ne nous disent que le strict minimum. Moins on en sait, mieux ça vaut.

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Décrire les choses, essayer de les expliquer. Ce qui surgit, c'est la pitié, la colère ou la peur, le désir ou la honte...ce qui commence, c'est la rencontre bonne ou mauvaise avec l'événement. Par exemple, hier, en revenant du Bistrot, j'ai été le témoin de la scène suivante : un homme hurlant à une femme : "rentre dans ton pays". J'ai été submergé par la honte, par la pitié, par la haine, par le désir ... Toutes ces vagues montrent quelque chose en moi. Une effraction, un traumatisme, l'irruption de quelque chose qui n'est pas intégrable dans le monde.

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Discussion avec Minouchkaya, ce matin, dans l'odeur des pins qui bordent la plage. Théorie aristotélicienne du juste milieu. Telle personne est envahissante, elle s'approprie tout ce qui lui tombe sous la main et fuit ainsi le désir. Telle autre est glaciale, elle reste de marbre et tue ainsi le désir. Le juste milieu veut dire qu'il y a un désir qui doit se maintenir, c'est la règle, et pour cela il y a la loi qui interdit l'appropriation et maintient le désir à distance respectueuse et donc autorise l'approche jusqu'à une certaine distance. Le juste milieu est une bonne distance entre les extrêmes qui sont chacun le néant (la démesure), la mort, l'interruption de la vie.
Cette théorie s'appuie sur une conception de la forme unie à la matière. La matière est capable de prendre forme et le désire. Elle est forme en puissance. La perfection vers laquelle elle tend, la met en mouvement. Il faut donc supposer un modèle, une forme pure en acte, unique, un moteur lui-même immobile.
"La vertu est donc une disposition acquise volontaire, consistant par rapport à nous, dans la mesure, définie par la raison conformément à la conduite d’un homme réfléchi. Elle tient la juste moyenne entre deux extrémités fâcheuses, l’une par excès, l’autre par défaut."

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Arrivée de Bernado. Il revient d'Amérique du Sud. Il nous raconte les férias, les cris, la chaleur, la musique, le sang, le vin, le sexe, les échauffourées, la lumière, la pénombre. Il raconte : je suis venu avec une bande de potes. Le premier jour, on s'est fait chier. Avec la chaleur, le vin, l'excitation est montée brusquement. On s'est mis à rire, à se bousculer, à courir dans les rues avec la foule, à se jeter dans les tavernes glacées pour y boire et danser. Et le miracle s'est produit. Il me suffisait de regarder avec insistance une femme pour la voir surgir, éblouissante, dans la minute, auprès de moi, pour que je trouve quelque chose à lui dire, pour que cela suffise, pour qu'on s'empresse de sortir, de nous sauter dessus comme des bêtes avides de mains avides. C'est une étrange chose. Les années précédentes, rien de tel, j'étais comme abandonné par les dieux. Là, tout m'a réussi. Mais rien ne dure, un autre visage, plus triste, ne tarde pas à apparaître et le charme est rompu. Où est la vérité dans cela ?

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