Peut-on penser dans le quotidien ?

Je reviens sur ce quotidien apparemment dérisoire. Le mot dérisoire est un jugement de valeur qui exprime les valeurs du locuteur. Mais justement le devoir du philosophe n’est-il pas de se séparer de ses valeurs, ou plutôt de tenir à distance ses propres valeurs pour observer la réalité des comportements dévoilés devant lui, sans le prisme déformant de ses valeurs ? Dans l’ordre des priorités du philosophe la connaissance ne devrait-elle pas précéder l’éthique ?

Ce que nous appelons comportement quotidien dérisoire sont des comportements que nous ne comprenons pas. Je pense que les comportements « dérisoires » sont mus par des intentions qui sont loin d'être dérisoires. Et je ne pense pas que ces intentions soient toutes des intentions négatives c’est à dire des intentions occupées à refouler une inquiétude, une question ou autre chose. Beaucoup de personnes sont désemparées et ne peuvent pas trouver autour d’eux une compréhension humaine.