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January

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
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Clint perdit son père en 1970. A 64 ans, Clinton Sr mourut d’une crise cardiaque. On vivait vieux chez les Eastwood et ce décès fut un choc, Clint s’isola pendant plusieurs semaines. Quand il revint travailler, il était habité par un sens de l’urgence encore plus impressionnant qu’avant, vis-à-vis du travail, mais aussi de la santé. On ne le vit plus jamais boire un alcool fort, la nourriture diététique devint une obsession.

Quand le tournage d’Un Frisson dans la Nuit débuta, Clint, qui, pour son image publique, tentait déjà de se faire passer pour une Working class star, commençait à se métamorphoser en Clint, le réalisateur col bleu rapide et efficace.

Pour ce film, Pierre Rissient organisa une projection et une mini rétrospective de l’œuvre de Clint au San Francisco Film Festival. Mais la première apparition de la star à ce type d’évènement fut pourtant loin d’être un immense succès. Certaines questions lancées par des féministes étaient hostiles.

Aujourd’hui, « un frisson dans la nuit » est presque considéré comme un classique par les fans de Clint Eastwood. Le talent visuel de Clint est indéniable, il a un véritable instinct pour placer la caméra.. Les travellings, la caméra à l’épaule et la prise de vue aérienne allaient devenir la marque de fabrique de Clint.

Un frisson dans la nuit fut un point tournant de la carrière de Clint Eastwood, son premier travail de réalisateur et le premier film Malpaso dépourvu de responsable désigné par Universal.

Un frisson dans la nuit

 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
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Dès le départ, Clint s’était évertué à présenter Malpaso comme une entreprise familiale. Un petit nombre d’employés, des frais limités au minimum. Dans toute l’histoire de Malpaso, les gens qui ont touché un intéressement sur les bénéfices peuvent se compter sur les doigts d’une main.

Mis à part Bob Daley, président de Malpaso et producteur, l’équipe d’employés réguliers était toute petite. Jack Kosslyn par exemple, qui devint à la fois l’agent et le coach de Clint, était embauché par Malpaso, mais entre les films, il n’était pas payé. Et c’était comme ça pour tout le monde.

La seule personne qui était tous les jours au bureau était la secrétaire de Clint, Carole Rydall. L’aspect le plus important de son travail était de tenir  à distance « les étrangers ». S’il se montrait invariablement aimable avec ses fans en public, au bureau, il voulait mettre un mur entre lui et les personnes qu’il ne connaissait pas ou à qui il ne faisait pas confiance. Ses différentes secrétaires furent toujours jugées sur leur capacité à filtrer les gens.

Clint était absent pour tous les gens qui n’étaient pas célèbres ou avec qui il ne travaillait pas déjà.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
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En 1971, Clint allongea un million de dollars pour un terrain de 5 hectares le long de la célèbre route de Pebble Beach, vue directe sur l’océan. Maggie s’occuperait de superviser la construction et la décoration de leur future maison.

Les meilleurs amis de Clint étaient Ken Richard, Don Hamilton et Paul Lippman. A la fin du tournage d’un frisson dans la nuit, Clint et Lippman commencèrent à parler d’ouvrir leur propre bar, un « endroit où on aimerait bien traîner ». Ils se mirent à la recherche de leur bar, l’endroit qui allait très vite devenir la Hog’s Breath Inn. Les petites vieilles de Carmel, qui avaient été horrifiées au départ rien que par le nom, ont finalement adoré l’endroit. Mais la clientèle était principalement composée de beaux et jeunes gens au look bien propre, et les serveuses étaient tellement jolies qu’on aurait pu leur faire passer des castings. Certaines allaient d’ailleurs finir par « auditionner » pour Clint. Puis il se mit à « conclure », la plupart de ces filles avaient quinze ans de moins que lui.

Un jour où l’acteur et Lippman étaient à San Francisco, ils rencontrèrent dans la rue une jolie « crevette » qui regarda la grande star de western et déclara d’un air hautain : « Oh, vous êtes Clint Eastwood… J’ai entendu dire que vous étiez un mauvais coup ! »

Lippman raconte : « Clint était médusé, il ne savait vraiment pas quoi dire. Il a été vigoureusement les muscles de son cou comme il faisait quand il cherchait ses mots, et il a finalement réussi à dire : « Eh bien.. euh… Où est-ce que vous avez entendu dire ça ? » Elle a répondu que toute la ville était au courant.  Il l’a invitée à boire un verre et a fini la nuit avec elle afin de lui prouver que les rumeurs étaient fausses ».

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
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Durant cette période, il était littéralement possédé par le « démon du sexe ». Maggie gardait les yeux fermés. Elle était admirée pour son stoïcisme. Mais c’était simple : « C’est MON mari, il est à moi, je suis Mrs Eastwood et tant qu’il ne nous mettra pas dans l’embarras, moi ou les enfants, les choses resteront comme elles sont…jusqu’à ce qu’il tombe en panne sèche et qu’il rentre à la maison pour toujours. »

Clint Eastwood a frisé la correctionnelle, il a eu un nombre incalculable de liaisons et avec parfois de vraiment très jeunes filles.

En 1971 la star était couronnée par Life « star du cinéma la plus populaire du monde ». L’inspecteur Harry n’était pas encore passé par là…

Jennings Lang attira l’attention de Clint sur ce projet. Mais, pour cause d’emploi du temps surchargé, les droits furent acquis par la Warner et son nouveau patron de génie, Steve Ross, un ancien vendeur de pantalons sans aucune expérience dans le show-business, mais qui s’entoura des meilleurs, tel que John Calley.

 

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Membre, Grégairophobe..., Posté(e)
Mite_Railleuse Membre 40 482 messages
Grégairophobe...,
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C'est pas facile de tirer la substantifique moelle d'un bouquin et de rendre crédible, cohérent et passionnant le régurgitage. Tu fais ça parfaitement et je piaffe de savoir la suite !

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
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il y a 1 minute, Mite_Railleuse a dit :

C'est pas facile de tirer la substantifique moelle d'un bouquin et de rendre crédible, cohérent et passionnant le régurgitage. Tu fais ça parfaitement et je piaffe de savoir la suite !

Merci !!! C'est beaucoup de travail. Et j'essaie vraiment de mettre de côté mon ressenti personnel et de restituer le plus "au zéro de la règle". Merci. Ca fait plaisir :coeur:

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
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L’inspecteur Harry devait être Franck Sinatra à la base. Mais celui-ci s’impatienta à mesure que le script changeait, et changeait encore. Il avait fini par mettre fin à son engagement pour cause d’une blessure à la main, d’après certains. On commença à dire dans la presse que Clint Eastwood serait Dirty Harry, que ce serait la première co-production Warner/Malpaso et que Bob Daley serait le producteur. On débaucha Don Siegel d’Universal.

Tout le monde s’accordait à dire que le meilleur texte était le script originel des Fink. La réplique culte « Alors fumier, c’est ton jour de chance aujourd’hui ? » vient des Fink. Riesner ajouta une touche finale plus ambiguë, à la fois dans sa dureté et dans son humour.

Clint a déclaré que dès le départ, il avait discerné « quelque chose de triste en lui (l’inspecteur Harry), dans sa vie personnelle. Et ça l’avait attiré en tant qu’acteur.

Le film devait se doter d’un méchant crédible, ce serait Andy Robinson.

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January Modérateur 61 888 messages
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Le tournage, qui commença en 1971, s’avéra difficile. Il y avait de dangereuses cascades, des accidents de voiture, on tournait principalement la nuit.

Plus tard, Clint Eastwood a déclaré qu’il avait réalisé dès les premiers pas du projet que L’inspecteur Harry était en contradiction avec une décision de la Cour Suprême prise en 1966, l’arrêt Miranda v. Arizona, qui protégeait les suspects en leur garantissant de recevoir un « avertissement Miranda » les informant de leurs droits constitutionnels avant tout interrogatoire de la police. Cet arrêt était considéré par la plupart des libéraux comme une victoire et par la plupart des conservateurs comme un fléau pour l’ordre public.

L’inspecteur Harry était un personnage qui piétinait joyeusement l’arrêt Miranda, et les répliques de Clint condamnaient la mollesse des enseignants, la stupidité des procureurs et des juges, l’incompétence des fonctionnaires fédéraux.

La scène où Harry met fin à l’attaque de banque en mâchant encore son hot dog et la réplique au truand vautré parterre sonne comme une lourde accusation dans le contexte politique américain de l’époque. Les médias en 70-71 parlaient beaucoup de cas où la police locale et fédérale avait outrepassé ses droits en tendant des pièges, en utilisant la force, ce qui avait abouti à quelques assassinats. Trop souvent, les suspects étaient des afro-américains.

 

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January Modérateur 61 888 messages
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Pendant que les agissements de la police étaient contestés, on perdait la guerre au Vietnam. Et Clint a déclaré plus tard que l’inspecteur Harry avait contribué à étancher la soif de vengeance des gens, que l’acteur attribuait à « un grand sentiment de culpabilité et d’impuissance » vis-à-vis de deux crises nationales : le Vietnam, et le Watergate (Clint Eastwood se trompait dans les dates). La police, le gouvernement, les forces armées étaient en train de perdre. L’Amérique avait besoin d’un héros.

Clint et Siegel hésitèrent sur une scène particulière. Après l’exécution de Scorpio, Harry, dégoûté, arrache son insigne et le jette dans un puisard. Ca ne plaisait pas à Clint : « C’est un moyen de se défiler, je ne joue pas les losers, je ne joue pas les dégonflés. »

Siegel se disputa avec lui : « Non, tu ne te dégonfles pas, tu rejettes la bureaucratie !

- J’ai quand même l’impression que jeter son insigne ce serait se dégonfler.

- Tu as tort, Clint. En le faisant, tu rejettes la stupidité d’un système. »

On trouva un compromis : Il mettrait son insigne dans sa poche. Mais finalement, au dernier moment, Clint Eastwood se rallia au point de vue de Siegel. Plouf !

Ils auraient sans doute empêché l’inspecteur Harry d’accomplir ce geste s’ils avaient su que le film inspirerait des suites aussi rentables.

 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
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Clint Eastwood devint avec l’inspecteur Harry la star la plus lucrative à Hollywood. Le film rapporta 53 millions de dollars, soit le triple de n’importe lequel de ses films précédents.

La critique positive titra « Thriller de qualité supérieure » « Clint Eastwood meilleur que jamais », et la critique négative déclara que Clint flirtait avec « un message fasciste en ennoblissant un impitoyable flic autojusticier qui exprime son mépris pour les tribunaux et les procédures de justice. »

« Fantasme de droite », « policiers Nietzchéens », « Glorification spécieuse et artificielle de la police et de la violence criminelle », « superhéros dont les singeries sont à la limite de la satire ».

Le papier le plus saignant fut signé par pauline Kael (New Yorker) : « Remarquable attaque unilatérale menées contre les valeurs libérales, toutes les idées préconçues sont là. Quand vous faites un film avec Clint Eastwood, vous avez tendance à simplifier les choses, et l’opposition classique entre le bien et le mal devient aussi simple que possible. Cela rend ce genre d’œuvre plus archétypique que la plupart des films, plus primitive et plus chimérique ; le médiévalisme fascisant a un charme proche de celui du conte de fées. »

 

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Membre, 75ans Posté(e)
boeingue Membre 23 346 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
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en tant qu'acteur et metteur en scéne je le trouve parfait !!

en tant qu'individu , je serais plus réservé  !!!

personne n'est parfait ,alors !!...............

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
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Clint fut plusieurs fois sifflé par des féministes dans la région de San Francisco. A la cérémonie des Oscars, on a pu voir des manifestants brandissant des pancartes : « L’inspecteur Harry est un flic pourri ».

Clint et Siegel n’aimaient pas être traités de pourris ou de nazis. Ils auraient pu avouer qu’il s’agissait d’un film pas complètement conscient de ses messages implicites. Mais non, ils insistèrent sur le fait que l’inspecteur Harry  n’impliquait, consciemment ou non, aucune forme de fascisme.

Le scénariste et le réalisateur étaient tous deux des pro-libéraux. Ils savaient qu’ils étaient en train de faire un film « proflics », mais ils n’avaient pas réfléchi outre mesure aux conséquences de leurs choix. Siegel, libéral convaincu, fut particulièrement blessé. Il modifierait son jugement plus tard en insistant qu’il avait délibérément créé une scène où Harry donnait la réplique à un interne afro-américain et une autre qui ridiculisait les préjugés du détective (celle où il liste toutes les personnes qu’il déteste : les rosbifs, les rouquins irlandais, les youpins, les ritals, les nègres, les popofs et les chintoks). Ceci devait prouver aux gens que Harry était moins intolérant que blagueur.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
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Clint lui, disait que Harry obéissait à des lois morales supérieures. « Il y a même des gens qui ont dit que j’étais raciste parce que je tirais sur un braqueur de banque noir. Mais putain, ça arrive aussi qu’il y ait des noirs qui braquent des banques ! Avec ce film on a filé du travail à quatre cascadeurs noirs. Personne n’en a parlé de ça. On commence par me coller une étiquette de mec de droite, ensuite on dit que je suis raciste, et maintenant on parle de chauvinisme viril ou machiste. C’est devenu à la mode, aujourd’hui, de faire culpabiliser les gens pour tout et n’importe quoi. Mais ça ne m’affecte pas, parce que je sais qui je suis, et putain, j’en n’ai absolument rien à foutre. »

Clint avait construit toute son image sur l’anti-establishment. Alors, vous vous rendez compte, se faire coller une étiquette de républicain, d’homme de droite, et même de fasciste latent !

Mais quand sortit le film en 1971, Clint Eastwood avait soutenu Nixon (et pas qu’un peu). Il avait donc associé son nom à des sujets dont le personnage de l’inspecteur Harry semblait être le parfait symbole. Il avait apporté son soutien à deux campagnes de Reagan et déclaré qu’il donnerait  carte blanche à la police pour écraser les manifestants anti-guerre s’il était élu au poste de gouverneur…

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January Modérateur 61 888 messages
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En 1972, Clint Eastwood fut sélectionné par Nixon pour un mandat de six ans au National Council of the Arts. Une fois à son poste, il se révéla être le « porte parole des petits artistes américains », en particulier de ceux du milieu du jazz. Il trouvait que les projets de l’homme ou de la femme de la rue, les œuvres qui n’intéressaient pas forcément les classes supérieures, avaient besoin d’être encouragés. La vérité, c’est que Clint assistait rarement aux réunions et avait rarement quelque chose à dire. De toute façon, sa position était largement honorifique.

Le prochain film de Clint relevait du genre « western solitaire », Joe Kidd, adapté d’un récit d’Elmore Leonard. Pendant le tournage, Clint fut destabilisé par une mystérieuse maladie, une grippe, qui prit ensuite la forme d’une allergie aux chevaux, ou aux chats (d’après lui). La maladie se manifesta par une bronchite infectieuse tellement violente que les crises d’angoisse de Clint le reprirent. Il se précipita chez Roxanne Tunis devenue adepte de la méditation transcendantale, pour suivre ses cours. Le « remède miracle » fut tellement efficace que Clint envoya plusieurs personnes à Roxanne, Burt Reynolds, Roy Kauffman ou encore Howard Bernstein. Clint ne souffrit plus jamais de crises d’angoisse aussi sévères.

 

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January Modérateur 61 888 messages
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Le film suivant, « L’homme des plaines » emprunte plus d’une chose à Leone. Un mystérieux étranger, les citadins qui l’embauchent pour protéger leur ville mais qui ne le reconnaissent pas comme leur ancien shérif qu’ils ont trahi. Nouveau rôle cigare à la bouche, avec trois meurtres sanglant dans la première scène. Bien sûr les femmes sont violentées. Personne ne découvre l’identité de Clint avant qu’il ne quitte la ville à cheval à la fin du film, après maints meurtres et destructions.

Il passe devant le nom de l’ancien shérif, gravé sur une pierre tombale. Avez-vous été bien attentifs ? Sur trois pierres tombales du cimetière sont gravés les noms de Sergio Leone, Don Siegel et Brian G. Hutton. « J’ai enterré mes réalisateurs » déclara Clint sur le ton de la plaisanterie.

Même les critiques les plus réticents durent l’admettre, l’acteur-réalisateur était devenu étonnamment compétent.

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L’année 1972 fut marquée par la naissance du deuxième enfant de Clint, une fille, Alison, sans deuxième prénom. Clint, le mystérieux homme fort et silencieux, ne disait rien, mais avait l’air d’un chat dans une poissonnerie, d’après Maggie.

Clint avait toujours l’air du mari modèle et du père épanoui ("il change même les couches !"  pouvait-on lire dans les magazines). Il faisait des apparitions très médiatisées en compagnie de sa femme. On pouvait compter sur eux pour les galas de charité et depuis le début des années 70, ils animaient le tournoi de tennis de célébrités organisé par Clint lui-même à Pebble Beach.

Mais plus souvent qu’auparavant, les fissures de la façade étaient pointées du doigt dans les magazines...

 

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Clint demanda à Elmore Leonard s’il avait quelque chose à lui proposer. Il lui proposa l’histoire d’un cultivateur d’artichauts qui se bat contre une association de malfaiteurs qui le rackettent. Clint rejeta l’histoire. Leonard s’est toujours dit qu’il avait commis une grossière erreur : il avait situé l’intrigue près de Carmel, en pensant que Clint pourrait rentrer chez lui chaque soir, ce que justement il ne voulait pas.

Carmel devint le Colorado, les artichauts des melons, et le rôle de Clint fut attribué à Charles Bronson. Le film, Mister Majestik, sortit en 1974.

Clint était attiré par un script traitant d’une histoire d’amour entre un homme d’âge mûr et une toute jeune fille. Jo Heims avait écrit « Breezy » en pensant à Clint dans le premier rôle. Mais Clint répondit : « Je ne crois pas que je sois dans la bonne tranche d’âge ». Il voulait s’occuper de la mise en scène, et on choisit donc William Holden, de douze ans plus vieux que Clint, pour jouer le rôle de Franck Harmon.

Pour le rôle de Breezy, Clint reçut un grand nombre de jeunes actrices, dont Sondra Locke. Ce ne fut pas vraiment une audition, ils se contentèrent de bavarder. Locke était née en 1947, elle était trop vieille pour le rôle et Clint voulait accentuer le côté printemps-automne de la relation jouée à l’écran. Jo Ann Harris qui entretenait une relation avec Clint depuis « les proies » pensait qu’elle était favorite mais elle était sur le point de se prendre un méchant revers. Cela sonna le glas de leur relation.

Clint auditionna Kay Lenz, une toute jeune fille dont les parents faisaient partie du show-biz depuis longtemps. Elle avait des airs de mini miss, 20 ans, gracile et avec une bouche qui semblait toujours avoir envie de vous sauter dessus. Kay Lenz fut retenue.

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Le film ne fut pas si provocant qu’il en avait l’air. Le moment le plus révélateur de Breezy a sans doute lieu après que Harmon eut pris conscience de l’incongruité de sa relation avec la jeune fille. Il décide de la faire disparaître de sa vie  « Je suis complètement perdu ! » explique Harmon. D’après cette réplique, on comprend (peut être) pourquoi Clint Eastwood avait refusé le rôle.

Breezy peut être considéré comme une tentative, pour Clint, d’exprimer ses propres craintes vis-à-vis de la vieillesse tout en trouvant une justification mièvre à ses multiples aventures avec des femmes plus jeunes que lui.

Dans la carrière de Clint, aucun flop ne peut être comparé à Breezy. Vingt ans passeraient avant que Clint n’ose réaliser un autre film romantique, ou y jouer un rôle.

Juste après la fin de Breezy, la mère de Clint, Ruth, convola en deuxièmes noces avec John Belden Wood. Le marié, un homme veuf, était issu d’une grande famille de Piedmont qui « avait fait fortune dans le bois de charpente ».

 

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Le temps de Clint

La Warner annonça que Clint allait reprendre le rôle de Harry Callahan dans une suite de l’inspecteur Harry. Dans Magnum Force, Harry allait devenir plus sexy et acquérir une jeune maîtresse, l’une de ces « crevettes » qui arrivaient à peine à l’épaule de la star, sans parler des foules d’autres « jolies filles languissant après son corps », comme le disait Paul Zimmerman, critique pour Newsweek qui n’apprécia pas le film.

Harry serait plus aimable, plus doux. On fit des efforts pour rendre l’idéologie droitiste plus acceptable.

En qualité de producteur de facto de Magnum Force, Clint n’hésitait plus à croiser le fer avec le réalisateur, Post.  Clint pensait qu’il savait mieux que quiconque comment jouer un personnage pour qu’il devienne populaire. Il refusa un jour de refaire un prise pour une scène mineure. Mais Post s’écria : « C’est moi le chef ici. Si tu n’es pas content, tu n’as qu’à réaliser le film toi-même ! » Et Clint céda, devant tout le monde. Les rushes montrèrent que Post avait raison et Clint s’excusa. « Je savais que c’était le baiser de la mort » dit Post.

De bout en bout les deux hommes s’affrontèrent. Clint contredisait Post uniquement pour montrer que c’était lui qui détenait le pouvoir.

Magnum Force ne pouvait espérer être au-delà du réchauffé. Les critiques furent sévères. « Toujours le même truc » « moralisme embrouillé » « Clint Eastwood n’est pas choquant, comme il n’est pas acteur, on ne peut pas dire que c’est un mauvais acteur »

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Mais Clint souriait en pensant à son compte en banque et aux gains du film : 58,1 millions de dollars.

Il y avait une réplique dans Magnum Force qui devint proverbiale en Amérique : « L’homme sage est celui qui connaît ses limites ». Mais si on la citait souvent au sujet de Clint pour illustrer son humilité, vers le milieu des années 70, certains savaient qu’on était très loin de la vérité. « A partir de Magnum Force, commente Post, on aurait pu donner à l’égo de Clint le statut d’Etat. »

Le tournage du film suivant, Thunderbolt (Le canardeur), se déroula entre le mois de juin et le mois de septembre 1973. Les archives de la production révèlent que ce furent le réalisateur Cimino et le producteur Bob Daley qui repérèrent les magnifiques paysages du Nord-Ouest qui mettraient tant en valeur le film.

Comme Clint n’était pas le réalisateur, il n’y eu pas de battage médiatique autour du film.

Cimino était un perfectionniste qui tournait un grand nombre de prises… Et le jour où Clint le prit de court en l’informant qu’il comptait rentrer chez lui le samedi suivant et qu’il valait mieux pour lui que tout soit dans la boîte d’ici-là, il ne le raconte pas souvent.

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Le film mettait vraiment en valeur Jeff Bridges et de nombreux critiques trouvèrent qu’il avait éclipsé Clint Eastwood. Bridges se retrouva nominé aux oscars et Clint ne chercha pas à dissimuler sa rage. Pas vraiment parce que Bridges avait été nominé, mais parce qu’on l’avait oublié, lui. Les 32 millions rapportés le mirent aussi de mauvaise humeur. L’acteur dit qu’il ne travaillerait plus jamais avec United Artists.

Ce fut Universal et Jennings Lang qui attira son attention sur ce qui allait devenir son prochain projet : La Sanction.

 

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