Aller au contenu

Une légende

Noter ce sujet


January

Messages recommandés

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Il accepta pour cette raison, pour le fait que ça lui ferait des « vacances », et aussi parce-qu’il valait mieux disparaître quelques temps, le temps que Roxanne Tunis accouche de l’enfant conçu avec elle…

Aidé par la Williams Morris Agency –qui, à cette époque, représentait un inconnu du nom de Jack Nicholson- Irving Leonard négocia les termes du contrat. Clint Eastwood recevrait 15 000 dollars, et tous ses frais seraient payés pour ses onze semaines de travail. Le cachet était moins important à l’année que pour Rawhide, mais Clint allait se montrer reconnaissant éternellement vis-à-vis d’Eric Fleming et loyal envers la William Morris Agency.

Il ne sera pas accueilli à l’aéroport de Rome par Monsieur Sergio Leone, qui, ne parlant pas un mot d’anglais, avait une trouille bleue de se ridiculiser.

A la descente de l’avion, Clint Eastwood se dirigea droit sur Mario Cavano qu’il prenait pour Sergio Leone. Les deux personnes venues l’accueillir eurent bien du mal à lui expliquer qu’aucun d’entre eux n’était Sergio Leone. Il rencontrerait celui-ci plus tard, en fin de journée.

Leone nous parle de cette rencontre : « Il est arrivé (Clint), habillé avec mauvais goût, comme un étudiant américain. Mais je m’en fichais. C’était son visage et sa façon de marcher qui m’intéressaient. Il ne parlait pas beaucoup, il a juste dit « on va faire un super western ensemble ». »

Clint imaginait que « The Magnificent Stranger » ne marcherait pas. Mais il avait réussi à mettre tellement d’argent de côté que de toute façon, quand la programmation de Rawhide prendrait fin, il n’aurait plus besoin de travailler.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

L’hygiène de Sergio Leone était douteuse. Il était d’une radinerie maladive. Son énorme appétit l’avait transformé peu à peu en gros ours agressif. Il était très dur avec les gens et avait un côté sadique qui se voyait dans ses films.

En 1964 il était quasiment inconnu, en Italie comme à Hollywood. Après « le colosse de Rhodes » il avait co-écrit « Les dernier jours de Pompéi ». Trois ans plus tard il allait au cinéma voir « Le garde du corps », en compagnie de Tessari.

Leone et Tessari, qui n’ont pas toujours été honnêtes sur ce point, ont pourtant emprunté leur intrigue de base  au film japonais de 1961. Leone alla même jusqu’à écrire à Akira Kurosawa afin de lui demander la permission d’adapter le script du Garde du Corps.

Kurosawa demanda 10 000 dollars. Leone refusa et fit son film. Kurosawa engagea des poursuites, qui d’ailleurs retardèrent la consécration de Clint Eastwood.

Quand l’affaire fut tranchée : Kurosawa recevrait l’intégralité des bénéfices du film sur le sol japonais.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Leone ne connaissait pas deux mots d’anglais et Eastwood pas deux mots d’italien. Le beau-frère de Leone servait d’interprète à l’un, quant à l’autre il était assisté par un polyglotte.

Mais en fait Clint comprenait tout ce que disait Leone, avec ses expressions faciales et ses grands gestes.

Le rôle était un personnage froid, féroce et moralement ambigu. Et Leone avait trouvé la personne parfaite, de l’avis de Vincenzoni : « Je sais bien que tout le monde raconte que c’était un type très chaleureux, mais il était toujours très froid. Sergio lui a appris à paraître froid mais c’était facile pour lui. Il comprenait tout de suite, il était réservé et très très intelligent. Clint est vraiment le mystérieux type au cigarillo : dans la vraie vie. »

Pour la musique, Leone se tourna vers Ennio Morricone. A la première rencontre, Morricone dit à Leone qu’ils avaient été à l’école ensemble et Leone n’y croyait pas jusqu’à ce que Morricone lui montre une photo de classe, c’était bien vrai. Mais c’était pas assez pour que Leone l’embauche : « Ta musique sur Duel au Texas était extrêmement mauvaise !

- Oui, mais on m’avait demandé ça alors.. Faut bien manger ! »

Morricone resta à Rome pour élaborer la musique pendant que l’équipe de tournage se rendit en Espagne.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

C’était avant les hôtels de luxe, la plupart des membres de l’équipe logeait chez l’habitant. La cuisine était basique et les sanitaires primitifs. On travaillait douze heures par jour, il faisait chaud, le plateau était poussiéreux et envahi par les mouches.

Leone ne s’est jamais encombré d’authenticité, et Clint était d’accord avec ça. Le principal, c’était qu’il y ait beaucoup de chevaux, de flingues, de costumes et de sang.

Les acteurs venaient des quatre coins du monde, les figurants étaient des tziganes qui pouvaient passer pour des mexicains. Chacun déclamait ses répliques dans la langue qu’il voulait, Leone envisageait de tout faire doubler plus tard.

Clint se levait tous les matins à 6 heures et partait courir plusieurs kilomètres. L’équipe le voyait rarement au petit déjeuner et au dîner, il gardait ses distances. Clint, lorsqu’il fallait attendre qu’on prépare le plateau, lisait le Time dans son coin ou partait somnoler dans une voiture.

« Quand on travaillait ensemble, il était comme un serpent qui faisait la sieste à cent mètres de là, enroulé sur lui-même, endormi à l’arrière d’une voiture. Puis il se déroulait, se dépliait et s’étirait. Cette attitude-là – lenteur, paresse et nonchalance – il l’a gardée tout au long du film, et quand vous mélangez ça avec les explosions et la vitesse des balles, vous obtenez le contraste fondamental qu’il nous a donné. » (Sergio Leone)

5l5y.jpg

Clint Eastwood et Sergio Leone sur le tournage de "Pour une poignée de dollars"

 

La production à petit budget avait toujours des problèmes de trésorerie et de violentes disputes éclataient entre Leone et les membres de l’équipe qui n’avaient pas été payés. Un jour, Clint arriva sur le tournage, complètement désert. Alors il a fait savoir qu’on le trouverait à l’aéroport. Leone le rattrapa de justesse et lui fit de plates excuses, il promit que ça ne se reproduirait plus.

Il y avait peu de rôles mémorables pour les femmes dans le film de Leone. Dans le monde de Leone, les femmes étaient des catins bas de gamme ou d’ignobles traîtresses, et le réalisateur semblait se délecter des moments cathartiques où elles se faisaient abattre, violer ou frapper au visage.

Maggie rendit visite à son mari sur le tournage. Tout le monde remarqua qu’il n’y avait pas de proximité entre eux, pas de gestes d’affection, elle était triste. Ils prirent quand même le temps de quelques visites, Tolède, Ségovie, Madrid.

Une fois le tournage terminé, Clint rentra à Rome. Leone lui offrit une mercedes (prévue dans son contrat) qui d’après lui provenait du Vatican. La mercedes de Clint avait donc un jour appartenu au pape…

L’efficace Morricone avait terminé sa musique, le montage commençait alors que Leone ne savait pas vraiment ce que le film donnerait. Il ne savait pas qu’il allait révolutionner le genre du western et forger une star internationale.

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Les débuts de Clint

Pendant l’absence de Clint, Roxanne Tunis donna naissance à Kimber Lynn Tunis. Les proches de Tunis ont toujours affirmé que Clint savait que Roxanne était enceinte et que, même, il avait voulu cet enfant avec elle. Il n’y a jamais eu de disputes au sujet du soutien financier et Clint était très généreux. Il passait du temps avec sa fille quand il se trouvait à Los Angeles.

A cette époque, Bill Thompkins, ami et doublure de Clint, s’ouvrit à lui de ses sentiments sur le sujet, en prenant le parti de Maggie. Clint le bannit à vie. Lorsque Bill Thompkins mourut d’un accident de voiture peu après, Clint dit simplement : « ouais, j’ai entendu dire.»

Maggie, qui ne désirait rien de plus au monde qu’un bébé, ne semblait pas être au courant pour l’enfant de Roxanne Tunis. Certains de ses proches savaient, mais ils ne lui en parlèrent jamais.

Tandis que Clint recherchait des parcelles de terre qu’il pourrait acheter bon marché, Maggie pris son temps pour trouver le site sur lequel ils construiraient ce que les magazines people allaient baptiser « la maison où les Eastwood finiraient leurs jours », au bord de la célèbre route  qui longe Pebble Beach.

Pendant ce temps-là, Rawhide était entré dans sa septième saison. Les dirigeants ne semblaient pas se rendre compte que l’intrigue tournait en rond.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Pendant ce temps-là à Rome, Leone terminait le montage de son film. Personne ne se faisait beaucoup d’illusions. En partie pour détourner l’attention de Kurosawa, Leone changea le titre de son film, qui devint « Per un pugno di dollari » ou « Pour une poignée de dollars ». On façonna des noms à l’américaine pour attirer les fans de western : Sergio Leone devint Bob Robertson, Morricone devint Dan Savio et Gian Maria Volonte,   John Wells.

Leone ne réussit pas à trouver un grand distributeur. Personne ne voulait miser sur un western en carton réalisé par un inconnu. « Pour une poignée de dollars » sortit donc un mois mort (Septembre), un jour considéré comme mauvais (le vendredi), dans le petit cinéma d’une unique ville, avec très peu de publicité. Le seul avantage c’était que le cinéma se trouvait près d’une gare et beaucoup de voyageurs allèrent voir le film. Après trois mauvais jours, le lundi le cinéma était bondé. Heureusement parce-qu’on projetait de le retirer de l’affiche.

image cover

Malgré la très mauvaise critique italienne, la popularité du film ne cessa de grandir. Rien qu’en Italie, il rapporta trois milliards de lires (4 millions de dollars) avant d’être lancé dans d’autre pays européens où il rencontra le même succès.

 

Clint, qui n’avait même pas été mis au courant du changement de titre, appris cet immense succès au box office dans les journaux cinéma de Hollywood. En novembre, Variety faisait l’éloge d’une énergie james-bondienne et d’une approche sarcastique, qui allait à coup sûr captiver les spectateurs moyens aussi bien que le public averti.

Mais les distributeurs américains craignaient un procès de Kurosawa. On attendit donc 1967 pour le diffuser dans les cinémas du pays.

 

 

 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Rawhide devenant de plus en plus bancal, Clint Eastwood pouvait se sentir rassuré que Leone lui ait déjà proposé de jouer dans une suite.

Vincenzoni fut le scénariste de « Pour quelques dollars de plus », il boucla le scénario en neuf jours. Clint, le chasseur de primes, poursuivrait Volonte. La troisième star, le rival du Mystérieux Etranger, serait un chasseur de primes élégant nommé « le colonel ». Ce rôle avait été écrit pour Lee Marvin, mais comme ce dernier demanda quelques dollars de trop, il fut remplacé par un acteur de seconds rôles : Lee Van Cleef.

image.jpeg

 

Si l’on en croit les italiens, Van Cleef était fini dans la profession, sur la touche. Il venait de finir une cure de désintoxication, n’avait pas d’emploi et était quasiment clochard. Il peignait de petits tableaux qu’il vendait 30 dollars pièce. Quand Leone lui proposa 50 000 dollars, sa réponse fut : « Quand est-ce qu’on commence ? »

En Italie, Sophia Loren avait proclamé Clint Eastwood « plus grande star masculine d’Italie », il avait même un surnom : « il cigarillo ».

Clint recevrait un billet d’avion première classe et 50 000 dollars. « C’est d’accord, je vais faire ce film, mais s’il te plaît, je ne te demande qu’une chose : ne m’oblige pas à remettre ce cigare dans ma bouche !

- Clint, le personnage principal ne peut pas rester à la maison. C’est le cigare la star du film ! » (Leone)

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Clint participa à améliorer ses répliques et Vincenzoni trouva ses idées bonnes. Ils sympathisèrent.

La première fois que Clint était venu à Rome, il était un type comme un autre. Mais cette fois, il provoquait des attroupements, les gens se précipitaient pour obtenir un autographe, on l’invitait à de somptueux dîners.

Même attitude sur le tournage, distance, Time et siestes en voiture. Vincenzoni dira qu’il jouait la comédie, qu’il faisait ça pour ne pas être dérangé, plus que pour rester concentré.

« Pour quelques dollars de plus » allait consolider l’ascension de Clint aux USA. En Italie les spectateurs se poussaient et se bousculaient pour passer les tourniquets. « A l’intérieur c’était une orgie de rires, de cris et de hurlements » se souvient Vincenzoni., qui avait négocié avec United Artists la diffusion en Amérique du Nord.

Résultat de recherche d'images pour "pour quelques dollars de plus allociné"

 

Peu de temps après, alors qu’ils signaient le contrat, Arnold Picker (UA) demanda : Qu’est ce que vous avez l’intention de faire après ? Nous voudrions financer votre futur projet. »

Leone ne dit rien. Alors Vincenzoni improvisa : « Il buono, il brutto, il cattivo. C’est l’histoire de trois pouilleux qui cherchent à se faire de l’argent pendant la guerre de sécession.

- Super. Combien coûtera le film ? »

Il n’y avait pas de projet, pas de scénario, juste : « le bon la brute et le truand », trois mots. Mais Vincenzoni répondit : 1,2 millions de dollars à peu près. Picker sourit : « Marché conclu. »

Résultat de recherche d'images pour "pour quelques dollars de plus allociné"

(Et pour quelques dollars de plus)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Pendant ce temps-là sur Rawhide, Eric Fleming avait été mis à la porte. Clint apprit par une coupure de journal qu’il était promu à la tête du troupeau. Interrogé sur le fait que ça lui faisait plaisir, il répondit : « pourquoi ça devrait me faire plaisir ? Avant, il y avait la moitié des épisodes qui reposaient sur mes épaules, maintenant, ce sera tous les épisodes. »

Clint ne fit aucune suggestion sur son « nouveau » personnage ou le nouveau projet. Il méprisait les producteurs, et en général ceux qui lui disaient ce qu’il avait à faire pendant qu’ils décimaient tout le casting.

La huitième et dernière saison de Rawhide s’acheva en janvier 1966. Clint était plus que pressé que ça s’arrête. En Italie, où « Pour quelques dollars de plus » s’était révélé aussi populaire que « Pour une poignée de dollars », deux autres emplois l’attendaient.

Irving Leonard réussit à négocier une indemnité de licenciement de 119 000 dollars pour les dix-sept épisodes qui restaient et ne furent jamais tournés.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Clint se fit courtiser par Dino De Laurentiis qui le voulait pour un film aux côtés de sa femme, Silvana Mangano. De Laurentiis connaissait bien son homme : il proposa à Clint 25 000 dollars, ou 20 000 dollars et une Ferrari. Clint choisit la Ferrari, ce qui lui ferait économiser sur les 10% dus à ses agents.

La séduisante Ferrari persuada donc Clint de s’envoler pour Rome, pour tourner « Les sorcières » film à sketches. Clint jouera dans un sketch « Une soirée comme les autres ». Ce fut une catastrophe, la critique fut très mauvaise. Mais ce ne fut que quelques jours de tournage et Clint s’envola pour Paris où il assista à la première de « Pour quelques dollars de plus ». Il fit la connaissance de Pierre Rissient qui deviendrait déterminant dans sa carrière, et il eut une brève liaison avec Catherine Deneuve, la délicate beauté blonde du cinéma de la Nouvelle Vague. Cette liaison est restée l’une des plus secrètes de Clint. Il respectait Deneuve, l’une des plus grandes actrices de sa génération, pour taire les détails de cette relation.

Clint passa deux mois aux USA et retourna à Rome pour tourner « Le bon, la brute et le truand ». Il fit la fine bouche : « Dans le premier film, j’étais tout seul. Dans le deuxième on était deux et maintenant on est trois. Si ça continue comme ça, dans le prochain je partagerais la vedette avec la cavalerie américaine. »

Leone le rassura : « Même si c’était Marlon Brando qui jouait ce rôle, il aurait de toute façon pour fonction de préparer tes apparitions quand tu ne serais pas présent à l’écran. »

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Paul hochon
Invités, Posté(e)
Invité Paul hochon
Invité Paul hochon Invités 0 message
Posté(e)

:hehe: Deneuve !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Grâce à ses airs réticents, la William Morris Agency fit monter son cachet à 250 000 dollars et 10 % des bénéfices dans l’hémisphère occidental. On arrondit même les angles avec une autre Ferrari. Ce contrat faisait de Clint un homme très riche.

C’est à cette époque qu’il quitta Marsh sur les conseils de Leonard. Les luttes intestines autour d’une star et de son compte en banque ne sont pas rares à Hollywood. Mais cela commençait à devenir une caractéristique de la vie de Clint : les gens rivalisaient entre eux pour son amitié et sa loyauté, espérant récupérer quelques miettes de son prestige. Et Clint semblait encourager cela, il appréciait que les gens manoeuvrent pour obtenir ses faveurs. Invariablement, il préférait s’entourer de « gens de pouvoir » que de gens moins puisssants.

Peu de temps après, l’image publique de Clint fut prise en main par Jerry Pam de Gutman et Pam, l’une des agences les plus estimées d’Hollywood. Et plus tard encore, cette fonction serait reprise par une machine encore plus puissante, gratuite pour Clint, des studios Warner Brothers.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Gian Maria Volonte décida de se passer d’un troisième film de Leone. Il fut remplacé par Eli Wallach, dont la présence scénique semblait avoir atteint son apogée dans Les Sept Mercenaires. N’ayant jamais entendu parler de Leone, l’idée d’un western italien lui semblait aussi douteuse que celle d’une pizza hawaïenne. Mais après avoir visionné trois minutes de l’un des films de la « trilogie du dollar », Wallach se leva et fit savoir à Leone qu’il acceptait.

Résultat de recherche d'images pour "eli wallach dollars"

 

Pendant le tournage, certains signes laissaient penser que Clint Eastwood était arrivé au bout de sa relation avec Leone. Le réalisateur italien semblait prendre un malin plaisir à torturer l’acteur avec les petits cigares qui le rendaient malade. Au bout de deux ou trois prises, il disait à Leone : « Tu ferais bien de la réussir celle-là, parce-que je suis sur le point de vomir. »

Les excès de Leone agaçaient tout le monde. Les innombrables prises, les interminables attentes liées à la lumière, la méticuleuse attention portée aux détails, tout ceci commençait à amuser Clint qui devait sentir au fond de lui qu’il n’aurait plus jamais à supporter de telles aberrations. Il avait parlé ouvertement de se mettre à son compte et de faire ses propres films.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

« Le bon, la brute et le truand » rapporta 8 millions de dollars de coût de location aux USA. Le coût de location est la somme que les propriétaires de cinéma paient à la société de production pour obtenir le film et le projeter. C’est à partir de cette somme que sont calculés les bénéfices du film.

Résultat de recherche d'images pour "le bon la brute et le truand"

 

Pourtant, les premières critiques américaines des trois films de Leone furent souvent dures. « Camelote, trilogie paëlla, atrocement stupide, cher hypocrite et ignoble, sadisme choquant, faiblesse dramatique… »

Mais à côté de ça, on faisait l’éloge du style visuel innovant de Sergio Leone et de la présence rafraîchissante de Clint Eastwood.

Leone fit le voyage jusqu’au USA pour proposer à Clint le rôle de « l’Harmonica » dans « il était une fois dans l’Ouest ». Mais la rencontre se passa mal. Au bout d’un temps infini où Leone expliquait la mouche capturée dans le canon du pistolet, Clint réagit : « Attends une minute, où est-ce que ça nous mène tout ça ? »

 

Leone n’aimait pas qu’on le bouscule. Et Clint Eastwood ne voulait plus avoir affaire avec des réalisateurs de caractère qui pourraient lui imposer leurs méthodes et chercher à le pousser à travailler davantage en tant qu’acteur.

Charles Bronson fut « l’Harmonica ».

 

 

 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

D’après son contrat, pour « pendez-les haut et court », Clint Eastwood devait toucher un cachet de 400 000 dollars ainsi qu’un remarquable pourcentage (25%) sur les recettes. L’ingénieux Leonard négocia une clause sur les coûts de location en Italie, pays où l’on pouvait être sûr que le nom de Clint Eastwood drainerait les foules. C’était sans précédent dans l’histoire de Hollywood.

« Pendez-les haut et court » fut une coproduction de United Artists et de Malpaso, la société de production de Clint. Avec le salaire et les pourcentages, Clint était assuré de gagner plus d’un million de dollars par film. Dans la plupart des cas, il exercerait un contrôle sur le script et le choix du réalisateur et des acteurs principaux. Le génial créateur de Malpaso, Irving Leonard, en était le président, pendant que Clint Eastwood en était l’actionnaire majoritaire.

Il y eut beaucoup de remous sur le tournage. Freeman, le producteur un peu trop présent, fut vertement tancé par Clint Eastwood : « Si tu reviens encore une fois sur le plateau pour embrouiller les acteurs avec tes opinions et tes sentiments, tu risques bien de te retrouver face à un plateau vide. »

Clint se démena pour ne pas avoir à déclamer de répliques. Au montage on continua de s’engueuler : « La scène où Clint se fait tirer dessus dans le bar, Freeman en a fait une scène de gangsters à la Warner Brothers. Toutes ces balles qui pleuvent sur lui, et il est toujours en vie ! C’est ridicule ! » (Ted Post, réalisateur)

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Le film plut aux critiques. Il décolla au box office lors de sa sortie en 1968. Clint avait déjà  terminé un autre film mais United Artists était une société instable et lente et les portes ailleurs étaient grandes ouvertes alors…

Il se tourna vers Universal, où son ego apprécierait un retour triomphal après avoir été rejeté. Universal proposait un million de dollars pour son prochain film, il n’y avait pas d’exclusivité et Malpaso, la société à laquelle Clint « appartenait » pouvait faire des affaires avec d’autres productions.

« Un shérif à New York » avait été écrit pour la télévision. Clint avait aimé le script original, mais celui-ci avait été révisé de nombreuses fois.

Herman Miller et Jack Laird le révisèrent encore. Ils avaient tous les deux travaillé sur Rawhide mais ils ne connaissaient Clint que de vue.

Clint détesta le « nouveau » script. Siegel avec qui il s’associait en fut soulagé. Tout le projet devenait très compliqué, casting, script, etc.. Clint ajouta que le script s’était trop éloigné de celui d’origine. Siegel lui demanda combien de versions il avait lu (il y en avait sept) Clint répondit : une seule. Au moment où Siegel lui disait qu’il serait plus juste de tout lire, Clint se redressa en jurant : Putain !  et il rentra chez lui pour les lire.

Le lendemain, Clint et Siegel, assis parterre et entourés d’une multitude de feuilles, armés d’une paire de ciseaux et reconstruisirent un script à partir des multiples versions. A la fin de la journée ils avaient une trentaine de pages et besoin d’un œil neuf. Dean Riesner, scénariste, entra en piste. Il avait l’art de remettre d’aplomb les « scripts malades ». Riesner élabora un scénario qu’il remit à Clint. Même s’ils partirent du mauvais pied, Riesner finirait par travailler pour Clint sur plus de films que tout autre scénariste.

Le tournage commença. Clint avait prévenu : « J’en ai marre de ces gentils héros à la Hopalong Cassidy et de toutes ces conneries. Je veux incarner un connard héroïque ».

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

L’année 1968 fut couronnée par la naissance de Kyle Clinton Eastwood, qui vit le jour le 19 mai. Les journalistes qui avaient laissé de côté l’aspect « mari comblé » le ressortirent des cartons.

Maggie  avait longtemps souffert d’une hépatite et puis elle avait fait une fausse couche et beaucoup de temps s’était écoulé. Au fil des mois ils passaient sans cesse de l’espoir au chagrin. Et enfin, Maggie tomba de nouveau enceinte. A Londres au cours du mois d’Avril, Clint et la très enceinte Maggie passèrent du temps chez les Burton (Richard et Elizabeth), sur leur yacht amarré sur la Tamise. Alors que le tournage de «Quand les aigles attaquent » s’éternisait, Maggie retourna en Californie pour accoucher. Clint téléphonait pratiquement tous les soirs. Kyle naquit un dimanche et Clint rentra à la maison le vendredi suivant. Il était très fier.

Peu après et à la surprise de tout le monde, Clint accepta de tenir l’un des premiers rôles dans « La kermesse de l’ouest ». La Paramount engagea Lee Marvin et Malpaso approuva le choix de Jean Seberg. Le redoutable Irving Leonard avait négocié un demi million de dollars pour les débuts de son client dans la comédie musicale, hors pourcentage et autres bonus, payé en versements de 50 000 dollars par an (pour ne pas payer tous les impôts d’un coup).

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Alors disons-le clairement : ce fut un fiasco. Le mauvais temps, les humeurs de Johsua Logan (réalisateur), le super budget pas prévu qui finirait par s’élever à 20 millions de dollars. Mais le pire, c’était les erreurs de casting. Jean Seberg allait se révéler incroyablement mal à l’aise dans son rôle, Lee Marvin avait tendance à en faire des tonnes. Les numéros chantés de Clint font sans aucun doute partie de ses plus embarrassantes casseroles.

La liaison entre Clint Eastwood et Jean Seberg a été très documentée. Clint aurait été attiré par le côté fragile de l’actrice. Ils faisaient de longues promenades à moto. Jean Seberg était alors mariée à Romain Gary et son mariage battait de l’aile.

Maggie se présenta sur le plateau avec le petit Kyle, 3 mois. Seberg disparut de l’entourage de Clint pendant que Maggie, toujours aussi aveugle, s’épanchait dans la presse.

« Je veux que Clint soit plus proche de son fils. La dernière fois qu’il est rentré d’un tournage, il faisait nuit. Kyle dormait et Clint a à peine jeté un coup d’œil sur lui. C’est un peu dur pour un jeune père. »

La liaison entre Clint et Jean s’essouffla. Quand ils rentrèrent à la Paramount, Clint fit comme s’il ne la connaissait pas. Jean n’en croyait pas ses yeux. Comment pouvait-il être si différent après tout ce qui s’était passé à Baker ? Elle était vulnérable. Ca a été un véritable traumatisme pour elle.

Elle mourut à quarante ans d’une overdose de somnifères.

Jean Seberg

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Clint, col bleu

Quelques jours après Noël 1969, Irving Leonard mourut à l’âge de 53 ans. Les amis de Clint racontent qu’ils ne le virent jamais aussi dévasté qu’après la mort de Léonard. Lors de la succession, il fut mis en lumière que Clint Eastwood, client de Léonard, était déjà richissime de 200 ha de terrains qui seraient parfait pour des logements vue sur la mer…

Universal choisissait les scripts, Clint et Siegel avait néanmoins carte blanche sur le texte. Mais Universal devint gênante, puisque toutes les décisions devaient se prendre 50/50 . Universal était resté un vieux studio, qui contrôlait tout, et Malpaso rencontrait des problèmes d’autonomie.

La première co-production Universal/Malpaso, pour Sierra Torride, fut compliquée du début à la fin. Liz Taylor fut remplacée au casting par Shirley McLaine avec qui dès le départ, Siegel ne s’entendit pas, au point qu’elle quitta le plateau furieuse et que Siegel fit sa valise aussi. Shirley MacLaine s’excusa et le travail reprit. Clint se montrait passif dans tous ces conflits, il restait à l’écart.

Dans Sierra Torride, Clint devait couper la tête d’un serpent à sonnette et cela fit débat : il répugnait à tuer ou à maltraiter les animaux. Ce respect envers les animaux confinait parfois à l’absurdité. Le tournage d’une scène fut interrompu parce-qu’un gros papillon de nuit voletait dans tous les sens sur le plateau. La malheureuse bestiole finit par se faire piéger dans une lampe à arc et, profitant de ce qu’elle était sonnée, un assistant se mit à la pourchasser en claquant des mains pour l’écraser. Clint Eastwood est devenu fou de rage : « Laisse la tranquille ! Ils ont besoin d’assassins comme toi au vietnam ! » Il prit le papillon délicatement dans ses mains en coupe et l’amena dans un endroit sûr.

Sierra Torride sortit en 1970 et Clint Eastwood déclara plus tard que c’était dans l’une des scènes de ce film qu’il avait fait la meilleure prestation de sa vie (lorsque Sara – Shirley MacLaine doit retirer une flèche plantée dans l’épaule de Hogan – Clint Eastwood).

Résultat de recherche d'images pour "sierra torride"

 

Il n’apprécia pas que Shirley MacLaine lui vole la vedette dans ce film (plus de gros plans, son nom devant celui de Clint Eastwood à l’affiche..) et il faudrait attendre longtemps avant qu’il se risque à choisir une partenaire aussi voire plus célèbre que lui.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 888 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Après « De l’Or pour les Braves » débuta en avril 1970 le tournage de « Les Proies ». Ce film est unanimement couronné par la critique française comme un chef d’œuvre. Ce ne fut pas une mince affaire d’obtenir un scénario solide à partir du livre de Thomas Cullinan, mais on y parvint quand même après de multiples disputes et de nombreuses personnes mises sur la touche, notamment Blaustein (Universal) qui se permit de faire remarquer à Clint Eastwood qu’il approchait de la quarantaine alors que le rôle principal masculin du film était un jeune homme de 20 ans. Jennings Lang quant à lui tenta d’imposer Jeanne Moreau, mais il dut vite faire marche arrière au péril de perdre Clint. On embaucha Geraldine Page.

La sortie des Proies en 1971 se fit modestement puis prit de l’ampleur, le film se hissa n°2 du classement des films les plus populaires établi par Variety. Mais il rapporta moins d’argent que d’autres films moins bien classé et finalement, au bout de deux semaines, il avait presque déjà disparu de toutes les salles des USA.

En France, Pierre Rissient travailla si bien et le film eut tant de succès que le cinéphile resta au service de Clint en tant que porte-parole européen pendant plus de vingt ans.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×