James Rollins

J'ai déjà parlé de James Rollins, j'y reviens plus en détail.

De son vrai Jim Czajkowski, James Rollins, né en 1961 à Chicago, est un romancier américain. On peut qualifier ses livres de "thrillers scientifiques". Pour donner une idée, ça fait penser à Dan Brown (pour un certain mysticisme, et les énigmes venues du passé), à Clive Cussler (pour les voyages à travers le monde, souvent liés à la mer - Rollins est passionné de plongée) enfin au regretté Michael Crichton (pour l'aspect scientifique voire SF).

Les livres dont je parle ici sont ceux qui mettent en scène les aventures de la "Sigma force", une agence fédérale américaine secrète basée à Washington, dont tous les membres sont à la fois des soldats d'élite et des scientifiques. Dirigée par le "chef" Crowe (Painter Crowe, qui a des origines amérindiennes), cette agence doit face à toutes sortes de périls, souvent liés à des mystères très anciens. Ses ennemis sont puissants, possèdent de gros moyens (y compris militaires) et certains appartiennent même à des agences gouvernementales concurrentes. Aussi les agents de Sigma n'ont-ils pas la vie facile. Sociétés secrètes, complots internationaux, savants fous, traîtrises et coups fourrés abondent dans l'univers de James Rollins. Ce qui est le plus troublant, c'est que tout ses livres sont basés sur une documentation impeccable, qu'il parle de Marco Polo ou de Gengis Khan, de physique quantique ou des derniers progrès de la biologie.

Les (nombreux) pays traversés par les héros des romans sont toujours décrits avec beaucoup de détails et un certain sens du pittoresque : soit l'auteur effectue tous les voyages de ses personnages, soit il se documente avec beaucoup de soin.

L'Ordre du Dragon : dans ce livre, on fait la connaissance des principaux membres de Sigma : le commandant Gray Pierce, Monk Kokkalis, Kat et le docteur Lisa Cummings. On peut y ajouter la très mystérieuse Seichan, ainsi que Monseigneur Vigor Verona, du Vatican, et sa nièce la lieutenante Rachel Verona, des carabiniers. Sigma doit faire face à l'"Ordre du Dragon", une très ancienne et très puissante société secrète. En général, chaque aventure se déroule dans plusieurs pays du monde à la fois - les membres de Sigma sont rarement tous réunis au même endroit.

La Bible de Darwin : c'est le premier livre de Rollins que j'ai lu, et j'avoue que j'ai été un peu déconcerté. Ça se passe au Danemark, dans l'Himalaya et en Afrique du Sud, et on y rencontre des nazis très méchants - et d'autres un peu moins méchants.

La malédiction de Marco Polo : un roman extraordinaire, sans doute un des meilleurs de la série. Se déroule en grande partie à bord d'un paquebot, en Indonésie.

Le Dernier Oracle : n'atteint pas le niveau du précédent, entre autre parce qu'un personnage qui en a déjà beaucoup bavé dans le livre précédent subit encore de dures épreuves - à croire que l'auteur lui en veut. Où l'on apprend des détails à propos d'une catastrophe nucléaire survenue en URSS, des années avant Tchernobyl. Certains passages techniques sont un peu ardus, sans qu'on ne sache trop si c'est la faute de l'auteur ou du traducteur.

La Clé de l'Apocalypse : où il est longuement question d'alimentation et de surpopulation. 

La Colonie du Diable : Excellent roman. C'est le deuxième que j'ai lu de cet auteur, et c'est là que j'ai commencé à comprendre que c'était une série, et que les livres se suivaient dans un ordre logique.

Le Complot des Immortels : encore un très très bon roman, et un des plus impressionnants, surtout parce qu'il traite de recherches scientifiques tout à fait actuelles.

Noire providence : l'idée de départ est digne des meilleurs romans de science-fiction. Après, on retombe un peu sur du Rollins traditionnel, mais la fin est haletante. Encore une fois on voyage beaucoup, de Macao à la Corée du Nord, et de Hong Kong à la Mongolie et à la Russie.

Je viens de finir "La 6e Extinction", le dernier roman traduit en français de James Rollins.

Sans doute un des meilleurs. L'action se déroule dans l'Ouest américain, au Brésil et dans l'Antarctique. Il est question de recherches en biologie et d'écologie. On fait la connaissance de toute une faune assez étrange… Le roman n'est pas sans évoquer "Jurassic Park", avec cette différence que c'était de la science-fiction alors que maintenant les scientifiques ne sont plus très loin de concrétiser les rêves (ou les cauchemars) de Michaël Crichton. Bref, un livre un peu flippant, quand l'auteur évoque tous les apprentis-sorciers qui, de par le monde, travaillent dans leurs labos aux recherches les plus délirantes. Et comme toujours chez James Rollins, la fiction n'est jamais très éloignée de la réalité...

Et oui déjà un nouveau roman de James Rollins : "Le Labyrinthe des os". Avouons-le franchement, ce n'est pas son meilleur. Ça se passe en Europe (Croatie, Italie), en Amérique du Sud et en Chine. Ça traite des mystères entourant les origines de l'humanité. On y fait la connaissance d'un curieux personnage, qui a tout à fait existé, le père Athanasius Kircher, qu'on a appelé le "Léonard de Vinci jésuite", en raison de l'étendue de ses connaissances scientifiques et de la variété de ses talents. Comme d'habitude, l'air de rien, l'auteur pose un tas de question gênantes et dresse un tableau assez sombre du monde actuel. 

Malgré son grand talent, Rollins frôle souvent les frontières de l'invraisemblance, et son intrigue est parfois tirée par les cheveux. Les gens qui sont sensibles à la souffrance animale auront peut-être du mal à lire ce bouquin, où l'on décrit les expériences faites sur les grands singes par les Chinois… et d'autres. Il y a d'ailleurs peu de chances que ce livre soit publié en Chine. La description du zoo de Pékin est assez épouvantable, et, connaissant Rollins, il y a de grandes chances que chaque détail soit vrai :

"Hélas, ce qu'on découvrait derrière la maison des pandas était non seulement démoralisant mais aussi déchirant.

Monk passa devant une bande de singes au poil orangé. La vitre était crasseuse, autant que la cage où ils vivaient. Pire, des touristes, qui s'étaient faufilés sous la barrière de sécurité, frappaient au carreau en poussant des hurlements moqueurs, ce qui terrifiait davantage les pauvres bêtes.

Du peu que l'agent Kokkalis avait observé jusque-là, leur comportement était parfaitement toléré. Aucun employé du site ne venait réprimander les persécuteurs. Dans la fosse à ciel ouvert qui accueillait une ourse de Gobi, le triste sol en béton était jonché de détritus jetés par les promeneurs : emballages de bonbons, gobelets, serviettes… Quand un adolescent hilare avait versé sa bouteille de Coca-Cola sur la tête de l'animal déprimé, Monk avait dû se retenir de lui flanquer un coup de pied qui l'aurait envoyé droit entre les griffes de sa malheureuse victime.

Sensible à l'exaspération grandissante de son coéquipier, Kimberly tenta de le calmer à mi-voix :

- Je sais que c'est consternant. Le manque d'entretien, l'attitude honteuse des visiteurs, le piteux état des habitats...

- "Piteux"? Le mot est faible! Cet endroit est un véritable taudis.

- Simple reflet de l'époque en Chine. Certes, on se croirait revenu des décennies en arrière mais, d'après ce que j'ai lu dans l'avion, il est question de transférer le parc en banlieue, là où les terrains sont moins chers et où les animaux auront plus d'espace pour vivre.

- Qu'est-ce qu'ils attendent? Après avoir dépensé une fortune pour son village olympique, le gouvernement chinois aurait dû intervenir au zoo. Du moins, mieux y faire la police. Les dirigeants de ce pays ne voient, en général, aucun inconvénient à bousculer la population. Pourquoi un tel laxisme ici?

Il montra un touriste en train de taper du pied contre l'enclos d'un renard roux qui, tremblant de peu, s'était recroquevillé tout au fond.

- Qu'est-ce qui cloche avec ces gens-là?

- N'oublie pas que, aux yeux des Chinois, les animaux sont encore considérés comme une source de nourriture, de remède thérapeutique ou de divertissement. Autrefois, les pancartes des cages indiquaient quelles parties des bêtes étaient les plus savoureuses et lesquelles servaient à la fabrication des meilleurs médicaments."

Le 20/01/2019 à 19:31, Gouderien a dit :

c'est là que j'ai commencé à comprendre que c'était une série

et là, tu les cites dans l'ordre ?

à l’instant, Dzag a dit :

et là, tu les cites dans l'ordre ?

Tout à fait.

il y a 2 minutes, Gouderien a dit :

Tout à fait.

cool bah y a plus qu'a tenter !