Lecture partagée - La cité perdue du dieu singe

il y a 5 minutes, January a dit :

Que se passa-t-il au Honduras ce jour-là ? A vous.

Le net il dit qu'il y a eu le terrible ouragan Mitch...avec des dégâts équivalents à  70% du P.I.B du Honduras...

c'était pas Alerte à Malibu

Tricheuse !   Oui, c'est bien ça. Une catastrophe atroce qui coûta la vie à de nombreuses personnes... 

L’ouragan Mitch frappa de plein fouet le Honduras. Mitch avait déversé dans certaines régions plus d’un mètre de pluie engendrant des crues et des coulées de boues catastrophiques, coûtant la vie à sept mille personnes, laissant place aux épidémies, pillages, émeutes. La tempête occasionna des dégâts équivalant à près de 70% du PIB du Honduras et détruisit les deux tiers des infrastructures du pays.

Le président hondurien de l’époque déclara que l’ouragan avait fait régresser le Honduras d’un demi-siècle. De nombreuses années de chaos et de récession s’ensuivirent, au cours desquelles le taux d’homicide monta en flèche tandis que les investissements et le système judiciaire s’effondrèrent.

Il existe deux facteurs principaux expliquant pourquoi le honduras eut tant de difficulté à se relever de cette catastrophe. Le premier tenait au régime foncier que le pays avait hérité de l’Espagne, en vertu duquel la plupart des terres étaient détenues par une poignée de familles richissimes. Mais plus invalidante encore était la relation malsaine que le pays entretenait avec les USA, dont les politiques à court terme et les intérêts commerciaux l’avaient plongé dans l’instabilité pendant plus d’un siècle. De son indépendance en 1821 jusqu’à aujourd’hui, le Honduras a connu les aléas d’une histoire tumultueuse qui enregistra près de trois cents guerres civiles, rébellions, coups d’Etat et changements imprévus de gouvernement.

Des gangs violents prirent le contrôle d’une grande partie des principales villes du pays, se livrant à du racket contre protection et instaurant des zones de non-droit où ni l’armée ni la police n’osaient s’aventurer, sauf quand la police elle-même participait à ces activités, ce qui n’était pas rare. La violence incessante des gangs poussa des milliers de familles honduriennes désespérées à envoyer leurs enfants vers le nord, les USA, souvent seuls, en quête de sécurité (euh... Je crois que c'est toujours comme ça - c'est l'enfer sur terre ce Honduras..).

Il était impossible qu’Elkins obtienne des permis ou monte une expédition dans ce climat, le pays semblait condamné. Il abandonna ses recherches de la Cité Blanche : « J’ai eu ma dose. C’est terminé. C’est peut-être le seul mystère que je n’arriverai pas à résoudre. »

Oui mais on voulait y aller nous...

Il y a 21 heures, Promethee_Hades a dit :

Pour les photos j'aimerai bien voir un lien suffit, je vois pas ou on peut chercher sur internet. 

Oh mes excuses Prométhée, je suis passée à côté de ta demande !

La blessure de Rankin après la morsure par un fer de lance : https://www.noobsurvival.com/steve-rankins-foot-picture/

Tu trouveras d'autres "évolutions" des blessures notamment non soignées, en tapant simplement "morsure fer de lance" + "images". Certaines nécroses sont absolument impressionnantes. 

Je renouvelle mon avertissement : âmes sensibles s'abstenir. 

Ma curiosité en a été dégoutée  

Âmes sensibles abstenez vous vraiment 

Elkins s’intéressa alors au « Trésor de Lima », ce mythique trésor d’or et de pierres précieuses d’une valeur estimée à un milliard de dollars, dérobé pendant la guerre d’indépendance à Lima en 1821.

Elkins avait hâte de tester les dernières avancées technologiques dans la télédétection de métaux enfouis sous terre. Il passa plusieurs années à rassembler des fonds et à obtenir les autorisations du Costa Rica, sans succès. L’année 2010 s’achevait, démoralisante.

Pourtant, il tomba peu après sur un article intitulé « des lasers dans la jungle ». Le texte décrivait une technologie dernier cri appelée « télédétection par laser » ou Lidar (Light Detection and Ranging), qui venait d’être utilisée pour cartographier la cité maya de Caracol, au Belize.

Electrisé, Elkins comprit qu’il avait peut être enfin trouvé l’outil pour localiser la Cité Blanche.

Ouaiiiss ça va l'faire, on va y aller quand même 

Tu en es vraiment sûre ?

Ouais ouaiiis, super ! 

Ecoute.. 

Après des événements rocambolesques, Elkins obtint l’assurance d'avoir les autorisations nécessaires du gouvernement hondurien et il s’en fut convaincre les chercheurs du National Centre for Airborne Laser Mapping, de s’occuper de son projet.

Le NCALM fut attiré par le défi. Si le Lidar fonctionnait dans la Mosquitia, il fonctionnerait partout. Ce serait le test ultime pour cette technologie.

Losqu’Elkins consulta les dernières images satellitaires, ce qu’il vit le choqua. Les clichés les plus récents montraient que l’endroit exploré par Glassmire était criblé de zones de coupes à blanc, fruit de la déforestation illégale. Si des ruines existaient, elles avaient sans doute déjà été mises au jour et dépouillées. La zone de balayage du Lidar serait moindre qu’envisagée au départ. Consternation.

Les autorisations pour les relevés furent obtenues peu après. Elkins partit à la chasse au financement.

Nous sommes en 2012, dans la Mosquitia, et l’équipe Lidar choisit des emplacements pour fixer trois unités GPS au sol, alimentées par un panneau solaire et une batterie à cycle profond. En l’absence d’internet, les données seraient récupérées tous les jours sur clé USB, puis seraient transférées à Houston, au NCALM.

Pour faire simple, un lidar fonctionne comme un radar. On projette contre quelque chose un rayon laser dont on capte la réflexion, et on mesure le temps que prend cet aller-retour, ce qui permet de déterminer la distance de l’objet en question. Les scientifiques comprirent rapidement qu’il pouvait être un précieux outil de cartographie, tiens, pour évoquer  notre dernière lecture partagée, les missions Apollo 15 et 17 emportaient toutes deux à bord un orbiteur équipé d’un lidar, qui cartographia des pans de la surface lunaire.

Pendant que l’avion (Cessna) quadrille la jungle, le lidar envoie 125 000 signaux laser infrarouge par seconde vers la canopée et enregistre les réflexions.

Le faisceau lidar ne pénètre pas vraiment le feuillage. En fait, il ne « voit à travers » rien du tout : il rebondit sur la moindre feuille ou brindille. Mais même la jungle la plus épaisse contient de petits trous qui permettent à un signal laser de toucher le sol et d’être réfléchi. Si vous vous allongez sur le sol dans la jungle (moi j’vous l’conseille pas hein ??) et regardez vers le haut, vous verrez toujours de petites taches de ciel ça et là.

C'était la minute technique 

il y a 56 minutes, January a dit :

faisceau lidar

il y a 57 minutes, January a dit :

Pendant que l’avion (Cessna) quadrille la jungle, le lidar envoie 125 000 signaux laser infrarouge par seconde vers la canopée et enregistre les réflexions.

http://treasureworks.com/archaeological/972-scientists-aiding-search-for-lost-cities-in-central-america

Le premier vol du lidar décolla le 2 mai 2012 à 7h30. A 21h00, on avait déjà la confirmation que les données seraient exploitables, le lidar fonctionnait à merveille et on avait obtenu assez de points pour établir une cartographie sous la canopée.

Au deuxième jour de vol, des photos furent prises montrant deux objets blancs de formes à peu près quadrilatérales se dressant au milieu de végétation basse. Enthousiasme.

Le troisième jour, Douglas Preston  supplia qu’on le laisse accompagner les pilotes. On lui fit une petite place où il put tenir accroupi.

« Je m’entassai derrière le boîtier du lidar. Pas de siège, les genoux dans le menton. On me répéta à quel point le vol serait pénible, à basse altitude et basse vitesse, six heures à enchaîner les virages en épingle, en se faisant secouer par des bulles de convection, et à devoir éviter les vautours. Pas de climatisation, en panne. Nous allions être calfeutrés dans une boîte en métal volant en plein soleil. Pas non plus de toilettes à bord, je devrai souiller mon pantalon si j’étais pris d’une envie pressante. »

Il y a 18 heures, January a dit :

Oh mes excuses Prométhée, je suis passée à côté de ta demande !

La blessure de Rankin après la morsure par un fer de lance : https://www.noobsurvival.com/steve-rankins-foot-picture/

Tu trouveras d'autres "évolutions" des blessures notamment non soignées, en tapant simplement "morsure fer de lance" + "images". Certaines nécroses sont absolument impressionnantes. 

Je renouvelle mon avertissement : âmes sensibles s'abstenir. 

blessure horrible !!

ça vaut ,vraiment ,la peine d'aller là bas !!

par contre , n'oubliez pas de prendre des bottes et du sérum  !!!

Pendant que Preston va vivre un vol difficile, il va constater des traces de déforestation récente, datant de quelques semaines tout au plus. Des arbres fraîchement coupés qui séchaient sur le sol en attendant d’être brûlés, laissant une hideuse cicatrice brune. Consternation.

A la fin de ce vol, toutes les données nécessaires à la cartographie de T1 (Target one) étaient rassemblées. C’était l’heure de vérité : les images allaient dévoiler ce qui se trouvait dans la vallée – s’il y avait bien quelque chose. Toute l’équipe s’agglutina autour du pc portable. Les cartes n’étaient qu’une première itération en dégradés de gris, mais elles étaient assez claires. Dans la vallée, au-dessus de la confluence des deux ruisseaux, apparaissaient des éléments longs et rectangulaires, des talus semblables à des pyramides, disposés en carrés, qui couvraient une zone de plusieurs centaine d’hectares…

Le 20/10/2018 à 17:21, January a dit :

(...) il saute assez haut pour mordre au dessus du genou et c’est mortel.(...)
 

Un coup de pot qu'il saute pas 30 cm plus haut !

(Bon, j'ai rien dit, c'était juste pour détendre l'atmosphère de l'enfer vert !)

Ton histoire est excellente, j'y revas !...

La suite ! la suite !.....

Un immense complexe de ruines, peut-être même une ville. Se pouvait-il qu’une cité perdue tout entière puisse encore être découverte au XXIe siècle ? Elkins confia ultérieurement à Preston le soulagement qu’il avait ressenti, d’avoir eu raison envers et contre tous.

Cette cartographie ne représentait que 40% du travail, les pilotes étaient déjà repartis sillonner la deuxième zone choisie, T2. Mais une fois dans les airs, ils se rendirent compte que le lidar était HS. Après diagnostic, il s’avéra qu’il fallait remplacer un composant essentiel, un panneau du système de positionnement et d’orientation qui contenait un réception GPS, entre autre.

Deux panneaux dans le monde : au Canada. Un technicien transporterait personnellement la pièce à 100 000 dollars dans son bagage cabine. Mais pris d’un accès de panique avant d’embarquer à Toronto (il n’avait pas les autorisations douanières pour transporter la pièce), il mit son bagage en soute pour avoir moins (ou pas) de problème aux USA.

Et la compagnie aérienne perdit ses deux bagages, panneau et outils compris 

Quand l’ingénieur arriva au Honduras, les appels téléphoniques aussi inutiles que désespérés harcelèrent United et TACA Airlines.  Deux jours d’une persécution en règle des compagnies aériennes suffirent à localiser les bagages mais ne suffirent pas à les récupérer (douanes..).

Il fallut que Virgilio Paredes se rende jusqu’au terminal en brandissant la carte officielle de la présidence et en menaçant tout le monde de châtiments inconcevables pour récupérer les deux bagages.

Le contretemps dura en tout cinq jours et coûta des milliers de dollars. Alors que le lidar était déjà redémarré, les compagnies aériennes informèrent à regret que malgré tous leurs efforts, ils n’avaient pu localiser les bagages 

La mission reprit les jours suivants avec la cartographie de T2 et T3. Et surprise : T3 abritait un ensemble de ruines encore plus vastes que T1 et T2. T2 révélait des éléments anthropiques plus difficiles à interpréter.

Incroyable, deux sites majeurs venaient d’être découverts !

Etait-ce LA Cité Blanche ? La cité du dieu singe ? La question n’avait pas beaucoup d’intérêt. Si on réfléchit bien, à ce stade, la Cité Blanche était un tel amalgame d’histoires en tous genres qu’elle n’existait probablement pas telle qu’elle avait été décrite. Mais comme la plupart des légendes, il y avait donc bien un fond de vérité.

Les révélations du lidar avaient bien confirmé que la Mosquitia avait bel et bien été le territoire d’une grande et mystérieuse civilisation qui avait bâti d’importants bâtiments, avant de disparaître. De grandes et riches contrées ?

Mais qu’est-ce qui avait entraîné la disparition subite et totale de ce peuple ?

il y a 34 minutes, January a dit :

Etait-ce LA Cité Blanche ? La cité du dieu singe ? La question n’avait pas beaucoup d’intérêt. Si on réfléchit bien, à ce stade, la Cité Blanche était un tel amalgame d’histoires en tous genres qu’elle n’existait probablement pas telle qu’elle avait été décrite. Mais comme la plupart des légendes, il y avait donc bien un fond de vérité.

Les révélations du lidar avaient bien confirmé que la Mosquitia avait bel et bien été le territoire d’une grande et mystérieuse civilisation qui avait bâti d’importants bâtiments, avant de disparaître. De grandes et riches contrées ?

Mais qu’est-ce qui avait entraîné la disparition subite et totale de ce peuple ?

 

bonsoir 

la plupart du temps , ces peuples ont disparue après l'abandon de leurs citées à cause de sécheresse ou de guerre ou autres comme Angor ou Petra en Jordanie et bien d'autres .

c'est ce qui est admis comme hypothèse en majorité ? leurs peuples se sont peut-être dilué dans d'autre peuples par la suite ?

bonne soirée

En guise de célébration, un dîner fut organisé sur une longue table dressée sur la plage, au milieu des torches, des discours et des toasts. 

La nouvelle fut annoncée au gouvernement hondurien et les résultats présentés au palais présidentiel à Tegucigalpa (j’vous préviens je vous la redemanderai la capitale du Honduras, rappelez vous hein !) lors d’une réunion de cabinet qui fut retransmise en direct à la télévision.

Un communiqué annonça la découverte de « ce qui pouvait être la preuve de l’existence de ruines archéologiques dans une zone dont on raconte qu’elle abriterait la légendaire cité perdue de Ciudad Blanca »

Bien sûr, la presse ne tint aucun compte de la formulation et annonça avec tambours et trompettes que la Ciudad Blanca avait été localisée.

Des archéologues américains s’indignèrent : « Une fois de plus, la presse hondurienne annonce en fanfare la découverte ! » Les spécialistes remettaient même en question les performances du lidar : « Ce n’est pas la bonne façon de faire de l’archéologie ! Une découverte, mais pas de connaissances ! »