Aller au contenu

1829 : Jos Montferrand vainqueur du lancer d'Irlandais


sovenka

Messages recommandés

Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 41ans Posté(e)
sovenka Membre 7 423 messages
41ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)

Le pays des Français surgelés (les Canaquébécois ;)) est historiquement une terre de bûcherons et de cultivateurs très colossifère. Je cite C. de la Roche, qui a publié en 1924 un ouvrage sur Victor deLamarre*, le "roi de l'haltère", où il écrit : "Notre race canadienne-française, surtout dans nos campagnes, est demeurée une race robuste et forte parce qu'elle est une race jeune, frugale, profondément morale et chrétienne."

Plusieurs Québécois sont entrés dans la légende du fait de leur force.

Nous avons notamment Jos MONTFERRAND (1802-1864), Joseph FAVRE de son vrai nom, qui s'est inscrit dans la mémoire collective. L'auteur-compositeur Gilles VIGNEAULT lui a dédié une chanson et l'écrivain Paul OHL lui a consacré deux volumes.

Montferrand est l'un de ces personnages au travers duquel il est difficile de départager la réalité du mythe.

Ses exploits étaient connus et commentés dans tout le Canada, et jusqu'aux Etats-Unis.

Du haut de ses deux mètres, le Coq du faubourg Saint-Laurent, natif de Montréal, apprit à boxer alors qu'il n'avait pas encore de poil sous les bras.

La bagarre, il la buvait comme du petit lait et, grand redresseur de torts devant l'Eternel, il semait la débâcle partout où il sévissait, lui qui ne tolérait pas qu'on insultât les siens.

On disait de lui qu'il frappait comme une ruade de cheval et maniait la jambe comme un fouet. Il pouvait rosser cinq types à la fois, et ce n'était sans doute pas son penchant pour la boisson qui arrangeait les choses.

On racontait à ce titre qu'il avait l'habitude de marquer son entrée dans les tavernes d'un coup de talon au plafond, et de nombreux tenanciers de la région se targuaient d'une telle marque dans leur établissement.

montferrand_25.jpg

 

 

Or, ses exploits les plus époustouflants, ceux qui font vibrer la fibre patriote des Québécois, resteront ses démonstrations de force contre les colériques Irlandais, avec qui ce n'était pas franchement le grand amour.

C'est qu'entre Canadiens-français et Shiners, comme on les appelait, la compétition était rude pour les emplois dans l'industrie forestière de la vallée de l'Outaouais.

L'historien Benjamin SULTE a décrit un fait d'armes sans précédent de notre homme, ce qui se produisit en 1829 sur le pont de la Chaudière entre Hull et Bytown :

"Montferrand fit quelques enjambées rapides pour se rapprocher de ses agresseurs (150 environ) : l'un d'eux plus exposé tomba aux mains du Canadien, qui le saisit par les pieds et s'en fit une massue avec laquelle il coucha par terre le premier rang puis, ramassant ces malheureux comme des poupées, il les lança à droite et à gauche dans les bouillons blancs de la rivière."

Montferrand continua à s'illustrer durant toute cette période agitée du Canada qui culminera au moment de la Rébellion des Patriotes en 1837.*

montferrand_24.jpg

 

 

A Gatineau, le palais de justice est nommé en son honneur Edifice Jos-Montferrand, ce que tous les juristes ne considèrent pas forcément approprié.

A Montréal, dans l'arrondissement Ville-Marie, existe un parc Jos-Montferrand.

On trouve aussi des statues le représentant à Mattawa et à Mont-Laurier.

Enfin, on peut déguster de la bière Jos-Montferrand... A la bonne vôtre !

Ci-dessous, "Big Joe Mufferaw", statue de Jos Montferrand à Mattawa

220px-Big_Joe_Mufferaw.JPG

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 41ans Posté(e)
sovenka Membre 7 423 messages
41ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)

Un autre Hercule a défrayé la chronique en son temps : Louis CYR (1863-1912).

Sacré homme le plus fort du monde en 1889 par The National Police Gazette (magazine américain), il fut honoré de la ceinture Fortissimo par la société Saint-Jean Baptiste, le temple du nationalisme canadien-français.

Cyprien-Noé CYR, rejeton d'une lignée d'hommes des bois et des champs, émigra à quinze ans aux Etats-Unis avec ses parents.

Dans son nouveau pays, il abandonna son prénom pour celui, plus simple, de Louis.

Il avait arrêté l'école à douze ans et était analphabète, mais inspirait malgré tout respect et admiration de par sa force : à seize ans il pesait déjà 90 kilos !

A trente ans, il atteignit 136 kilos pour 1m78.

D'un bout à l'autre des States, il faisait courir les foules, bluffées par ses exploits.

 

220px-CyrLouis.jpg

 

Il pouvait par exemple soulever avec ses épaules une plate-forme sur laquelle seize hommes corpulents avaient pris place, ou encore retenir quatre chevaux à bout de bras.

Louis-Cyr-Back-Lift.jpg

 

Sa réputation franchit l'Atlantique et l'amena en Europe, où il battit tous les records, bien que cela ne se bousculât pas au portillon pour l'affronter.

Cyr ne fut cependant pas long à piger que plus d'un, parmi ces supposés hommes forts, n'étaient que des fumistes usant de stratagèmes pour mener le public en bateau.

En vérité, notre Samson était un gros dur au cœur tendre qui s'horrifia des défilés de "phénomènes humains" auxquels il eut tout le loisir d'assister lors de ses tournées avec le Ringling Bros et le John Robinson Circus, des grands cirques de l'époque. Côtoyer des siamoises, des hommes à trois jambes et un Asiatique de 2m50 le plongeait dans tous ses états.

Miné par plusieurs maux et des douleurs devenues chroniques, il s'éteignit en 1912, terrassé par une maladie rénale.

Ses funérailles eurent lieu à Montréal où il fut honoré tel le héros national qu'il était. 

(Bibliographie : Dictionnaire amoureux du Québec, Denise BOMBARDIER, éd. Plon)

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 41ans Posté(e)
sovenka Membre 7 423 messages
41ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)

Les Canaquébécois : j'ai cherché ce sketch, introuvable ! Dommage. J'ai oublié le nom de l'humoriste qui avait fait un super sketch pour rigoler de Mitterrand en visite au Québec, à une époque où il y avait des remous en Nouvelle Calédonie... D'où le lapsus célèbre "les Canaquébécois". Si quelqu'un trouve ce sketch d'anthologie, merci de mettre un lien :) 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×