L'attaque nucléaire III

(À peine commençaient-ils d’inspecter les lieux autour d’eux, en fonction de l’accommodation progressive de leurs rétines à l’obscurité ambiante, que plusieurs individus irruptèrent dans le déjà moins sombre local, redonnant du grand jour et de l’aveuglement.) Devant l’étonnement de Je, leur chef, grand, maigre et brun, leur expliqua qu’il avait pu ouvrir la porte sans aucun problème, d’une quelconque clé traînant dans le fond de sa poche.

Dieu que Je s’en voulut ! Dieu que Je regretta ! Ça lui apprendrait de laisser une vieille serrure aisément crochetable (rendant ainsi le local violable à merci), au lieu d’en installer une moderne de sécurité !

Mais ces intrus au nombre de quatre (trois hommes et une femme blonde, fluette à cheveux courts), n’allaient-ils pas profiter de leur supériorité numérique pour se livrer à quelque(s) exaction(s) sur la femme de Je ?

En homme moderne de réaction nucléaire, Je se devait de prendre les devants : dès que la jeune femme blonde fut couchée, toute nue sur la banquette arrière de la voiture garée au fond de la cave humide et sombre, il la rejoignit donc sous le drap blanc ! Mais les trois hommes à leur tour ne s’en tinrent pas pour battus ! Ils dégagèrent de sous leurs longs manteaux une artillerie impressionnante et se mirent à défourailler de leurs armes automatiques parfaitement huilées, des rafales crépitantes, au petit bonheur la chance, au travers des portières du véhicule...

Le grand aquarium plein d’eau qui occupait le dessus de la voiture, dans le but de protéger ses occupants des radiations, fut par chance, seul atteint (à en croire les craquements sinistres qui se répercutèrent le long de ses parois de plexiglas). Des fissures se développèrent en étoiles, coururent en zigzaguant sur la surface du matériau fragile transparent si rudement percuté... Mais rien d’autre finalement.

Aucune conséquence. Pas une fuite des moindres.

Alors, les fissures restant parfaitement étanches, tous, autant amis qu’intrus grimpèrent dans le véhicule protecteur pour aller constater de plus près les dégâts de l’explosion.

LE CHŒUR :

Sans doute était-ce là male curiosité ?...

Reconnaissons cependant qu’une explosion nucléaire au village,

ça n’arrive pas si souvent...

...Ils s’approchaient de l’épicentre, près de l’épicerie...

(à suivre)