L'attaque nucléaire II

Que faire en pareil cas, sinon s’aller protéger au plus tôt, au Vieux Four ? (Le Vieux Four étant avec ses larges murs et son plafond en voûte, le meilleur des abris en cas d’attaque nucléaire.)

PLATON :

Sans contredit !

Bref, ledit Vieux Four étant au plus, à moins d’une centaine de mètres, on s’y rendit d’un pas pressé.

Déjà ils arrivaient devant la lourde porte vert mat, taillée en long et en travers dans un vieux bois solide coupé de vieille lune. La lourde porte, engoncée dans sa profonde encoignure...

L’épaisseur excessive de la maçonnerie à la base du mur, obliquitait en pyramide l’ensemble de la façade jusqu’au premier étage et donnait à cette maison du Vieux Four, l’allure d’un authentique blockhaus...

À l’intérieur se précipitèrent !

Sans même prendre le temps d’inspecter l’encadrement de l’ouverture, peuplé à l’ordinaire de scorpions noirs au corps plat, écrasable et juteux qui soudain décollés par l’appel d’air, affectionnaient tout particulièrement d’abandonner leur douillet interstice pour tomber en chute libre dans le cou des nouveaux arrivants où ils se retrouvaient coincés, cette fois, entre le col de la chemise et la peau tendre sans défense de la nuque, à quelques millimètres seulement des centres nerveux vitaux : une aubaine pour le venin !

LE PHYSICIEN NUCLÉAIRE :

Le scorpion est un des rares êtres vivants

qui soit insensible aux radiations nucléaires.

JE HUMBLE :

Tout se tient !

Je tint en outre à reverrouiller la porte derrière lui après l’avoir refermée. Mais... impossible ! Le trou de la serrure était bouché ! Il lui fallait trouver une solution... Eh ! que ne passait-il le bras par ce trou dans la muraille, là, à côté du chambranle ? Il lui suffirait en suite d’actionner le verrou du bout des doigts depuis l’extérieur...

Un jeu d’enfant !

LE CHŒUR :

Je Humble put ainsi, depuis l’intérieur,

fermer la porte de l’extérieur :

il avait passé la main.

Enfin en sécurité !

Qu’ils croyaient...

À peine commençaient-ils d’inspecter les lieux autour d’eux, en fonction de l’accommodation progressive de leurs rétines à l’obscurité ambiante, que plusieurs individus irruptèrent dans le déjà moins sombre local, redonnant du grand jour et de l’aveuglement...

(à suivre)