L'attaque nucléaire I

 L’attaque nucléaire

En bas du village à l’orée des maisons, la rue qui descendait en calade sur quelques trente mètres, redevenait peu à peu horizontale avant d’aborder la plaine en toute platitude.

Immobile et soucieux était Je, devant la vaste étendue. Je et quelques comparses. (Le village se trouvait donc dans leur dos).

Car là-bas, tout au loin, sur l’autre versant de la vallée, se cantonnaient les ennemis.

Des ennemis asiatiques.

Des japonais.

LE CHŒUR :

Et Les japonais, font de bons ennemis,

pour ce qu’on les connaît peu,

comprend mal,

et les peut haïr bien,

sans mauvaise conscience...

Des japonais dont le chef était cette belle femme adulte, sévère et sculpturale... vous savez ?

Toutefois, la situation n’était pas dramatique dans la mesure où de ce côté-ci de plaine, dans les airs, bien qu’un peu en retrait — et donc sur le village —, planait — et c’est heureux —, un avion de défense. Un avion prêt à contre-attaquer, invisible, inaudible et sans saveur, dont le principe de camouflage, issu des plus récentes applications technologiques dérivées des phénomènes de cristallisation non homogène de la matière, consistait en sa transformation virtuelle, au gré des courants ascendants les plus ténus, en une mosaïque clignotante, répartie sur trois panneaux bien distincts évoluant séparément (quoique restant, bien sûr, relativement groupés).

Invulnérable, à coup sûr, il était, ce splendide et si bel avion !

Certes ! Mais si lui, oui, eux, hélas, non ! (N’y étant pas dans, mais sous.) Ce que leur rappela le vif éclair rougeoyant qui illumina d’un coup, l’horizon vers l’ouest, du côté de la Coopérative.

Ainsi, ils avaient mis leur menace à exécution, ces ennemis asiatiques, ces japonais ! Ils n’avaient pas hésité à leur lancer un missile... nucléaire !

UNE BOMBE ATOMIQUE !

Hiroshima !

LE CHŒUR :

La justice immanente,

c’est l’inversion des rôles.

(A suivre)