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Le Lyonnais qui devint loup-garou


sovenka

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 41ans Posté(e)
sovenka Membre 7 434 messages
41ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
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GILLES GARNIER, LE LOUP-GAROU

 

          Au XVI° siècle, un Lyonnais défraya la chronique. Il ne s'agit pas d'Alexandre Astier, ni de Jacques Martin, ni de l'abbé Pierre, encore moins de Stéphane Bern , mais de Gilles Garnier.

Bien que Lyon ait depuis toujours été the place to be in, ce natif de la cité des lumières partit s'installer en Franche-Comté. Rien que ça l'a rendu suspect dès le départ !

Là-bas, il s'installe dans les murs d'un ermitage abandonné dans les bois près d'Amange, un village des alentours de Dole.

Ci-dessous, ce qu'il reste de l'ermitage de Saint-Bonnot, dans la forêt près d'Amange

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Peu loquace, d'allure sinistre, il n'inspire guère confiance aux autochtones qui le surnomment l'Ermite de Saint-Bonnot (du nom du lieu où il a emménagé).

Il trouve femme, pourtant, et fonde une famille avec elle.

          En 1573, une terrible famine s'abat sur le pays.

Un jour, parti en quête de pitance en forêt, Garnier rencontre un spectre qui se propose de l'aider. Il lui offre un onguent qui a le pouvoir de transformer en bête féroce : loup, lion ou léopard, au choix. Garnier opte pour le loup : pas d'exotisme, ce serait trop voyant ! En plus c'est un coup à se retrouver dans une cage du cirque Gruss...

C'est sous cette apparence qu'il commence à agresser des enfants et sombre dans le cannibalisme.

 

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Qu'est-ce qui lui a pris en vérité ? On sait que la faim peut provoquer des hallucinations et entraîner dans la démence. Peut-être aussi qu'affamé, il a ramassé un peu n'importe quoi dans les bois pour s'alimenter, comme par exemple des champignons hallucinogènes. Peut-être encore qu'il avait lu Nietzsche et que ses histoires faramineuses de surhomme lui ont monté au cerveau.

Toujours est-il que, dans un cas comme dans l'autre, ça ne lui aura pas réussi.

Toutes les patrouilles de police se lancent à sa recherche, secondées par les hommes du pays qui organisent des battues pour lui mettre le grappin dessus, et le GIGN se tient prêt à intervenir.

Après plusieurs jours de chasse au loup-garou, on le capture enfin, non pas sous une forme monstrueuse quelconque, mais sous sa forme humaine. Et on sait que c'est lui, forcément, car le cadavre d'un ado encore frais gît à ses pieds. Comble de l'horreur : c'est le vendredi -jour du poisson- et il comptait le bouffer ce jour-là, sans respect aucun pour le Christ et les Saintes Ecritures !

Gilles Garnier est amené au tribunal de Dole.

50 témoins raconteront devant les juges comment ils l'ont vu attaquer des enfants dans la campagne environnante, les tuer puis dévorer leur chair toute crue, tantôt sous sa forme humaine, tantôt sous celle du loup-garou.

En plus, ce sale type aurait été prêt à manger de la viande un vendredi ! Ce que les juges ne digèrent pas.

Dans la minute du procès, on peut lire de lui qu'il avait mains semblant pattes.

En janvier 1574, l'accusé avoue ses crimes. Il est condamné à être exhibé sur une claie traînée dans la ville jusqu'à son lieu d'exécution, et périt brûlé vif sur le bûcher.

 

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