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La justice tente la déradicalisation en dehors des prisons


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Mené dans la plus grande discrétion depuis un an, l’accompagnement intensif de personnes sous main de justice en milieu ouvert donne des premiers résultats

Cette fois, le ministère de la justice a préféré attendre de voir avant de dévoiler l’expérimentation de déradicalisation mise en place à l’été 2016. Il faut dire que l’échec des précédentes initiatives menées par la chancellerie – les « unités dédiées » – ou par le ministère de l’intérieur – le centre de Pontourny – avait été d’autant plus cuisant que celles-ci avaient été lancées à grand renfort de publicité.

Quatorze personnes (huit hommes et six femmes) condamnées ou mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste ou dans des affaires de droit commun, mais identifiées comme radicalisées par l’administration pénitentiaire, sont actuellement prises en charge de façon intensive par une équipe pluridisciplinaire en « milieu ouvert ». C’est-à-dire en dehors de la prison. Ces personnes font l’objet d’un contrôle judiciaire, avant ou après jugement. Certaines sont assignées à résidence avec bracelet électronique.

Un dispositif de « mentorat » a été mis en place pour que chacun soit « suivi de très près par un référent social », explique Frédéric Lauféron, directeur général de l’Association de politique criminelle appliquée et de réinsertion sociale (Apcars), chargé de l’expérimentation. Educateur spécialisé, psychologue, psychiatre, aumônier musulman, l’équipe est disponible six jours sur sept de 9 heures à 19 heures, afin de « ne jamais les lâcher ».

La différence avec les expériences précédentes est le caractère strictement individuel de la prise en charge. Aucun regroupement, aucune réunion collective. Les rendez-vous se font au domicile, dans un lieu public ou à une adresse tenue secrète pour des raisons de sécurité.

 

...

Retour en prison

La deuxième particularité du processus, baptisé « RIVE » (recherche et intervention sur les violences extrémistes), est que les personnes concernées ne sont pas volontaires. C’est un juge, généralement du pôle antiterroriste de Paris, qui leur a imposé d’entrer dans ce dispositif pour une durée d’un an minimum. La menace d’un retour en prison pèse si la mesure n’est pas respectée. La montée en puissance de RIVE se poursuit et pourra atteindre jusqu’à cinquante personnes prises en charge.

Les premiers résultats du dispositif, confié dans le cadre d’un marché public à l’Apcars, sont jugés encourageants, au moins d’un point de vue méthodologique. Au point que sa duplication devrait faire partie du plan de prévention de la radicalisation qu’Emmanuel Macron a promis pour la fin de l’année. Un comité interministériel devrait se tenir à ce sujet sous l’égide du premier ministre prochainement.

L’administration pénitentiaire était extrêmement réticente à l’idée d’ébruiter cette expérience, de peur qu’elle soit mal comprise par l’opinion publique. De fait, il peut paraître surprenant que des personnes poursuivies dans des affaires liées au terrorisme ou soupçonnées de radicalisation islamiste ne soient pas en prison. Il ne s’agit bien évidemment pas d’auteurs d’attentat ni même de personnes ayant participé à la préparation de tels actes.

Désengagement de la violence

Pour comprendre la démarche, il faut remonter au 26 juillet 2016. Le choc de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray s’était doublé d’un vent de panique à la chancellerie alors que l’un des auteurs, Adel Kermiche, était au moment des faits soumis à un contrôle judiciaire avec notamment un bracelet électronique. Jean-Jacques Urvoas, alors garde des sceaux, avait demandé à l’administration pénitentiaire d’expérimenter au plus vite un programme de déradicalisation destiné au milieu ouvert. Car le sujet n’est pas marginal. Le nombre de personnes suivies par les services pénitentiaires en dehors des prisons poursuivies ou condamnées pour des faits liés au terrorisme atteint aujourd’hui 135 sur l’ensemble de territoire.

Alors que Nicole Belloubet, ministre de la justice, a visité le dispositif jeudi 9 novembre, l’idée est désormais de « modéliser » l’expérience RIVE, limitée à l’Ile-de-France, afin de l’étendre au reste du territoire. L’un des objectifs du marché confié à l’Apcars était d’ailleurs de valider scientifiquement les concepts et leur mise en œuvre.

« Les quatorze ont tous pris conscience que leur radicalisation est un problème », assure Géraldine Blin, qui pilote le projet à la direction de l’administration pénitentiaire. C’est la première étape d’un processus de désengagement de la violence qui peu prendre plusieurs années. Au début, ils étaient dans le déni, estimant que le problème était davantage le regard de la société sur leur idéologie. « Le but est de leur donner envie de se réinsérer », explique l’un des travailleurs sociaux de l’équipe. Ils sont accompagnés dans leur démarche de formation. Les signes sont modestes, mais existent, comme la reprise de la scolarité d’un des jeunes (tous majeurs) pris en charge.

L’expérience, conduite avec l’Apcars pour deux ans renouvelables une fois, sert également de laboratoire pour nourrir la réflexion sur les futures sorties de prison des personnes condamnées. La préoccupation du ministère de la justice est d’éviter des sorties sèches, sans accompagnement, pour des personnes condamnées à cinq ou sept ans de prisons, pour des délits secondaires liés terrorisme. Pour l’heure, alors que l’échéance approche, aucune solution n’existe.

http://abonnes.lemonde.fr/police-justice/article/2017/11/10/le-gouvernement-songe-a-etendre-une-experience-de-deradicalisation-en-dehors-des-prisons_5213021_1653578.html

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Je vois plus cela comme une prévention qu'une déradicalisation. 

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L’objectif affiché est le désengagement de l’idéologie de la violence et la réinsertion. "Ca ne concerne pas les cas les plus durs qui sont en prison, explique une source proche du projet, mais des personnes impliquées pour apologie du terrorisme ou ayant tenté sans succès de se rendre en Syrie. Mais dans ces dossiers, toute personne est considérée comme potentiellement à risque".

Jusqu’à présent, le dispositif RIVE  est principalement utilisé par les juges antiterroristes comme suivi obligatoire pour des personnes mises en examen. Mais il peut aussi être prononcé par les magistrats dans le cadre d’une condamnation avec mise à l’épreuve. Les juges de la récente 16e chambre correctionnelle de Paris s’y sont risqué trois fois déjà cette année comme alternative à la prison. "A chaque fois, c’est un pari, explique un magistrat impliqué dans ce dispositif. Nous n’avons pas le droit à l’erreur en terme de suivi. Mais mettre ces personnes en prison signifie les radicaliser encore plus".

Au cœur du dispositif, une association parisienne de réinsertion sociale qui a remporté l'appel d'offre du ministère de la Justice l'an dernier: l'Apcars. L’association accompagne les personnes placées sous main de justice depuis 30 ans. Pour mettre en pratique ce projet aux enjeux sensibles tant politiquement, que médiatiquement, elle s’est d’abord entourée d’une équipe de chercheurs pour concevoir la méthodologie puis a recruté et formé une équipe de professionnels: psychologues, psychiatres, éducateurs et spécialistes des croyances principalement. "Des personnes pragmatiques et lucides, estime ce magistrat, convaincu du bien-fondé du projet. Personne n’est dans le fantasme de la déradicalisation ici".

Les travailleurs sociaux sont également amenés à contacter les proches des personnes suivies et visiter leurs familles, "connaître l’histoire personnelle et l’environnement familial est primordial pour limiter le risque d’être manipulé", estime cette source.

http://rmc.bfmtv.com/emission/prise-en-charge-de-la-radicalisation-un-nouveau-projet-tres-discret-1226568.html

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 36 958 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
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Une manière comme une autre de gaspiller l'argent du contribuable.

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Membre, 70ans Posté(e)
ARAMBOL Membre 13 messages
Baby Forumeur‚ 70ans‚
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ce sont bien des bisounours ces gens du gouvernement qui s'occupent de ça, pour ma part, je pense que tous ces gusses arrêtés ne devraient plus sortir de prison ou de l'asile, et au diable les droits de l'homme car il en va de la sécurité du citoyen et des forces de l'ordre. Moi-même étant baptisé catholique, je sais que la religion peut envahir le cerveau et lui donner la voie du chaos. Nous allons vivre encore plusieurs décennies avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête, nous avons une génération à passer si du moins nous nous occupons de ces jeunes écoliers pour les mettre TOUS, sur le chemin qui mène au respect des lois de république. Et je propose des moments de méditation imposées et guidées à l'école et l'éducation civique comme matière indispensable et à la hauteur de nos attentes.

Nous avons déjà mis l'église en dehors de la vie du citoyen, il faut faire la même chose avec l'islam, et déjà, réprimer les prières de rue qui sont un danger à l'ordre public ; trouvons leur des espaces couverts dignes de ce nom pour leur religion, nous ne voulons pas que ça se passe dans des caves car nous ne contrôlerons plus rien...

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