L'affaire Jésus

Je viens de trouver ça dans un coin de l'ordi ! j'avais oublié d'avoir écrit ça. ça m'a tellement fait rire que je vous le livre tout chaud ! ça a plus de 10 ans...

CHAPITRE I

LE PROCES

Rome, le 7 décembre 817¹.

— Accusé Simon, alias Pierre, pseudonyme sous lequel vous cachez votre véritable identité, levez vous !

…Et pierre se leva. C’était un homme petit, gros, aux yeux noirs et luisants, en guenilles, ses cheveux longs, gris, gras, raides tombaient sur ses épaules, une barbe longue aussi, sale aussi, mais noire, hirsute et filasse, d’où émergeaient des lèvres gonflées et violacées de jouisseur…

Donc, Pierre se leva, mais en même temps que lui et dans un grand vacarme, une soixantaine de ses fidèles qui avaient réussi à s’introduire dans la salle du tribunal, à l’insu des autorités...

Théophile, assis au premier rang sur la grande marche de pierre qui jouxtait la tribune principale, immédiatement sur sa droite (à l’emplacement réservé aux enquêteurs) se pencha vers son voisin, Martellus, chef de la Cohorte de Sécurité Civile :

— Ça y’est ! Ça commence ! Avec cette clique de fanatiques religieux, m’est avis qu’on n’est pas encore au bout de ce procès !

— Tu les connais ?

— Tu parles ! Voilà bientôt cinq ans que je travaille sur cette affaire ! C’est une secte religieuse Palestinienne qui remonte à moins d’une soixantaine d’années… et déjà il s’y brasse un pognon… tu peux pas t’imaginer !

Les adeptes de Simon, interpellaient le procureur dans la pagaille la plus totale. On entendait des :

• C’est un saint homme !…

• Il a connu Jésus, le fils de Dieu sur terre !…

• Et de la Vierge !

• C’est lui qui juge et pas vous !

• À Genoux devant lui, païens impies !

Cette fois-ci, c’est Martellus qui se pencha vers Théophile :

— Qu’est-ce que c’est ces histoires de fils d’un dieu et d’une vierge ?!!! On va retourner cinq cents ans en arrière à l’époque de Zeus et de tous ces machins ? C’est plus de notre temps tout ça !

— Sur le principe c’est la même chose, mais c’est leur mentalité qui est pas la même : ils disent être les seuls à détenir la vérité, et ils veulent éliminer toutes les autres religions ! C’est des intégristes !

— Je t’en vais y mettre bon ordre moi !

Martellus prit le casque qu’il avait posé à son arrivé sur sa gauche, se l’enfonça des deux mains sur la tête, d’un air habituel, blasé ; puis il se mit debout, rutilant dans son armure argentée, avec sa grande cape rouge qui lui prenait les épaules. C’était un géant.

Un certain fléchissement fut perceptible dans l’hystérie des adeptes. Mais un fléchissement seulement…

Alors Martellus leva le bras droit… (nouveau fléchissement de la rumeur) et d’une voix de stentor hurla un magistral :

— LA LOI !

Et le silence fut immédiat. Les adeptes se rassirent..

Le procureur reprit :

— Simon, Alias, Pierre, né à Béthsaïde en Galilée, le 29 du mois de Junon de l’année 749 ² Vous êtes accusé… premièrement du meurtre du citoyen Ananie et de sa femme Saphire…

À ces mots, la cohue devint indescriptible : tous les adeptes de la sectes se relevèrent en vociférant :

            — C’est le Saint Esprit qui a foudroyé ce mécréant d’Ananie et sa cupide femme !

Les yeux de Simon brillaient de plaisir. Il avait fini, à force de rabâcher cette version invraisemblable de son forfait à tous ses fidèles, par y croire lui-même. Et soutenu qu’il se savait par une foule d’inconditionnels, on le sentait sûr de lui, prêt à défier l’autorité, prêt à clamer haut et fort sa vérité, LA vérité : son innocence. Des fidèles s’agenouillaient, d’autres trépignaient sur place, des femmes s’arrachaient les cheveux en se jetant au pieds de l’apôtre, d’autres arrachant leur tunique, brandissaient leur poitrines opulentes de matrones qui ballottaient sous le regard fasciné du gourou en hurlant des « Jésus, je t’aime ! » ou des « ô Saint des saints, je suis à toi » « Délivre-moi du mal qui me ronge ! » « Saint Esprit, pénètre moi ! ». On vit même une vielle décrépite surgir à demie nue devant Martellus et lui crier en pleine face « Que ton glaive fouraille plutôt mon sein, sauvage décurion ! »

il y a 24 minutes, Blaquière a dit :

Il faudra s'en contenter : le "manuscrit" s'arrête là !

Dommage, ça commençait à devenir intéressant

En tout cas ça donne envie de créer une secte

Et si j'improvisais une suite ?!!! Chiche ?

(On en était où Pierre était accusé d'avoir trucidé Ananie et sa femme Saphire...)

Mais je suis sûr que je peux trouver pire...