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La catastrophe d'Aberfan


January

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 446 messages
107ans‚ ©,
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Il pleut depuis des jours. Le vendredi 21 octobre 1966, le brouillard flotte du bas des terrils jusque dans les rues galloises d'Aberfan. Les hommes sont déjà à la mine, les enfants à l'école, pour le dernier jour avant les vacances. Jeff s'assoit à sa place, un album de Tintin sous le bras. Le maître entame sa leçon de mathématiques. 

Deux heures plus tôt, des mineurs découvrent que le sommet du terril numéro 7 s'est enfoncé de quelques mètres. Les premiers éboulements se produisent. Inquiète, l'équipe installée sur les hauteurs tente de prévenir le village, en vain. Le câble du téléphone a été volé. Aucune communication possible. A 9h15, la fondation cède et le crassier se désintègre. Une vague de 110 000 m3, toute-puissante, déferle. Elle emporte avec elle les arbres et une première ferme, avant de disparaître dans la brume qui couvre le village.

Sur sa route, 18 maisons et l'école primaire. Dans la classe de Jeff, les lumières vacillent, le bruit se fait de plus en plus fort. Un rugissement, puis plus rien. Le noir et le silence complets. L'école est ensevelie sous 4 mètres de terre et de minerais. 

Résultat de recherche d'images pour "aberfan"

Jeff est coincé, un pied sous le radiateur, son ventre sous son bureau et une épaule écrasée par la tête d'une petite fille déjà morte. Les hurlements des enfants durent, avant de s'éteindre un à un. L'air manque. Tout le village creuse, déterminé à retrouver ses enfants. 

Image associée

Jeff est le dernier à être sorti vivant des décombres ; 116 de ses copains et copines ont péri. A 8 ans, il a cessé d'être un enfant. 

Le procès conclut à de fortes pluies, à des sources d'eau rendant les édifices fragiles, à des négligences aussi. Et à un "acte de Dieu", dit-on. 

Le National coal board est reconnu coupable, mais aucun licenciement n'a lieu. La compensation de 50 livres par enfant, jugée insultante, est réévaluée à 500 livres. La législation sur les mines est revue. Celle d'Aberfan ferme en 1989.

Après des études de comptabilité à Londres, Jeff est revenu dans la région. Il a soutenu et combattu les problèmes sociaux des jeunes du village, avant de devenir maire de la ville voisine. Il n'a jamais voulu avoir d'enfant. 

 

(Industry Story - "Les foudroyés")

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:mouai: 'tain elle est chouette ton histoire ! comme si l'actualité n'y suffisait pas...:snif: Me revoilà angoissée, malin ! :chante:

 

 

:give_rose:

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 446 messages
107ans‚ ©,
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:D

Ca fait quelques petites années maintenant, je dirais environ cinq ans, que les mines sont mises plus en avant en tant que patrimoine (en France en tout cas) et qu'on en apprend de plus en plus sur les métiers de la mine. Cela a eu pour effet une production de littérature un peu sans précédent, au passage, je recommande l'excellente rentrée littéraire de Sorj Chalandon, avec "Le jour d'avant" qui traite de la catastrophe de Saint Amé (Liévin). 

J'avais posté il y a quelques temps maintenant un topic sur la catastrophe de Courrières (la plus importante catastrophe minière d'Europe), je venais alors de lire Noces de charbon de Sophie Chauveau.

Je viens de tomber sur cette histoire dans l'Usine Nouvelle et j'ai voulu partager cette catastrophe d'Aberfan, qui n'est pas "commune", ce n'est pas un coup de grisou ou l'effondrement de galeries comme malheureusement, ça a souvent été le cas. 

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Dans la région où je vis, les vieux parlent de leur enfance dans les mines et/ou de leurs pères mineurs de fond, des conditions de travail et des accidents mortels , "il y en avait régulièrement" disent-ils et ils ont au fond de leurs yeux comme un reflet d'horreur.

 

Tarn. Mines de Carmaux ( http://histocarm.free.fr/Histo_Cx.htm )

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