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"Tempête rouge-Enseignements opérationnels de deux ans d’engagement russe en Syrie" par Michel Goya


Serguei Zoubatov

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Membre, Marchombre, 32ans Posté(e)
Serguei Zoubatov Membre 4 440 messages
32ans‚ Marchombre,
Posté(e)

Ci-dessous, l'introduction et la conclusion d'une longue analyse sur la présence Russe en Syrie, publiée par Michel Goya sur le blog "La Voie de l'Epée".

Lien ci-après.

Citation
Deux ans après l’intervention russe en Syrie, qu’on le déplore ou non (ce n’est pas le propos ici), il convient de constater que celle-ci est un succès et qu’il est possible d’en tirer quelques enseignements opérationnels. Cette intervention est un succès car elle a permis d’atteindre son objectif politique premier, qui était de sauver le régime syrien alors en grande difficulté, et même de contribuer à sa victoire probable. Le corps expéditionnaire russe a effectivement largement contribué à l’endiguement des forces rebelles à la fin de 2015 puis, en particulier avec la prise d’Alep, à la conquête presque définitive du grand axe de l’autoroute M5, centre de gravité du conflit, pendant l’année 2016 avant de lancer une campagne dans l’est désertique jusqu’au dégagement de l’aéroport de Deir ez-Zor, assiégé par l’Etat islamique.
 
La guerre est encore loin d’être terminée mais elle ne peut plus désormais être perdue par Assad. Il n’y a plus que deux pôles territoriaux rebelles arabes sunnites cohérents en Syrie : la partie de l’Euphrate syrien encore tenue par l’Etat islamique et surtout la province d’Idlib, aux mains d’une coalition de factions dominée par Hayat Tahrir al-Sham (ex-Jabhat al-Nosra). Les autres forces rebelles sont désormais éclatées et servent souvent de supplétifs à d’autres acteurs par ailleurs concurrents, comme la Turquie, le Parti de l’union démocratique kurde (PYD), la Jordanie ou les Etats-Unis. Encore une fois, cette évolution est largement le fait de l’intervention russe qui lui donne aussi un poids diplomatique particulier tant sur le théâtre lui-même, où la Russie sert d’intermédiaire avec quasiment tous les acteurs locaux ou extérieurs, que sur la scène internationale, où elle apparaît à nouveau comme une puissance qui pèse sur les affaires du monde et avec qui il faut compter.

 
Il est intéressant de constater d’abord que ces résultats ont été obtenus avec des ressources assez limitées, représentant par les forces engagées (4 à 5 000 hommes et 50 à 70 aéronefs comme force principale) et leur coût d’emploi  (environ 3 millions d’euros par jour) environ le quart ou le cinquième de l’effort américain dans la région (1). On peut comparer aussi l’action de l’opération française au Levant Chammal (1 200 hommes et environ 15 aéronefs, un million d’euros/jour) et qui, pour n’évoquer que le volet appui aérien, représente une moyenne de 6 sorties aériennes (dont une frappe)/jour pour 33 pour les Russes (2). Au regard des résultats obtenus, il est incontestable que les Russes ont une « productivité » opérationnelle (le rapport entre les moyens engagés et leurs effets stratégique) très supérieure à celle des Américains ou des Français. Cela tient à plusieurs facteurs.

 

 

Citation

Avec des moyens limités, quelques dizaines d’aéronefs et quelques conseillers, la Russie a donc, au moins pour l’instant obtenu des résultats stratégiques importants, et en tous cas très supérieurs à ceux des puissances occidentales, Etats-Unis en premier lieu mais aussi la France dont on ne parvient même pas à mesurer les effets stratégiques qu’elle a bien pu obtenir en Syrie. Cela est dû en premier lieu à une vision politique certainement plus claire et une action plus cohérente avec des prises de risques opérationnelles et tactiques que les Etats-Unis ou la France n’ont pas osés. La présence même des Russes en première ligne, si elle a induit mécaniquement des pertes humaines, a permis aussi par son caractère dissuasif vis-à-vis des acteurs extérieurs et son surcroît de puissance vis-à-vis des forces locales permis de débloquer clairement la situation tactique. Avec une meilleure concentration des efforts et l’acceptation de la négociation, les évolutions ont été plus rapides, en faveur du régime de Damas, que pendant les quatre années précédentes, témoignant une nouvelle fois qu’on obtient plus de résultats par une action cohérente sur le terrain que par une action à grande distance et sans objectifs clairs.

https://lavoiedelepee.blogspot.fr/2017/09/tempete-rouge-enseignements.html?spref=fb

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 89 050 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)
Il y a 8 heures, Serguei Zoubatov a dit :

Ci-dessous, l'introduction et la conclusion d'une longue analyse sur la présence Russe en Syrie, publiée par Michel Goya sur le blog "La Voie de l'Epée".

Lien ci-après.

 

https://lavoiedelepee.blogspot.fr/2017/09/tempete-rouge-enseignements.html?spref=fb

La productivité est une bonne blague . Si la Russie avait eu à intervenir au Mali loin de ses frontières , celle-ci aurait été bien plus faible .

Par ailleurs les alliés ne disposent pas contrairement aux russes de l'appui du pouvoir en place , ni de tartous.

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