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Sapho Marcie (suite et fin)


Blaquière

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Blaquière Membre 18 857 messages
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C'était inespéré, imprévu ! j'ai trouvé une suite et je vous la transmets :

 

Ma chère Sapho M...

 

Je vous écris ces mots pour vous expliquer ma subite disparition, hier soir et pour m’en sexcuser...

Souvenez-vous : nous nous étions couchés... Amoureux, excités des multiples contacts de nos corps nus et crus, lorsque, à deux doigts de parfaire cette relation osmotique, vous manifestâtes (et j'en faisais autant)  impérieusement votre désir d’utiliser un préservatif. En quoi je fus entièrement d’accord. Mais nous n’en avions point... Dont vous décidâtes d’aller en chercher un chez votre mère (?).

Voulant mettre à profit votre absence pour fumer une cigarette, je sortis par la fenêtre, et m’accrochai à la gouttière, cheminant à bout de bras vers le coin gauche de la maison jusqu’à l’angle ou je savais avoir rangé dans ladite gouttière les tabacs et papiers idoines à sa manu-faction.

Lorsque des gens du parterre ci-devant la maison, confondant sans doute mon excursion tabagique avec celle de quelque cambrioleur funambule, se mirent à me canarder d’objet divers. Notons qu’un tel ramdam fit peu à peu s’attrouper grande foule au pied dudit hostel. Certains allèrent jusqu’à me lancer une fillette en pleine figure pour me décaniller. Et voilà qu’une fois arrivée au sommet de sa trajectoire, la tête de la fillette se détachait et chutait au plus court vers le sol meurtrier.

(Vous savez comme moi qu’une tête esseulée tombant au sol, précaire, dépourvue de son corps court aux devant de dommages excessifs, irréversiblement.)

Mettant sur le champ à profit mes pouvoirs, de vol et de rapidité, je me précipitai dés lors , en moins que pas longtemps, bloquant à moins d’un mètre d’hauteur le chef de la fillette, aussitôt rajusté sur son col d’autre main.

Vous arriviez alors au parvis de l’entrée, côté gauche (c'est l'entrée des artistes) et me parliez entendûment devant la porte close avant que de l’ouvrir, vous en bas, moi-z-en haut. Ce que voyant, les sbires éberlués, comprenant leur bévue que nous nous connaissions, s’égayaient au décor. Se dissolvaient dans les parages, se fondaient au paysage...

Nous revoilà couchés côte à côte et parallèlement sur le plus grand des lits, là haut dans la chambrette, où vous me présentez les fruits de votre quête, hâtive : toute une collection ! des gros, des trop petits (que j’écarte d’un geste), ému — le mot est court — de votre discrétion. Celui-ci est normal, ce me semble et le déplie prestement mais ce n’est qu’un carré informe de plastique qu’il y aurait lieu de d’enrubanner et puis de ficeler pour le faire tenir tel un noble fanion à sa hampe magique. Un autre est étonnant terminé en chaussure en latex-caoutchouc d’un aspect gros godillot (encore qu’à ma pointure, c’est du 45 !). Quelle vulgarité ! Mêler à nos rapports si touchants si feutrés si doux si pondérés ce brutal pittoresque, fait de relents d’armée, de chaussette à football, voire de randonneurs ? Jamais !

Celui-ci est normal et je le décachette.

Vous m’avouez alors que depuis très longtemps vous m’aimez en secret, ce qui vous fait passer, aujourd’hui, ligne rouge. La ligne verticale que vous montrez sur votre calepin. Elle est fine, incertaine, grumeleuse parfois, ce pourquoi je m’enquiers :

Depuis combien de temps ?

Depuis le suicide (ou la tentative de suicide) : je n’entends plus très bien !... de votre mère.

Et cela fait au moins dix-huit très longs ans.

Mais non quinze : ainsi c’est !

La capote est normale, je la débidassois (sors de son emballage). Normale ? Apparemment,... J’y vois une inscription, le désespoir m’étreint : c’est une musicale ! Les fabricants assurent qu’au moment plus crucial, elle prononce à voix claire -claire et intelligible- votre nom très aimé ! Plus un Avé Marcie !

....

... C’est à ce moment-là qu’un vortex imprévu, mêlant temps et espace en un ordre incongru, différent, imprévu me propulse ici-bas en ce lieu parallèle où je ne suis plus moi ni vous n’êtes plus vous...

Ce qui explique ma disparition d’auprès de vous tantôt, vous aimante et déçue je devine.. Peut-être courroucie ? affublé pour ma part jusqu’à perpétuité d’une érection pesante, incessante et rustique, puisque elle est parallèle et d’un autre univers... Une érection pesante, dis-je, qu’une seule autre vous, avec votre doux vis vos grands yeux et corps beau, pourrait assaisonner...

Votre humble, tendre et romantique...

DORMEUR.

23 juillet 2003

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