Vauban, l'inventeur de la France moderne

Vauban montre clairement sa capacité à acquérir une culture « maritime » et s’enthousiasme…un peu trop vite. Louvois le mou (ah si si, il est mou on l’a d’jà vu quoi) ne voit pas l’importance de l’outre-mer. Il ne voit pas que l’Angleterre et la Hollande tirent de très gros profits de leurs colonies, ce qui leur permet de ? De ? De continuer la guerre pardi !

Le principe des compagnies de navigation est très ancien puisqu’il se pratiquait déjà dans la Méditerranée antique. On réunit les apports de plusieurs en un capital unique qui permet de générer de plus gros profits pour chacun (effet de levier). On possède bien entendu des participations financières croisées, les uns investissant chez les autres et vice-versa, de façon à ne pas conserver tous ses œufs dans le même panier. Il est quand même question à l’époque de risques énormes, les navires marchands n’étant pas ceux d’aujourd’hui et les fortunes de mer étant bien plus fréquentes. En dispersant son capital, on n’est pas entièrement ruiné par la perte d’un seul navire.

il y a 3 minutes, January a dit :

ce qui leur permet de ? De ? De continuer la guerre pardi !

J'avais trouvé la réponse ! j'avais trouvé-é !! 

Félicitations 

il y a 2 minutes, January a dit :

Félicitations 

 

Vauban prend à contre-pied le principe de la Compagnie des Indes et s’oppose à la notion de monopole. Il veut bannir toutes ces « sociétés de marchands à titre de compagnies privilégiées » afin de « laisser le commerce libre ». Clairement, Vauban estime que le libéralisme économique (la loi de l’offre et de la demande) régira au mieux la vie des colonies.

Sur l’installation des populations, il  envisage un ordre social basé sur des notions de vie en communauté, d’entraide et de mutualité. Il y croit tellement qu’il s’autorise des projections démographiques, tenez vous bien, puisqu’il calcule la population qui sera atteinte en 1970, et même en l’an 2000 ! Au musée de Saint Léger Vauban, vous trouverez un tableau qui compare les prévisions établies par Vauban sur deux cent soixante-dix ans et neuf générations. Là où Vauban prévoyait une population canadienne de 25 600 000 habitants, le Canada atteignit une population de 20 405 000 âmes. Bon, on se calme. C’est joli mais la prédiction relève tout de même du hasard parce que les territoires pris en compte par Vauban à la fin du XVIIe siècle et par l’Etat canadien au XXe ne sont pas les mêmes.

Vauban ne critiquait pas la politique maritime de Colbert puis celle de Seignelay, il y contribua d’ailleurs. Mais pendant son séjour à Saint-Malo, il avait appris que les négociants investissaient de manière systématique dans trois types d’armement : la morue, le négoce et la guerre de course. Cette dernière n’offrait-elle pas un palliatif à l’infériorité numérique de la flotte française ?

Vauban envisage là ni plus ni moins qu’une guérilla navale : on attaque les navires marchands ennemis et on les pille pour affaiblir économiquement les états. Comment fait-on puisqu’on n’a pas assez de bateaux ni de bras ? On embauche des corsaires, tout simplement.

Attention, une précision s’impose : ne confondez pas les corsaires et les pirates. Ces derniers sont sur mers l’équivalent des bandits de grands chemins sur terre. Ils attaquent les navires de toutes les nationalités et volent la cargaison. S’il se font prendre ils sont pendus haut et court sans procès (bah oui c’est l’jeu ma pauv’ Lucette).

Rien à voir avec le corsaire qui lui, attaque des navires marchands ou militaires avec une autorisation officielle de son gouvernement. En clair c’est un marin civil commissionné pour s’attaquer à des bateaux battant pavillon d’une nation contre laquelle son propre pays se trouve en guerre. Le corsaire est considéré comme un combattant officiel. Alors s’il est capturé, il bénéficie du statut de prisonnier de guerre, pas de potence pour lui.

Eh oui !

Le corsaire doit payer une caution afin de recevoir un document qui l’autorise à « armer en course ». Cette autorisation indique précisément à qui il a le droit de s’attaquer. Vauban veut revoir la réglementation concernant les prises et leur administration. Il connaît très bien la question. Rappelez-vous, il en a appris à Saint Malo, ah la la, et il en a appris au point d’investir des capitaux significatifs : il est armateur lui-même ! Alors, il connaît très bien la question.

En aucun cas le corsaire mandaté ou l’armateur ne devient propriétaire des navires et des cargaisons capturées. Elles sont mises en vente publique et le produit des enchères est partagé entre le corsaire (et plus précisément son armateur) et les caisses royales.

Vauban critique la lenteur des adjudications, mais plus encore, les taxes perçues par les fermiers généraux, et bien plus encore : les 10% de commission versés à l’Amiral de France. Dans la liste de ses propositions, Vauban suggère de réduire de moitié la part de prises versée à l’amiral de France (non mais !).

Vauban a bien compris que la puissance du royaume de France ne se joue pas seulement sur les champs de bataille européens. Mais il a bien compris aussi que certains conflits peuvent prendre des formes telles que la force armée n’y peut rien. A partir du triste sort réservé aux protestants français et leur réaction, il a mesuré la force de la propagande et de la communication. Il sait que que la violence est vaine contre de puissantes convictions morales. Pour Vauban on ne lutte contre une opinion que par des arguments :

« Les rois sont bien maîtres des vies et des biens de leurs sujets, mais jamais de leurs opinions, parce que les sentiments intérieurs sont hors de leur puissance, et Dieu seul les peut diriger comme il lui plaît. » (non mais à lire ça on se demande combien de fois il a échappé à la potence lui !)

Il critique la misère, les révoltes, il se dit insatisfait de ce qui se passe au-dedans du royaume…

« Je suis un aussi bon catholique qu’un autre ; mais je vous avoue que, dans une conjoncture comme celle-ci, je n’hésiterais pas à laisser aux malheureux des Cévennes le libre exercice de leur religion. Mais comme la haute capacité de Sa Majesté l’a jugé autrement, il faut bien qu’elle pense plus juste que je ne fais. »

On peut se demander quand même si Vauban n’avait pas un petit côté « bouffeur de curés », lorsqu’il lance cette charge contre le clergé :

« … Cette quantité prodigieuse d’écclésiastiques et de moines, dont les richesses immenses ne servent qu’à entretenir leur débauche, leur luxe et l’oisiveté et à les rendre capables d’attenter à l’autorité du gouvernement, et à être à charge aux peuples et très contraires sur les principes de la religion chrétienne, dont ils ne conservent que le nom et l’habit enveloppé de beaucoup de superstition. »

La religion est une chose mais les écrits contestataires qui circulent dans le royaume posent un autre problème puisqu’ils se situent dans le domaine de la politique. A l’étranger, Louis XIV est très critiqué et Vauban estime que les textes qui paraissent sont suffisamment argumentés pour nourrir une subversion intérieure. Avec la révocation de l’Edit de Nantes, puis le sac du Palatinat, on va jusqu’à assimiler Louis XIV à Nabuchodonosor le tyran ou encore un monstre de l’apocalypse qui submerge l’Europe.

Les pamphlets qui circulent sont d’un format fort commode : c’est une étroite bande de papier qu’on nomme « lardon ». Parce que c’est le format d’une tranche de lard !

Vauban découvre l’importance de cette guerre de communication. Que faire ? Non mais que va-t-il faire ?

 oui, ben que va t'il faire ??... ( t'ain j'ai l'impression de lire mon Pif et d'être obligée d'attendre la semaine suivante pour la suite des aventures de Rahan   !! )

il y a 5 minutes, Petit pois a dit :

 oui, ben que va t'il faire ??... ( t'ain j'ai l'impression de lire mon Pif et d'être obligée d'attendre la semaine suivante pour la suite des aventures de Rahan   !! )

Pareil ^^

La suite ! La suite !

il y a 19 minutes, Petit pois a dit :

 oui, ben que va t'il faire ??... ( t'ain j'ai l'impression de lire mon Pif et d'être obligée d'attendre la semaine suivante pour la suite des aventures de Rahan   !! )

Je pose là mon mea culpa. Je n'ai pas eu le temps de passer ici lire les derniers posts et j'ai 2 pages de retard. Pardon  

il y a 1 minute, Summer a dit :

 

Je pose là mon mea culpa. Je n'ai pas eu le temps de passer ici lire les derniers posts et j'ai 2 pages de retard. Pardon  

  pfffffffff........

( p*! quand Janu' va revenir et voir le dawa, on va prendre cher ! 'Intérêt  à nous trouver vite fait une citadelle Vauban !!!  ) 

il y a 17 minutes, Petit pois a dit :

  pfffffffff........

 

( p*! quand Janu' va revenir et voir le dawa, on va prendre cher ! 'Intérêt  à nous trouver vite fait une citadelle Vauban !!!  ) 

Que nenni, Janu est une gente dame qui sait faire preuve de compréhension et de tolérance envers le petit peuple  

il y a 3 minutes, Summer a dit :

Que nenni, Janu est une gente dame qui sait faire preuve de compréhension et de tolérance envers le petit peuple  

 Mouais, ' va nous envoyer décimer les mers à son profit, oui  ! Ou pire !!! ...nous priver de son récit !!! naaaaannn !!! 

.....bon, j'attends sagement la suite de l'épisode, moi, du coup. 

il y a 4 minutes, Petit pois a dit :

 Mouais, ' va nous envoyer décimer les mers à son profit, oui  ! Ou pire !!! ...nous priver de son récit !!! naaaaannn !!! 

 

.....bon, j'attends sagement la suite de l'épisode, moi, du coup. 

 

 

Ah non, il y a erreur, ici il est question de Vauban et pas de Poséidon 

Là je file vraiment car je sens mon popotin prendre feu  

il y a 2 minutes, Summer a dit :

Ah non, il y a erreur, ici il est question de Vauban et pas de Poséidon 

Là je file vraiment car je sens mon popotin prendre feu  

Ben voilà, t'as zéro à l'interro, 'fallait pas sécher, na ! 

Roo l'bazar  

Eh bien il va créer un organisme de propagande, un cabinet de rédaction qui doit apporter des réponses aux textes publiés.

« Il est bon et nécessaire pour l’honneur du roi et la satisfaction de ses sujets, de détromper le monde et de ne pas lui laisser croire par notre faute que nous soyons des méchants et des scélérats comme nos ennemis veulent l’en persuader. »

« C’est une guerre où nous serons du moins aussi forts qu’eux et davantage, il ne faut que vouloir. »

Ce qui sera fait puisque, en 1696, le secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères créera un service de propagande.

Comme disait quelqu’un de bien connu, « L’ennemi est bête. Il croit que c’est nous l’ennemi, alors que c’est lui ! » ;)