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Sous la peinture verdâtre, un trésor ?


azed1967

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azed1967 Membre 4 597 messages
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Sous la peinture verdâtre, un trésor ?

En janvier 1985, le curé de Vic-le-Vicomte (4 800 habitants, Puy-de-Dôme), ayant besoin d’argent pour chauffer son église, propose de vendre un lot de bancs à un brocanteur de Clermont-Ferrand. Le brocanteur refuse les bancs, mais emporte d’autres bricoles, dont un tableau sans charme particulier, qu’il achète pour les moulures en bois doré de son cadre.
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Le tableau aux couleurs ternes, peint sur bois, représente un Christ descendu de la Croix, dont le bas du corps est enveloppé d’un drap verdâtre ; il est entouré de la Vierge et de Jean l’évangéliste. Le tableau ne trouve pas preneur.

Le brocanteur va voir un de ses amis, antiquaire, Christian B., qui constate qu’une écaillure laisse apparaître un fond doré. Il lui conseille de faire nettoyer le tableau. Le brocanteur confie le travail à un restaurateur local, Eric M., qui travaille de mars à décembre 1985. Alors apparaît un Christ sur fond d’or, entouré d’anges, d’une beauté remarquable. (Sa restauration sera achevée par des spécialistes dans les années 2000).

Le brocanteur va mettre des années à chercher l’auteur du tableau, achetant des livres d’art, et visitant les musées. Il se demande s’il pourrait s’agir d’un tableau de Jean Malouel peintre officiel des ducs de Bourgogne. Il se rend chez Christie’s, à Paris, mais l’expert ne croit pas à son hypothèse. Il lui en propose 300 000 francs (45 000 euros), et le brocanteur repart avec son tableau.
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Un chef-d’œuvre du XVe siècle

En 1999, le brocanteur finit par prendre contact avec le conservateur en chef du département des peintures du Louvre, qui fait faire une expertise. La suite est connue : le tableau est bien une œuvre de Jean Malouel, Il pourrait avoir été commandé par Philippe le Hardi. Considéré comme un chef-d’œuvre de l’art gothique international, il avait été repeint au XVIIe siècle, ainsi que l’indique l’inventaire paroissial de Vic-le Vicomte, en date de mai 1952, retrouvé en août 2003.

Le musée du Louvre souhaite l’acquérir, mais cela prendra encore des années : la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat a en effet attribué aux communes la propriété des biens garnissant les églises. La commune de Vic-le-Comte pourrait considérer que le tableau lui appartenait et que le curé (décédé en 1989) n’avait pas le droit de le vendre.

Le 4 novembre 2011, un protocole transactionnel est finalement conclu entre le brocanteur, la commune, le ministère de la culture et le musée du Louvre : il dit que le brocanteur recevra 7,8 millions d’euros et en reversera 2,3 millions à la municipalité. En mai 2012, le tableau, intitulé Le Christ de pitié soutenu par Saint-Jean et deux anges, est accroché au Louvre, en grande pompe.
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la suite sur le lien

 

http://sosconso.blog.lemonde.fr/2017/07/19/sous-la-peinture-verdatre-un-tresor/

 

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