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Juger la reine


January

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Hébert a ses preuves. Le 14 octobre dans l’après-midi, il est sûr de l’effet qu’il va produire.

Il explique à l’intention du président Herman et sous l’œil attentif de fouquier, « il résulte que ces deux femmes le faisaient souvent coucher entre elles deux ; que là il se commettait des traits de la débauche la plus effrénée ; qu’il n’y avait pas même à douter, par ce qu’a dit le fils Capet, qu’il y ait eu un acte incestueux entre la mère et le fils. »

Hébert va beaucoup plus loin. Il se met à argumenter, expliquer que Marie-Antoinette ne couchait pas seulement avec son fils par plaisir, mais également pour des raisons politiques, avec l’intention machiavélique d’énerver le physique de l’enfant pour mieux le dominer.

Sur le coup, Marie-Antoinette ne réagit pas. Puis, sur l’insistance d’un des jurés, elle déclare : « Si je n’ai pas répondu, c’est que la nature se refuse à répondre à une pareille inculpation faite à une mère. J’en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici. » Elle est très émue. Plus tard elle dit « Il est bien aisé de faire dire tout ce que l’on veut à un enfant de huit ans. »

Hébert n’aurait pas dû être aussi sûr de son effet. Parce-qu’à ce moment-là, et celui-là uniquement, le procès a été sur le point de tourner en faveur de l’accusé. Pour un peu, et les tricoteuses applaudissaient. Et dès le lendemain, on rapporte que l’opinion publique, les bons citoyens (comprenez ceux qui veulent voir la reine guillotinée) sont très mornes et inquiets de l’issue du procès.

Robespierre se serait emporté contre « cet imbécile d’Hébert » parce qu’il aurait failli faire manquer toute l’affaire par ses exagérations stupides.

 

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Marie-Antoinette a deux avocats commis d’office, Claude François Chauveau-Lagarde et Guillaume Tronson du Coudray. Les frères Nicolaï avaient demandé à défendre l’ex-reine. La convention les fait arrêter, ils seront exécutés.

Les avocats de Marie-Antoinette ont à peine le temps de consulter les pièces au dossier, et bien sûr, absolument pas le temps de préparer leurs plaidoiries. Qu’ont-ils dit ? On n’en sait presque rien, les minutes du procès ne relaient pas (évidemment) les arguments de la défense. Il reste les notes de Chauveau, quant à la plaidoirie manuscrite de Tronson, celle-ci a été détruite sous le Directoire.

Chauveau parle près de deux heures et Tronson une heure et quart, en pleine nuit. En bon pénaliste Chauveau attaque sur le vide du dossier « Rien ne saurait égaler l’apparente gravité de l’accusation, si ce n’est peut être la ridicule nullité des preuves. » Il demande aux jurés de mettre au placard leurs préjugés et les force à réfléchir avec lui, point par point, sur l’acte d’accusation. On ne sait pas s’il a défendu la femme et la mère, peu probable, et puis, le tribunal s’en fiche. On pense plutôt que Chauveau est resté embusqué dans le droit, derrière la loi.

On le sait les deux avocats ont été emprisonnés à l’issue de leurs plaidoiries. Ils seront remis en liberté l’après-midi du 16. Il y en aura pour s’en alarmer, et en tête, Hébert : « Je demande qu’on surveille de près ceux qui vouent leur talent à la royauté, qui ont défendu, défendent ou défendraient tous les rois de la terre. N’ai-je pas vu ces deux avocats du diable non seulement se démener, comme des diables dans des bénitiers, pour prouver l’innocence de la guenon, mais oser pleurer la mort du traître Capet et dire aux juges que c’était assez d’avoir puni le gros cochon, qu’il fallait au moins faire grâce à sa saloperie de femme. »

Les deux avocats sont en fâcheuse posture. Tronson du Coudray donne sa démission et évite la guillotine en se cachant. Chauveau lui, sera jeté en prison et sortira après la chute de Robespierre.

 

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On a peu parlé des partisans de la reine, mais elle en avait bien sûr. Elle aurait pu à de multiples reprises être mise en sécurité. Plusieurs fois elle refusera les propositions parce-que les plans de ses soutiens pour la mettre à l’abri ne comprennent pas ses enfants. Elle refusera toujours de partir sans ses enfants.

La dernière tentative est « l’affaire de l’œillet », spectaculaire projet d’évasion de la Conciergerie, qui échouera.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Complot_de_l'%C5%93illet

Le plus ardent des soutiens de Marie-Antoinette est le comte de Fersen. On s’en voudrait de ne pas parler de lui. En 1783, alors qu’Axel de Fersen et Marie-Antoinette se connaissent et se côtoient déjà depuis dix ans, ils se déclarent l’un à l’autre. Fersen écrira à sa sœur Sophie : « J’ai pris mon parti, je ne veux jamais former de lien conjugal, il est contre nature. Je ne puis pas être à la seule personne à qui je voudrais être, à la seule qui m’aime véritablement, ainsi, je ne veux être à personne.

Au tribunal, on a soupçonné le rôle d’Axel de Fersen dans « la fuite à Varennes ». Fersen était quasiment un ministre des Affaires Etrangères et Marie-Antoinette aura à s’en défendre : « Qui vous a fourni ou fait fournir la fameuse voiture dans laquelle vous êtes partie avec votre famille ? – C’est un étranger. – De quelle nation ? – Suédoise. – N’est ce point Fersen qui demeurait à Paris ? – Oui.

Mais tout s’est arrêté là parce-que Fouquier et Herman savaient si peu de choses qu’il ne leur a pas été possible d’aller plus loin.

Les lettres entre Fersen et Marie-Antoinette  sont politiques, mais elles disent aussi leur amour. Toute la correspondance d’avant la Révolution a été brûlée. A ce jour il reste 23 lettres, toutes chiffrées savamment, confiées à une équipe scientifique de l’université de Versailles chargées de les décoder. L e travail est toujours en cours.

Jusqu’au dernier moment, en août 1794, Fersen écrit à sa sœur : « Depuis cet instant je ne vis plus, car ce n’est plus vivre que d’exister comme je fais, ni de souffrir toutes les douleurs que j’éprouve. Si je pouvais encore agir pour sa délivrance, il me semble que je souffrirais moins, mais de ne pouvoir rien faire que par des sollicitations est affreux pour moi. »

 

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Après une heure de délibération (on se demande bien pourquoi si longtemps puisque le verdict était décidé d’avance) Herman ouvre l’audience en demandant à Marie-Antoinette si elle désire parler. Elle ne veut plus parler. Herman prononce « l’épouvantable arrêt », la sentence sera exécutée dans les vingt-quatre heures, place de la Révolution.

Les témoignages sont unanimes : Marie-Antoinette ne montre aucune émotion, aucun signe de faiblesse, de crainte ou d’indignation. Les ennemis trouveront dans cette attitude une validation qu’elle a toujours bien su tromper son monde, c’est la marque des grandes traîtresses.  Sont-ils déçus ? C’est possible, le châtiment est tellement plus exemplaire quand les condamnés s’effondrent…

 

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Marie-Antoinette de retour dans sa cellule va écrire une lettre de trois pages, datée du 16 8bre (octobre) à 4 heures et demie du matin. Elle est adressée à Madame Elisabeth toujours détenue au Temple avec les deux enfants royaux. Madame Elisabeth ne lira jamais cette lettre, le concierge la remettra à Fouquier.

« C’est à vous, ma sœur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments ».

Puis elle pleure ses enfants, ses amis, elle se confie à Dieu.

Cette lettre est conservée aujourd’hui dans l’armoire de fer du grand dépôt des Archives nationales avec les papiers du procès.

Des sceptiques encore aujourd’hui pensent que cette lettre n’est pas de la main de Marie-Antoinette.

 

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Il est six heures quand Marie-Antoinette cesse d’écrire. Que fait-elle ? Prie-t-elle ? Dort-elle ? A sept heures Rosalie Lamorlière la trouve à demi allongée sur son lit.

Puis on lui envoie l’abbé François Girard pour la confession. Marie-Antoinette refuse ses services. On fera de ce refus un énième geste politique. A l’époque, l’abbé a prêté serment à la constitution civile du clergé, et donc, a été condamné par Rome. Marie-Antoinette refuse d’accepter les services d’un confesseur « réfractaire ». « Je meurs, écrit-elle seulement, dans la religion catholique, apostolique et romaine. »

Il est huit heures quand elle échange sa robe de deuil pour une robe du matin en piqué blanc et couvre ses épaules d’un fichu de mousseline et change son grand bonnet pour un plus simple en linon blanc. On a dit qu’elle avait priée de mettre une robe blanche, sur ordre de Fouquier, pour qu’elle n’aille pas à la mort en portant le deuil du roi. Au moins la couleur blanche est-elle celle de l’innocence !

Beaucoup de monde se succède dans la cellule à partir de ce moment-là.  Jusqu’au greffier qui vient lire à nouveau la sentence. Il est un peu plus de 10 heures, Marie-Antoinette quitte sa cellule pour le greffe entre deux haies de gendarmes.  Au greffe, on la fait asseoir sur un banc. C’est au tour du bourreau d’entrer en scène […] Depuis l’exécution du roi, Charles Henri Sanson, qui commence à accuser son âge, se fait suppléer par son fils Henri. C’est ce dernier qui officie le 16 octobre.

« Présentez vos mains. » Marie-Antoinette aurait eu alors un geste de recul. « Est-ce qu’on va me lier les mains ! On ne les a point liées à Louis XVI. » On les lui attache cependant derrière le dos, très serré. Puis on procède à la toilette. On lui enlève son bonnet, on lui coupe les cheveux, on lui remet son bonnet.

Il est peu probable, comme le diront certains de ses partisans, qu’elle les ait coupés elle-même dans sa cellule.

 

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Sanson aurait demandé à Fouquier une voiture couverte pour transporter Marie-Antoinette jusqu’à l’échafaud. Fouquier en aurait été furieux et aurait tranché rapidement : pas de voiture, mais la vulgaire charrette à cheval des condamnés ordinaires.

(Remarquons à quel point il était question de l’humilier. Louis XVI n’a pas été traité ainsi.)

La charrette au moyen-âge était réservée aux assassins et aux voleurs. On l’appelait « la charrette d’infamie ». On utilise la charrette ici probablement pour assouvir la jouissance vengeresse du peuple…

A 10h30 Marie-Antoinette franchit les grilles du greffe. Encadrée par les gendarmes et suivie par Sanson qui la retient par les bouts d’une grosse ficelle attachée à ses poignets, tenue en laisse comme un animal… En voyant la charrette elle a à nouveau un mouvement de recul. Mais elle y montera seule, en cherchant ensuite à enjamber la banquette pour se placer face au cheval. Sanson alors l’en empêche et la fait assoir dans l’autre sens, le dos tourné à la marche.

Là encore on se croirait au moyen-âge, c’est la fête des fous ! Quand on promenait le mannequin d’un évêque assis à l’envers sur une mule ! Bref, sinistre, dérisoire.

 

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On est très en retard quand la charrette s’ébranle, Fouquier avait commandé l’escorte pour 8 heures précises. La Commune a tout prévu, depuis le matin tôt on bat le rappel dans toutes les sections. Il y a des canons aux extrémités des ponts, sur les places et aux carrefours. Ca fait presque quatre heures que 30 000 hommes de la garde nationale forment un double haie le long du parcours que doit emprunter la charrette. Toute circulation est interdite. Les fenêtres sont interdites aussi, pour éviter toute spéculation, et tout le peuple est dans la rue.

Voici de nos jours le parcours que la charrette a emprunté :

En sortant de la cour du Palais de Justice, on tourne à gauche sur le boulevard du Palais, puis encore à gauche quai de l’Horloge. On traverse la Seine par le Pont-Neuf et on remonte par la place des Trois Maries, les rues de la Monnaie et du Roule jusqu’au croisement Saint Honoré qu’on prend sur presque toute sa longueur pour tourner à gauche dans l’actuelle rue Royale et arriver sur la place de la Concorde.

Ce voyage, c’est un long chemin de croix. La mise mort de Marie-Antoinette sera très rapide. Alors, ce cérémonial de la promener lentement dans Paris  est essentiel. Il faut « qu’elle boive longtemps sa mort ».

On a tout vu sur le parcours. Rue Saint Honoré une mère tient son fils à bout de bras lequel a le même âge que le dauphin. Le petit garçon envoie un dernier baiser à Marie-Antoinette. Ailleurs, on tente de lui cracher au visage, on siffle, on injurie, on hurle « A bas ! A bas ! »

Là encore témoignages unanimes, à aucun moment Marie-Antoinette ne montre de signe de faiblesse. Hébert : « La garce, au surplus, a été audacieuse et insolente jusqu’au bout ». Des partisans de l’ex-reine : « Elle fit parade de fermeté », « elle a conservé une fierté, une tenue, un air altier qui la peint ».  L’orgueil, l’honneur, l’éducation, le tempérament, le courage l’ont emporté.

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Il est presque midi quand on tourne au coin de la rue de la Révolution et qu’on arrive sur l’ancienne place Louis XV. La statue équestre du « Bien-Aimé » a été remplacée par une colossale effigie de la Liberté, pique à la main et bonnet phrygien sur la tête. C’est à elle que Mme Roland s’adressera dans quelques semaines : « Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! »

La place est noire de monde, c’est une fête populaire en même temps d’être la réparation des crimes commis contre la République.

La charrette s’arrête. Marie-Antoinette a-t-elle seulement vu l’instrument sinistre qui va la tuer ? A-t-elle aperçu tout près de là, les Tuileries où elle a vécu ses dernières années avec ses enfants, où elle a vu Fersen pour la dernière fois ? Tout le monde a remarqué son extrême pâleur. […] Mais une fois encore, elle ne s’abandonne pas. On lui concède « assez de fermeté ».

Elle monte l’escalier sans soutien. On la détache, on lui enlève son bonnet, on la prend par les bras, par les jambes. Tout va très vite. La planche, la bascule, la lunette, le couperet, un bruit sec, la tête détachée du corps. Et Sanson qui la montre au peuple comme la preuve sanglante de sa souveraineté. Il est midi un quart, le vingt-cinquième jour du premier mois de l’an deuxième de la République.

 

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Il n’y a pas de hasards. Il n’y a pas de coïncidences. A la basilique Saint Denis, le même jour, presque à la même heure, sur ordre de la Convention, à la lumière des torches et dans la pénombre des caveaux, on déterre les rois dont c’était la sépulture. Depuis Dagobert, depuis plus de mille ans. On disperse leurs cadavres en profanant leurs restes, comme si on les tuait une deuxième fois. On les outrage dans des scènes quasi cannibales. […] Il fallait réunir le grand-père et sa petite-fille dans un même sacrilège pour que la vengeance soit complète. Louis XV et elle finiront au fond d’une fosse commune, mélangés aux morts d’un charnier anonyme.

 

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Alors que la tête de Marie-Antoinette vient de tomber dans le panier, place de la Révolution, c’est la liesse. Les journaux révolutionnaires ont salué l’événement comme il se doit. Ca va de l’enthousiasme politique (grand exemple de justice qui tôt ou tard aura des imitateurs chez les nations voisines) jusqu’à la misogynie ambiante (Le tribunal révolutionnaire vient de donner aux femmes un grand exemple).

Place de la Révolution, la police signale tout de même quelques esprits chagrins. […] On a entendu quelques propos inciviques. Ceux qui les tiennent sont immédiatement arrêtés. Mais personne n’a tenté quoi que ce soit. On a beaucoup trop peur.

Le seul incident rapporté est celui de ce jeune homme qui force la garde qui protège l’échafaud et trempe sa main – d’autres diront un mouchoir – dans le sang de l’exécutée. Il est arrêté et manque de se faire lyncher. Un journal titrera : « Le sang d’Antoinette ! Que voulait-il en faire ? Inoculer la tyrannie ? » Cet homme sera jugé huit mois plus tard et contre toute attente, acquitté, alors que Fouquier demandera sa tête.

 

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Il existe très peu de traces de ceux qui ont sincèrement regretté la reine dans les jours qui ont suivi sa mort. En France, il n’était pas question d’écrire. Dans le reste de l’Europe, les lettres se sont perdues ou dorment encore dans des greniers de famille. De Suisse, Germaine de Staël, qui avait été l’une des seules à la défendre, s’afflige de son « horrible destinée ».  […]

Mais c’est à Bruxelles qu’on la pleure le plus. Axel de Fersen apprend sa mort le 20 octobre. Il ne s’en consolera plus. Il écrit dans son journal, le 24 : « son image, ses souffrances, sa mort et mes sentiments ne me sortent pas de la tête, je ne puis penser à autre chose. » Le 26 : « Tous les jours j’y pense et tous les jours mon chagrin augmente. Tous les jours, je sens davantage tout ce que j’ai perdu. Le 5 novembre : « Oh ! Combien je me reproche mes torts envers elle, et combien je sais à présent comme je l’aimais ! »

Il fera rechercher, à Paris, les moindres souvenirs qui pouvaient subsister d’elle. Il vivra dans son culte et ne se mariera jamais. Lui aussi la rejoindra dans la mort, par la violence, lorsqu’un certain 20 juin 1810, jour anniversaire de la fuite à Varennes, il sera lapidé et piétiné par le peuple de Stockholm où il était retourné vivre.

 

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January Modérateur 59 795 messages
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Bonjour tout le monde :) 

Le partage de cette lecture s'est terminé ce matin. 

Malgré la réflexion de Pila au début du sujet, on a certes beaucoup écrit sur Marie-Antoinette, mais très peu sur son procès. Et pour cause, Emmanuel de Waresquiel a fait là un sacré travail, parti des minutes du procès, notes et autres rapports d'audiences. Un travail de fourmi et une véritable enquête, étant donné que les compte-rendus ont été écrits on l'a vu, pour profiter aux révolutionnaires. Il fallait donc recouper des milliers d'écrits, du simple compte-rendu à une correspondance privée, etc... pour arriver à une synthèse la moins déformée possible.

Je ne vous ai livré qu'un bref aperçu, le livre présente vraiment très en détail chaque personnage participant au procès. En outre, apparaît une analyse pointue des rouages du procès, des avantages ou inconvénients à ce qu'il tourne comme ceci ou comme cela, en fonction des événements de la Rébolution qui eux aussi, sont largement analysés. 

J'espère que ça vous a plu !

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