Histoire de l'Appendicite

l'appendicite est une affection banale si elle est traité a temps mais elle devient grave si elle complique notamment si elle perfore..

Le premier dessin anatomique de l'appendice date approximativement de 1492. Il a été réalisé par

Léonard De Vinci, qui décrit une petite structure (orrechio) appendue au cæcum. En 1543,

Andréas Vesalius publie la première illustration de l'appendice[1,2]. En 1554, un physicien français, Jean

Fernel, semble être le premier à avoir décrit une typhlite aiguë (terme qui dérive du grecque typhlon qui

signifie cæcum) ou pérityphlite aiguë apparue chez une jeune fille de 7 ans qui mourut d'une perforation

de l’appendice. En 1711, Heister, professeur de chirurgie à Altdorph, est le premier à avoir

impliqué l’appendice dans l'origine de la typhlite aiguë[3]. En 1736, Amyand, chirurgien au Saint

George's Hospital de Londres, rapporte devant la Royal Society le premier cas d'appendicectomie réussie

sur un garçon de 11 ans qui présentait une hernie scrotale où s'ouvre un sinus purulent. En France,

en 1827, Meslier rapporte cinq cas d'appendicite et conclut que les tumeurs de la fosse iliaque droite

purulente sont préférentiellement secondaires à une inflammation de l'appendice[4]. En 1882, le

Président de la République Gambetta meurt, à l'âge de 44 ans, des suites d'une appendicite, ou plutôt

d'une typhlite. C'est en 1886, à Washington, grâce à l'américain Reginald Herbert Fitz, que le terme

de typhlite est remplacé par celui d'appendicite. Cet anatomopathologiste conclut à la nécessité d'un

traitement chirurgical urgent fondé sur l’appendicectomie dans son traité intitulé « Perforating

inflammation of the vermiform appendix ; with special reference to its early diagnosis and treatment ».

En effet, Fitz reste le père incontesté de l'appendicectomie, malgré les sagaces précurseurs[3]. L'histoire de

la médecine a retenu les fameux noms de Morton[5], Mac Burney, Murphy, etc. L'Europe, et en

particulier la France, ne s'intéresse pas à ces découvertes. Il faut attendre 1895 que Dieulafoy insiste

sur le rôle primordial d'un traitement chirurgical précoce de l'appendicite pour éviter l'issue fatale.

De nombreuses appendicites sont opérées avec succès. Cet enthousiasme amène quelques

interventions chirurgicales abusives de syndromes douloureux de la fosse iliaque droite. Entre les deux

guerres, Mondor assure le triomphe définitif de l’appendicectomie et s'oppose à Dieulafoy en écrivant :

« Si l'appendice était moins ignorée, moins souvent niée, avec une légèreté qui se grime de fausse

science, bien des péritonites appendiculaires seraient évitées. »[6]

L'appendicectomie devient une opération banale, au point qu'un malade oublie de la mentionner

dans ses antécédents chirurgicaux.

Références

1. Mac Murrich JP. Leonardo de Vinci the anatomist. Baltimore: Williams and Wilkins; 1930.

2. Skibber JM, Matter GJ, Pizzo PA. Right lower quadrant pain in young patients with leukaemia. Ann Surg

1993.206:711.

2

3. Fitz R. H. Perforating Inflammation of the vermiform Appendix with special reference to its early diagnosis

and treatment. Am J Med Sci 1886;92:321-46.

4. Heraud G. Charles Mac Burney. Bulletin de l’ordre des Médecins (Saône et Loire) 1998.

5. Ellis H. The 100th birthday of appendicitis. Br Med J 1986;293:1617-8.

6. Mondor H. Diagnostics urgents-Abdomen. Paris: Masson; 1965.

Il y a 300 ans, on appelait ça un "Miserere", parce que la personne qui en était victime était bonne pour le tombeau. Cette affection qu'on soigne si facilement aujourd'hui a tué, dans les siècles passés, des millions de gens.