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Table d'émeraude


azed1967

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Membre, 58ans Posté(e)
azed1967 Membre 4 597 messages
Forumeur expérimenté‚ 58ans‚
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Table d'émeraude

La Table d’émeraude (Tabula Smaragdina en latin) est un des textes les plus célèbres de la littérature alchimique et hermétique. C’est un texte très court, composé d'une douzaine de formules allégoriques et obscures, dont la fameuse correspondance entre le macrocosme et le microcosme : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».

Selon la légende, elle présente l’enseignement de Hermès Trismégiste, fondateur mythique de l'alchimie, et aurait été retrouvée dans son tombeau, gravée sur une tablette d’émeraude. La plus ancienne version connue se trouve en appendice d’un traité arabe du vie siècle. Traduite en latin au xiie siècle, elle fut commentée par de nombreux alchimistes au Moyen Âge et surtout à la Renaissance.

Malgré le discrédit scientifique de l'alchimie et le développement de la chimie moderne au xviiie siècle, elle a continué à fasciner occultistes et ésotéristes.

Historique

À partir du iiie ou du iie siècle av. J.-C., on voit apparaître dans l'Égypte hellénistique des textes grecs attribués au personnage mythique d'Hermès Trismégiste, détenteur de toutes les connaissances. Il s'agit d'un ensemble hétéroclite de textes (les Hermetica) à caractère parfois alchimique, mais aussi magique, astrologique ou médicinal, qui culmine avec les traités mystico-philosophiques du Corpus Hermeticum du iie ou iiie siècle. Dans l'un d'eux, la Koré Kosmou (la « pupille du monde »), Hermès grave et cache ses enseignements avant de remonter au ciel « afin qu'eût à les chercher toute génération née après le monde »1.

En 640, l'Égypte, devenue entre temps chrétienne et byzantine, est conquise par les Arabes qui vont perpétuer la tradition hermétique et alchimique dans laquelle s'inscrit la Table d'émeraude.

Jusqu'au début du xxe siècle, on ne connaissait que des versions latines de la Table d’émeraude, les plus anciennes remontant au xiie siècle. Ce sont l’historien des sciences anglais E.J. Holmyard (1891-1959) et l’orientaliste allemand Julius Ruska (1867-1949), qui en ont retrouvé les premières versions arabes2.

Les manuscrits arabes

La Table d'émeraude a été retrouvée sous différentes versions dans une vingtaine de manuscrits arabes médiévaux. La plus ancienne version figure en appendice d’un traité qui aurait été composé au vie siècle, le Livre du secret de la Création, Kitâb sirr al-Halîka (et dont on a une copie datant de 825). Ce texte se présente comme une traduction du grec d’Apollonius de Tyane, sous son nom arabe Balînûs3. L’hypothèse d'un original grec (peut-être du ive siècle) est vraisemblable, même si aucun manuscrit n'a été retrouvé4 ; l'attribution à Apollonius, quoique fausse (pseudépigraphique), est courante dans les textes arabes médiévaux de magie, d’astrologie ou d’alchimie.

L’introduction du Livre du secret de la Création est un récit qui explique notamment que « toutes choses sont composées de quatre principes élémentaires, le chaud, le froid, l’humide et le sec » (les quatre qualités d'Aristote), dont les combinaisons expliquent les « rapports de sympathie et d’antipathie entre les êtres ». Balînûs « maître des talismans et des merveilles » pénètre dans une crypte sous la statue d’Hermès Trismégiste et y trouve la tablette d’émeraude entre les mains d’un vieillard assis, et un livre. Le cœur de l’ouvrage est pour l'essentiel un traité alchimique5 où on trouve notamment pour la première fois l'idée que tous les métaux sont constitués à partir du soufre et du mercure, théorie fondamentale de l’alchimie au Moyen Âge6. Le texte de la Table d’émeraude vient en dernier, comme en appendice7, et un des problèmes de son interprétation est de savoir s’il s’agit d’une pièce rapportée, de portée uniquement cosmogonique, ou bien s’il forme un tout avec le reste de l'ouvrage, auquel cas il a dès l'origine une signification alchimique8. L’émeraude est la pierre traditionnellement associée à Hermès, comme le mercure est son métal, Mars étant associée aux pierres rouges et au fer, Saturne aux pierres noires et au plomb9. Dans l'Antiquité, Grecs et Égyptiens désignaient comme émeraude la plupart des minéraux de couleur verte (jaspe vert et même granit vert), et au Moyen Âge c'était le cas pour des objets en verre coloré, comme la « Table d'émeraude » des rois wisigoths10 ou la Sacro Catino de Gênes (un plat dont s'emparèrent les croisés lors du sac de Césarée en 1011, et qui passait pour avoir été offert par la Reine de Saba à Salomon et avoir servi lors de la Cène)11.

Cette version de la Table d’émeraude se retrouve aussi dans le Kitab Ustuqus al-Uss al-Thani (Livre élémentaire du fondement) attribué à l’alchimiste du viiie siècle Jâbir ibn Hayyân, connu en Europe sous le nom de Geber.

Une autre version se trouve dans un livre hétéroclite du xe siècle le secrets des secrets (Sirr al-asrâr), qui se présente comme une pseudo-lettre d’Aristote à Alexandre le Grand pendant la conquête de la Perse, et qui traite de politique, de morale, de physiognomonie, d’astrologie, d’alchimie, de médecine... Le texte est là-aussi attribué à Hermès mais sans le récit de la découverte de la tablette.

Le topos littéraire de la découverte de la sagesse cachée d'Hermès se retrouve dans d'autres textes arabes des environs du xe siècle. Notamment dans le livre de Cratès : alors qu'il se trouve en prière dans le temple de Sérapis, Cratès, un philosophe grec, a la vision d'« un vieillard, le plus beau des hommes, assis dans une chaire ; il était revêtu de vêtements blancs et tenait à la main une planche de la chaire, sur laquelle était placé un livre [...]. Quand je demandais quel était ce vieillard, on me répondit : “C'est Hermès Trismégiste, et le livre qui est devant lui est un de ceux qui contiennent l'explication des secrets qu'il a cachés aux hommes.” » 12. C'est aussi le cas dans le texte connu sous le nom latin de Tabula Chemica de Senior Zadith, c'est-à-dire l'alchimiste arabe Ibn Umail, dans lequel une table de pierre, repose sur les genoux d'Hermès Trismégiste, dans la chambre secrète d'une pyramide13. Ici la table n'est pas gravée d'un texte mais de symboles « hiéroglyphiques ».

la suite sur le lien

https://fr.wikipedia.org/wiki/Table_d'%C3%A9meraude

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Membre, nyctalope, 40ans Posté(e)
Criterium Membre 2 873 messages
40ans‚ nyctalope,
Posté(e)

Pour illuminer la Table d'Emeraude l'on se devrait de lire le Corpus Hermeticum que tu mentionnes. Le titre effraie parfois, l'on s'attend à d'immenses volumes poussiéreux, mais c'est tout le contraire: un recueil de courts textes souvent clairs et directs, des obscurités relatives. Cela montre également à quel point ça dépasse le cadre de l'alchimie mais s'inscrit dans une tradition néo-platonicienne.

En somme: en particulier à notre époque, l'accès aux sources est facile. Abreuvez-vous de cette rivière infinie.

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  • 1 mois après...
Membre, Posté(e)
kelkoza Membre 148 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

cherche pas, tout ce que tu dois savoir se trouve dans la glande pinéale : David Wilcock et le Dr. Sergio Felipe de Oliveira.

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Membre, Posté(e)
SABINE41 Membre 1 125 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Pour illuminer la Table d'Emeraude l'on se devrait de lire le Corpus Hermeticum que tu mentionnes. Le titre effraie parfois, l'on s'attend à d'immenses volumes poussiéreux, mais c'est tout le contraire: un recueil de courts textes souvent clairs et directs, des obscurités relatives. Cela montre également à quel point ça dépasse le cadre de l'alchimie mais s'inscrit dans une tradition néo-platonicienne.

En somme: en particulier à notre époque, l'accès aux sources est facile. Abreuvez-vous de cette rivière infinie.

Table d'émeraude

La Table d’émeraude (Tabula Smaragdina en latin) est un des textes les plus célèbres de la littérature alchimique et hermétique. C’est un texte très court, composé d'une douzaine de formules allégoriques et obscures, dont la fameuse correspondance entre le macrocosme et le microcosme : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».

Selon la légende, elle présente l’enseignement de Hermès Trismégiste, fondateur mythique de l'alchimie, et aurait été retrouvée dans son tombeau, gravée sur une tablette d’émeraude. La plus ancienne version connue se trouve en appendice d’un traité arabe du vie siècle. Traduite en latin au xiie siècle, elle fut commentée par de nombreux alchimistes au Moyen Âge et surtout à la Renaissance.

Malgré le discrédit scientifique de l'alchimie et le développement de la chimie moderne au xviiie siècle, elle a continué à fasciner occultistes et ésotéristes.

Historique

À partir du iiie ou du iie siècle av. J.-C., on voit apparaître dans l'Égypte hellénistique des textes grecs attribués au personnage mythique d'Hermès Trismégiste, détenteur de toutes les connaissances. Il s'agit d'un ensemble hétéroclite de textes (les Hermetica) à caractère parfois alchimique, mais aussi magique, astrologique ou médicinal, qui culmine avec les traités mystico-philosophiques du Corpus Hermeticum du iie ou iiie siècle. Dans l'un d'eux, la Koré Kosmou (la « pupille du monde »), Hermès grave et cache ses enseignements avant de remonter au ciel « afin qu'eût à les chercher toute génération née après le monde »1.

En 640, l'Égypte, devenue entre temps chrétienne et byzantine, est conquise par les Arabes qui vont perpétuer la tradition hermétique et alchimique dans laquelle s'inscrit la Table d'émeraude.

Jusqu'au début du xxe siècle, on ne connaissait que des versions latines de la Table d’émeraude, les plus anciennes remontant au xiie siècle. Ce sont l’historien des sciences anglais E.J. Holmyard (1891-1959) et l’orientaliste allemand Julius Ruska (1867-1949), qui en ont retrouvé les premières versions arabes2.

Les manuscrits arabes

La Table d'émeraude a été retrouvée sous différentes versions dans une vingtaine de manuscrits arabes médiévaux. La plus ancienne version figure en appendice d’un traité qui aurait été composé au vie siècle, le Livre du secret de la Création, Kitâb sirr al-Halîka (et dont on a une copie datant de 825). Ce texte se présente comme une traduction du grec d’Apollonius de Tyane, sous son nom arabe Balînûs3. L’hypothèse d'un original grec (peut-être du ive siècle) est vraisemblable, même si aucun manuscrit n'a été retrouvé4 ; l'attribution à Apollonius, quoique fausse (pseudépigraphique), est courante dans les textes arabes médiévaux de magie, d’astrologie ou d’alchimie.

L’introduction du Livre du secret de la Création est un récit qui explique notamment que « toutes choses sont composées de quatre principes élémentaires, le chaud, le froid, l’humide et le sec » (les quatre qualités d'Aristote), dont les combinaisons expliquent les « rapports de sympathie et d’antipathie entre les êtres ». Balînûs « maître des talismans et des merveilles » pénètre dans une crypte sous la statue d’Hermès Trismégiste et y trouve la tablette d’émeraude entre les mains d’un vieillard assis, et un livre. Le cœur de l’ouvrage est pour l'essentiel un traité alchimique5 où on trouve notamment pour la première fois l'idée que tous les métaux sont constitués à partir du soufre et du mercure, théorie fondamentale de l’alchimie au Moyen Âge6. Le texte de la Table d’émeraude vient en dernier, comme en appendice7, et un des problèmes de son interprétation est de savoir s’il s’agit d’une pièce rapportée, de portée uniquement cosmogonique, ou bien s’il forme un tout avec le reste de l'ouvrage, auquel cas il a dès l'origine une signification alchimique8. L’émeraude est la pierre traditionnellement associée à Hermès, comme le mercure est son métal, Mars étant associée aux pierres rouges et au fer, Saturne aux pierres noires et au plomb9. Dans l'Antiquité, Grecs et Égyptiens désignaient comme émeraude la plupart des minéraux de couleur verte (jaspe vert et même granit vert), et au Moyen Âge c'était le cas pour des objets en verre coloré, comme la « Table d'émeraude » des rois wisigoths10 ou la Sacro Catino de Gênes (un plat dont s'emparèrent les croisés lors du sac de Césarée en 1011, et qui passait pour avoir été offert par la Reine de Saba à Salomon et avoir servi lors de la Cène)11.

Cette version de la Table d’émeraude se retrouve aussi dans le Kitab Ustuqus al-Uss al-Thani (Livre élémentaire du fondement) attribué à l’alchimiste du viiie siècle Jâbir ibn Hayyân, connu en Europe sous le nom de Geber.

Une autre version se trouve dans un livre hétéroclite du xe siècle le secrets des secrets (Sirr al-asrâr), qui se présente comme une pseudo-lettre d’Aristote à Alexandre le Grand pendant la conquête de la Perse, et qui traite de politique, de morale, de physiognomonie, d’astrologie, d’alchimie, de médecine... Le texte est là-aussi attribué à Hermès mais sans le récit de la découverte de la tablette.

Le topos littéraire de la découverte de la sagesse cachée d'Hermès se retrouve dans d'autres textes arabes des environs du xe siècle. Notamment dans le livre de Cratès : alors qu'il se trouve en prière dans le temple de Sérapis, Cratès, un philosophe grec, a la vision d'« un vieillard, le plus beau des hommes, assis dans une chaire ; il était revêtu de vêtements blancs et tenait à la main une planche de la chaire, sur laquelle était placé un livre [...]. Quand je demandais quel était ce vieillard, on me répondit : “C'est Hermès Trismégiste, et le livre qui est devant lui est un de ceux qui contiennent l'explication des secrets qu'il a cachés aux hommes.” » 12. C'est aussi le cas dans le texte connu sous le nom latin de Tabula Chemica de Senior Zadith, c'est-à-dire l'alchimiste arabe Ibn Umail, dans lequel une table de pierre, repose sur les genoux d'Hermès Trismégiste, dans la chambre secrète d'une pyramide13. Ici la table n'est pas gravée d'un texte mais de symboles « hiéroglyphiques ».

la suite sur le lien

https://fr.wikipedia.org/wiki/Table_d'%C3%A9meraude

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Membre, l'âme d'un français, l'esprit d'un Bonaparte, Posté(e)
anthony sindicco Membre 5 079 messages
l'âme d'un français, l'esprit d'un Bonaparte,
Posté(e)

cherche pas, tout ce que tu dois savoir se trouve dans la glande pinéale : David Wilcock et le Dr. Sergio Felipe de Oliveira.

Je dirais dans notre pied , c'est dans notre envy que se trouve la connaissance. C'est ce qui s'apelle réfléchir avec ses pieds, c''est ce que devrait faire certaines religions au lieu de trop réfléchir avec leur cervelle :o°

L'alchimie c'est la création et la destruction.... Des fois il ne suffit pas d'être l'armée la plus puissante pour vaincre un ennemi , même en restant dans ma maison je peux faire de cet endroit le plus protégé au monde et ceci juste avec certain élément naturel, voilà comment raisonne un alchimiste !

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