Aide humanitaire : Quel futur ?

Depuis longtemps, on envoie de la nourriture, des médicaments et de l'argent aux pays en voie de développement. Pour moi, cette technique ne marche pas. Je en faveur d'une aide humanitaire qui fait la promotion du développement économique en investissant et en soutenant des entrepreneurs locaux. Qu'en pensez-vous ? Quel avenir pour l'aide humanitaire ? Quel est selon vous le meilleur moyen de venir à bout de la misère ?

Les deux optiques sont les faces d'une même pièce. Si tu arrêtes l'aide humanitaire, tu vas droit dans plus de catastrophes humanitaires. Tu ne maîtrises pas les aléas naturels, par exemple, comme les tremblements de terre, les ouragans... Et même dans des situations engendrées par des causes politiques, comme les guerres, tu ne peux décemment pas seulement te lancer dans un développement endogène assez périlleux, alors. Dès lors, l'aide humanitaire a beaucoup d'avenir, malheureusement.

tu reprends en un peu plus compliqué la vieille histoire des poissons et des pêcheurs....lorsqu'un homme a faim il vaut mieux lui apprendre à pêcher que lui donner un poisson ....

seulement donner un poisson ne nécessite pas de conditions préalables et a le mérite de répondre à un besoin immédiat ,alors qu'apprendre à pêcher à quelqu'un est une action à long terme qui nécessite au moins un cours d'eau ainsi que du matériel spécifique ...il faudra donc un certain délai pendant lequel il faudra lui donner du poisson ...c'est donc deux types d'actions complémentaires ....

je soupçonne d'ailleurs les gens qui ont inventé ce proverbe ,de ne pas vouloir donner leur poisson sous le prétexte que c'est encourager une assistance .....

C'est juste pour moi une question de dignité humaine et de respect. C'est les enfants que l'on nourrit et que l'on éduque. Les gens de ces pays sont des adultes intelligents, capable de se prendre en main, ils ont plein d'idées et n'attendent qu'une chose, c'est d'avoir la possibilité de les développer. Ce que nous devons faire c'est soutenir le développement de ces idées !!

L'un n'empêche pas l'autre. Il est des moments où les solidarités sont nécessaires pour éviter des drames.

plus pragmatiquement, l'aide humanitaire est bien trop souvent un outil de blanchissage moral et un moyen de se tailler de jolies ristournes fiscales voire carrément de magouiller.

Le cas des restaus du coeur par exemple me chiffonne (euphémisme) des millionnaires qui apitoient des smicards pour donner a des Rsaistes ...

Moi ça me tape sur les nerfs le trip "madame nourrit ses pauvres", quand on veut aider, on le fait, on s'en vante pas

Depuis longtemps, on envoie de la nourriture, des médicaments et de l'argent aux pays en voie de développement. Pour moi, cette technique ne marche pas. Je en faveur d'une aide humanitaire qui fait la promotion du développement économique en investissant et en soutenant des entrepreneurs locaux. Qu'en pensez-vous ? Quel avenir pour l'aide humanitaire ? Quel est selon vous le meilleur moyen de venir à bout de la misère ?

Rendre les gens responsables. Et faire en sorte qu'ils arrêtent de compter sur les autres (les voisins étrangers) pour s'en sortir.

J'adore les gens qui sont a fond dans la mentalité "démerdes toi tout seul de A a Z jusqu'a la fin de ton existence", la solidarité, la vraie, c'est pas une maladie.

Si on applique cette logique de 'chacun pour sa gueule" a 100 % alors autant se mettre une balle direct

Le futur déjà immédiat de l'aide humanitaire à l'aune d'une réciprocité bien comprise de l'idéologie du "donnant-gagnant" se résumera au slogan du "un rein contre du grain"...

Réduire la réussite d'un pays ou son "indépendance" (vis-à-vis d'autres nations), à la seule présence ou absence d'aide humanitaire, me paraît une position intenable. La stabilité politique est plus sûrement un élément clef. De fait, le Ghana, qui dispose néanmoins de quelques coups de pouce permanents (orphelinats... d'ailleurs je ne vois pas en quoi cela serait infamant d'en financer... mais bon.) ou occasionnels (l'équipage de notre frégate "Le Germinal" profita de son escale cet automne pour planter quelques arbres et repeindre les extérieurs d'une école), est le tenant de la plus vive progression socio-économique de toute l'Afrique sub-saharienne ces dernières années : PIB par habitant et IDH ont fait des progrès substantiels.

Pourtant, ce pays aidé de longue date par la France, n'est courtisé économiquement que depuis quelques mois par notre pays : rencontre de M. Laurent Fabius avec son homologue, Mme Hannah, en Octobre dernier qui ouvre un dialogue pour établir des relations bilatérales (la question malienne fut le déclencheur, même si la découverte de pétrole n'est pas pour rien non plus dans le rapprochement). Que l'on s'offusque d'un tel rapprochement et des aides qui en émaneront sûrement, ne peut faire que le jeu des autres nations qui toquent à la porte pour proposer aussi leur partenariat : la Chine, en l’occurrence.

Face à des situations d'urgence, il est des Etats qui n'ont tout simplement pas les moyens d'aider suffisamment leur population (pour diverses raisons, dont la corruption par exemple, on est d'accord). Il n'en demeure pas moins que d'une part des collaborations pour l'aboutissement de "projets de terrains", l'échange de savoir-faire, etc. peuvent être et sont menés en même temps qu'une aide qui pare à l'urgence.

Parce que les idéologies de salon cela peut-être intéressant, mais pendant ces discours et leur application hypothétique, il y a des gens dans des situations critiques qui, je suppose, se foutent éperdument du pavillon qui vient les nourrir, les soigner, ou tout simplement filer un coup de main...

La Realpolitik aura toujours le dessus sur le fondamentalisme moral et ses pudibonderies, et ses fins ne sont pas si condamnables : bien au contraire...