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Camp Sumter - Andersonville


January

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January Modérateur 62 438 messages
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Le camp d'Andersonville , aussi connu sous le nom de Camp Sumter, est un site historique national qui commémore un ancien camp de prisonniers de guerre situé dans le Comté de Macon à l'est d'Andersonville (Géorgie-USA).

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Monument sur le site d'Andersonville

Le camp ouvre en février 1864 et s'étend initialement sur 67 000 m², entouré d'une palissade. En juin 1864, il est agrandi jusqu'à 107 000 m2. Dans le camp, une clôture connue sous le nom de "dead line" a été érigée à une hauteur de 6 mètres à l'intérieur de la palissade d'enceinte. Elle marque la limite d'un no man's land destiné à éloigner les prisonniers de la palissade, et est constituée de rondins de bois taillés à la hache d'une hauteur d'environ 5 mètres. Comme dans les camps de prisonniers nordistes de la même période qui utilisent le même type de « clôture de la mort » (dead fence), tout prisonnier traversant ou touchant à cette limite est systématiquement abattu par les sentinelles postées en hauteur sur la palissade, sur des « perchoirs à pigeons ».

Conditions de vie

Á ce stade de la Guerre civile, le camp souffre fréquemment d'un approvisionnement insuffisant en nourriture, ceci valant aussi bien pour les prisonniers que pour le personnel confédéré du camp. Même quand les quantités nécessaires sont disponibles, les denrées fournies sont de mauvaise qualité et mal cuisinées. Pendant l'été 1864, les détenus souffrent gravement de la faim, des intempéries et de maladies : en l'espace de sept mois, un tiers d'entre eux meurt de maladies diagnostiquées comme la dysenterie et le scorbut. Les défunts sont enterrés dans des charniers, une procédure standardisée par les autorités du camp, comme dans d'autres lieux de détention nordistes de l'Union qui connaissent eux aussi un taux de mortalité similaire.

Les détenus vivent dans des habitations de fortune constituées principalement de tentes militaires ou d'abris improvisés faits de branches et de toile, sans fondations, qui ne leur offrent qu'une protection dérisoire face à la pluie, au vent, au froid, et à la chaleur, surtout pendant l'été 1864.

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Photo datée du 17/08/1864

Les plus chanceux dorment sur des paillasses, les autres à même le sol. Les couvertures, récipients de cuisine, vêtements, chapeaux et chaussures sont ce que les prisonniers ont pu garder de leur équipement de campagne initial à leur arrivée, les fournitures du camp étant épisodiques et inadaptées à la surpopulation du camp. Á la faim, la soif, la maladie et au dénuement, s'ajoute une promiscuité croissante due à l'arrivée régulière de nouveaux prisonniers sur un espace restreint. Pour ce qui est de l'hygiène corporelle, l'approvisionnement en eau se fait par un cours d'eau traversant le camp qui est vite pollué par la surpopulation carcérale. Bien que certains endroits soient utilisés comme lieu d'aisance, les prisonniers n'ont que ce cours d'eau pour se laver.

Les détenus subissent non seulement les gardiens, la famine et les intempéries, mais aussi les agressions et les vols commis par un groupe très organisé de prisonniers qui se nomment eux-mêmes les « Cambrioleurs d'Andersonville » (Andersonville Raiders), qui armés de gourdins attaquent leur camarades détenus et leur volent nourriture, bijoux, argent et vêtements en les menaçant, les violentant et parfois les tuant.

Un groupe de sécurité, les Regulators, se forme alors dans le camp pour s'y opposer, arrête la plupart des Raiders (dont le nombre estimé jusqu'à 500 membres comptait en fait une centaine de membres réguliers et actifs), et les mène devant un tribunal constitué d'un juge et d'un jury choisis parmi les détenus du camp ; les déclarés coupables furent condamnés à des peines diverses : « Courir le gantelet » (Running the Gauntlet, une punition d'origine antique qui consiste à faire courir le condamné entre deux rangées d'hommes qui le frappent à son passage), la mise au carcan, le boulet et les chaînes et la pendaison pour six d'entre eux.

Les conditions de vie se dégradent tellement qu'en juillet 1864, le commandant du camp Henry Wirz désigne 5 soldats prisonniers pour rédiger une pétition qui est signée par la plupart des détenus, demandant à l'Union de rétablir l'échange de prisonniers entre le Nord et le Sud. La requête est rejetée.

Bilan humain

Environ 45000 prisonniers de guerre sont internés au Camp d'Andersonville durant la guerre, 12912 d'entre eux y trouvent la mort, soit un taux de mortalité global d'environ 28 %. Les causes des décès sont toujours sujettes à débat chez les historiens. Certains soutiennent qu'il s'agit de crimes de guerre délibérés perpétrés par les confédérés contre des soldats de l'Union, d'autres soulignent le rôle des maladies dues à une surpopulation extrême, le manque de nourriture dans la confédération, l'incompétence du personnel d'encadrement du camp, et le refus de la confédération de libérer sur parole les soldats noirs qui a eu pour effet d'emprisonner des soldats des deux armées opposées et d'accroître la surpopulation.

Après la guerre

Après le conflit, Henry Wirz, Commandant du Camp Sumter, arrêté en mai 1865 par un détachement de cavalerie, est jugé par un tribunal militaire pour conspiration et meurtre. Le procès se tient du 23 août au 18 octobre 1865 au Capitole à Washington D.C. et fait la une de tous les journaux du pays. Le tribunal est présidé par le général Lew Wallace. De nombreux anciens prisonniers y viennent témoigner de la vie dans le camp, beaucoup accusent Wirz d'actes de cruauté dont la plupart ne seront néanmoins pas retenus car Wirz n'était pas présent dans le camp quand ils ont été perpétrés.

Le tribunal étudie particulièrement la correspondance épistolaire des archives confédérées qui ont été saisies : la plus accablante de ces pièces s'avère être un courrier adressé au Général Chirurgien confédéré par le docteur James Jones, envoyé en 1864 par le gouvernement de Richmond pour s'enquérir des conditions de vie du camp. Horrifié par ce qu'il découvre, Jones rédige un rapport précis qui n'épargne aucun détail, et qui est considéré par le procureur comme suffisant pour déterminer la culpabilité de Wirz. Wirz de son coté veut prouver qu'il a imploré les autorités confédérées pour qu'on lui livre plus de nourriture et qu'il a essayé d'améliorer les conditions de vie des prisonniers de l'Union.

Le contexte politique de l'époque à laquelle le procès se déroule ne joue pas en faveur de Wirz, car le président Abraham Lincoln a été assassiné quelques mois auparavant, le 15 avril 1865, par un ancien espion sudiste. Le tribunal déclare Henry Wirz coupable de meurtre et le condamne à la peine de mort. Henry Wirz est exécuté par pendaison le 10 novembre 1865.

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Au fond le dôme flambant neuf du Capitole, et les curieux dans les arbres.

Le lieu de commémoration

Le site historique national de Camp Sumter est aujourd'hui un site classé et ouvert aux visites. Un musée, le National Prisoner of War Museum y a été ouvert en 1998 et présente des expositions sur la capture, l'emprisonnement, les conditions de vie et les souffrances de tous les prisonniers de guerre américains à toutes les époques. Le cimetière à proximité compte 13 714 tombes, dont 921 portent la mention : "inconnu" : l'identification de nombreux prisonniers et le report de leurs noms sur les pierres tombales est en partie l'œuvre de Clara Barton, infirmière et humanitaire renommée. Le site est référencé comme Cimetière national.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_d'Andersonville

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