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Le plus beau pays du monde..


Herman1

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Membre, ♪ ♫ ♪ ♫, Posté(e)
Herman1 Membre 11 499 messages
♪ ♫ ♪ ♫,
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Un doc animalier, diffusé sur France 2 . Un petit tour de France.

Sympa les images.

http://pluzz.francet..._,93622204.html

Petite polémique autour de ce documentaire, je vous le joins en spoiler, pour ceux que ça intéresse.

"Le plus beau pays du monde" sur France 2 : un documentaire, 5 éléments dérangeants

LE PLUS. Le 17 décembre dernier, France 2 diffusait en prime-time un documentaire événement, "Le plus beau pays du monde", au budget de près de 3,5 millions d'euros. Un film qui a été suivi par plus de 6 millions de téléspectateurs, mais qui n'a pas convaincu Francis Guthleben, auteur du livre "Scandales à France Télévisions" et ancien cadre du groupe. Explications.

Diffuser un documentaire animalier comme "Le plus pays du monde" en prime-time est un geste honorable qui mérite d’être souligné. Les professionnels de l’audiovisuel saluent d’ailleurs unanimement cette initiative de la télévision publique et il est difficile de trouver, posté sur Internet, un commentaire critique à l’égard de ce programme.

Mais lorsque l’unanimité gagne à ce point, qu’elle soit politique ou culturelle, l’histoire nous enseigne qu’elle est suspecte et qu’un contrepoint s’impose. Voici donc ce que vous devez savoir à propos de ce documentaire.

1. Un titre tendancieux

À l’heure où le Front national continue sa marche en avant, à l’heure où le repli identitaire gagne toujours du terrain, où la peur de l’autre s’affiche un peu plus chaque jour, est-il pertinent que France Télévisions affiche que la France est "Le plus beau pays du monde" ? Je ne le pense pas.

La télévision publique doit ouvrir les horizons, encourager le public à sortir de ses frontières géographiques et intellectuelles, conduire les téléspectateurs vers des territoires méconnus. Il faut avoir l’esprit bien étriqué, avoir bien peu voyagé et être bien égocentrique pour affirmer que l’Hexagone est ce qu’il y a de plus beau. En un mot comme en cent : c’est intellectuellement dangereux.

Et je me demande bien quel est le responsable au sein de France télévisions qui a toléré que le documentaire commence avec ces mots :

"Il existe sur notre planète un pays béni par la nature où des terres fertiles et bien arrosées ont donné naissance à une vie sauvage exceptionnelle, ce pays, c’est le vôtre."

N’en jetez plus, le chauvinisme a ses limites.

2. Un commentaire enfantin

Non content de flatter l’ego national, pour ne pas dire nationaliste, le commentaire du film s’adresse aux téléspectateurs comme à de jeunes enfants avec un vocabulaire simpliste, des superlatifs à foison et des adjectifs grandiloquents.

Voici en quelques extraits, mot pour mot, comment le documentaire évoque l’ours brun :

"Il est une force de la nature. Les vitamines des fruits, c’est bon pour la santé. La chaire douce des poissons est pleine de calcium, c’est bon pour les os. Et la framboise… chaque bouchée mérite d’être appréciée."

À se demander s’il ne s’agit pas simultanément d’adresser un cour de diététique – évidemment simpliste lui aussi – aux téléspectateurs.

J'ai d'abord cru entendre les parodies de Nicolas Hulot par les "Guignols de l’info" de Canal Plus, puis j’aurais aimé couper le commentaire qui, de surcroît, s’est fourvoyé dans le degré zéro en matière télévisuelle pointé en première année d’étude de journalisme en paraphrasant les images.

Le réalisateur Frédéric Fougea avait pour consigne de la part de France Télévisions de n’être "ni politique, ni polémique, ni anxiogène, ni culpabilisateur". Il a obéi docilement.

3. Un scénario simpliste

Les consignes de France Télévisions ne pouvaient pas pour autant absoudre le réalisateur d’élaborer un scénario crédible, intelligent, imaginatif. Au contraire, nous avons là une intrigue insipide, une succession de tableaux convenus moralisateurs et conformistes. Même le comédien Guillaume de Tonquedec, qui prête sa voix au récit, semble parfois avoir eu du mal à croire à ce qu’il raconte, malgré tous les efforts qu’il déploie.

La séquence consacrée à la migration des oies est à ce titre symptomatique. Voici l’histoire qui est proposée, en reprenant une fois encore les mots du film :

"Papa et maman oie font leur voyage avec leurs six enfants. Le papa et la maman ne sont pas de la même espèce. Leurs enfants sont donc métissés. Une jeune femelle donne du fil à retordre à ses parents. Elle passe son temps à faire des acrobaties inutiles, alors qu’elle devrait économiser son énergie. Son comportement sème la pagaille dans le groupe. Souvent, la maman doit décrocher pour la ramener dans le droit chemin."

Finalement, à grand renfort de musique dramatique, on apprend que "mademoiselle l’originale" s’est égarée et qu’elle risque de se perdre sans jamais retrouver sa famille. Ainsi, de manière imagée, le film laisse entendre aux spectateurs qu’ils doivent être dociles, s’interdire des voies buissonnières, rester obéissants à leurs parents, symboles de l’autorité.

Soit ce discours est volontaire et il est insupportable au nom de la liberté d’être, d’agir et de penser, soit il est involontaire et il faut encourager le réalisateur, le producteur et tous ceux qui ont contribué à la création de ce documentaire à se payer quelques heures de psychothérapie pour se libérer de l’image paternelle et maternelle qui les domine.

4. Une prouesse technique à relativiser

On nous bassine depuis des jours avec la prouesse technique de ce documentaire. Sept mois de repérages, trois années de développement, 130 jours de tournage en Alsace, dans les Alpes, les Pyrénées, la Corse, les Vosges, la Lozère et la forêt de Fontainebleau, la participation de 30 opérateurs de prises de vues et de 50 scientifiques.

Personne ne conteste la beauté des images aériennes, mais après celles à couper le souffle de Yann Arthus-Bertrand dans "Home" il y a cinq ans déjà et

ou
, il n’y a rien de vraiment révolutionnaire.

Quant aux animaux, voici la réalité. L’ours des Pyrénées, le loup du Mercantour, les oies que l’ont découvre dans "Le plus beau pays du monde" n’ont pas été surpris dans leur environnement naturel par des chasseurs d’images patients, méticuleux, obstinés. Dans le documentaire de France 2, ces animaux là étaient "imprégnés".

Ils sont nés dans des parcs animaliers où ont été élevés pour devenir des vedettes de cinéma. Ils ont été habitués dès la naissance à la présence de l’homme. Ils ont été familiarisés avec les caméras rapprochées. Pour ce qui est des oies, elles ont été élevées au plus près d’un ULM.

Le principe est utilisé depuis longtemps pour les spectacles du Puy du fou et Christian Moullec, météorologue et passionné d'ornithologie, s’en est fait une spécialité depuis 1999 près d’Aurillac dans le Cantal.

5. Une opération financière

Pour finir, il ne faut pas être dupe non plus de l’opération financière que constitue ce film. Le film a été doté de 3,5 millions d’euros. C’est un budget énorme, hors norme pour un documentaire de télévision.

Et je ne peux m’empêcher de relever une singularité. Non contente de bénéficier d’un apport important de France Télévisions, la société de production Boréales a également sollicité des aides des collectivités territoriales. En Alsace par exemple, le Conseil régional a débloqué une somme de 40.000 euros.

Ainsi dans les régions où "Le plus beau pays du monde" a été tourné, les habitants ont doublement payé pour ce film. D’une part à travers la redevance, d’autre part à travers leurs impôts locaux versés aux collectivités territoriales. Sans compter que le film va encore rapporter de l’argent à Boréales à travers un DVD et la VOD, et pour la vente à l’international par The Walt Disney Company France.

Ne reste qu’à attendre de bénéficier d’une transparence sur chaque ligne de dépense et de recette, comme le réclame depuis longtemps la Cour des comptes pour les coproductions de France Télévisions. Elle avait constaté dans son rapport annuel de 2012 que "les mécanismes mis en œuvre étaient globalement plus protecteurs des intérêts des producteurs privés que de ceux des chaînes publiques".

Alors pour finir je pose quatre questions :

- Quand prendra-t-on le téléspectateur pour un adulte à la télévision publique ?

- Quand croira-t-on à l’intelligence de l’homme, à sa capacité d’analyse, de jugement, de réflexion ?

- Quand saura-t-on conjuguer les mots oser et risquer à France Télévisions ?

- Quand trouvera-t-on à la tête de France Télévisions des dirigeants qui mettront en œuvre cette pensée de Jacques Chancel :

"À la télévision publique, il ne faut pas donner aux gens ce qu’ils aiment, mais ce qu’ils pourraient éventuellement un jour aimer."

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Invité brendan12
Invités, Posté(e)
Invité brendan12
Invité brendan12 Invités 0 message
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Franchement, dans le spoiler, il abuse un peu. Pour une fois qu'on nous sert un documentaire original, bien filmé et pas trop ch***, et y en a toujours qui râle....:rtfm:

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Membre, Courant d'air de Kili..., 110ans Posté(e)
Portnawak Membre 1 936 messages
110ans‚ Courant d'air de Kili...,
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Oui, je l'ai vu. Et, je dois l'avouer, j'ai été déçu... Rien de très nouveau. Un enchainement de belles prises de vues, certes, mais avec des commentaires bidons. Pas de quoi se regarder le nombril.

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Membre, Aux grands mots les grands remèdes, Posté(e)
Fafaluna Membre 7 395 messages
Aux grands mots les grands remèdes,
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Prétendre qu'il y a un pays "plus beau au monde", c'est déjà une fumisterie.

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