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3 décembre 1368 - Naissance de Charles VI


January

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January Modérateur 59 700 messages
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Charles VI a 12 ans quand il succède à son père, le 16 septembre 1380. Il est sacré à Reims selon l'antique coutume le 4 novembre 1380. Les habitants de la ville saluent le sacre par les cris de «Vive le roi de France ! Montjoie Saint Denis !»

Mais le roi étant mineur, ses puissants oncles, Louis d'Anjou, Jean de Berry, Louis de Bourbon et Philippe de Bourgogne, assurent la régence et en profitent pour dilapider les ressources du royaume et instaurer de nouveaux impôts pour leur profit personnel.

Plusieurs révoltes comme celle des Maillotins secouent le pays :

Le 1er mars 1382, les bourgeois de Paris, marchands, artisans et notables, s'assemblent et prennent à parti les agents du fisc mais aussi les juifs. C'est le début de la révolte des «Maillotins», la plus grave des révoltes fiscales de cette fin du Moyen Âge, en France.

Ils s'emparent de l'Arsenal et de l'Hôtel de ville. À l'intérieur de celui-ci, ils trouvent environ deux mille maillets de plomb entreposés en prévision d'une attaque de la ville. Ils s'en emparent (d'où leur surnom de «Maillotins») puis descendent dans la rue. Ils s'en prennent aux juifs, dont plusieurs sont massacrés, et aux percepteurs.

Le conseil de régence instaure sans attendre la loi martiale. On ferme les portes de Paris et tend des chaînes à travers les rues. Les émeutiers demandent à parlementer. Le 4 mars, le roi consent à abolir la taxe incriminée et accorde l'amnistie aux émeutiers sauf aux meneurs. Une douzaine d'entre eux sont pendus.

Mais la situation reste tendue. La monarchie a besoin d'argent pour mener la guerre contre les milices flamandes et ne renonce pas à lever de nouveaux impôts. La révolte des Maillotins est la dernière et la plus grave des grandes révoltes fiscales qui secouent le pays en ces premières années de régence, après la révolte des «Tuchins» en Languedoc et les «Hardelles» à Rouen.

En 1388, le roi Charles VI reprend en main les affaires du royaume. Il chasse ses oncles prévaricateurs et rappelle les sages conseillers de son père, gens de modeste extraction que les princes surnomment avec mépris les «Marmousets». Le jeune roi est alors appelé par ses sujets Charles VI le Bien-Aimé et le royaume entre dans une longue «embellie».

Le 5 août 1392, Charles VI (24 ans) traverse la forêt du Mans à la tête de ses troupes. Le roi, que ses sujets surnomment le Bien Aimé pour les avoir délivrés des exactions de ses puissants oncles, entreprend une expédition contre le duc de Bretagne Jean IV, allié aux Anglais.

Soudain, un illuminé surgit devant le roi, saisit la bride de son cheval et lui crie : «Arrête, noble roi, tu es trahi ! » Peu après, la lance d'un soldat heurte un bouclier.

Au bruit, le roi qui s'était assoupi sous l'effet de la chaleur, tire son épée et frappe ses compagnons. Six chevaliers sont tués avant qu'on ait pu le maîtriser !

Un vieux médecin de grande réputation est requis par le conseiller Enguerrand de Coucy pour le soigner. Il s'agit de Guillaume de Harcigny, né à Laon neuf décennies plus tôt.

Il voit immédiatement dans la folie du roi une maladie congénitale héritée de sa mère Jeanne de Bourbon : «cette maladie est venue au roi de coulpe ; il tient trop de la moiteur de sa mère», dit-il. Nommé premier médecin du roi, il obtient une rémission de la maladie en six semaines mais, lui-même trop usé, il abandonne sa charge et meurt peu après.

Désormais les crises de folie ne vont plus quitter le jeune souverain mais seul son entourage immédiat est dans la confidence et ses retours intermittents à la raison empêchent la constitution d'une régence en bonne et due forme.

Lucide entre ses «absences», le malheureux roi délègue le gouvernement à son frère cadet Louis d'Orléans et la tutelle de son fils aîné, le Dauphin, à la reine Isabeau de Bavière et à ses trois oncles.

Ces derniers, les ducs de Bourgogne, de Berry, d'Anjou et de Bourbon, en profitent pour revenir en force au pouvoir avec la complicité de la reine.

Les Parisiens, plus ou moins informés du drame, manifestent autour de l'hôtel. Autant ils aiment le roi, autant ils détestent ses oncles et appréhendent leur retour au pouvoir. Le roi tente de les rassurer en se montrant à la cathédrale Notre-Dame pour une messe d'actions de grâces. Mais sa folie est désormais de notoriété publique de même que la mainmise des grands seigneurs sur le pouvoir.

Les crises de démence du souverain sont toutefois passagères et entrecoupées de plusieurs semaines ou plusieurs mois durant lesquels le roi recouvre tout son discernement et gouverne avec sagesse. Personne ne songe donc à placer le roi sous tutelle.

Cette situation malsaine va perdurer jusqu'à la mort du souverain, en 1422, après un règne exceptionnellement long de 42 ans et particulièrement dramatique. Jusqu'à la fin, ses sujets vont lui conserver leur affection. C'est seulement au XIXe siècle que les historiens feront du Bien Aimé Charles le Fou.

Charles VI le Bien Aimé, devient le Fou http://www.herodote....nt-13920805.php

La révolte des maillotins http://www.herodote....nt-13820301.php

Le règne, l'un des plus longs de l'Histoire de France, se terminera en 1422 dans les pires calamités : querelle entre les Armagnacs et les Bourguignons, révolte des Cabochiens, défaite d'Azincourt et humiliant traité de Troyes, qui déshérite le fils du roi et d'Isabeau de Bavière au profit de l'héritier de la couronne d'Angleterre !...

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