En 2017 : droite extrême contre extrême droite.

On en apprend de plus en plus sur la stratégie à venir de Nicolas Sarkozy. Pour l'hebdomadaire "Marianne", il attend le lendemain des élections européennes. Si le FN fait un gros score - genre 25-28% - alors Sarko va sortir de sa retraite dorée et se présenter comme le sauveur, le seul homme qui puisse empêcher Marine Le Pen d'accéder au pouvoir. Là où ça devient intéressant, c'est qu'il entend suivre la même tactique qu'aux élections de 2012 : à droite toute! Après tout, il avait bien failli l'emporter grâce à cette droitisation chère à son conseiller Patrick Buisson. Au 2e tour des présidentielles de 2017, en admettant que le candidat de gauche ait été éliminé au 1er, l'électeur pourrait donc se trouver face à ce choix curieux - et cauchemardesque pour certains : droite extrême contre extrême droite.

Quelques objections quand même :

- En général les électeurs n'aiment pas que l'on fasse les élections à leur place. A trop prédire la victoire du FN en 2014, on risque d'avoir des surprises.

- Le retour de Sarko ne fera pas forcément plaisir à tout le monde à l'UMP. On en connaît au moins deux (Fillon et Copé) qui ne sont pas trop pressés de le voir revenir. Ils réclameront certainement l'organisation de primaires, or les sarkozystes ont déjà annoncé qu'il était hors de question que leur champion se soumette à ce mode de sélection.

- Si avec Sarko bien sûr on change de style, il reste quand même, comme Hollande, un vassal docile de ce qu'on pourrait appeler les MMBB (MEDEF, marchés, Bruxelles, Berlin). Il aura donc du mal à promettre du changement, du moins sur le plan économique. (Cela dit promettre tout et le contraire de tout ne lui a jamais fait peur, pas plus à lui qu'à d'autres d'ailleurs. C'est plutôt au lendemain des élections que ça risque d'être difficile...)

- Enfin il ne faut pas enterrer trop vite le PS. Si la reprise économique et le recul du chômage ne sont pas à l'horizon pour le moment, il peut se passer bien des choses d'ici 2017. Bien sûr, une autre crise peut aussi survenir, bouleversant une fois de plus la donne électorale.

Les Français sont des veaux donc il vont bien réussir à le réélire.