Le chasseur

Dimanche c-était l'ouverture de la chasse.

Il y a quelques temps; j'avais écrit ça

(c'était juste pour se marrer) :

Au cochonnier

Au cochonnier, tous les porcs puent !

Et je surenchéris :

Car chaque vache à foison chie

sur l'herbe verte et tendre et drue...

Quand le faisan

Et la lapine

Sont mieux plaisants

Par la colline :

Voletant,

Gambadant,

Colorés

Pleins de plumes dorées

Et de jolis poils roux

Partout, partout !

Oui ! Je veux les plomber !

Je veux les voir tomber

Aile et patte cassée

Crâne ouvert, cabossé

Et les voir suffoquer

Je veux les voir mourants,

S'étouffer,

Se noyer,

Sur le doux serpolet

Dans leur mare de sang !

Je suis esthète...

En galipettes !

Je suis gros,

Mal rasé,

Et je sue.

J'ai moustache

Et casquette d'armée

Tout ce qui bouge ?

Je le déglingue !

Et je chlingue !

JE CHLINGUE !

J'ai ma pétoire

Comme à la foire !

Et je flingue à tout va !

Et j'écrase mes clop'

Sur la mousse étoilée.

Je pisse sur les fleurs

Ecloses à la rosée,

J'ai mon litron

Dans mon "carnier"

Du gros rouge ordinaire

Et je rote

Et je pète

Au rythme de mes pas

Dans le silence

Et la beauté

Des vallons isolés.

Et je chique !

Et je crache...

Aux buissons frissonnants

Ma salive marbrée...

Qui dégouline en filaments...

okidou, réparé!