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Une femme qui n'a produit aucun art…


Celsius.

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Celsius. Membre 224 messages
Baby Forumeur‚
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… certainement pas celui des grands hommes …car le vol est aussi un art …si ! si !

La France a Marie Curie qui découvrit le radium et le polonium au début du XXe siècle, avant de disparaître prématurément en juillet 1934 à la suite d'une exposition prolongée à des éléments radioactifs. La Marie Curie anglaise s'appelle Rosalind Franklin ! Cette biologiste moléculaire britannique participa à la découverte de la structure de l'ADN. En 1951, en poste au King's College de Londres, elle applique la diffraction des rayons X à l'étude des matériaux biologiques. Elle réalise plusieurs radiographies aux rayons X de l'ADN, qui seront montrées à son insu à Maurice Wilkins et James Watson. Ces photographies sont déterminantes dans la découverte de la structure à double hélice de l'ADN par James Watson et Francis Crick en 1953. La découverte de la structure de l'ADN permet à Watson, Crick et Wilkins d'obtenir le prix Nobel de médecine en 1962. Malheureusement, la femme par qui tout arriva était décédée quatre ans plus tôt d'un cancer des ovaires, probablement causé par la surexposition aux radiations qu'elle utilisait pour faire ses remarquables clichés aux rayons X. Elle n'a pu partager cette prestigieuse distinction.

Elle se fait voler sa découverte par trois hommes

Les trois découvreurs se sont bien gardés d'associer leur consoeur à leur gloire. Il faut dire que, pur produit à la fois de la haute bourgeoisie juive anglaise, intellectuelle et commerçante, et de l'université de Cambridge, Franklin avait tout pour énerver. Très douée et très brillante, elle avait la rigueur expérimentale chevillée au corps. Dotée d'un solide caractère et d'une honnêteté que rien ne pouvait prendre en défaut, elle préférait conserver dans ses archives ses découvertes et ses clichés plutôt que de se risquer à les communiquer. Elle ruina les recherches entreprises dans le laboratoire concurrent Cavendish à Cambridge par Watson et Cricks, dont elle n'avait pas compris, dans sa rigueur expérimentale, l'empressement à proposer un modèle théorique en trois dimensions de la structure de l'ADN. Elle n'avait alors pas encore saisi que la course à l'une des plus grandes découvertes du siècle était ouverte et qu'elle en détenait des éléments-clés. Ayant fait cause commune, les futurs nobélisés se procurent à l'insu de la jeune femme l'un de ses meilleurs clichés. Armé d'un rapport non publié dans lequel elle formule l'hypothèse de la fameuse structure hélicoïdale de l'ADN, le trio finalise le modèle et tire les marrons du feu grâce à une retentissante publication dans la revue Nature...

Un Doodle pour la gloire

Dix ans après la mort de Rosalind Franklin, Watson obtient le "Nobel de la muflerie" en immortalisant, dans son best-seller La double hélice, la "terrible Rosie" sous les traits d'une harpie moche et incompétente. L'année dernière, à l'occasion des 50 ans de la découverte de la structure de l'ADN, le documentariste Gary Glassman écorne la légende en restituant à sa juste place l'oeuvre de Rosalind Franklin. La communauté scientifique anglaise ainsi que quelques mouvements féministes semblent décidés à la faire sortir de son relatif anonymat. Jeudi 25 juillet 2013, pour célébrer son anniversaire (elle était née le 25 juillet 1920 dans le quartier de Notting Hill à Londres), Google lui consacre l'un de ses célèbres Doodle afin d'attirer l'attention de ses centaines de millions d'utilisateurs à travers le monde sur ce génie incompris et spolié. La France n'est d'ailleurs pas étrangère à l'éclosion de ce talent méconnu. Rosalind Franklin travailla en France de 1947 à 1950 au Laboratoire central des services chimiques de l'État, où elle apprit les techniques de diffraction des rayons X.

Mais la galanterie française n'est plus a vanter ! Marie Curie est entrée au Panthéon en 1995. Aujourd'hui encore elle est la seule femme à y être entrée pour ses mérites. Les historiens et les scientifiques lui ont rendu la place qu'elle méritait. Pour une fois, messieurs les Anglais, c'est nous qui avons tiré les premiers...

http://www.lepoint.f...-1708125_25.php

Sauf qu'il y a un détail qu'ils oublient dans Le Point.fr (le cocorico et l'histoire de la galanterie, bof ! ) qui heureusement est mentionné dans Sciences et Avenir ( les grands hommes méritent que l'on porte un regard sur leur véritable grandeur )

Sans cette chercheuse du King’s College de Londres, jamais sans doute James Watson, Francis Crick et Maurice Wilkins ne se seraient partagés le prix Nobel de médecine 1962 pour avoir élucidé la structure de l’ADN, l’acide désoxyribonucléique, la molécule qui contient nos gènes et le secret de notre hérédité.

Découverte de la double hélice

C’est en effet grâce à la qualité exceptionnelle des clichés par diffraction aux rayons X pris par cette spécialiste de la cristallographie que Watson et Crick eurent le déclic qui changea la face de la biologie moderne et qu’ils élucidèrent enfin la structure en double hélice de la molécule.

Pourtant, en toute rigueur et honnêteté scientifiques, il n’aurait pas du en être ainsi. Car, il aura fallu pour cela que Maurice Wilkins, qui travaillait alors avec Rosalind Franklin, lui subtilisa les derniers clichés qu’elle venait d’obtenir et en fît à son insu des duplicata...

FLIBUSTIER. Lorsqu’il les montra à James Watson, ce dernier eut un choc, qui changea du tout au tout son approche du problème. Car, à l’époque, la théorie la plus en vogue penchait pour une triple hélice, une structure qui avait les faveurs du grand Linus Pauling, double prix Nobel, lui aussi lancé à la poursuite de la structure de l’ADN et qui était alors sur le point de publier un article en ce sens. Le temps pressait alors pour Watson et Crick qui savaient pertinemment que le mystère n’allait plus tenir très longtemps. Mais était-ce une raison pour se comporter comme un flibustier et voler les résultats d’une collègue ?

Terrassée par un cancer à 37, sans voir la reconnaissance de ses travaux

Du reste, le portrait qu’en fait James Watson dans le récit de sa découverte publié en 1968 (« la double hélice », livre néanmoins passionnant, à la portée de tous et qui se lit comme un roman d’aventure) n’est pas des plus flatteurs.

"CHIPOTERIES". Décrite comme acariâtre et revêche, Rosalind Franklin n’en sort pas grandie. Tout juste, Watson lui concède-t-il, à titre posthume, dans l’épilogue de « la double hélice » des mots plus aimables alors qu’il lui arriva de la recroiser par la suite avec Francis Crick : « Toutes traces de nos chipoteries antérieures étaient oubliées et nous en vînmes à apprécier son honnêteté et sa générosité, comprenant, avec des années de retard, quelles luttes une femme intelligente doit soutenir pour être acceptée d’un monde scientifique qui ne considère souvent les femmes que comme une diversion à des préoccupations sérieuses. Le courage et l’intégrité de Rosalind furent évidents pour tous quand, se sachant condamnée, elle ne se plaignit jamais et continua à travailler intensément jusqu’aux dernières semaines qui précédèrent sa mort. »

Emportée par un cancer à l’âge de 37 ans, Rosalind Franklin ne verra jamais sa contribution reconnue. Marie Curie de l’ombre, elle n’aura jamais l’occasion de contempler les progrès incroyables dans le domaine médical et biologique que son travail scientifique aura rendu possible.

Hervé Ratel, Sciences et Avenir, 25/07/13

http://sciencesetave...e-lady-adn.html

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