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Meurtre de Léa : le droit jusqu'à l'absurde


January

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Membre, Un petit Socrate, 110ans Posté(e)
frédifrédo Membre 1 555 messages
110ans‚ Un petit Socrate,
Posté(e)

La préméditation serait qu'il est parti de chez lui en se disant qu'il allait tuer Léa (et pas une autre) et qu'il a mis en oeuvre son meurtre, ce qui à priori n'est pas le cas.

Là c'est prouver qu'il a volontairement tué sa victime après l'avoir violée pour ne pas qu'elle puisse parler par exemple. Mais il ne savait pas le matin même ce qu'il allait faire, donc il n'y a pas de préméditation.

Donc la question serait celle de l'homicide volontaire ou de l'homicide involontaire.

J'ai envie de dire, le fait qu'il soit parti en la supposant morte ou en la supposant vivante ne change pas tant de choses que ça à son intention (ou non) de donner la mort à mon avis. Il n'a certainement pas cherché à la sauver, et il a très certainement cherché à la tuer d'une façon plus ou moins confuse, plus ou moins bestiale, plus ou moins méthodique aussi. Après là il faudrait mieux connaître les détails d'enquête de l'événement.

Si la question tourne autour de ces éléments, de ces points techniques sur la façon dont elle a été tuée qui en précisent le degré d'intention, il faudrait savoir si les aveux anciens enregistrés y suffisent alors, et j'en doute fort. Il ne suffit pas qu'il dise "j'étais là bas et je l'ai tuée" pour qu'on puisse établir la volonté du meurtre. Il faut pour ça qu'il réponde à des questions précises du genre : "est-ce que tu voulais qu'elle meure ? Qu'est-ce que tu t'es dit à ce moment là ?"... et là on ne connait pas le contenu de son aveu antérieur n'est-ce pas ?

Si c'est bien le cas, je confirme : on est ici en train de faire à la justice française une parodie de procès, pour la raison que nous ne connaissons pas le contenu argumentaire, ni sa valeur juridique, des aveux antérieurs du meurtrier.

En tout cas j'espère que vous avez bien compris que les démarches judiciaires actuelles ne consistent pas à déterminer pénalement si ce type est un meurtrier, mais de savoir comment et combien il est un meurtrier... et aussi de le contraindre à reconnaître pleinement la vérité, pour l'âme des proches de la victimes, et pour l'âme de Léa..

... Après bon, si on s'en fout de l'âme de Léa, je ne vois pas très bien pourquoi on discute sleep8ge.gif

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Membre, Un petit Socrate, 110ans Posté(e)
frédifrédo Membre 1 555 messages
110ans‚ Un petit Socrate,
Posté(e)

Donc la question serait celle de l'homicide volontaire ou de l'homicide involontaire.

J'ai envie de dire, le fait qu'il soit parti en la supposant morte ou en la supposant vivante ne change pas tant de choses que ça à son intention (ou non) de donner la mort à mon avis. Il n'a certainement pas cherché à la sauver, et il a très certainement cherché à la tuer d'une façon plus ou moins confuse, plus ou moins bestiale, plus ou moins méthodique aussi. Après là il faudrait mieux connaître les détails d'enquête de l'événement.

Coucou, voici qui confirme (à peu près) mes dires... je me sens l'âme d'un avocat tout d'un coup cool.gif

Le mis en examen est toujours mis en examen et détenu, et a fait l’objet d’une ordonnance de mise en accusation le renvoyant devant les assises. Sa défense a fait appel de cette ordonnance, ce qui est quasi systématique, et estime que la nullité de ces aveux devrait entrainer une requalification en délit. La cour devrait statuer le 18 mai, si j’ai bien suivi. Sans sous-estimer le talent de mon excellent confrère en charge des intérêts du mis en examen, ses chances de succès sont quasi-nulles. Tout simplement parce que la cour dira que la défense peut plaider la requalification des faits devant la cour d’assises, qui est compétente pour cela, et qu’à ce stade, la seule question qui se pose est : y a-t-il des charges suffisantes pour accuser le mis en examen d’avoir commis le crime de viol suivi de mort ? Je prends les paris.

Rappelez-vous l’affaire Jérémy Censier. Là aussi, les aveux de son meurtrier ont été annulés. Cela n’a pas empêché son procès de se tenir, et ce jeune homme, qui désormais niait les faits, d’être condamné pour meurtre (il n’a pas souhaité faire appel).

Source (article passionnant) : http://www.maitre-eo...e-jusquau-droit

En résumé, dans tous les cas il y a crime, les preuves sont accablantes, et l'acte d'accusation extrêmement probable s'intitule : "Crime de viol suivi de mort".

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Membre, Posté(e)
Clou quantique Membre 3 203 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Ce que je discute c'est la rétroactivité de la chose, certainement pas l'aménagement récent de la garde à vue.

La question de la rétroactivité ne se pose même pas. Rétroactivité par rapport à quoi ? La Convention de sauvegarde des droits de l'Homme et des Libertés fondamentales ratifiée en 1974 n'a jamais cessée de s'appliquer depuis 1974. L'application d'une loi qui contredit une convention doit cesser sur le champ.

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