Les Autoportraits

Autoportrait de Baudelaire - vertige de l'artiste entre Narcisse et Prométhée

Un autoportrait est une représentation d'un artiste, dessinée, peinte, photographiée ou sculptée par l'artiste lui-même. Bien que l'exercice de l'autoportrait ait été pratiqué depuis les temps les plus reculés, ce n'est qu'à partir du début de la Renaissance, au milieu du XVè siècle, que les artistes peuvent être identifiés eux-mêmes comme représentant, comme le sujet principal ou comme des personnages importants dans leur travail. Avec le perfectionnement des techniques de miroiterie, les miroirs deviennent plus accessibles et l'avènement du portrait en panneau, de nombreux peintres, sculpteurs et graveurs s'essayent à l'autoportrait.

La création de la peinture a été rapportée à la vision de Narcisse se contemplant dans son miroir et se réfère donc directement à l’autoportrait. Au-delà de l'introspection, l'autoportrait fut une manière commode d'exercer sa technique (le modèle le plus facilement disponible étant soi-même).

Source : Wikipédia

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Ce que racontent les autoportraits ....

"Qu'aucun autoportrait n'ait survécu des grands peintres grecs nous prive d'une confrontation que notre culture a rendue de plus en plus nécessaire au cours des siècles. Cette habitude, très ancienne, peut donner l'illusion que le peintre, devenu son propre modèle, se livre directement à la toile, sans médiation ni mise en scène de soi. D'un autre côté, nous sentons qu'une vérité se dit à travers le dialogue que les créateurs ont instauré avec eux-mêmes. L'autoportrait s'adresse toujours à une tierce personne, qu'on l'appelle le spectateur, la société ou l'histoire. Exercice solitaire, menacé de narcissisme, il contient en lui la communauté des hommes. Aussi a-t-il en permanence tangué entre le privé et le public, l'appel d'une reconnaissance et la reconnaissance d'un statue. A la rigueur, peindre à la première personne est impossible. Il faut d'abord rappeler que ce privilège fut longtemps refusé aux artistes. Dans l'Antiquité, le portrait est un genre sous contrôle. La société civile le réserve à une élite, que n'entachent pas les pratiques manuelles, toucheraient-elles, à la création comme la fabrique des images. Par la suite, une lente mais irréversible évolution va permettre aux arts de modifier leur définition sociale, au nom d'une inspirations qui les rapproche des activités humaines les plus nobles. Si le poète est l'élu des dieux, certains peintres en réclament autant. Ce qui annonce l'un des grands combats de la Renaissance, la pleine jouissance du statut d'inventeur. Avant le XVe siècle, le monde chrétien maintient globalement les faiseurs d'images dans l'ordre des techniciens au service des hommes et de Dieu. Il faudra du temps pour que peintres et sculpteurs fassent la conquête d'une identité propre, d'abord en signant leurs œuvres, puis en obtenant qu'on les considère comme d'essence intellectuelle, à la manière des arts libéraux."

Par Stéphane Guégan du livre Beaux-Arts

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Le Caravace Méduse vers 1596-1598

Poussin pensait que Le Caravage "était venu au monde pour détruire la peintre". Une manière de pointer les paradoxes masochistes du peintre des bas-fonds : créer pour détruire, pour se détruire, pour être détruit. Mais ses autoportraits à la tête tranchée disent aussi une régénération possible. Outre sa symbolique mortifère, le sang connote la fertilité et, dans une perspective chrétienne, la résurrection. Le Caravage se fait mourir à la façon des grands prophètes : il imagine que son sacrifice profitera à ses suiveurs. Poussin n'en faisait pas vraiment partie mais, ne lui en déplaise, Le Caravage, réitérant sa propre mort au fil de sa vie, incarne pleinement la Renaissance.

Voici l'autoportrait, assez original, d'un artiste que j'aime beaucoup =): Maurits Cornelis ESCHER

Superbe, ma Mytho

En effet, j'aime beaucoup également

et en plus très original

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Frida Kahlo

La Colonne brisée en 1944

Incarnation magnétique de la Llorona (divinité éplorée du Mexique), Frida Kahlo nous expose sa souffrance nue : corps brisé par les accidents et les interventions chirurgicales, criblé de clous, immobilisé .... Telle une martyre dans un monde de désolation.

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Francis Bacon

Etude pour un autoportrait assis en 1973

Crus muets, les autoportraits de Francis Bacon montrent un visage brouillé, secoué comme s'il avait été passé à tabac ou comme au plus fort d'une crise éthylique. Dans le désordre inexprimable de son atelier, l'artiste se mettait au travail avant même d'avoir dessaoulé, s'attaquant sans esquisse préparatoire à la toile. Des autoportraits pour exorciser l'angoisse....