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11 décembre 1873. Le maréchal Bazaine est condamné à mort pour haute trahison. Sa peine sera commuée en vingt ans de prison.


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11 décembre 1873. Le maréchal Bazaine est condamné à mort pour haute trahison. Sa peine sera commuée en vingt ans de prison.

François Achille Bazaine, né à Versailles le 13 février 1811 et mort à Madrid le 23 septembre 1888, est un militaire français.

Il a servi en Algérie, en Espagne, en Crimée et au Mexique, mais il est surtout resté célèbre pour avoir failli à sa tâche de commandant en chef de l'armée du Rhin et avoir ainsi contribué à la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870. L'officier Louis Rossel est le premier à avoir dénoncé ouvertement le maréchal en essayant — en vain — de le traduire devant un tribunal militaire.

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François Achille Bazaine en campagne au Mexique.

Portrait par Jean-Adolphe Beaucé

Guerre franco-prussienne de 1870

Le 12 août 1870, en pleine guerre, Bazaine est nommé commandant en chef de l'armée du Rhin qui battue, s'efforce de se replier vers Châlons-sur-Marne pour y rejoindre des réserves et faire face aux troupes allemandes. Cependant, alors que s'offre à lui l'occasion de détruire plusieurs corps de l'armée ennemie suite à la bataille de Mars-la-Tour, le 16 août, il décide, à l'étonnement général de sa suite, de replier son armée de 180 000 hommes à Metz, se laissant ainsi couper de la France libre et donc de ses réserves. Deux jours plus tard, au soir de la bataille de Saint-Privat, le maréchal Canrobert demande désespérément et à plusieurs reprises des renforts à Bazaine, mais ne les obtient pas. Ce dernier ne juge en effet pas Saint-Privat comme une bataille importante et refuse d'engager ses troupes de réserves, pourtant nombreuses. Aucun renfort n'est envoyé aux troupes françaises qui se battent héroïquement sur le plateau et Bazaine n'apparaît même pas sur le champ de bataille.

Dirigeant la seule véritable armée organisée de France à ce moment, il semble convaincu de son importance pour l'avenir de la France et tente de nouer des intrigues, notamment avec l'Impératrice, probablement pour restaurer l'Empire déchu depuis le 4 septembre. Il négocie également avec les Allemands l'autorisation d'une sortie de son armée « pour sauver la France d'elle-même », c'est-à-dire de la poussée républicaine, voire révolutionnaire. C'est sur ce point qu'il s'oppose vigoureusement avec le capitaine Louis Rossel qui veut poursuivre la guerre et ne pas trahir son pays (ce dernier sera le seul officier à rejoindre dès le 19 mars 1871 la Commune de Paris). Finalement, les négociations souhaitées par Bazaine s'éternisent et les vivres viennent à manquer dans la cité messine.

Alors que depuis la chute de Sedan, le 2 septembre, il représente le dernier espoir du camp français, Bazaine renonce à poursuivre le combat et capitule le 27 octobre. Cette reddition est souvent expliquée par le manque de motivation de Bazaine à défendre un gouvernement qui correspondait de moins en moins à ses idéaux politiques.

La nouvelle de cette reddition afflige la France, alors que le général Trochu ne parvient pas à desserrer l'étau allemand autour de Paris assiégée. Léon Gambetta, parti à Tours dans l'espoir de rassembler une armée de libération, comprend que sa tentative est désormais vaine et il lance une proclamation où il accuse explicitement Bazaine de trahison : « Metz a capitulé. Un général sur qui la France comptait, même après le Mexique, vient d'enlever à la patrie en danger plus de cent mille de ses défenseurs. Le maréchal Bazaine a trahi. Il s'est fait l'agent de l'homme de Sedan, le complice de l'envahisseur, et, au milieu de l'armée dont il avait la garde, il a livré, sans même essayer un suprême effort, cent vingt mille combattants, vingt mille blessés, ses fusils, ses canons, ses drapeaux et la plus forte citadelle de la France, Metz, vierge, jusqu'à lui, des souillures de l'étranger. »

Accusation de trahison et procès

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Caricature de Bazaine parue dans

Le Trombinoscope de Touchatout en 1873.

La défection de Bazaine libère en effet juste à temps l'armée de siège allemande qui accourt à Orléans pour faire front à l'initiative en cours de levée d'une armée républicaine. Il est dès lors aisé de faire supporter le poids moral de la défaite à Bazaine. En août 1873, il arrive à Paris, où une procédure de conseil d'enquête est ouverte sur l'initiative du général Cissey. Le conseil d'enquête donne son avis qui se traduit par plusieurs blâmes. L'intéressé demande alors sa présentation devant un conseil de guerre. Les royalistes et les républicains tiennent leur bouc émissaire pour faire porter toutes les responsabilités des défaites à un bonapartiste et justifier le 4 septembre, démontrant ainsi l'incapacité de l'Empereur, par personne interposée. Quant à certains bonapartistes, ils ne sont pas mécontents que Bazaine soit jugé, occultant ainsi les responsabilités de Napoléon III. Bazaine est donc la victime expiatoire idéale qui est traduite devant un conseil de guerre siégeant au Grand Trianon.

Le duc d'Aumale, président, le condamne à la peine de mort avec dégradation militaire pour avoir capitulé en rase campagne, traité avec l'ennemi et rendu la place de Metz avant d'avoir épuisé tous les moyens de défense dont il disposait. Sa peine est commuée en 20 années de prison, sans cérémonie de dégradation, par le nouveau maréchal-président Mac-Mahon, qui lui-même avait été battu à Sedan.

Il est incarcéré au fort de l'île Sainte-Marguerite, au large de Cannes. Avec l'aide de l'ex-capitaine Doineau, des bureaux arabes, de son aide de camp, le lieutenant-colonel Henry Willette et de son épouse, qui partagent sa captivité, il parvient à s'évader dans la nuit du 9 au 10 août 1874 et à s'enfuir en Espagne. Il se réfugie à Madrid au 23 de la rue Monte-Esquinza où, le 17 avril 1887, un voyageur de commerce français, Louis Hillairaud, le blesse d'un coup de poignard au visage. François Bazaine meurt d'une congestion cérébrale le 23 septembre 1888.

Il est inhumé au cimetière de San Justo.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 029 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

J'ai entendu ça l'aut' jour en Histoire, oui.

Je trouve que ça se discute, d'une certaine façon.

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Membre, 47ans Posté(e)
g_pu_rien Membre 5 344 messages
Baby Forumeur‚ 47ans‚
Posté(e)

C'était surtout politique tout cela pour ne pas incriminé la nullité de l'état-major de l'époque et Napoléon III.

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