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19 octobre 1987. Le "Lundi noir".


Invité David Web

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19 octobre 1987. Le "Lundi noir".

Le krach d'octobre 1987 s'est déroulé en deux temps : une remontée vive des taux d'intérêt à long terme qui culminera le 19 octobre 1987, jour où l'indice Dow Jones de la Bourse de New York, sous la pression de cette remontée des taux, perdit 22,6 %, la seconde plus importante baisse jamais enregistrée en un jour sur un marché d'actions, devancée seulement par le krach de la bourse islandaise de 2008.

« Lundi noir »

L'expression « lundi noir », traduction de l'anglais Black Monday, utilisée parfois pour désigner le 19 octobre 1987, constitue une référence indirecte au Black Thursday, ou jeudi noir, du 24 octobre 1929, première journée du long krach de 1929 de la bourse de New York, qui fit entrer les États-Unis dans la Grande dépression.

Causes

L'origine du krach est avant tout à chercher dans :

  • les importantes et brutales fluctuations du dollar au milieu des années 1980 ;
  • un mécanisme d'immunisation des portefeuilles, dit portfolio insurance en anglais, très en vogue à l'époque, destiné à réduire les risques mais que sa généralisation transforma en système vicieux ;
  • les systèmes automatiques d'achats et de ventes d'actions (program trading) relativement récents à l'époque, qui ont amplifié et accéléré le plongeon des cours. Après le krach, Wall Street se dote de coupe-circuits qui se déclenchent automatiquement au-delà d'une certaine baisse de l'indice Dow Jones.

Le 19 octobre

Les marchés d'actions avaient dans un premier temps accueilli avec plaisir la hausse des taux d'intérêt à long terme, qui abondait dans leur sens et les confortait dans leur optimisme. En effet, cela indiquait que le marché obligataire partageait leur vision d'une économie en croissance (sur ce mécanisme, voir : courbe de taux).

Néanmoins, à partir d'un certain niveau, les taux d'intérêt deviennent, à un horizon de plus en plus rapproché, un frein à l'investissement et à la croissance économique et, surtout, sont immédiatement incompatibles avec les niveaux de valorisation des actions. Pourquoi détenir des actions, actif risqué, alors que les emprunts d'État qui, eux ne présentent aucun risque en capital, ont un rendement supérieur ? C'est un peu comme si le marché obligataire, tel un personnage de dessin animé, avait brusquement retiré le sol sur lequel se tenait le marché des actions.

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Cours du 100 Index du 19 juillet 1987 au 19 janvier 1988

C'est le 19 octobre que le krach, devenu inévitable, arrive sur les marchés d'actions, très agités depuis la mi-août et le sommet atteint alors (cf. le graphique placé en tête de l'article). Le vendredi 16 octobre le Dow Jones perd plus de 4 % dans la journée et "casse" un support technique important.

À la réouverture de la bourse le lundi, après le week-end, l'annonce d'un déficit commercial important des États-Unis et le relèvement des taux directeurs de la banque centrale allemande, la Bundesbank, causent un mouvement de panique.

Ce mouvement se produit dans un volume tout à fait significatif : en 2 jours, le 19 et le 20 octobre, 600 millions d'actions auront été échangées (ce qui représente plus de 3 fois l'activité du mois de septembre de la même année).

Cette chute est certes américaine à l'origine, mais mondiale dans ses effets. C'est ainsi qu'au cours du mois d'octobre la baisse des indices boursiers locaux a été de :

  • 45,8 % à Hong Kong
  • 41,8 % en Australie
  • 26,4 % au Royaume-Uni
  • 22,5 % au Canada

Conséquences

Contrairement à 1929, ce krach n'a pas été suivi d'une crise économique, les taux à long terme s'effondreront dès le lendemain et les marchés d'actions regagneront progressivement le terrain perdu.

La Fed en première ligne

Les banques centrales ont réagi à l'inverse de 1929. Menées par la Réserve fédérale des États-Unis, ou Fed, elles ont assuré publiquement, avec force, qu'elles effectueraient le refinancement d'urgence des banques et maisons de titres qui en feraient la demande, et ainsi écarté le risque systémique qui menaçait l'ensemble des marchés financiers. Dès le 20 octobre 1987 la Fed injecte massivement des liquidités et évite ainsi la catastrophe.

La Fed adopte ainsi une attitude qu'elle aura plusieurs fois au cours du mandat d'Alan Greenspan, notamment le 23 septembre 1998, lors du naufrage du hedge fund Long Term Capital Management, ou encore le 11 septembre 2001.

Interventionnisme politique

Parmi les conséquences de ce krach, on notera la mise en place de coupe-circuits, à la demande du Congrès américain, effectifs dès 1988, qui permettent de bloquer toute négociation sur des titres qui ont soit trop augmenté soit trop baissé. Ainsi, dans l'esprit des instigateurs de ces coupe-circuits, les crises de panique ou de frénésies boursières peuvent être mieux contenues. L'opinion des professionnels des marchés financiers est, elle, généralement radicalement opposée : toute interruption du marché ne sert qu'à augmenter l'inquiétude et donc la volatilité.

La fin des interventions du G7 sur le marché des changes ?

Le 19 octobre 1987 a démontré aux ministres des finances du G7 qu'il était dangereux de vouloir bloquer un mouvement du dollar. Celui-ci, resté quasi immobile depuis février et les accords du Louvre, retrouve sa liberté à l'occasion du krach et de l'ajout de liquidités effectué par la Fed pour y remédier. Pendant dix ans, il va continuer, en tendance, à se déprécier, contrairement aux accords signés solennellement le 22 février 1987, montrant en fait au grand jour la faiblesse des gouvernements face aux marchés.

L'interdépendance des marchés financiers

Le 19 octobre 1987 montre de façon exemplaire l'interdépendance des trois principaux marchés financiers (changes, taux d'intérêt et actions) et comment un déséquilibre né sur l'un peut se propager aux autres.

Il montre aussi combien l'information financière destinée au grand public reste parcellaire et limitée généralement aux marchés d'actions : de 1987, on ne retient souvent que le krach actions, pas les pertes essuyées par les obligations, qui pourtant, à l'époque, étaient tout aussi importantes en pourcentage et d'un montant monétaire global bien plus considérable, ni les spectaculaires mouvements des devises qui ont tout déclenché.

Pour plus de détails.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 015 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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Intéressant. N'empêche, est-ce qu'il existe d'autres journées dites "noires" mis à part le lundi et jeudi?

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Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

Oui il en existe mais pas de surnoms de ce genre pour des krachs boursiers, tu peux taper samedi noir, vendredi noir tu en trouveras facilement.

Pour les évènements liés à la finance petit historique :

- 1637 : Krach de la tulipe. La "tulipomanie" fut en Hollande la première bulle spéculative économique et financière de l'histoire moderne. La spéculation était fondée sur le commerce des bulbes de tulipe dont les prix atteignirent des sommets, avant de s'effondrer en 1637. En 1642, après le krach, le prix de la tulipe n'était plus qu'au dixième de sa valeur et cent ans plus tard à deux centièmes.

- 1720 : Krach en Grande-Bretagne après l'éclatement de bulles spéculatives qui ont entraîné les faillites de la Compagnie des mers du Sud et de la banque Law.

- 1882 : Krach de l'Union Générale. La faillite de cette banque catholique française entraîne celles de nombreux agents de change. Les Bourses de Lyon et Paris sont ébranlées, plongeant la France dans une crise économique.

- 1929 : Krach à Wall Street. Le jeudi 24 octobre, l'indice Dow Jones perd plus de 22% en début de séance mais se redresse et limite sa baisse à 2,1% en clôture. Mais il replonge de 13% le 28 octobre et de 12% le 29. Cette crise donne un coup de frein aux spéculations boursières. Elle marque le début de la Grande Dépression aux Etats-Unis et d'une crise économique mondiale.

- 1987 : Krach du 19 octobre à Wall Street. A la suite d'un déficit commercial important et d'un relèvement des taux directeurs de la Bundesbank, le Dow Jones perd 22,6% en une journée. Les autres places boursières chutent également. Il s'agit du premier krach de l'ère informatique.

- 1998 : Krach russe. Au mois d'août, le rouble perd 60% de sa valeur en onze jours (dont 17,13% le 27 août). La Russie connaît une crise économique et monétaire en partie liée à la crise financière asiatique de 1997. Le fonds spéculatif américain LTCM, qui menait des opérations sur les titres obligataires, évite l'écroulement grâce à l'intervention de la banque centrale américaine qui veut éviter un effet domino sur les marchés financiers.

- 2000 : Fin de la bulle internet. La bulle spéculative autour des valeurs boursières liées à l'internet et aux nouvelles technologies se dégonfle. Après un record à 5.048,62 points le 10 mars, l'indice Nasdaq, qui concentre les valeurs de l'Internet et technologiques, recule de 27% durant les deux premières semaines d'avril et de 39,3% sur un an. Cette chute se répercute sur tous les marchés liés à la "nouvelle économie".

- 2001 : le 11 septembre, après les attentats, la Bourse de New York est fermée pour une semaine. A sa réouverture, l'indice Dow Jones recule de 7,3%.

- 2002 : La falsification de ses comptes par le courtier américain en énergie Enron et la fraude du groupe américain de télecommunications Worldcom chahutent les Bourses du monde.

- 2008 : Les conséquences de la crise des "subprime" (crédits hypothécaires à risque) aux Etats-Unis se propagent aux marchés financiers américains et mondiaux. De janvier à octobre, les principaux indices boursiers perdent de 30% à 50% avec des pertes accentuées lors de plusieurs séances en octobre.

- 2011 : Les incertitudes sur la renégociation du plafond de la dette américaine et de mauvais indicateurs aux Etats-Unis font plonger les marchés, sur une semaine: -13% à Francfort, près de -11% à Paris, près de -10% à Londres, -5,75% à New York. La dégradation de la note des Etats-Unis vendredi soir par Standard and Poor's tire davantage les marchés vers le bas lundi avec -5,02% à Francfort, -4,68% à Paris, -3,39% à Londres et -5,55% à New York.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 015 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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C'est vrai que j'aurais pu le faire moi-même, mais merci, du coup :)

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