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5 octobre 1972. Création du Front National.


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5 octobre 1972. Création du Front National.

Le Front national (FN) est un parti politique de la droite française fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen et présidé depuis le 16 janvier 2011 par Marine Le Pen. À l'origine, son nom complet était Front national pour l'unité française (FNUF).

La plupart des observateurs politiques situent le parti à la droite de la droite ou à l'extrême droite de l'échiquier politique, sauf sur le plan économique où son discours est considéré comme plus proche du populisme européen de gauche. Les représentants du Front national récusent généralement cette appartenance et le définissent comme un mouvement patriote, populiste et souverainiste. Marine Le Pen affirme pour sa part que le Front national n'est « ni de droite, ni de gauche ».

À l'issue du scrutin interne pour désigner son nouveau président en 2011, le parti comptait 22 406 adhérents. Début 2012, le Front national revendique néanmoins plus de 90 000 adhérents à jour de cotisation.

1972-1982 : Dix années d'un développement groupusculaire

Le Front national est créé le 5 octobre 1972. Lors du deuxième congrès de l'organisation Ordre nouveau des 10 et 11 juin, il a été décidé, à la suite d'un vote, de participer aux élections législatives de 1973 au sein d'une structure plus large, nommée « Front national ». Le 5 octobre 1972 est réellement créé le « Front national pour l'unité française », communément appelé « Front national ». Jean-Marie Le Pen en devient le premier président. Les cadres du parti s'organisent autour de François Brigneau, de Roger Holeindre, de Pierre Bousquet et de Jean-Pierre Stirbois qui forment le bureau national du FN.

Jusqu'au début des années 1980, le parti, alors fortement concurrencé par le Parti des forces nouvelles, ne décolle pas tant du point de vue du nombre d'adhérents que des résultats électoraux.

Le « Tonnerre de Dreux » et ses conséquences dans les assemblées

Aux élections cantonales de 1982, Jean-Pierre Stirbois crée la surprise en obtenant 12,6 % à Dreux. Le Front national obtient son plus gros score sur le plan national le 17 juin 1984 lors des élections européennes. Ce score lui permet d'avoir dix élus au Parlement européen. Le 16 mars 1986, après le passage au scrutin proportionnel pour les législatives, promesse de campagne de François Mitterrand permettant opportunément d'atténuer une défaite programmée, le Front national entre à l'Assemblée nationale et obtient 35 sièges.

Décrit par Bruno Mégret comme un « parti artisanal », « sans cohérence politique ni idéologique », et « constitué de multiples chapelles issues de l'extrême droite et d'une masse de militants et de cadres nouveaux, venus pour beaucoup du RPR », le Front National rassemble des personnalités hétéroclites et des courants parfois antagonistes. En 1988, Bruno Mégret devient le délégué général du FN, devenant ainsi le rival de Jean-Pierre Stirbois au sein du FN, d'autant plus qu'il devient l'un des leaders du FN dans la région PACA. Après la mort accidentelle de Jean-Pierre Stirbois en 1988, l'exécutif du FN voit arriver de nouvelles têtes autour de Bruno Mégret, comme Carl Lang ou Bruno Gollnisch. Entre 1989 et 1993, Marie-France Stirbois est la seule élue frontiste à siéger à l’Assemblée nationale.

1995-1998 : l'apogée, puis la scission

Dans les années 1990, le FN prend une place de plus en plus importante dans la vie politique française. Ses campagnes s'axent sur la dénonciation de la corruption qui toucherait les grands partis français comme le PS ou le RPR. Le FN vise ainsi les déçus des partis ayant gouvernés les décennies précédentes.

Succédant à une campagne présidentielle où Jean-Marie Le Pen dépasse les 15 % de suffrages exprimés (4,3 millions des électeurs), les élections municipales des 11 et 18 juin 1995 donnent au Front national ses premiers maires dans plusieurs grandes villes de Provence-Alpes-Côte d'Azur : à Marignane, avec Daniel Simonpieri, à Orange, avec Jacques Bompard, et à Toulon, avec Jean-Marie Le Chevalier. Cette progression du frontisme municipal est suivie, en février 1997, par l'élection de Catherine Mégret à la municipalité de Vitrolles, contre un adversaire socialiste, dans le cadre d'une élection partielle. Cette victoire supplémentaire marque la progression, au sein du FN, de son mari, alors numéro deux du mouvement : Bruno Mégret.

En décembre 1998, Bruno Mégret quitte le parti pour fonder ce qui deviendra temporairement le Front national-Mouvement national (FN-MN), puis le Mouvement national républicain (MNR) l'année suivante. Avec lui, partent 50 % des élus FN et 40 % des secrétaires départementaux. C'est la "scission". Elle aboutit à la mise en place d'un congrès extraordinaire, organisé les 23 et 24 janvier 1999 à Marignane, dans le ville du maire ex-FN Daniel Simonpiéri, rallié à Bruno Mégret. Ce congrès réunit deux mille personnes, et élit Bruno Mégret à la présidence du nouveau parti scissionniste, qui reprend à son compte la flamme symbolique et le programme de gouvernement du Front national, en vue de la préparation des élections européennes de juin suivant.

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Logo du FN lors de la campagne présidentielle de 2002.

Le 21-Avril et la « dédiabolisation »

En 2002, Jean-Marie Le Pen accède au second tour de l'élection présidentielle avec 16,86 % au premier tour (soit 4 804 713 voix). Après de nombreux appels (et manifestations) à voter pour Jacques Chirac, son adversaire, de tous les bords politiques (à l'exception notable de certains partis d'extrême gauche dont Lutte ouvrière, qui ne donnent aucune consigne), il obtient le plus faible score jamais atteint dans un second tour d'une élection présidentielle de la Ve République : 17,79 % (soit 5 525 032 voix).

En 2004, les opposants de Le Pen au sein du bureau national comme Jacques Bompard et Marie-France Stirbois sont mis à l'écart. En 2006, Louis Aliot est désigné secrétaire général du parti. Le 20 décembre 2006, renonçant à se présenter lui-même, Bruno Mégret se rallie à la candidature de Jean-Marie Le Pen.

2007-2009 : un reflux électoral historique

À partir de 2007, le FN subit une importante érosion de son influence électorale. Jean-Marie Le Pen n'obtient que 10,44 % des suffrages exprimés lors de l'élection présidentielle de 2007 (soit plus de 6 points de moins qu'en 2002), arrivant en quatrième position derrière Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou. Le FN s'effondre ensuite à 4,3 % lors des élections législatives ayant eu lieu dans la foulée (moins 7 points par rapport au scrutin précédent). Une seule candidate, Marine Le Pen, se maintient au second tour dans sa circonscription et est battue. Ce sont les plus mauvais résultats du FN lors d'élections nationales depuis la fin des années 1980.

Cet effondrement est confirmé l'année suivante lors des élections municipales, au cours desquelles les candidats du FN, qui éprouvent souvent des difficultés financières à constituer des listes, obtiennent des résultats extrêmement faibles (0,93 % des suffrages exprimés au premier tour, 0,28 % au second et seulement une soixantaine de conseillers municipaux). Le bilan des cantonales ayant eu lieu simultanément apparaît moins désastreux mais confirme lui aussi une nette tendance à la baisse (4,85 % des suffrages exprimés au niveau national au premier tour, contre 12,13 % lors du scrutin précédent, en 2004). Cette baisse d'influence s'accompagne de problèmes financiers importants qui ont notamment conduit à la vente du siège du Front national à Saint-Cloud.

Le Front national doit par ailleurs faire face à la concurrence que lui oppose le MPF de Philippe de Villiers, qui défend des idées proches et qui a vu le rejoindre quelques anciens membres du FN, notamment les deux seuls maires affiliés au parti, tels Jacques Bompard, maire d'Orange, mais dont les deux fédérations corses ont rejoint le FN.

Fin 2008, le parti se retrouve en difficulté financière avec une dette de 8 millions d'euros et en grande perte de vitesse électorale sur fond de succession difficile à sa tête. En octobre 2008, le parlementaire européen Jean-Claude Martinez, vice-président du Front national, fait dissidence : il annonce sa décision de présenter en juin 2009 dans la circonscription Sud-Ouest sa propre liste « MVL-Maison de la vie et de la liberté » face à celle du FN et de présenter une liste MVL dans toutes les autres circonscriptions. Un autre parlementaire européen, Fernand Le Rachinel, se rallie aussitôt à cette initiative. Le 13 novembre 2008, le député européen Carl Lang annonce qu'il monte sa propre liste dans la circonscription Nord-Ouest face à Marine Le Pen investie par le parti.

Le 8 septembre 2009, lors de la réunion de son parti, Jean-Marie Le Pen confirme son intention de prendre sa retraite après les régionales de 2010, où il sera candidat en PACA.

Depuis 2010, rebond électoral avec une nouvelle direction

Élections régionales de 2010

Lors des élections régionales de 2010, où l'abstention n'a jamais été aussi forte, le parti rebondit. Avec 11,42 % des voix au premier tour, il se maintient au second tour dans 12 régions et empêche à nouveau l'UMP de prendre quelque autre région métropolitaine que l'Alsace. Comparativement aux régionales de 2004, le parti perd des voix globalement, mais progresse dans toutes les régions où ses listes restent en lice et atteint 17,5 % des voix au second tour.

Élection interne de 2011

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Les candidats à la présidence du FN : Marine Le Pen et Bruno Gollnisch.

Le 12 avril 2010, le bureau politique désigne les 15 et 16 janvier 2011 pour le prochain congrès du Front national. Il aura pour but de désigner le nouveau président du parti puisque Jean-Marie Le Pen a indiqué qu'il ne serait pas candidat à sa succession. Deux candidats sont déclarés : Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, tous deux vice-présidents exécutifs du parti et députés européens.

Marine Le Pen est, parmi les deux candidats, celle recueillant le plus de signatures de secrétaires départementaux : soixante-huit (contre trente pour son concurrent, Bruno Gollnisch) Une campagne interne en préalable au XIVe Congrès se tient, du 1er septembre au 15 décembre 2010, chacun des deux candidats en lice se déplaçant dans les différentes fédérations départementales. Les réunions de soutien à Marine Le Pen sont, le plus souvent, celles recueillant le plus de participants (jusqu'à huit cents à Paris en novembre 2010).

Lors du congrès de Tours le 16 janvier 2011, Marine Le Pen devient la présidente du parti, avec un taux de participation de 76,45 %, recueillant 67,65 % des voix. Jean-Marie Le Pen devient lui président d’honneur du parti. À l'issue du scrutin interne pour désigner son nouveau président, le parti compte 22 403 adhérents.

Élections cantonales de 2011

Aux élections cantonales de mars 2011, analysées comme un gain dans les places fortes de l'UMP et des DVD, le FN se maintient dans 402 cantons sur les 1 400 qu'il concourrait, sous le slogan "Contre le Système UMPS : la vague Bleu Marine". Le front républicain est toutefois respecté au second tour, deux conseillers généraux étant élus, dans le Var et le Vaucluse.

Élection présidentielle de 2012

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Marine Le Pen chante la Marseillaise le 15 avril 2012 à Hénin-Beaumont

La candidature de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2012 est validée à l'unanimité par le bureau politique du FN le 16 mai 2011. Dans le même temps, les intentions de vote en sa faveur diminuent et elle est à nouveau donnée troisième dans l'optique du premier tour.

Le 19 novembre 2011, salle Équinoxe à Paris, à la fin du Banquet des Mille qui réunit un millier de sympathisants, Marine Le Pen fait un discours d'une heure pour présenter son projet présidentiel. Il s'agit d'un programme de politique générale pour la France qui donne les grandes orientations. Il s'agit de fermer la parenthèse de l'hyper-libéralisme et du mondialisme, et de redonner à la France son indépendance en matière diplomatique, monétaire, économique, commerciale, industrielle, sociale, démographique, culturelle, de défense, d'éducation et d'organisation institutionnelle. Le but étant de mettre en place une politique qui inverse le mouvement de désindustrialisation et de délocalisation afin de revenir au plein emploi, à l'équilibre de la balance commerciale et du budget de l'État.

La France, qui est encore la cinquième puissance économique du monde, doit aussi sortir de l'OTAN et redevenir une puissance d'équilibre avec sa propre politique étrangère, sa politique de défense et de coopération. À l'issue du discours, Marine Le Pen annonce qu'elle donnera en janvier 2012 un chiffrage des différentes mesures de son programme, ainsi qu'un budget prévisionnel de désendettement de l'État en cinq ans.

Le 12 janvier 2012, elle présente à la presse un plan de désendettement de la France et le chiffrage de son programme sur cinq ans. Les mesures phares étant, du côté des recettes, la sortie de l’euro et le retour à une monnaie nationale, l’instauration de taxes sur les marchandises et les services importés, la baisse de la contribution française au budget communautaire, une réduction importante de l'immigration et le rapatriement de tous les clandestins, la lutte contre la fraude fiscale et sociale, et du côté des dépenses une augmentation importante des budgets de la fonction publique de l'État (justice, police, défense nationale, recherche fondamentale), de la formation professionnelle, des budgets d'investissements d'infrastructures (SNCF) et de recherche pour les énergies alternatives, une aide au financement et à l'installation des TPE et des PME, l’augmentation de 200 euros net de tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le SMIC par une exonération des charges sociales, l'augmentation de la prise en charge de santé pour les plus pauvres (régime de base), pour les zones rurales (soins de proximité), pour la lutte contre les maladies de Parkinson et d'Alzheimer (recherche), et une réévaluation de l'allocation adulte handicapé (AAH).

Selon son directeur de campagne, Marine Le Pen peine à obtenir les 500 signatures d'élus nécessaires pour être candidate à l'élection présidentielle de 2012. Le 11 janvier 2012, le bureau du FN affirmait qu'elle avait obtenu moins de 300 promesses de parrainages, ce qui serait moins que son père à la même période en 2007.

En décembre 2011, Marine Le Pen a saisi le Conseil d’État afin d'obtenir l'anonymat des parrainages, car les élus seraient selon elle soumis à des pressions, et le système actuel de parrainage « inconstitutionnel »; le Conseil constitutionnel, saisi, dans le cadre de cette procédure, d'une question prioritaire de constitutionnalité, a cependant déclaré conforme à la Constitution la disposition législative qu'elle contestait. Des élus qui avaient accordé leur signature à son père pour l'élection précédente déclarent refuser désormais de « parrainer » Marine Le Pen en raison des pressions et des représailles qu'ils auraient subies. Certaines personnes mettent cependant en doute l'importance des difficultés que rencontrerait la candidate pour obtenir les signatures, tel ce maire qui déclare avoir « été harcelé par tous les partis, sauf le FN »; les déclarations de Marine Le Pen sur ses difficultés sont parfois présentées comme un « bluff » qui aurait pour objectif de faire parler d'elle dans les médias.

Jean-Claude Colliard révèle ainsi dans les Nouveaux cahiers du Conseil constitutionnel que, contrairement à ce qu'affirme Marine Le Pen, le Front national n'avait pas déposé 507 parrainages en 2007, mais 566, 554 d'entre eux ayant été validés. Le 13 mars 2012, Marine Le Pen obtient finalement les 500 signatures nécessaires.

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Marine Le Pen en meeting, le 25 mars 2012 à Bouguenais (Loire-Atlantique).

Durant sa campagne présidentielle, Marine Le Pen adopte un rythme hebdomadaire de meetings qui s'accélère après l'entrée en campagne officielle du président sortant Nicolas Sarkozy, et la conduit à se rendre à Metz (11 décembre 2011), puis au Grand-Quevilly (15 janvier 2012), à Bordeaux (22 janvier 2012), Perpignan (29 janvier 2012), Toulouse (5 février 2012), Strasbourg (12 février 2012), Lille, où elle organise sa Convention présidentielle « Cap Espérance » (18-19 février 2012), Châteauroux (26 février 2012), Marseille (4 mars 2012), Palavas-les-Flots (15 mars 2012), Ajaccio (18 mars 2012), Haute-Goulaine en Loire-Atlantique (25 mars 2012), Nice (30 mars 2012), Lyon (7 avril 2012), Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, sous la forme d'un « parlement des invisibles » donnant la parole aux participants (15 avril 2012), enfin le Zénith de Paris pour son meeting final (17 avril 2012). La candidate FN y est écoutée par un public généralement moins nombreux que pour ses challengers, entre 1200 et 6500 participants. Des difficultés de financement de sa campagne, dans le cadre difficile de la recherche de parrainages d'élus, l'empêchent par ailleurs de tenir meeting en outre-mer, à Auxerre et Clermont-Ferrand comme prévu. Marine Le Pen doit également abandonner l'idée d'une seconde convention présidentielle à Lyon, les 7 et 8 avril 2012, au profit d'un simple meeting régional, le 7 avril.

Totalisant 17,90 % des voix (6 421 426 voix) au premier tour, Marine Le Pen termine troisième de cette élection présidentielle, réalisant des résultats supérieurs à ceux de l'ancien président du FN, son père Jean-Marie Le Pen, de 16,86 % en 2002, record du parti à l'époque et 10,44 % en 2007.

Élections législatives de 2012

En vue du scrutin législatif, Marine Le Pen annonce, le 24 mars 2012 - en pleine campagne présidentielle - la constitution d'une coalition de mouvements et de personnalités souverainistes et patriotes, de droite et de gauche, sous une bannière commune, le Rassemblement Bleu Marine (RBM), avec le Front national comme aiguillon moteur, et la participation d'autres structures (SIEL, Entente républicaine…) ainsi que de candidats indépendants (notamment l'avocat Gilbert Collard et Jean-Yves Narquin, frère de l'ancienne ministre de la Santé, Roselyne Bachelot). Pour présenter au niveau national la campagne du Rassemblement Bleu Marine, Marine Le Pen tient meeting le 1er juin 2012 dans le 15e arrondissement de Paris, salle Équinoxe, où le Front national organise couramment ses réunions.

L'appellation de « Rassemblement Bleu Marine » pour désigner cette plateforme législative est à ce titre perçu comme un éventuel changement de nom par certains commentateurs ; Marine Le Pen et différents cadres du Front national (Florian Philippot, Louis Aliot…) précisant qu'une réflexion peut éventuellement être engagée après l'élection législative, mais qu'il n'est pas temps, et que cela dépend de toute manière de l'avis des militants frontistes ; Jean-Marie Le Pen - fondateur du FN - insistant pour sa part sur son refus de principe de tout changement en la matière.

Marine Le Pen se présente aux élections législatives de 2012 dans la onzième circonscription du Pas-de-Calais, qui couvre notamment Hénin-Beaumont, où le Front national fait couramment d'excellents scores (48,5 % à l'élection municipale partielle de juillet 2009). Dans le cadre de sa candidature, Marine Le Pen obtient le ralliement du parti souverainiste Souverainetés, Indépendance et Libertés (SIEL) et de Jacques Peyrat (ancien sénateur-maire UMP de Nice, président de l'Entente républicaine). Dans le cadre de cette élection, Marine Le Pen se présente notamment face à Jean-Luc Mélenchon, président du Front de gauche, et ancien candidat à l'élection présidentielle de 2012 (11,1 % de suffrages).

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Marine Le Pen à la tribune d'un meeting à Paris, le 1er juin 2012.

Au premier tour des élections législatives de 2012, Marine Le Pen, située dans l'une des trois circonscriptions les plus favorables, fait le meilleur résultat des candidats son parti, obtenant 42,36 % des suffrages exprimés, loin devant Philippe Kemel (PS) et ses 23,50 %, et pour qui tous les candidats battus appellent à voter. Au second tour, elle est battue d'une centaine de voix et dépose un recours auprès du Conseil constitutionnel.

Les élections législatives de 2012 marquent surtout l'élection de deux députés, dans les deux cas, avec 42 % des suffrages exprimés dans des triangulaires où le candidat PS ou UMP arrivé troisième a refusé de se désister. Ainsi émerge sur la scène politique nationale la petite-fille du fondateur et la nièce de la présidente, Marion Maréchal-Le Pen, qui gagne son siège dans la 3e circonscription du Vaucluse, autour du Sud de Carpentras. L'avocat médiatique Gilbert Collard, apparenté FN, est élu dans la 2e circonscription du Gard. C'est le retour du FN à l'Assemblée nationale, après la période 1986-1988 (l'élection remportée en 1997 ayant été invalidée). En revanche, le porte-parole de campagne de Marine Le Pen, Florian Philippot, dont l'élection était envisagée en Moselle, échoue contre le candidat du PS, avec 46,50 % des suffrages exprimés au second tour.

Avant les élections municipales de 2014

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Florian Philippot à la Rabatelière (Vendée), le 15 septembre 2012.

Le 12 juillet 2012, l'énarque Florian Philippot et Jean-François Jalkh deviennent vice-présidents du parti, chargé de la stratégie et de la communication pour le premier (qui fait également pour la première fois son entrée au bureau exécutif), et chargé des affaires juridiques et des élections pour le second. Le FN compte désormais cinq vice-présidents au total avec Louis Aliot, Marie-Christine Arnautu et Alain Jamet. À cette occasion, la délégation générale est supprimée, et Louis Aliot passe de la vice-présidence chargée du projet à celle chargée de la formation et des manifestations.

Il est largement fait insistance, dans les médias, notamment par Florian Philippot, nouvellement nommé à la vice-présidence du Front national, sur la volonté du mouvement de se "professionnaliser", en renforçant son maillage départemental au niveau des fédérations, et par la formation de ses cadres. L'accent est également mis de nouveau sur les actions locales, avec la création, en septembre 2012, d'une délégation nationale aux actions de proximités, confiée au conseiller régional du Languedoc-Roussillon Julien Sanchez, et sur la ruralité, l'agriculture et l'environnement, questions désormais gérées par Leif Blanc, ancien journaliste au Figaro Magazine et Paris-Match

Positionnement

Sur l’axe gauche-droite

Les historiens et philosophes classent le Front national comme un parti d’extrême droite.

Michel Winock et Pascal Perrineau le classent sous cette appellation dans Histoire de l’extrême droite en France, en distinguant le FN des mouvements habituellement classés sous cette catégorie (GUD, Jeunesses identitaires, etc.). Dans La France politique : XIXe-XXe siècles, Michel Winock définit le FN comme la conjonction de toutes les familles de l’extrême droite française : contre-révolutionnaire, pétainiste, fasciste, OAS. À l’inverse de René Rémond, Michel Winock, s’appuyant sur diverses déclarations, considère que le FN est radicalement hostile à l’essentiel de l’héritage légué par la Révolution française et à ses valeurs (exprimées par le droit de l'hommisme, qui était violemment dénoncé par Jean-Marie Le Pen).

Cette classification est contestée par les dirigeants du Front national. Jean-Marie Le Pen a ainsi défini son parti comme appartenant à ce qu’il appelle la « droite nationale » ou la « vraie droite ». C’est dans cette logique que sa première délégation au Parlement européen était celle du Groupe des droites européennes. Dans ses discours en revanche, Jean-Marie Le Pen prétend que le FN n'est « ni de droite ni de gauche » ou encore qu’il est « socialement de gauche et économiquement de droite ».

Autres qualificatifs

Le qualificatif « populiste » est assez unanimement utilisé par les historiens et politologues de l’Institut d'études politiques de Paris, mais est critiqué par les membres du laboratoire de Michel Dobry, professeur à l’université Paris-I.

Ainsi dès 1984, Pierre-André Taguieff parle de « national-populisme » pour qualifier le Front national. En 1988, René Rémond reprend ce qualificatif et parle de « résurgence du populisme ». Néanmoins, dans l’actualisation de son œuvre de référence Les Droites en France, il reprend l’expression « extrême droite » pour dire qu’elle est en France principalement représentée électoralement par le Front national qui se présente « comme la seule vraie droite », reprochant aux autres d’avoir trahi leurs valeurs, trompé leurs électeurs, et d’être de connivence avec la gauche (la « bande des quatre »). Dans son interview donnée le 6 octobre 2005 au journal Le Figaro, René Rémond confirme que le Front national « s’inscrit dans le cadre de la démocratie représentative », « ne se confond pas non plus avec celles des droites qui rejettent l’héritage de 1789 », qualifiant au passage Jean-Marie Le Pen de « fils de la Révolution » et réaffirme que « l’appellation qui est proposée de populiste me convient assez bien » car « si elle ne définit pas l’idéologie de cet “extrémisme de droite”, elle caractérise sa stratégie et désigne sa sociologie ».

Quant à l’épithète de « tribunitienne », René Rémond rappelle qu’elle est aussi appropriée, car il s’agit là d’une « fonction critique exercée par une démagogie qui exploite tous les sujets de mécontentement ». Il note par ailleurs que cette épithète a été introduite dans le vocabulaire politique par Georges Lavau à propos du Parti communiste français.

Rapport au fascisme

Symboliquement, la flamme tricolore, qui est la marque du Front national, est celle du Mouvement social italien. Le nouveau dessin de 2010 s’en éloigne.

Cela dit, l’historien Pierre Milza, spécialiste du fascisme, et Guy Antonetti, professeur d’histoire contemporaine à Paris II, ne classent pas le FN parmi les partis fascistes. Michel Dobry, professeur à Paris I, est plus enclin à qualifier le FN de parti « fascisant » que de parti fasciste.

Thématiques

En 2011, dans le domaine de la politique économique, le Front national prétend défendre notamment la sortie de la France de la zone euro, l’instauration de protections douanières, la nationalisation de certains secteurs stratégiques. Par ailleurs, le Front national souhaite la réduction massive de l'immigration, et que la France sorte de l’OTAN. Les critiques pointent notamment le flou et le caractère inachevé du programme de Marine Le Pen, le recyclage opportuniste des idées d’autres partis ou celles d’intellectuels opposés au Front national, et l’irréalisme de certaines propositions.

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