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15 septembre 1940. Arrestation de Léon Blum


Invité David Web

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15 septembre 1940. Arrestation de Léon Blum

Tout au long de l'été 1940 suivant l'effondrement français, et jusqu'à son arrestation le 15 septembre, Léon Blum s'est entretenu avec les dirigeants de la SFIO et les a exhortés à la résistance. Blum insista pour que l'action politique reprenne en France.

À Daniel Mayer et à son épouse Cletta qui lui faisaient part de leur intention de partir pour Londres, il dit : « Vous serez la-bas deux bouches de plus à nourrir et sans compétences militaires. Ici, il y aura du travail à faire. il faut poursuivre la guerre, reconstruire le Parti, l'orienter dans la lutte contre l'occupant et contre Vichy. Vous serez plus utiles ici. »

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Blum condamna l'attitude du PCF face au pacte germano-soviétique, attitude qui provoqua le départ d'un certain nombre de communistes qui se tournèrent vers la SFIO, avec l'aval de Léon Blum, mais contre l'avis d'autres socialistes. Léon Blum se mit aussi à dos une partie des socialistes en particulier Paul Faure à cause de ses positions non pacifistes.

Lors du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain (10 juillet 1940), Léon Blum fit partie des quatre-vingts parlementaires de l'Assemblée nationale qui votèrent contre, mais il ne prit pas la parole. La peur de Laval, Mers-el-Kébir et le pacifisme peuvent en partie expliquer que la quasi totalité des 569 élus présents aient voté les pleins pouvoirs, mais Léon Blum est extrêmement affecté de la désaffection de nombre de siens : « [...] D'un autre côté, Léon Blum ne pouvait qu'être frappé par le fait que des centristes, chrétiens ou conservateurs, aient résisté et voté contre le projet Laval ».

La Cour suprême de justice fut instituée par Pétain en juillet 1940 pour rechercher les responsables politiques de la guerre. Un grand nombre d'hommes politiques furent condamnés. Blum s'en indigna. Réfugié à Colomiers chez son ami Eugène Montel, il y reçoit une invitation à partir aux États-Unis de Roosevelt, y rencontre de nombreux socialistes (Jules Moch, Vincent Auriol, Daniel Mayer...), y entend l'Appel du 18 juin mais il y est arrêté le 15 septembre 1940, interné au château de Chazeron, puis à Bourassol. Ces lieux de détention devinrent le lieu de ralliement des socialistes résistants, comme Jean Pierre-Bloch, Félix Gouin son avocat ou André Philip. L'ancien chef de gouvernement se tint consciencieusement au courant de la situation et exhorta ses camarades à résister.

Il fut traduit devant la cour de Riom mais sa défense, et celle de Daladier, fut si efficace et si courageuse que le procès fut suspendu sine die. Au-delà de Blum ou Daladier, c'étaient les présidents du Conseil et les membres du Front populaire qui étaient visés. Vichy leur reprochait notamment d'être responsables de la défaite en ayant empêché le réarmement de la France par la mise en place de réformes sociales. Blum démontra avec brio que le réarmement ne fut jamais aussi intense que sous le Front populaire, au contraire des gouvernements l'ayant précédé, dont un avait eu pour ministre de la guerre le maréchal Pétain.

Blum fut transféré au fort du Portalet, puis livré par Pierre Laval aux Allemands et déporté en mars 1943 dans une petite maison forestière à Buchenwald séparée de quelques centaines de mètres du camp. Ses conditions de détention étaient plus acceptables que celles du camp, et il put s'y remarier avec Jeanne. Son frère René Blum, fondateur du Ballet de l'Opéra à Monte-Carlo, est mort à Auschwitz.

Durant sa détention, il entretint une importante correspondance et commença à écrire un ouvrage de réflexions qu'il termina en décembre 1944 et qui fut publié après la guerre sous le titre À l'échelle humaine.

Le 24 avril 1945, Léon Blum et sa femme sont emmenés dans un convoi de plus de 130 prisonniers et le 28 avril 1945, ils se retrouvèrent dans un hôtel à Niederdorf en Tyrol du Sud, où, le 30 avril, ils aperçurent les premiers soldats américains.

Refusant un poste de ministre proposé par de Gaulle, il reprit ses articles quotidiens dans le journal Le Populaire.

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Membre, Posté(e)
Banni. Membre 182 messages
Baby Forumeur‚
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J'aime bien le petit coeur, au revers de sa veste, genre "touche pas à mon pote". Un précurseur. Un avant-gardiste.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 015 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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J'avais déjà lu l'aut' jour l'histoire du réarmement français.

Difficile période.

Mais, apparemment, Blum était "mieux" logé que ceux dans les camps. Ca me surprend un peu.

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