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Catherine Sellenet : "Un père n'est pas une mère bis"


Invité David Web

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Catherine Sellenet : "Un père n'est pas une mère bis"

Une professeur en sciences de l'éducation décrypte ces "nouveaux papas" pour qui la dimension affective a remplacé l'autorité.

sipa-restock-593645-jpg_407506.JPGLa comparaison avec la mère n'a pas de sens : le père développe une façon de faire différente, et propose donc un angle d'approche différent à l'enfant, selon Catherine Sellenet. © PURESTOCK / Sipa

À l'heure où l'on vante l'égalité des sexes et le partage des tâches entre hommes et femmes, qu'en est-il du rôle des pères ? Catherine Sellenet, professeur des universités en sciences de l'éducation à Nantes, et auteur notamment du livre Les pères vont bien !, décrypte pour Le Point.fr les "nouveaux papas".

Le Point.fr : Le rôle du père a-t-il changé ces dernières années ?

Catherine Sellenet :

La place du père est reconnue dans notre société. Le papa d'aujourd'hui est différent de celui des années 1950 ou 1960 : il n'est plus autoritaire, même s'il fait autorité. Désormais, ce qui le caractérise en premier lieu est la dimension affective, qui n'est plus un domaine réservé à la mère. Depuis les années 1980, on parle de "nouveaux pères". La configuration familiale a complètement changé.

Doit-on attendre désormais du père qu'il soit une "mère bis" ?

Le lien d'attachement qui se crée entre un père et son enfant existe tout autant qu'entre une mère et son enfant. Le père a des compétences, mais il n'a pas les mêmes modes d'interaction avec les enfants : la mère se charge de réguler les émotions, d'être rassurante ; alors que le père a pour sa part une approche plus tournée vers l'extérieur, qui favorise le sens de l'effort et pousse l'enfant au-delà de ses retranchements. Un père n'est pas une "mère bis" : il change la couche de l'enfant différemment, il joue autrement avec lui... Si on garde en tête que le modèle de référence du père, c'est la mère, alors il fera nécessairement moins bien ! En réalité, la comparaison n'a pas de sens. Le père développe une façon de faire différente, et propose donc un angle d'approche différent à l'enfant.

Mais encore ?

Par exemple, si les deux parents racontent la même histoire illustrée, la mère va avoir tendance à réguler son vocabulaire sur les connaissances de son enfant, alors que le père ne va pas ajuster son langage, et va donc pousser l'enfant à accueillir de la nouveauté. Ainsi, la maman dira : "Tu vois, là, c'est un gros chat", alors que le papa expliquera que "c'est une panthère".

Certes, le rôle des pères est prépondérant, mais il est indéniable qu'ils ne passent pas autant de temps à s'occuper de leur progéniture que les mères...

Bien sûr, les "temps parentaux", ces moments consacrés à l'enfant, ne sont pas équilibrés : selon des études, la mère se chargerait des enfants à peu près les deux tiers du temps. Mais on reproche aux pères de ne pas être présents, alors qu'en réalité leur place n'est pas inscrite dans les lieux de la vie quotidienne, comme la crèche, les cliniques... Les tables à langer dans les aéroports ne sont-elles pas placées dans les toilettes des femmes ? Autre exemple : pour évoquer les centres de planification familiale, on parle de PMI, "protection maternelle et infantile", et non "parentale". Toutes nos pratiques usuelles sont imprégnées de cette répartition, mère et enfant d'un côté, père de l'autre.

Les pères sont-ils prêts à prendre plus de place ?

Il faut laisser la possibilité au père de prendre davantage d'espace s'il le veut. On a déjà vu une avancée réelle avec l'instauration d'un congé de paternité, mais il faut que les entreprises suivent. Beaucoup de pères n'attendent que cela, mais ce n'est pas non plus le cas pour tous : voilà pourquoi il ne faut pas s'embrigader dans un modèle unique. Certains vont préférer laisser la quasi-totalité des responsabilités à la mère, d'autres voudront plus participer.

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Membre, Le Dieu Lapin, 36ans Posté(e)
Lapinkiller Membre 10 149 messages
36ans‚ Le Dieu Lapin,
Posté(e)

"La place du père est reconnue dans notre société."

pas vraiment en totalité... :sleep:

la société a encore du mal à se faire à l'idée qu'un père puisse pouponner... on le voit notamment à la justice, où les pères commencent tout juste à a réussir à avoir la garde des enfants en cas de divorce alors qu'avant elle était systématiquement donné à la mère...

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Membre, 63ans Posté(e)
bel68 Membre 873 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
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Quel bel article, plein de bon sens..

Les féministes vont lui faire un procès pour "haute trahison" à la pauvre

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Invité Long Nao
Invités, Posté(e)
Invité Long Nao
Invité Long Nao Invités 0 message
Posté(e)

Une mère sévère avec ses enfants est une harpie ; une mère douce avec son enfant est une bonne mère.

Un père doux avec ses enfants est un "papa gateau" (pas forcéent positif comme terme) ; un père sévère avec ses enfants est l'incarnation de l'autorité familiale.

C'est moi ou la base de cette critique reste cantonné à des stéréotypes ?

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Membre, Le Dieu Lapin, 36ans Posté(e)
Lapinkiller Membre 10 149 messages
36ans‚ Le Dieu Lapin,
Posté(e)

oui long nao, les préjugés ont la vie dure... :sleep:

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