Législatives : Bayrou seul en son Béarn

Législatives : Bayrou seul en son Béarn

11 h 57, mardi matin. Il fait un soleil de plomb sur la place de l'église, à Lombia, un petit village des Pyrénées-Atlantiques. Dans quelques secondes, les cloches rompront le silence de la campagne alentour. Pas d'évènement particulier, non. On sonne seulement l'angélus, comme tous les jours. D'ailleurs on n'aperçoit pas un habitant à la ronde. Ou presque : entre l'église et la mairie, mains dans les poches, le triple candidat à la présidentielle, l'enfant du pays, François Bayrou, discute avec le maire, Bernard Cacheiro.

Avec ses 205 habitants, Lombia, qui se trouve à quelques kilomètres de Bordères, son village natal, est l'une des 91 communes de la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques dont Bayrou a été élu député pour la première fois en 1986. Et cette année, il a promis qu'il rendrait visite à chacun de leurs maires avant le premier tour des législatives. À bord de sa Clio, le candidat de la crise de la dette vient notamment recueillir les doléances, négocier des subventions (le rafraîchissement des façades de la mairie, par exemple), mais surtout, dissiper le malaise sur sa prise de position "historique" - selon ses propres mots - à la présidentielle.

"Son seul programme c'est : je suis François Bayrou"

Au même moment, sur le marché de la ville de Nay, ses deux principaux rivaux, Nathalie Chabanne (PS) et Éric Saubatte (UMP) - qui ont toutes les chances, eux aussi, d'être au second tour du scrutin - se tournent autour dans une tout autre ambiance. Respectivement âgés de 39 et 41 ans, ils distribuent des tracts et claquent des bises dans les allées et aux terrasses des cafés. La première, donnée favorite au premier tour comme au second, est peu rompue à l'exercice de l'interview, mais tâche de ne pas se laisser impressionner par "la ribambelle de médias" dont elle est devenue l'attraction. À ses côtés, Michel Minvielle, son candidat-suppléant, l'encourage en affichant un sourire jubilatoire.

Coupe au carré sage et veste rouge vif, Chabanne explique timidement, mais sans trembler, son intention d'aller "jusqu'au bout". Traduire : pas question de se retirer au second tour pour laisser passer le patron du MoDem. À ses yeux, Bayrou est "de droite", quoi qu'il en dise. Et s'il a choisi Hollande au second tour de la présidentielle, ce n'était qu'un "vote personnel". Alors celle qui a bien compris que son déficit de notoriété ne constituerait pas nécessairement un obstacle, martèle son argument : "Moi, je suis la candidate de François Hollande. Le seul programme de François Bayrou c'est : Je suis François Bayrou."

"C'est ici que j'ai grandi, que mes enfants ont grandi"

Plus offensif à l'égard de ses concurrents, le candidat investi par l'UMP, Éric Saubatte, s'exprime avec l'énergie de celui qui n'a rien à perdre. "Aujourd'hui Bayrou est esseulé, prisonnier de ses contradictions" et "en matière d'ancrage local, il n'a de leçons à donner à personne !" lance, entre autres piques, ce natif de Pau. Celui dont le prédécesseur s'était retiré au second tour, en 2007, n'a que peu de chances de l'emporter. Mais il est donné largement au-dessus de la barre des qualifications (12 %) et pourrait faire perdre des points précieux à Bayrou face à la candidate socialiste au second tour. Pas de quoi le faire culpabiliser : pour lui, "Bayrou est de gauche". "J'ai contre moi deux listes de majorité présidentielle", explique même sans complexes cet ex-RPR, pourtant passé par Force démocrate, un parti créé par... François Bayrou.

Pour le patron du MoDem, c'est là toute la différence entre lui et ses rivaux : il est une "personnalité" face à deux "étiquettes" politiques. "Les électeurs savent faire la différence", croit-il savoir, même s'il laisse entendre, l'air de rien, que certains socialistes locaux seraient plutôt enclins à le soutenir. "C'est ici que j'ai grandi, que je vivrai, que mes enfants ont grandi" ajoute-t-il, histoire de se démarquer de ces hommes politiques nationaux "parachutés" dans des "circonscriptions faciles". Ses adversaires lui reprochent d'être éloigné des réalités ? Ridicule, persifle-t-il encore. Être un homme politique d'envergure nationale est un atout pour ses électeurs, selon lui. Arrivé dans le village voisin de Sedzere, il le redit d'ailleurs à la dizaine d'habitants venus l'écouter dans une salle de la mairie : "Il vous faut le meilleur avocat possible, comme dans un procès. Vous aurez plus de chances de vous faire entendre."

"Je vous le dis, vous n'avez pas de chances d'être élu"

Si l'ambiance est quasiment familiale, les habitants ne mâchent pas leurs mots. Vers la fin de la réunion, le maire de la commune, Lucien Larose - cheveux blancs et regard bleu perçant -, qui déclare avoir voté "Bayrou au premier tour, Sarkozy au second" -, l'interpelle : "Je vous avais déjà prévenu il y a 5 ans... J'ai parlé avec les gens... Je vous le dis, vous avez peu de chances d'être élu !" "On va voir..." tente d'interrompre Bayrou. "Je crois que c'est tout vu", rétorque Larose, sans animosité. "Certains ne sont pas venus aujourd'hui à cause de ça, d'habitude on est une vingtaine", ajoute-t-il en aparté.

Peu loquace, Bayrou laisse son candidat-suppléant, Jean-Paul Mattéi, voler à son secours. De centre droit, ce notaire palois n'a pas été choisi au hasard puisqu'il incarne précisément l'électorat traditionnel dont Bayrou s'est partiellement coupé en choisissant Hollande. Mais les habitants de Sedzere en restent aux résultats concrets : "Pour que ça change il faut être présent, faut être dedans !" lance l'un d'entre eux. Et un habitant retraité de reprendre, d'un ton amical : "Mais il y a un truc que je ne comprends pas : votre discours a été le meilleur et il n'a pas été suivi. Alors, comment sortir de ça ?"

"Si François Bayrou avait souhaité autre chose, il aurait dû nous contacter"

Difficile pour Bayrou de cacher sa préoccupation face à ces critiques posées sans aucune intention de nuire. S'il assure "ne pas envisager la défaite", il ne la dit pas impossible. Ni regrets, ni lassitude, en somme. Peu loquace, il assure être toujours "positif". Et à Martine Aubry, qui a déclaré ce matin, au sujet du maintien de la candidate socialiste en face de lui : "Si François Bayrou avait souhaité autre chose, il aurait dû nous contacter, nous nous connaissons bien, nous aurions pu en débattre", il rétorque, obstinément, qu'il n'est "pas de ceux" qui négocient des postes.

"C'est la circonscription d'Henri IV, j'ai toujours voulu en faire un creuset. Et j'ai une grande idée : on ne redresse un pays que par la réconciliation", explique l'ex-candidat à la présidentielle. Mais tout de même, peut-on faire entendre sa voix lorsqu'on n'est pas député ?, l'interroge-t-on à plusieurs reprises. "Vous tournez comme la mouche autour du miel", finit par commenter Bayrou, avant de concéder : "On peut faire entendre sa voix comme citoyen, toujours, en toute circonstance."

Source : le point

C'est pas la première fois que Bayrou doit faire face à un contre pied qu'il a maladroitement infligé au parti qu'il représente.

En fait, il a la facheuse tendance à penser en despote éclairé, quitte à renier son courant, ses idées. Ca lui avait déjà couté cher en 2007, mais là, après avoir fait une campagne complètement à droite, invectivant la dangerosité du programme socialiste, au dernier moment annoncer qu'il voterait PS n'a pas été sans un certain fracas.

Hormis l'électora modem qu ne l'aura suivi qu'autour des 20%, le reste l'a sérieusement regardé de travers. Comble de l'amusement, le PS aligne un candidat sur ses terres, là où la droite fait évidement de même, bien décidé à lui tailler un coté de son costume.

Le fait est que selon les sondage, il serait grillé. J'ai comme l'impression qu'il n'a pas terminé de lecher des cul à droite pour parvenir à exister à l'horizon de 2017... on va se marrer :smile2:

Comme quoi l’incontinence en politique ça paye pas.

L'"ethnocentrisme" Bayrouiste de ce modem , enfant d'UDF, risque de le faire disparaitre .

C'est dommage, car je pense que c'est justement là que doit se situer la justesse politique , sur un centre droit ou humaniste .

Pas sûr qu'ils s'en remette cette fois ci .

Y a quand même un abruti qui a été capable de mettre un -1 sans venir discuter, c'est moche la couardise :smile2:

il a choisi son camp, celui de voter Flanby, on tire la chasse pour lui et au chiotte le béarnais

Y a quand même un abruti qui a été capable de mettre un -1 sans venir discuter, c'est moche la couardise :smile2:

Bis repetita .

T'as un fan :D

J'ai ici une cohorte de fan et que de la crème :smile2:

Moi aussi j'ai un -1, mais ça ne m'empêche pas de dormir, après tout c'est signe que l'on existe :D

ceci dit , on à juste réussi à tenir 2 messages sur Bayrou, avant de passer à autre chose .

Définitivement, tout le monde s'en fout :D

ceci dit , on à juste réussi à tenir 2 messages sur Bayrou, avant de passer à autre chose .

Définitivement, tout le monde s'en fout :D

De lui , oui, il ramassé ce qu'il a semé,( l'ignorance complète de l'individu)