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Sport et capitalisme


economic dream

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Membre, 32ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous,

Voici un texte fort interressant à mes yeux qu'il élargira votre sens critique du sport (source : http://blogs.mediapart.fr/blog/renaud-chenu/010610/mondial-2010-les-retraites-au-vestiaire):

Mondial 2010, les retraites au vestiaire ?

01 Juin 2010 Par Renaud Chenu Roland-Garros, mondial de foot, euro 2016... La crise passe, le sport reste. Et inversement. Il y a cinquante ans, les sportifs de haut niveau étaient des bénévoles du dimanche, les équipes étaient des groupes de potes, des camarades d'usines. Aujourd’hui, ils sont adulés, gavés d’or, et les clubs sont cotés en Bourse. Il y a vingt ans, un banquier faisait des prêts et un comptable comptait. Aujourd’hui, la BNP sponsorise les Master Series et les couloirs des business schools sont couverts de pubs montrant des sprinters et surfers, avec des slogans su style “Dépassez-vous, rejoignez Unit Credit Banca”. Pourquoi ?

Le sport est le miroir nécessaire de l’idéologie libérale, que ce soit au niveau du cadre supérieur qui surperforme ses objectifs ou au niveau du tâcheron qui claque son SMIC au PMU. Il y a convergence objective entre capitalisme et sport moderne.

Les inégalités sont naturelles dans le sport. On naît plus ou moins musclé, plus ou moins grand. Le reste est affaire d’effort personnel, de persévérance, de sacrifices. Pas de triche possible, pas de piston. Que le meilleur gagne, et réciproquement celui qui gagne révèle qu’il est le meilleur. On voit toute l’utilité de cette métaphore pour justifier les inégalités sociales. Si certains sont plus riches que d’autres, semble-t-on nous chuchoter, c’est parce qu’ils sont intrinsèquement meilleurs. Naturaliser l’ordre social, c’est une ruse qui marche toujours. Il y a quelques siècles, les aristocrates prétendaient avoir le sang bleu... Et Platon racontait que certains étaient dotés d’une âme en or alors que d’autres devaient se contenter de bronze. Avec l’identification de la société réelle au monde du sport, le tour est joué : les faibles n’ont qu’a s’en prendre à eux-mêmes, à leur patrimoine génétique ou à leur fainéantise. Ils sont en bas de l’échelle parce qu’ils sont physiquement, ontologiquement inférieurs. Dans l’idéologie du sport, le clodo, l’éboueur et le chômeur ne manifestent pas - ils se répètent le soir qu’ils sont des loosers.

Autre avantage qualitatif du sport pour le maintient de l'ordre social, il exclue tout débat sur les règles du jeu. Il ne viendrait pas à l’idée d’un foot-baller de contester soudain les règles du corner, ni à un rugbyman de réclamer l’autorisation des passes en avant. Le sport, c’est accepter les règles sans se poser de question. Le sport établit son équivalence avec la société réelle. Les règles y sont justes et n’avantagent personne. Ce sont les fameuses « valeurs » du sport, celle de cette formidable « école de la vie ». Cette idéologie décourage l’action politique : se plaindre des lois ou contester l’arbitre, c’est être mauvais joueur. Or évidemment, dans la société réelle, les règles du jeu sont loin d’être parfaites : certains partent avec un capital et d’autres non, certains naissent dans une famille tranquille et d’autres non, certains ont des relations et d’autres non.

Il y a matière à dénoncer ce jeu biaisé. Le sport, tel qu’il est exploité actuellement, l'empêche. C’est une machine à héros. Le stade est utile en cela qu’il produit des dieux du stade. Des idoles que les masses adulent et dont les médias détaillent les performances, les revenus, le mode de vie. Pourquoi mettre en avant précisément ce type de réussite, alors que la grande majorité des riches ne sont pas des sportifs mais plutôt des avocats, des médecins, des héritiers, des traders etc. ? Les sportifs constituent l’un des trois groupes surmédiatisés, avec les chanteurs et les acteurs. Dans ces trois cas, mais surtout pour les sportifs, la réussite ne dépend pas de la naissance ou des études. Mettre en avant ce type de réussite statistiquement marginal n’est pas innocent : cela nie la reproduction sociale qui constitue l’immense majorité des cas. Du pain, des jeux et des gladiateurs, donc, pour que la plèbe se tienne à carreau. Autre avantage, cette idéologie n’est pas qu’à usage du pauvre. C’est un prêt-à-penser qui vise aussi ces esclaves de luxe que sont les « cadre sup’ ». On leur propose de s’identifier avec un Fédérer ou avec Tiger Woods. C’est l’actionnaire qui se frotte les mains : ses préposés voudront à tout prix se dépasser eux-mêmes et repousser leurs limites, que ce soient en termes éthiques ou en heures hebdomadaires. L’effort gratuit, honneur du sportif, devient le surtravail du cadre, capté par l’actionnaire : gratuit, mais pas pour tout le monde !

Travailler plus pour gagner plus ? L'offre est là. Ceux qui n'y arrivent pas sont comme ces relégués de troisième division. Ce n'est la faute de personne s'ils ne sont pas Zizou. Avancer votre départ à la retraite ? Si vous n'avez pas capitalisé, vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous même, ce serait égoïste de demander à la collectivité de supporter l'échec de votre carrière. La coupe du monde arrive en même temps que la réforme des retraites ? Le sport, c'est la part onirique dans dans le cauchemar capitaliste.

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Invité nietzsche.junior
Invités, Posté(e)
Invité nietzsche.junior
Invité nietzsche.junior Invités 0 message
Posté(e)

l'Urss a produit de grand champions olympique ...

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Invité nietzsche.junior
Invités, Posté(e)
Invité nietzsche.junior
Invité nietzsche.junior Invités 0 message
Posté(e)

il y a aussi un rapport entre le sport et le nationalisme ..

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