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Pesticides: "surmortalité" dans les vignes de Poitou-Charentes


eklipse

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
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Selon une étude de l'Observatoire régional de la santé, les adultes travaillant sur certaines terres agricoles, à l'instar des vignes, seraient touchés par une "surmortalité singificative".

Du nouveau sur les risques sanitaires des pesticides. Une étude confiée par le conseil régional de Poitou-Charentes à l'Observatoire régional de la santé vient de révéler une "surmortalité significative" des adultes par maladies de Parkinson (29%) et par lymphomes (19%) sur certaines terres agricoles utilisant beaucoup les pesticides, comme les vignes. En Poitou-Charentes, 70 à 80 % du territoire sont dédiés à l'agriculture et un recensement effectué en 2005 évaluait l'utilisation de pesticides sur ce territoire à près de 2700 tonnes de molécules actives.

L'étude "pesticides et santé" comparait la mortalité par certaines pathologies, entre 2003 et 2007 dans la région, entre quatre territoires différents quant à l'occupation agricole des sols: grandes cultures, prairies, vignes et autres (forêts, zones humides...) Elle montre en particulier une sous-mortalité significative de 10 % pour la maladie de Parkinson dans le territoire "autres": forêts...

"L'exposition réelle de la population aux pesticides n'a pas été explorée, de même que ne le sont pas les expositions professionnelles, par absence d'information sur l'histoire professionnelle des cas étudiés", précisent les auteurs, qui estiment toutefois que les différences notées enter les indices comparatifs de mortalité selon les territoires permettent d'orienter de futurs travaux.

Le conseil régional de Poitou-Charentes, en mai 2009, a adopté un plan visant à supprimer le recours aux pesticides d'ici à 2015. Les deux départements du sud de la région consomment à eux seuls 70 % des pesticides vendus, notamment du fait des produits utilisés pour le vignoble de Cognac.

http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/pesticides-surmortalite-dans-les-vignes-de-poitou-charentes_1028637.html

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  • 2 semaines après...
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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
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Intoxiqué aux pesticides, Laurent Guillou témoigne

LE 23 SEPTEMBRE 2011 15H36 | PAR MA-VIE-TOXIQUE

Ma vie toxique donne aujourd’hui la parole à Laurent Guillou. Cet employé de l’industrie agroalimentaire nous raconte comment, en transportant des camions de céréales, il a été gravement intoxiqué par des insecticides.

Son enfer commence en mai 2009. Employé chez Nutréa-Triskalia, ce blond svelte aux yeux bleus tranchants, mais à la voix rentrée et au sourire discret, se retrouve au contact de plusieurs tonnes de céréales qui ont été aspergées d’insecticide. Comment l’intoxication a-t-elle été possible?

Son entreprise stocke des silos de céréales dans un hangar appartenant à la société Eolys, avant de les revendre à des agriculteurs pour nourrir leurs bêtes. Fin 2008, décision est prise de ne plus ventiler les silos, pour faire des économies d’électricité. Des insectes (charançons, sylvains, moucherons) infestent les céréales. Il faut nettoyer. Très vite.

Plusieurs litres d’insecticides, dont le Nuvan Total interdit à la vente depuis 2006, sont déversés dans les silos. En quantité astronomique: les résultats d’analyse des céréales ont révélé l’épandage de 7 fois plus de produit que la dose maximum autorisée.

La direction parle de 180 litres, les employés affirment qu’il s’agit de 575 litres.

« A l’issue de cette opération, je sens immédiatement qu’il y a un problème, raconte Laurent Guillou. L’odeur est insupportable. Dès le lendemain, je ressens des douleurs dans le dos, ma langue me brûle et mon nez saigne. J’ai la diarrhée, des crampes abdominales et des raideurs dans les doigts. Le médecin m’arrête 12 jours. Derrière, je prends trois semaines de congés, pour récupérer. Au bout d’un mois, les symptômes s’atténuent. Je reprends le travail. »

En février 2010, Laurent Guillou est sujet à une seconde intoxication, plus violente. Les symptômes reprennent de plus belle. Les douleurs se multiplient au dos, à la poitrine.

« Je prenais 4 à 5 douches par jour, tant la peau me brûlait. Je lavais mes draps quotidiennement. On me prenait pour un fou. Moi-même, j’avais peur de le devenir. »

Le professeur Dewitte, chef de service à l’hôpital Cavale Blanche à Brest, spécialisé en santé au travail et pathologies professionnelles, diagnostique un syndrome d’intolérance aux solvants et aux produits chimiques, parfois appelé syndrome d’hypersensibilité chimique multiple.

Après une dizaine d’arrêts maladie, et les conseils peu avisés de la Mutuelle sociale agricole qui l’enjoignait à reprendre le travail s’il ne voulait pas perdre sa place, Laurent Guillou est licencié pour inaptitude. Comme son collègue, Stéphane Rouxel. Au total, ce sont 18 personnes sur les 70 salariés au contact de ces silos, qui ont été intoxiquées. Laurent Guillou et Stéphane Rouxel sont les deux plus gravement atteints.

Les salariés ont porté plainte en 2010. Le parquet de Guingamp a classé l’affaire sans suite. Les salariés ont élevé la voix, motivant le parquet de Saint-Brieuc à rouvrir l’enquête. Leur avocat engage aussi une procédure aux prud’hommes pour contester le licenciement.

Laurent Guillou et ses collègues se sont rapprochés de l’association Générations futures, qui a pris leur affaire au sérieux. Et alerté les journalistes. L’Union syndicale solidaire les a défendu dans le combat contre leur employeur. L’association Attac s’est proposée de leur créer un comité de soutien.

« Je ne mets plus de parfum, je ne peux plus faire mes courses au supermarché à cause des odeurs des produits ménagers, grimace Laurent Guillou. A la maison, je n’utilise plus que du vinaigre blanc. »

Plus d’un an après la seconde intoxication, souffre-t-il encore ?

« Oui, les douleurs ne me quittent pas », murmure-t-il, le dos contre un mur, la position debout est éprouvante. S’il parle aujourd’hui, c’est surtout « pour mes collègues qui transportent eux aussi des camions de céréales et puis, pour les agriculteurs

http://blogs.lexpress.fr/ma-vie-toxique/2011/09/23/intoxique-aux-pesticides-laurent-guillou-temoigne/ qui réceptionnent ces céréales intoxiquées, je ne veux pas qu’il leur arrive la même chose ».

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