Les bonnes

Deux soeurs servent Madame comme femmes de chambre. Profitant des sorties de leur maîtresse, les servantes s'adonnent à un jeu de rôle sadique. L'une d'elle joue le rôle de Madame, l'autre celui de sa soeur. Lors de ces cérémonies intimes et étranges, se révèle la haine latente et refoulée existant entre Servante et Maîtresse. La seule issue logique du jeu : le meurtre de Madame. D'un fait divers atroce, Genet écrit une sorte de mythe. La mise en scène de ce huis clos théâtral nous plonge dans le pays de l'inquiétante étrangeté, de l'imaginaire organique et amoral, le pays finalement obscur et oublié de chacun. Tragédie de l'intime, où règne l'ivresse du désir et de l'ambivalence, Les Bonnes nous invite à une cérémonie de la haine et de l'amour.

L'oeuvre de Jean Genet naît dans l'univers carcéral où il rencontre la force subversive de la poésie. Enfermé entre quatre murs, il y découvre le territoire infini des mots et de l'imaginaire. Cette étrange harmonie entre un espace physique confiné et un espace mental sans limites, constitue le fil conducteur de mon travail. Genet fabrique un univers baroque pour raconter l'intime inavouable. Les personnages des deux soeurs inventent, à l'intérieur d'un espace clos, un monde infini où la monstruosité de leurs fantasmes prend corps. Mais comment théâtralement concilier avec une extrême vérité l'intime et le monstrueux ? C'est à cette question passionnante que je désire répondre en mettant en scène Les Bonnes.

Guillaume Clayssen

http://www.billetreduc.com/49867/evt.htm

Impression d'entrer dans le monde de la folie, au plus profond d'une psyché, sombre et délirante...atmosphère feutrée...ROUGE...organique...dévoilement de corps...impudeur et fureur...confusion...tourbillon étrange...