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Le Voyage imaginaire d'Hugo Pratt


CmoiC

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Le Voyage imaginaire d'Hugo Pratt


Jeudi 24 mars - 21:05

Pinacothèque de Paris, 28 place de la Madeleine, Paris 8e. Jusqu'au 21 août.



L'accélération du calendrier a conduit les deux commissaires de l'exposition, Patrizia Zanotti (qui fut la coloriste de Pratt) et Patrick Amsellem, à se démultiplier. Il a d'abord fallu demander aux 35 collectionneurs privés de libérer leurs pièces au plus vite. Puis renoncer à encadrer celles-ci - cela aurait pris deux mois. Se rabattre, enfin, sur les vitrines initialement prévues pour les masques mayas. Par chance, le catalogue était déjà bien avancé. Tout autant que le concept général de l'exposition consistant à organiser les 160 ¿uvres réunies autour de six thèmes chers à Pratt : les îles et océans, le désert, les militaires, les villes, les femmes et les Indiens. Au-delà des analogies et du titre un peu ronflant de la manifestation ("Le Voyage imaginaire d'Hugo Pratt"), l'originalité de celle-ci tient au type des pièces présentées : les trois quarts sont en effet des dessins à l'aquarelle, une technique relativement peu présente dans les albums de Pratt (sauf sur les couvertures). Mais bien connue de ses fans.

Images évanescentes d'Indiens pagayant dans la forêt amazonienne, portraits éthérés de soldats des Indes et de femmes fatales, compositions pointillistes de Papous en pagne, bichromies de Corto, clope au bec et cravate au vent... Très influencé à ses débuts par l'Américain Milton Caniff (le père de Terry et les pirates), Pratt n'était pas seulement ce maître du noir et blanc qui, à son tour, influença de nombreux auteurs de bandes dessinées (Didier Comès, José Munoz...). Il apprit la technique de l'aquarelle à la fin des années 1950 à la Royal Academy of Watercolor de Londres. En provenance d'Argentine, vivant alors au gré de ses contrats professionnels et de ses amours, l'illustrateur ressentait-il le besoin de s'échapper de l'oppressante rigueur de l'encre de Chine qui lui permettait pourtant de gagner sa croûte ? Comme souvent avec l'aquarelle, le processus de maturation prendra chez lui longtemps - vingt ans - avant de trouver une déclinaison graphique par le biais d'esquisses de travail, de carnets de voyage ou de simples illustrations, ici rassemblés autour du personnage de Corto Maltese. Individu complexe et mystérieux, libertaire et ombrageux, peu de héros de bande dessinée incarnent aussi bien que lui ce contraste rendu possible par l'opposition des techniques.


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Source: Le Monde
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