Aller au contenu

La Fondation Abbé-Pierre dénonce une crise du logement «inédite et dramatique»


eklipse

Messages recommandés

Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

01 Février 2011 Par Michaël Hajdenberg

La Fondation reprend donc un ensemble de données, plus ou moins actuelles, auxquelles elle adjoint des témoignages, des récits de situation, sans pathos aucun. Se contentant de décrire des cas dramatiques dans leur banalité.

Comme celui de cette résidente d'une commune périphérique d'un grand centre urbain, employée en CDI depuis plusieurs années, et qui vit seule avec sa fille de 13 ans. Malgré un salaire mensuel de 1.300 euros et une aide au logement de 142 euros, elle n'a pu faire face, en plus de son loyer de 415 euros/mois, à l'augmentation des dépenses d'énergie liées à son logement et à sa voiture. Elle a aujourd'hui une dette de plusieurs mois de loyer, alors qu'elle n'a jamais contracté de crédit (à part pour sa voiture). «Ses dépenses courantes sont difficilement compressibles, raconte la Fondation, qui explique que, non éligible au FSL (Fonds de solidarité logement) du fait de ses revenus, elle va devoir revendre sa voiture pour apurer sa dette de loyer malgré les contraintes au plan professionnel et familial.» En clair, «la situation de ce ménage ne s'est pas dégradée du fait d'une perte d'emploi ou d'une baisse des revenus, mais par le ¿grignotage¿ régulier de ses ressources, les postes de dépenses augmentant plus vite que les salaires».

Un cas classique. Exemplaire des nouvelles victimes de la crise du logement. Car bien sûr, il faut s'inquiéter pour les chômeurs. Selon les chiffres de l'ONPES (Observatoire national de la pauvreté), pour 100 chômeurs de plus au cours de la crise, on dénombrera 45 ménages pauvres supplémentaires en 2011.

Mais il y a, «au-delà des ménages fragiles, les ménages modestes», pointe la Fondation, qui évoque une «exposition croissante des classes moyennes» touchées par l'«étranglement budgétaire». Comment pourrrait-il en être autrement alors que selon les chiffres du médiateur de la République, pour 15 millions de Français, les fins de mois se jouent à 50 ou 150 euros près?

«L'intervention publique relève de plus en plus d'une vision a minima»

Or la part prise par le logement dans ces fins de mois difficiles n'en finit pas d'augmenter. Certes le mouvement n'est pas récent: en 50 ans, alors que les prix à la consommation ont été multipliés par 10, les prix des loyers ont été multipliés par 18 et ceux des charges par 26 selon le Credoc. Les prix de l'immobilier ont, eux, été multipliés par 55. Mais ce mouvement s'est accéléré au début des années 1980 et a explosé dans les années 2000.

Entre 1992 et 2006, les revenus moyens des locataires ont augmenté de 1% par an, et de 0,5% entre 2002 et 2006 alors que leurs dépenses de logement augmentaient de 2,2% sur 14 ans et encore plus nettement entre 2002 et 2006: de 2,8% en HLM et de 3,5% en secteur libre. Toujours entre 2002 et 2006, le taux d'effort (part des revenus consacrée au logement) est passé de 19,2% à 22,5% en HLM et de 23 à 27,4% en secteur libre. Pour les 20% des ménages les plus modestes, les dépenses incompressibles dans le budget des ménages (impôts, assurances, frais liés au logement) sont passées entre 2001 et 2006 de 52% à 74% de leurs revenus. Et toutes ces données datent de l'avant-crise...

Or «la crise a accéléré et précipité des situations qui étaient déjà sur le fil». La preuve? Une étude de l'Union sociale pour l'Habitat montre que les impayés de loyer dans le Parc social ont augmenté de 13% entre fin 2008 et fin 2009. Et selon les bailleurs sociaux consultés par la Fondation Abbé-Pierre, le mouvement se poursuit. Autre exemple : dans un département comme le Val-d'Oise, les demandes de FSL ont augmenté de 21% au premier trimestre 2010 par rapport au premier trimestre 2009.

Des signes d'optimisme? Difficile d'en déceler un seul dans le rapport: la fin de la crise économique ne résoudra pas la crise du logement. Elle était là avant, elle restera après.

Surtout, «alors que la politique du logement devrait réduire la portée de la crise, elle les nourrit et les amplifie», dit la Fondation. «Cette incapacité à limiter l'extension de la crise ne résulte pas seulement de l'insuffisance des moyens consacrés au logement par les responsables de la politique gouvernementale mais plus profondément d'un manque d'ambition à agir dans ce domaine. L'action a principalement porté sur des mesures limitées en direction de ceux qui sont privés de toit, et d'aides à l'investissement immobilier pour les ménages aisés qui ont pour effet de dynamiser le marché de la construction mais de rendre plus difficile l'accès au logement pour le plus grand nombre.» La Fondation regrette que «l'intervention publique relève de plus en plus d'une vision a minima, qui de fait, laisse au marché le soin de répondre aux besoins en logement du plus grand nombre».

Selon la Fondation, «c'est cette double évolution, celle d'une aggravation des difficultés de logement très clairement indexée sur la crise économique d'un côté et celle d'un recul de l'intervention publique alors que la situation exigerait un plus grand engagement d'un autre côté, qui donne à la période actuelle un caractère inédit mais dramatique».

Lire Aussi

La crise du logement amplifie les inégalités

La politique du logement aux abonnés absents

Visite dans «une France de propriétaires» qui galèrent

http://www.mediapart.fr/journal/france/310...e-et-dramatique

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

5 millions de m2 de bureaux vides à Paris.

Il y a deux mois, lors de l'expulsion de la place des Vosges (voir Place Publique du mois d'octobre 2010) la veille de la trêve hivernale, les Marquisards avaient promis de ne pas en rester là. « L'occupation de cet immeuble de 2500 m2 propriété des assurance Axa et vide depuis 2006 est un juste retour des choses. Une trentaine de militants et jeunes précaires y sont logés depuis le 27 décembre, ainsi que deux familles, avis d'un huissier de justice faisant foi. Nous avons l'eau et l'électricité. La topographie des lieux (de vastes plateaux de 250 m2) permet également d'imaginer des espaces de travail ou des ateliers d'artistes.

« Grâce à sa proximité avec la Place Beauvau, et sa vue directe sur le palais de l'Elysée, nous espérons qu'il rappellera les 3 millions de mal logés (enquête de l'Insee parue le 6 janvier) au bon souvenir de nos dirigeants », a ironisé Julien Bayou. Et de rappeler que nous sommes tous concernés par la bulle immobilière : « Les prix des logements ont triplé en 12 ans à Paris, les loyers ont augmenté de 50%. Se loger décemment est devenu totalement inabordable pour les précaires et pour les jeunes et difficile pour la classe moyenne ».

2 millions de logements vides en France

Clémentine Autin, la codirectrice du mensuel Regards a enfoncé le clou : « Rien n'est fait pour juguler la spéculation immobilière. Pourtant les solutions simples existent. Il suffit par exemple d'affirmer que le droit au logement est supérieur au droit de propriété. Et autour de ce problème crucial du logement, il serait grand temps que les partis de gauche agissent. Et affirment clairement qu'une société qui progresse, c'est une société qui élargit le socle de ses droits. En France, nous sommes en totale régression ! » Jean-Baptiste Heyraud, du Droit Au Logement a rappelé que le propriétaire des lieux, AXA, est l'un des organismes d'assurances qui pratiquent un lobbying intensif afin d'obtenir la suppression des délais d'expulsion.

La transition était toute trouvée pour attirer, s'il en était besoin, l'attention de l'auditoire sur le caractère liberticide de la loi LOPPSI 2 qui passe dans 15 jours à peine en seconde lecture au Sénat. Une journée d'action nationale a été décidée pour le 15 janvier. Les politiques présents sur les lieux comme Yves Contassot des Verts, Martine Billard, co-présidente du parti de gauche, Karima Delli eurodéputée Europe écologie, ou Aurélie Filipetti, députée PS de Moselle ont ensuite apporté leur soutien aux Jeudi Noir. é midi, les CRS faisaient toujours blocus à l'entrée de l'immeuble. A l'intérieur, sono à fond et café chaud, une ambiance de fête et de saine révolte régnait¿ de quoi réjouir Stéphane Hessel et tous les démocrates, forcément indignés.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

Incroyable...personne ne réagit à ce sujet...forumfr= site de nantis????

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×