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La Chine est-elle prête à devenir une grande puissance en matière d'in


lucie6658

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lucie6658 Membre 27 messages
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La Chine est-elle prête à devenir une grande puissance en matière d'investissement ?

La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)vient de publier le 22 courant le « Rapport annuel 2010 sur l'investissement mondial », dans lequel il est indiqué que le montant des investissements extérieurs chinois s'est élevé à 52 milliards de dollars US en 2009, ce qui fait que la Chine, qui était placée au dixième rang mondial dans ce domaine l'année précédente (2008), a fait un bond en avant en occupant la cinquième place tout juste après les Etats-Unis, la France, le Japon et l'Allemagne. De plus, il est prévu dans le rapport que d'ici trois ans, la Chine deviendra le deuxième des plus grands pays du monde quant au volume de ses investissements à l'étranger tout juste derrière les Etats-Unis et qu'il surgira dans ce pays un certain nombre de grandes entreprises multinationales.

Dans le contexte actuel de la crise financière et économique internationale, le bond fait en avant par la Chine en 2009 pour ce qui est du classement mondial de ses investissements directs à l'étranger est dû d'un côté à ce que la situation du redressement de son économie est meilleure par rapport aux autres entités économiques du monde et de l'autre côté à la diminution de l'investissement extérieur des autres pays. Toutefois, en laissant de côté le facteur de la crise et vu de long et moyen terme, l'avance de la Chine pour devenir un grand pays d'investissement extérieur est de fait une conséquence logique et inéluctable du cycle de son développement économique.

Dans le passé, les pays avancés et développés, dont la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Japon, ont tous sans exception passé par le processus de compter sur les avantages de leurs capitaux, de leur main-d'¿uvre, de leur technique et de leur marketing pour trouver et créer de nouveaux débouchés afin de pouvoir conquérir des parts du marché mondial. Puis, après avoir réussi à atteindre un certain niveau, l'exportation de capitaux commence de plus en plus à remplacer celle des produits et des marchandises.

Le volume global des investissements extérieurs chinois se chiffrait seulement à 5,5 milliards de dollars US en 2004, mais quatre ans plus tard, c'est-à-dire vers 2008, il a dépassé 50 milliards de dollars US, soit une hausse annuelle moyenne de plus de cent pour cent. D'après la théorie cyclique de l'investissement avancée par le très connu économicien britannique John H. Dunning, l'économie chinoise dans son ensemble accède actuellement à la phase de la croissance de grande ampleur de ses investissements à l'extérieur et il est prévu que dans les prochaines années, la sortie des investissements directs dépassera leur entrée, ce qui signifie le commencement du changement qualitatif de la position internationale de la Chine quant à ses investissements directs.

A l'heure actuelle, la rapide croissance de l'économie chinoise durant de longues années a apporté à la Chine de nombreux problèmes internes, tels que l'irrationalité de la structure économique, le déséquilibre de la structure industrielle, la pénurie de ressources naturelles, le développement en surcharge de l'environnement, ¿ etc., ce qui oblige nécessairement que les entreprises chinoises de « sortir d'urgence » du pays pour essayer de découvrir, d'explorer et d'exploiter un plus grand espace de développement.

C'est pourquoi l'extension rapide de l'envergure des investissements chinois à l'étranger est en même temps logique, nécessaire et inévitable. Par exemple, à travers l'investissement direct extérieur, il sera possible de contribuer à la circulation dans les deux sens des facteurs de production, d'accroître davantage l'internationalisation de la disposition des ressources et d'atténuer le goulot d'étranglement de ressources qui empêche le développement ; à travers le transfert industriel marginal, il sera possible d'absorber la surcapacité de production et de promouvoir le réajustement de la structure industrielle ; et à travers l'investissement direct à l'étranger, il sera possible aux produits chinois d'accéder davantage aux marchés outre-mer ¿¿

En réalité, les avantages obtenus et accumulés par la Chine à travers la réforme et l'ouverture sur l'extérieur, dont en biens, en techniques et en connaissances, nécessitent également qu'ils soient transformés en force compétitive internationale par le biais du mode d'investissement extérieur. Par exemple, Jusqu'à fin juin 2010, le solde des réserves chinoises en devises dépasse 2,45 billions de dollars US, alors que le maintien durant de longues années, sur le plan des paiements internationaux, de la double structure excédentaire des opérations courantes et des opérations en capital assure la disponibilité de fonds importants favorisant l'investissement direct extérieur. D'autre part, l'avantage comparatif de la Chine quant au niveau technique et à à la technologie de production dans certains domaines a créé également de bonnes conditions essentielles pour l'investissement direct extérieur.

Ces dernières années, l'investissement extérieur a contribué à la naissance d'entreprises transnationales « enracinées en Chine et établies à travers le ponde entier ». Cependant, la voie empruntée par la Chine pour aller investir à l'étranger est semée d'embûches dont certains proviennent de leurs propres défauts et insuffisances. Par exemple, les informations asymétriques entraînent des erreurs de décisions dans la fusion-acquisition outre-mer et causent ainsi de grandes pertes aussi bien à l'entreprise qu'à l'Etat ; l'insuffisance de la capacité d'exploitation transculturelle empêche le processus autochtone ; les gestionnaires et exploiteurs étrangers ne répondent pas aux besoins de l'exploitation transnationale ; le manque d'un système de contrôle et de supervision efficace outre-mer augmente le risque d'exploitation ; le mobile excessif d'arbitrage à court terme fait que l'on ne tient plus compte de la création et de la protection de marques autonomes et indépendantes. Tout cela constitue des obstacles qui ralentissent, qui empêchent ou qui font obstacles aux investissements des entreprises chinoises à l'étranger.

Parallèlement, les risques, les contraintes et les restrictions de l'extérieur deviennent de plus en plus évidents. En dehors des risques dus à la différence culturelle et à la fluctuation du taux de change, le risque politique augmente sans cesse. Que ce soit l'obstacle qui s'est dressé devant China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) qui envisageait la fusion-acquisition du groupe pétrolier californien Unocal Corporation, que ce soit l'échec d'Aluminium Corporation of China Limited Chinalco qui souhaitait prendre une participation majoritaire dans Rio Tinto ou bien que ce soit l'empêchement par la partie américaine en ce qui concerne la coopération entre la société chinoise Anshan iron & steel group corporation et son partenaire américain en vue de construire une usine sidérurgique aux Etats-Unis, les investissements outre-mer des entreprises chinoises sont souvent ainsi politisés, ce qui apporte un tout nouveau sujet à la capacité des entreprises chinoises de développer leur sens des relations publiques internationales ainsi qu'à la diplomatie du gouvernement chinois. Ce qui démontre qu'il n'est pas tellement facile à un « grand pays investisseur » de devenir une « grande puissance en matière d'investissement ».

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

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