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L'intranquillité


Invité Hypérion

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Invité Hypérion
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J'ai décidé de me créer un petit coin ici, puisque la rubrique permet de publier nos écrits !

Ces poèmes ont été écrits ces deux derniers hivers, à deux périodes difficiles de ma jeunesse. (J'avais d'ailleurs déjà publié le 2eme sur le forum il y a longtemps)

Je me rends compte en les relisant à quel point notre esprit créatif peut être stimulé par la noirceur d'âme, à tel point que notre plume dépasse bien vite notre pensée. Notre mélancolie se libère au c¿ur d'un cercle vicieux, entre plume & pensée, entre maux et chimères.

"L'intranquillité" est le titre d'une chanson de Louise Attaque:

"juste une idée passe qui me suit

juste une idée pas ce que je suis

c'est juste une idée qui passe et que je fuis

plus que du vent chargé d'ennemis"

Les forts

Ils sont là.

Vie libertine au c¿ur de leur Monde,

Emmurée dans un théâtre enviable

Ils jouent avec elle.

Ils sont là.

De marbre entièrement faits,

Inébranlables sous le flot continu

Des vomissements de ma misère.

Comme je les admire

Comme je les envie.

Transition

Torture interne, douleur généralisée

Envie d'écrire, rire, de coucher sur le papier

Les symptômes de cette chute encore non estimée.

Interrogation. Cortex paralysé

Par peur de l'inconnu,

De cette nouvelle forme de maturité.

Elle envoûte, guette, inquiète et me soulève de terre.

Comment faire taire, braire, cette agitation spirituelle

émissaire de pensées morbides à la pelle.

Arrêt. Retour en arrière. Sur cette période insensée,

Censée t'exposer la cause de mes nausées intellectuelles.

Sens autocritique : Cette revanche fera office de belle.

Jeune tourmenté anxieux par nature

Dur détenteur d'un éventail sentimental

Dont l'agitation ne balaye la chaleur mentale.

Remise en question. Entre enfance, adolescence : Trouble du positionnement.

Rassembler les fragments de ma certitude

Constitue une épreuve assez rude.

Maydé, maydé. Objet Vivant Non Identifié

Requiert toute l'attention de ses ainés

Pour dissiper l'impression de cas isolé.

Cajolé, rassuré, le vertige semble s'estomper

Prise de conscience. La maturité s'apparente à une lance

Versant sur les flammes de la vie autant d'eau que d'essence.

Sens aiguisés du pompier, je pars à l'assaut de cette nouvelle vie

Où le maître mot est : prise de recul. Recule, hurle, sors de ta bulle

Rejoins cette sphère où illusions et insouciance s'annulent.

Apprivoise ce nouveau regard sur le monde :

Fais en ton allié contre les méfaits du « Retour Vers Le Passé »

Nostalgique dans l'âme ; les rires d'enfants animeront toujours tes pensées.

Remords

La jeunesse s'exerce à merveille et sans gêne

Jusqu'au choix d'une voie qui deviendra la tienne

La destinée offerte m'apparait tellement belle

Mais le cauchemar s'invite après quelques semaines

Face aux pressions intenses toutes mes plaintes restent vaines

J'abandonne mon rôle dans cette grande mise en scène.

J'aurais dû me douter que la vie n'était sûre

Que les peines finiraient par entrer dans mes murs

Me prouver aussi que j'étais assez mûr

En dehors du sentier nulle sérénité ne dure

M'entêter ainsi, que le combat perdure

La lutte, abandonnée, n'a raison des morsures.

Voilà une triste page qu'il me faudra tourner

Les remords actuels ne sauraient m'égayer

Renoncer sans combattre promet tous les regrets

Mais à l'avenir viendront d'autres beaux chevaliers

Sur un autre chemin je m'en vais désormais

Relever mon défi, mes souvenirs de côté.

Couleurs

Une pensée noire

Nouvelle mais familière.

Une inquiétude

Absurde, si légitime.

Un foisonnement de questions

Dérangeantes, tant intrigantes.

...

Isolement

Photos noir et blanc

Sourire absent.

Un étranger dans un corps d'enfant

Un étranger, chassant les joies d'antan.

écoute; apprécie cette douce mélodie

Et sens sur ton épaule la main de cet ami

Lis dans son regard le courage, l'absence de peur

Goûte aux saveurs de la vie, à toutes ses couleurs.

Le vertige assommant de la finitude

Ne saurait, force d'angoisse, t'apporter la quiétude.

Retrouve dans le plaisir innocent d'un ami

L'essence d'un bonheur, trop vite tombée dans l'oubli.

Ma mère

Aux souvenirs mémorables

Des moments de beauté

Aux balades agréables

En plein c¿ur de l'été,

J'ai tourné le dos

Aux efforts remarquables

Pour me rendre la gaieté

Aux paroles amicales

Répétées sans succès,

J'ai tourné le dos

Aux écrits des poètes

Qui ma peine décrivaient

Aux appels de mon âme

Désormais esseulée,

J'ai tourné le dos

Mais l'¿il triste d'une mère

Recherchant son joyau

M'enlevait ce seul geste

Devenu un fardeau,

Je repris le sentier.

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  • 2 semaines après...
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Invité Hypérion
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Invité Hypérion
Invité Hypérion Invités 0 message
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Il nous aura fallu s'adonner au cérémonial habituel, agrémenté de regards aguicheurs, de sourires en coin, de gestes graduels... La convivialité cède progressivement la place à l'intimité, tandis que le destin semble s'inviter à la fête. Nous y sommes. Je respire profondément; ne reste que le vide et ses lèvres contre les miennes. Un vide soudain, empli de poésie et de chaleur. Je ne l'aimerai pas. Déjà les tourments me saisissent en mon sanctuaire. La magie d'un instant, l'innocence d'un hasard; tout est balayé...

Mais il me faut continuer. Une force intérieure m'y contraint; elle prend le contrôle de mes membres et parvient à côtoyer mon inquiétude grandissante. Je ne l'aimerai pas, et pourtant mes mains parcourent mécaniquement son corps dans son intimité. Une passion insoutenable m'envahit, mon corps hurle dans un langage inconnu de toute raison. Nous ne faisons qu'un mon corps et moi; mon corps et le sien.

Je ne l'aimerai pas. Toute l'animalité du geste ne saurait me déposséder de cette certitude. Mes mouvements se souillent de tragique, de pathétique. Je ne peux arrêter un geste devenu mensonge, qui me rappelle à chaque seconde l'absurdité d'un échec né échec.

Je ne l'aimerai pas, c'est une lourde pierre au fond de mon âme. C'est l'impossible abandon de soi, la négation de tout plaisir. C'est une voix qui ne cesse de souiller ma fougue incontrôlable, de la réduire à un geste de détresse en vue de conjurer le sort.

Mais il est trop tard. je ne l'aimerai pas, et je jalouse sa jouissance.

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