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Dominique Ingres - Peintre Néoclassique


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"Ceci est son violon d'Ingres" dit-on pour parler d'un loisir maîtrisé d'une perfection surprenante alors que ce n'est pas le domaine de prédilection initial.

Violon d'Ingres, drôle d'expression, vous ne trouvez pas ?

Mais savez-vous que derrière cette locution populaire se cache un grand Maitre de la peinture française ? Non ? Alors suivez-moi, et allons découvrir ce personnage. :o°

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Jean Auguste Dominique Ingres (1780 - 1867)

Nous sommes le 29 Août 1780 à Montauban, du côté de Toulouse, lorsque le petit Ingres déboule dans sa famille. Son père, peintre et sculpteur lui-même, initie très tôt son fils aux beaux-arts, en plus de lui imposer l'étude de la musique.

C'est ainsi qu'Ingres intègre l'Académie de Toulouse à 11 ans tout en étant deuxième violon de l'Orchestre du Capitole, toujours dans la Ville Rose.

Puis, à 16 ans, il rejoint l'atelier de David à Paris.

David, ce maitre reconnu à l'époque et si influencé par la mouvance italienne, l'Antiquité Classique, la Renaissance et l'époque Baroque. David, pour qui Ingres conservera un respect et une admiration sans borne, en plus des traits et de la technique du Maestro, qui laissent une forte empreinte sur la patte du jeune apprenti.

En 1801, Ingres remporte le Premier Grand Prix de Rome, grâce aux Ambassadeurs d'Agamemnon, dont les postures et les corps des personnages sont largement inspirés des statuts antiques.

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C'est le début de la renommée. Il peindra alors essentiellement des portraits, dont le portrait de Madame de Sennones :

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ou encore celui de Napoléon Ier sur son trône impérial, avant de se rendre enfin en Italie, en 1806, voyage qui fut le premier d'aller-retour qui allaient ponctuer sa vie.

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Sur les terres de la Botte Transalpine, Ingres suit une formation classique, se fascine pour le Quattrocento et se prend de passion pour Raphaël. Dés lors, son style évolue tandis que son art atteint son apogée, avec notamment son premier nu, qui va rester à travers les époques et les âges.

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La Grande Baigneuse ou Baigneuse de Valpinçon - 1808

Pourtant, les ¿uvres faites en Italie ne plaisent pas à la société française de l'époque. C'est l'abattement et la décision de rester vivre à Rome, pour un temps, sans pour autant renoncer à rentrer en France, de temps à autre, répondant aux commandes pour des raisons plus ou moins alimentaires, notamment à la destitution de Napoléon Ier.

C'est finalement en exécutant une peinture destinée à la Cathédrale de Montauban, le Voeu de Louis XIII, qu'Ingres va recevoir la reconnaissance de ses concitoyens.

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Il est alors élu à l'Académie des Beaux-Arts et entame une carrière officielle. Et en cette première moitié du XIXème, deux courants vont s'affronter en France, opposant le dessin et la couleur.

C'est ainsi qu'Ingres devient le chef de file des conservateurs et de la peinture dite académique, qu'on oppose volontiers à Delacroix, issu de la lignée des Romantiques et des grands révolutionnaires de l'époque.

Tandis que Delacroix promulgue la couleur au dessin, l'imagination au savoir, Ingres prône l'importance d'une précision absolue dans l'étude du modèle, excluant en bloc l'improvisation et le désordre, comme le travail en sculpture en somme, quitte à agacer avec sa perfection glacée même si sa technique impressionne le plus grand nombre.

Pourtant, au-delà des étiquettes conventionnelles, Ingres savait se montrer brillant coloriste, comme ne respecter que peu la réalité. C'est ainsi qu'amoureux des courbes et des formes étirées, sa magnifique Grande Odalisque se retrouve affublée de quelques vertèbres supplémentaires, ce qui fit s'arracher les cheveux des critiques de l'époque à pleines mains ! :coeur:

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Et c'est également cette particularité qui va tant plaire aux peintres Cubistes du XXème siècle, tandis que son talent et sa maîtrise porteront ses ¿uvres au-travers des générations et des âges.

Mais comme si celle ne suffisait pas, la fascination qu'exerçait Ingres sur les autres venait également de sa virtuosité au violon, passion qui l'a suivie tout au long de sa vie. La peinture étant un domaine hautement ardu, lorsqu'ils découvraient la virtuosité d'Ingres avec cet instrument pourtant réputé comme un des plus difficiles qui soient, sur des airs de Mozart, de Beethoven ou encore de Glück, l'admiration ne pouvait qu'être très forte.

Tellement forte que son nom est passé à la prospérité dans le langage courant. D'où aujourd'hui, l'expression du violon d'Ingres... :coeur:

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