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Courte nouvelle fantastique

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Powët

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Powët Membre 37 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
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Voici la dernière nouvelle à peu près montrable que j'ai écrite. Elle a d'ailleurs été publiée dans le journal de mon lycée. D'ailleurs, c'est peut-être pour cela qu'elle n'est pas exactement telle que je l'aurais voulu : il y avait un délai à respecter, et n'ayant vaincu l'angoisse de la page blanche que la veille... en plus, je n'avais le droit qu'à 4 pages Word grand maximum ! C'était assez compliqué. Bref, j'avais décidé de parler un peu de la phobie 2012, et je crois (et j'espère) que ça a été assez bien reçu. A vous de me dire ce que vous en pensez, donc ! :blush:

21 Décembre 2012

Une jeune femme sort de la fameuse université de Rome, quittant un groupe d'amis et partant à leur opposé. Elle semble avoir à peu près une trentaine d'années ; sans doute cette impression est-elle renforcée par son ventre rond de femme enceinte. Elle a de longs cheveux noirs qui flottent derrière elle sous la brise fraîche de la fin du printemps. Des lunettes de soleil masquent ses yeux, et elle semble très empressée. Elle court presque jusqu'à la bouche de métro la plus proche de l'université. Elle s'engouffre dans les entrailles de Rome, passe sa carte dans les portes électriques, et parvient à s'introduire dans le premier wagon juste avant que les portes ne se referment. L'atmosphère est étouffante à l'intérieur ; tels des b¿ufs qu'on enferme dans un enclos, les voyageurs sont entassés dans ces trains. La jeune femme grimace : un homme de forte stature lui écrase le pied. Les gens discutent à voix forte. L'étudiante se masse les tempes : un terrible mal de crâne l'empêche de réfléchir. Des gouttes de sueur perlent sur son front. De longues minutes passent, les arrêts défilent, les voyageurs aussi. Le gros homme qui lui écrasait le pied est remplacé par un autre encore plus obèse, qui se place à son tour sur son pied, comme si la place avait été marquée pour lui. Il respire fortement, et cela a le don d'excéder la jeune femme, plus encore que sa douleur aux orteils, qu'elle commence d'ailleurs à ne plus sentir.

Mais enfin, c'est la délivrance : la petite voix annonce enfin le terminus, Battistini. Devançant le flot de voyageurs, la jeune femme court vers l'air libre. Elle respire un grand coup, avant de reprendre sa course dans les rues de la banlieue de Rome. Elle s'engage dans un véritable dédale. Elle arrive devant un immeuble gris, et s'arrête net devant. Elle ouvre la porte, monte au premier étage et entre dans son appartement. A l'intérieur, tout semble calme. Elle marche à pas lents, à présent, le long d'un couloir au parquet grinçant. Elle arrive dans une sorte de salon. Elle jette un regard furtif dans les diverses pièces de l'appartement, et finit par se rendre dans la cuisine. Elle se dirige aussitôt vers le réfrigérateur, et en décroche un mot qui lui est adressé, écrit d'une main hâtive :

« Laura,

Je rentrerai sans doute tard, je suis avec Mauro. Je sais que tu ne veux pas, mais c'est vital : l'heure approche. Je t'aime.

Giuseppe. »

La dénommée Laura froisse le papier avec colère, puis soudain, elle donne un coup de pied dans le réfrigérateur qui tremble dangereusement, avant de s'immobiliser. La jeune femme, bouillant de fureur, fait les cent pas durant plusieurs minutes, avant de s'asseoir dans un fauteuil, devant la télévision. Elle reste ainsi prostrée devant le petit écran durant quelques heures ; puis elle a faim, alors elle se lève, vide une boîte de haricots verts dans une passoire et fait bouillir de l'eau dans une casserole avant d'y verser des spaghettis. Le visage toujours marqué par la colère, elle mange nerveusement. Vers dix heures du soir, enfin, elle entend quelqu'un entrer dans l'appartement. Elle ne bouge pas. Des pas se rapprochent, et elle se lève lentement de son fauteuil. Apparaît alors par l'encadrement de la porte du salon un jeune homme aux cheveux blonds ébouriffés, et aux yeux sombres. Il est habillé d'une veste et d'un pantalon noirs. Laura l'accueille avec une voix réprobatrice :

-Alors ?

-Alors, alors¿ comme d'habitude !

-Giu, je t'ai dit cent fois que je voulais pas que tu fasses ça !

-Mais Laura ! C'est sérieux ! C'est de la fin du monde qu'on parle, là, ou de quoi ?

-Ma réponse, tu la connais.

Un silence. Puis Giuseppe soupire :

-Je me demande encore comment on fait pour s'aimer.

-Là n'est pas la question, ça n'a rien à voir. Je t'aime, mais¿

De nouveau, une pause un peu gênée. La tension retombe quelque peu, et Laura a une mine triste. Puis elle reprend en tentant de ne pas balbutier :

-Enfin, de toute façon, tu verras bien le 22 Décembre, on rigolera.

-Ne me crois pas si tu veux, mais si le gouvernement nous écoute enfin¿

-Ce sera trop tard, si ta fin du monde c'est le 21. Six mois pour sauver le monde, t'as pas un délai plus court ? Là ça va être trop simple quand même¿

Giuseppe ignore la petite pique chargée d'ironie de Laura. Il s'en va du salon et va se coucher en lâchant un « bonne nuit » à sa femme, qui murmure, d'une voix cassée par des sanglots retenus :

-N'oublie pas que ta fille va naître¿

Les semaines passent, les chaleurs caniculaires de l'été arrivent. La ville de Rome semble comme paralysée ; pourtant, des militants restent actifs. Ils manifestent en permanence dans la rue, arborant des pancartes où il est écrit : « Le jugement dernier approche, repentez-vous », ou encore : « L'apocalypse arrive ! Hurlez à présent. »

Giuseppe, le plus souvent, est parmi eux, et envoie en parallèle des courriers aux dirigeants des grands pays de ce monde. Il croit encore qu'ils peuvent faire quelque chose pour éviter le désastre annoncé par les Mayas. Il n'a toujours pas eu de réponses, depuis plus de deux ans qu'il tente auprès des grandes instances. Sa femme, quant à elle, a obtenu son diplôme de psychologie avec les félicitations du jury. Mais lorsqu'elle veut l'annoncer, l'appartement est vide¿ et sa joie se transforme en désespoir.

Le 17 Août 2012, Lea naît. Sa mère a dû subir une césarienne, et son père n'était pas là. Laura ne lui en veut pas, elle ne peut pas. Lea quant à elle, hurle à pleins poumons. Elle est rouge de colère, comme si elle avait senti que quelqu'un manque à l'appel. Elle finit par tomber endormie, vaincue par la fatigue. Giuseppe arrive le lendemain matin, l'air penaud, et croise à peine le regard de sa femme. Il caresse le menton de Lea, qui hurle de plus belle. Il a un rire nerveux. Il reste ainsi toute la journée, silencieux ou presque, comme pour se rattraper de son absence. Mais rien ne peut racheter ce qu'il a fait, et il le sait. L'espace d'un instant, il se promet d'arrêter de proclamer la fin du monde dans la rue. Il se rend compte de sa folie. Il se rend compte de ce qu'il est en train de perdre, et de ce qu'il a fait jusqu'à présent. Il a quitté son emploi de journaliste, alors qu'il commençait à être un peu reconnu dans le milieu, tout ça pour tenter de sauver le monde, sans que personne ne le croie. Et puis finalement, sa prise de conscience s'arrête là. Il se persuade qu'il fait ce qu'il y a à faire.

En Septembre, les manifestants se font de plus en plus nombreux : quelques uns commencent à semer la terreur dans les villes. Ils mettent le feu à des supermarchés, en criant d'une voix hystérique : « Voilà ce qui vous attend !! Repentez-vous !! ». Les autorités sont vite débordées. Laura quant à elle se désespère : elle ne reconnaît plus son mari. Il a le visage marqué par le stress. Ses yeux sont rouges et contournés de cernes, son front est constamment plissé, et il commence même à perdre des cheveux. La fin du monde, il y croit dur comme fer. Laura se souvient du jour où Mauro était venu, trois ans auparavant, manger chez eux. A l'époque, il était un collègue de Giuseppe, et ensemble, pendant ce repas, ils avaient parlé de cette fameuse prédiction des Mayas. Giuseppe s'en était moqué. Et puis il était tombé dans le piège, et depuis, rien n'avait pu l'en sortir. Laura avait décidé d'attendre le 21 Décembre 2012, et acceptait même de pardonner.

L'Automne arrive : Giuseppe l'annonce comme le dernier. Il fête ses trente ans en brûlant un hangar. Laura ne peut plus le regarder : il hurle, tel un fanatique, en soufflant sur les flammes, comme s'il avait voulu l'éteindre, à la place des bougies sur le gâteau qu'avait préparé son épouse. Le vandalisme va parfois jusqu'au meurtre. Des personnes sont retrouvées égorgées dans la rue. Certains meurtriers interrogés, disent sentencieusement que c'est pour le salut de leurs âmes. Un climat de panique s'instaure dans le monde entier. Le Pape meurt : la communauté catholique est en deuil. Quelques jours plus tard, le nouveau pontife se prénomme Pierre II . Il annonce l'apocalypse, et toute l'Eglise catholique se tourne vers sa parole. Les rangs des fanatiques augmentent considérablement jusqu'au mois de Décembre 2012. Soudain, le calme se réinstalle. Les rues sont désertes, plus personne n'ose sortir. Un blizzard souffle sur la capitale en permanence. Giuseppe passe son temps à se morfondre, la tête dans les mains. D'une période de fanatisme fou, il est passé à un renfermement désespéré. A présent il sait que les gouvernements ne répondront pas. Il attend simplement la mort. Laura, elle, s'occupe seule de Lea, et en parallèle travaille à mi-temps, pour pouvoir survivre. Elle sort elle aussi le moins possible, et essaye de trouver une épicerie ouverte pour pouvoir se réapprovisionner.

Les jours passent. Le 15 Décembre, le Pape Pierre II annonce qu'il se rend pour un ultime pèlerinage à Lourdes. Des millions de croyants l'y attendent. Le 16, à son arrivée dans la ville sainte, une émeute éclate, faisait des dizaines de milliers de morts. C'est le début d'une recrudescence de violence : Giuseppe suit les évènements en regardant l'unique chaîne de télévision restante, qui diffuse un journal 24 heures sur 24. La violence s'étend en quelques heures à d'autres villes, puis à d'autre pays. Le monde entier sombre dans un chaos profond, sans que personne ne sache pourquoi il agit violemment. La peur pousse les hommes à s'entre-tuer. Et puis, le 20, tout redevient désert, dans une ultime accalmie en attendant le jugement dernier. Des messages des dirigeants de divers pays sont diffusés à la télévision, ordonnant de surtout rester calme, et qu'après ce moment de panique, tout redeviendrait normal.

20 heures : Giuseppe sort dans la rue déserte qui fait face à son appartement. Tout est délabré. Etrangement, il se sent responsable. Il était dans les premiers à manifester, et à présent, il n'y croit plus. Il a envie de serrer Laura et Lea dans ses bras. Et puis il se dit que jamais sa femme ne lui pardonnerait. Et que sa fille aurait honte du père que le ciel lui a donné. Il marche ainsi, se rendant compte au fil de ses pas qu'il n'est plus rien. Trois heures passent : le monde retient son souffle. Giuseppe est devant une station d'essence. Il contemple avec intérêt la pile de bidons pleins.

Laura se couche : après tout, pas de quoi stresser. Elle se dit que Giuseppe ne peut plus rien faire, qu'il est seul, et qu'il ne serait pas capable d'accomplir des choses pires que ce qu'il avait déjà fait. Elle se demande comment elle l'imaginerait, elle, la fin du monde ; elle pense à un gigantesque feu qui ravagerait le monde, et tuerait tous les habitants. Lea s'est endormie, et respire paisiblement.

Giuseppe monte lentement les marches de l'escalier de son immeuble. Il enfonce délicatement ses clés dans la serrure, et ouvre la porte de son appartement. Il traîne derrière lui un bidon ouvert qu'il a ramassé. Il répand de l'essence, mais il n'y fait pas attention ; du moins, il faut mine de ne pas le voir. Il va voir dans sa chambre, et voit que Laura est couchée. Il s'avance vers elle, et lui dépose un tendre baiser sur le front. Il l'entend murmurer quelque chose, mais il ne sait pas quoi. Elle remue, puis se retourne. Il fait le tour du lit, et va voir Lea. Il l'embrasse elle aussi. Ensuite, le jeune homme se rend dans la cuisine. Avec un petit sourire triste, il se sert un verre d'eau, tenant toujours le bidon en train de déverser par terre son contenu derrière lui.

Giuseppe s'empare alors d'une boîte d'allumette dans un tiroir derrière lui ; il en craque une, et admire quelques instants la flamme qui s'élève. Enfin, il la jette par terre.

Aussitôt, tout s'embrase, de la cuisine au hall, en passant par la chambre. Laura se redresse. Elle se met à hurler de terreur. Giuseppe, de son côté, court de bout en bout de l'appartement, en appelant :

« Dieu ! Viens me chercher ! C'est MA fin du monde ! MA fin du monde ! »

Il répète ainsi cette dernière phrase, parmi les cris de Laura, bientôt rejointe par Lea réveillée par la chaleur. Puis toutes les voix s'évanouissent, couvertes par le terrible crépitement des flammes.

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Invité château_musée
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Invité château_musée
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j'hésite entre le fantastique ou la folie franchement...... il est où l'élément fantastique ? (j'ai peut-être mal lu remarque) ; puisque toute façon tout le monde meurt un jour, et donc ?

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Membre, 30ans Posté(e)
Powët Membre 37 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
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C'est sûr que ce n'est pas du pur fantastique (à savoir dans un irréel complet), mais pour moi c'est plutôt de ce style qu'un autre. Je rapproche beaucoup la folie du fantastique : il n'y a qu'à lire la plupart des contes de Maupassant pour cerner ma vision du fantastique. Après, dans cette nouvelle, c'est vrai que ce n'est pas aussi visibles, et c'est principalement du au fait que je devais rendre un écrit en peu de temps, et donc l'approfondissement a été (comme toujours avec moi de toute façon) très léger. J'ai plus insisté sur la folie du personnage. Mais étant donné que c'est une vision du futur, cela reste toujours dans le domaine du Fantastique, non ?

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Invité Ysaline
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Invité Ysaline
Invité Ysaline Invités 0 message
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2012... :blush:

J'aime bien. Le tout début du récit m'a peu captivée, mais dès le métro, ça devient plus intéressant. J'aime bien cette image du pied écrasé, ça me parle et même j'ai du mal à l'interpréter, ça s'entortille et c'est très agréable. Certains éléments dans la suite du récit me semblent en revanche plus clairs - l'image de l'homme coupable et de la femme patiente, de la Vierge en quelque sorte, qui ne craint pas, n'en veut pas, etc. - ces passages où les éléments de récit semblent toucher à la pensée archétypale. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment un blâme, simplement des images comme celle de ce pied écrasé me semblent plus intéressantes, car tout aussi symboliques mais moins évidentes.

Outre quelques mots malheureux (l'émeute qui fait un peut trop de morts à mon goût), des expressions un peu lourdes où l'on a l'impression de suer avec toi (je pense surtout au "contournés de cernes" ou "encore plus obèse") - mais c'est sans doute dû au manque de temps - et enfin des petites maladresses dans la mise en place des transitions d'un focus à l'autre (par ex : «Laura se couche : après tout, pas de quoi stresser. Elle se dit que Giuseppe ne peut plus rien faire,» : dans la mesure où le registre de "pas de quoi stresser" signale clairement le passage en focalisation interne, inutile d'introduire le récit de pensée par "se dit que", la subordination ne fait que ralentir le rythme du texte), bref, en dehors de quelques points nécessitant un coup de brosse, je trouve de très belles qualités à ce texte :

- l'utilisation du compte à rebours crée une tension pour le lecteur comme pour les personnages. Le temps du récit et le temps de l'action semblent danser ensemble et j'apprécie beaucoup, même si c'est assez évident d'avoir recours à ce procédé ; tu le manies bien, je trouve.

- le petit mot sur le réfrigérateur me plaît ; tu sais adopter la langue du personnage, et dans chacune des interventions directes ou indirectes, on sent qu'ils s'accaparent un peu la parole, que le discours échappe au monolithisme désastreux de certains textes pour offrir plutôt une jolie palette de nuances, ou ces fameuses polyphonies si chères aux profs de lettres. Bref, je vois dans ce texte diverses trappes très intéressantes ; il y a de quoi fouiller, fouiner, creuser, de quoi s'amuser tout en spéléologie - pour un texte si court en tout cas -, il y a des souterrains qui se cachent sous l'histoire. En d'autres termes, ce texte est à mes yeux un bout de tissu, comme une couverture, sur laquelle ils tirent tour à tour. Bien joué.

- la fin est intéressante : la prophétie qui génère sa propre réalisation. Pas hyper original, mais vues les inquiétudes "IRL" concernant 2012, pas mal de le signaler, et de s'en amuser via l'horrifique / fantastique et de faire réfléchir sur l'angoisse générée par la pensée prédictive. L'angoisse de la "fin des temps", la reprise en mains de l'action par la pensée magique et l'affect au détriment de la rationalisation, tout cela conclu par une ridicule peur de perdre la face et d'avoir eu tort, bref, par l'orgueil... Le propos n'est pas sot.

Je n'ai sans doute pas TOUT dit, en positif, comme en négatif, mais globalement, l'affaire est à mon goût très rondement menée.

J'aime.

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Invité château_musée
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Invité château_musée
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l'élément fantastique, en principe, c'est le doute ; là le personnage, il a l'air de douter de rien ; sauf à la fin peut-être :

« Dieu ! Viens me chercher ! C'est MA fin du monde ! MA fin du monde ! »

mais cette prise de conscience de sa propre folie, c'est plus pathétique qu'autre chose ; si c'est une vision du futur, je classerais ça plutôt dans "épouvante" :blush:

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Invité Ysaline
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Invité Ysaline
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En même temps, est-ce vraiment si important ? L'essentiel, c'est que c'est agréable à lire.

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Membre, 30ans Posté(e)
Powët Membre 37 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
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Alors, pour répondre dans l'ordre :

Ysaline, déjà merci d'avoir pris le temps de répondre et d'avoir tant développé. Je suis content que ça te plaise en tout cas !

Donc déjà, pour les tournures maladroites, sur le coup, ça ne m'avait pas paru plus lourd que ça (notamment le "encore plus obèse"), et à vrai dire je ne me suis pas vraiment penché sur la question (étant donné que j'étais plus ou moins dans l'urgence et que ça n'allait pas ruiner tout le travail non plus). Mais c'est sûr qu'avec le recul, c'est quand même très très laid... De même pour le "elle pense que", là encore, sur le coup je n'ai pas réalisé que c'était pesant à ce point !

Sinon, château_musée, pour l'histoire du fantastique, oui, le fantastique existe grâce au doute, mais pas seulement. La folie entraîne la plupart du temps le fantastique (du moins, c'est ma vision des choses). Pour moi, la folie se rapproche beaucoup du doute et de l'hésitation, et ça a quelque chose d'irréel (même si ça existe vraiment). Mais comme l'a dit Ysaline, c'est pas non plus le plus important du texte de savoir si oui ou non c'est classable dans le fantastique :blush:

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Invité Ysaline
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Invité Ysaline
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:blush: Oui, les défauts remarqués par les autres semblent toujours plus monstrueux... Le niveau étant plutôt bon, je me permets d'aller gratter, pour améliorer encore, mais non, ça passe quand même à peu près à la lecture. Enfin, de toute façon, je crois que ça, c'est la part de ce qui se travaille dans l'écrit. Les qualités qui ressortent, en revanche, ne s'inscrivent pas dans le domaine de l'apprenable mais dans celui de la sensibilité purement littéraire - je garde surtout le mot sur le réfrigérateur... - alors... c'est très chouette. Si tu veux, ce que j'aime bien dans ta nouvelle, c'est que ça ne pourrait pas être un film, ou un tableau.

Sinon, j'ai repensé à cette histoire de pied dans le métro. Je crois qu'il n'y aurait pas de fin du monde si les gros hommes n'écrasaient les pieds des femmes enceintes. ^^ Me tromperais-je en pariant qu'on t'a écrasé les pieds ou bien que c'est cette impression de grande gêne qui est à la source de cette nouvelle ?

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Invité château_musée
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Invité château_musée
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la folie se rapproche beaucoup du doute et de l'hésitation

bien sûr, la saveur de l'instant...... le fantasme

moi ce que j'aime là dedans, c'est le lien entre les deux personnages, amour, illusion ? qui sait.......

en revanche, s'agissant de 2012, euh mouais la psychose est surtout virtuelle, je trouve perso, enfin bon je dis ça je dis rien

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Membre, 30ans Posté(e)
Powët Membre 37 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
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Tu as en partie raison : presque tout est parti de cette histoire de pied écrasé dans le métro, et pourtant, c'est juste un minuscule détail dans la nouvelle... qui aurait été complètement différente. D'ailleurs, je ne sais pas vraiment d'où ça vient cette histoire, ça doit être parce que je n'aime pas avoir mal aux pieds (depuis une double opération pour des ongles incarnés il y a 3 ans, ça doit jouer) ou peut-être même que c'est du à un traumatisme d'enfance (ma mère aime me raconter une petite anecdote, au cours de laquelle mon frère aîné m'a écrasé la main (plus ou moins volontairement) en marchant dessus alors que je n'avais qu'1 an... traumatisant, n'est-ce pas ?). Donc l'écrasement pourrait venir de là et les pieds de l'opération... Enfin pour les pieds, de toute façon, se faire écraser autre chose c'est dur quand même. Ou alors j'me suis fait écraser les pieds en Novembre-Décembre dernier, ça m'avait marqué sur le coup mais je m'en souviens plus là. Bref, c'est sûr en tout cas que le personnage de Laura, je l'ai déterminé grâce à cette anecdote de l'histoire...

Je crois qu'il n'y aurait pas de fin du monde si les gros hommes n'écrasaient les pieds des femmes enceintes.

C'est presque exactement ce que j'ai pensé en écrivant ce passage ^^

EDIT : château_musée, en effet, la relation entre les deux personnages est un peu bizarre, et je ne sais moi-même pas vraiment ce qu'il faut que j'en pense. Ils sont amoureux, c'est sûr, mais à cause des désaccords, ils ne s'en rappellent pas tout le temps...

Et 2012, pour le moment, atteint surtout internet, mais la psychose pourrait bien gagner d'autres personnes (notamment à cause du film, et surement des futurs reportages dessus...)

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Invité Ysaline
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Invité Ysaline
Invité Ysaline Invités 0 message
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:blush: Les secrets de l'inspiration... Il y a des petites sensations comme ça qui marquent, des moments qui cristallisent des impressions plus vastes que nous ressentons de manière plus générale tout au long de notre existence, sans parvenir à les exprimer tout à fait. J'ai moi-même créé une histoire - pas encore écrite - à partir d'un mur rose dans l'impasse Saint Polycarpe, juste ce moment où, chargé de l'indicible, on croise l'image exacte qui exprime un ressenti profond. L'intelligence symbolique, en somme... soit la capacité de produire des métaphores neuves.Ce qui distingue les mauvais écrivains des créateurs...

Les défauts de ton texte sont objets de travail, donc on va considérer que c'est perfectible par l'exercice et la critique. Broutille, un peu de temps et d'efforts, en somme. Cultive ton jardin d'angoisses et ce travail accessible à tous devrait te permettre de produire des textes vraiment très très bons, ce qui n'est pas accessible à tous, pour le coup, dans la mesure où tu as la sensibilité et l'audace d'aller creuser là où ça t'échappe, ce que peu de gens et d'écrivants ont...

En définitive et pour en revenir au texte - et par là même faire réponse à Château Musée - je crois que c'est vraiment Laura qui crée cette fin du monde, qui est projection de sa hantise de se faire écraser, étouffer dans la chaleur d'un métro bondé, bref, dans cette mesure, c'est exactement du fantastique. C'est le délire de Laura et non celui de Guiseppe, qui n'est que l'objet de son angoisse à elle, certitude violente, proférante, assurance monstrueuse et laideur d'un savoir fanatique, rejetant la fragilité de la vie comme le soleil crame les fleurs les plus délicates.

Tu devrais aimer cette chanson, je crois... :coeur:

... un ami me disait il y a peu : "L'intuition, c'est l'intelligence qui court trop vite." ^^

Modifié par Ysaline
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Invité château_musée
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Invité château_musée
Invité château_musée Invités 0 message
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Sa femme, quant à elle, a obtenu son diplôme de psychologie avec les félicitations du jury. Mais lorsqu'elle veut l'annoncer, l'appartement est vide¿ et sa joie se transforme en désespoir.

ma foé, la pauvre.....

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Powët Membre 37 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
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Ah, je n'avais pas envisagé ça. Mais maintenant que tu le signales, pourquoi pas après tout.Tu penses que ça pourrait être les angoisses de Laura qui se manifestent en réalité dans les actes de Giuseppe ? C'est vrai que dans le texte, il est pas mal question de feu, et ça, c'était volontaire, mais je n'avais pas remarqué que c'était toujours ou presque du point de vue de Laura. Enfin je dis feu, et tout ce qui va avec, à savoir fumée, et donc suffoquement, etc...

La chanson, je me suis un peu (beaucoup) reconnu dedans... ^^

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Invité Ysaline
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Invité Ysaline
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Oui, le feu, les flammes de l'apocalypse, la chaleur du métro, la canicule... Il n'est question que de suffocation et de meute. Si je poursuis, j'entame ta psychanalyse - et ça peut devenir un peu gênant ^^ - mais les thèmes abordés sont à mes yeux ceux de la chaleur suffocante, de la raison individuelle (la tempérance) en conflit avec la pensée magique grégaire, le tout monté autour du délire de fin du monde... le personnage qui a peur de la fin du monde, ici, c'est Laura. Et Laura, c'est en quelque sorte une partie de toi... Enfin, une poupée qui te figure, un avatar... Je crois, du moins. (cf la notion d'anima chez Jung ?)

C'est complexe, tout ça. Pas mal d'arriver à élaborer tout cela spontanément... N'est-ce pas merveilleux, un esprit humain ? :blush:

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Invité Ysaline
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Invité Ysaline
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Nota bene : la peur de la fin du monde, c'est pas forcément la superstition de 2012, c'est un archétype que l'on retrouve dans les mythes les plus importants de différentes civilisations, notamment : l'Arche de Noé, L'Apocalypse, mais aussi la guerre racontée par le Mahabharata indou... et cette peur se reflète aussi dans la construction du calendrier Maya. ^^ Une peur inscrite en chacun, puisqu'elle symbolise l'anéantissement du Tout et donc surtout du soi... Enfin, j evais peut-être stopper les développements, ça me mène un peu trop très vachement loin. :blush:

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Powët Membre 37 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
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Qu'il y ait peut-être une part de ma peur de la fin du monde, peut-être, c'est possible. Enfin, personnellement, je ne sais pas vraiment comment je la verrais. J'étais trop jeune pour y croire en 2000, pour 2006 ça me semblait absurde, de même que pour 2012. Après 2012, la prochain en date doit être 2036 je crois, une météorite qui nous tomberait dessus. Mais je sais pas si je verrais la fin du monde comme ça. Je ne la verrais pas vraiment non plus comme le grand feu de Laura. Mais après, peut-être que ça traduit une de mes peurs de petit enfant, je me souviens que je cauchemardais souvent la nuit, imaginant d'énormes incendies, et j'étais paniqué à chaque exercice avec les fausses alertes à l'incendie dans mon école. Là encore, je n'y avais pas pensé sur le coup, mais ça doit venir de là en fait :coeur:

Pour la notion d'anima chez Jung, faudra que je me renseigne un peu plus, mais c'est la part du féminin chez l'homme ? Dans ce cas, oui, c'est surement une partie de moi. Et chose étrange (quoi que ?), la plupart des personnages féminins que je "crée" représente une partie de moi. Je viens de m'en rendre compte, mais mes personnages masculins sont plus mes opposés... et là encore, c'est devenu complètement inconscient. éa me donne pas mal à réfléchir en tout cas ! :blush: Et oui, un esprit humain, c'est vraiment beau, tellement complexe...

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