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l'extrême minceur, critère sociétal ?


bichounette du 56

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Membre, 73ans Posté(e)
bichounette du 56 Membre 328 messages
Baby Forumeur‚ 73ans‚
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<H1 id=titrePrincipal>Le diktat des apparences</H1><H2 id=chapeau></H2>cnrs_final_2_hd.jpg © J.-F. Martin pour le Journal du CNRS

le culte de la minceur

(...) Autre preuve de cette hypervalorisation du corps qui, au gré des normes esthétiques occidentales (lesquelles « tendent à devenir des normes mondialisées », fait observer Gilles Boëtsch), est tenu d'être jeune, sain, ferme, hâlé, équilibré, non dépendant, fonctionnel, performant (la vieillesse ne doit pas se voir)¿ : l'omniprésence de la minceur dans la mode, les clips, le cinéma, la presse féminine. Dans la construction actuelle de nos principes et de nos éducations corporels, dit Gilles Boëtsch, « l'obèse renvoie au gras, au gros et au lourd. Il est construit socialement sur le principe de la mollesse, du laisser-aller, du non-contrôle de soi. Il est marginal non seulement d'un point de vue médical par les pathologies qui le frappent, mais aussi par l'écart à la norme qu'il signifie dans une société fondée sur l'apparence et la performance. En Afrique, au contraire, un corps féminin opulent s'inscrit dans la notion de ¿beauté naturelle¿ ». Malgré d'importantes proportions de personnes en surpoids ¿ estimées en France à 67 % des hommes et 50 % des femmes de 35 à 74 ans 4 ¿ ou obèses ¿ 20% de la même classe d'âge ¿, le temps est loin où, dans notre société, « être gros montrait l'opulence et l'aisance financière », confirme Estelle Masson, du Centre Edgar Morin. Le gros, en ce début de millénaire, « est soupçonné d'avoir mangé plus que sa part, d'être sans volonté, sans discipline... Les femmes, surtout, semblent avoir intériorisé les préjugés discriminant les gros et valorisant les minces ». La preuve ? 55 % des Françaises ont déjà fait un régime et 70 % estiment qu'afficher une taille de guêpe est une simple question de volonté, alors même que « les nutritionnistes mettent en garde contre les dangers des régimes à répétition et que les psychologues sonnent l'alerte des ravages en termes d'image et d'estime de soi que produit l'impératif de minceur sur les femmes qui n'y parviennent pas ou sur celles qui y parviennent trop bien (anorexie) ».

L'égalité des femmes et des hommes est en principe acquise mais « les magazines féminins, tout en proclamant à longueur de colonnes que l'essentiel est d'être ¿soi-même, rayonnante, lumineuse, épanouie...¿, continuent d'imposer une image du corps féminin qui convient avant tout au regard masculin, ajoute Véronique Nahoum-Grappe, du Centre Edgar Morin. étre socialement laide, pour une fille, constitue une faute identitaire majeure dans notre société. Sur la plage, on ne condamne pas une femme qui bronze seins nus parce que l'on juge qu'elle transgresse la morale, mais en vertu du principe qu'¿une moche n'a pas le droit de se montrer¿. Et même au somment de l'état, on assiste à la rencontre des belles et du trône »¿

L'importance sociale de la minceur et de la beauté, et plus largement la recherche obsédante de l'amélioration de son image, trouve aussi son origine dans l'effondrement des grands systèmes religieux et politiques qui offraient autrefois « la possibilité de programmer son existence à travers un ¿au-delà¿ (Dieu, le Grand Soir¿) en niant son individualité », commente Bernard Andrieu. La crise des idéologies traditionnelles, de la famille, du lien social, de la démocratisation scolaire, de l'économie¿ conduit le sujet contemporain à « investir son corps de toutes les possibilités de son imaginaire », dit-il. Dans une société « sans transcendance, sans utopie collective » comme la nôtre, le corps constitue « le dernier rempart de l'individu, la seule ¿matière¿ sur laquelle s'adosser et dans laquelle s'incarner pour se construire, s'affirmer et s'épanouir ».

D'où vient, alors, la flambée actuelle des pratiques qui mettent en danger un corps porté au pinacle (saut à l'élastique, raids périlleux, descente de rapides¿) ? Rien de paradoxal derrière ce phénomène, estime Georges Vigarello. é travers les pratiques physiques extrêmes, « le sujet réinvestit la vieille expérience de la transcendance à l'intérieur même de son corps. Il la rabat sur l'espace intime. Il s'affronte ¿en lui¿ à de l'inconnu en faisant de son corps le siège de l'expérimentation d'un ¿ailleurs¿ ». (...)

(l'article entier)

http://www2.cnrs.fr/presse/journal/3979.htm

autre article avec un extrait ci-dessous

http://www.liberation.fr/next/010161807-le-corps-du-delit

(...) Il n'empêche, les filles «fil de fer» sont là. Sur les podiums, dans les magazines, dans les têtes. Ces dernières années, les mannequins ont perdu de leurs fesses, de leurs poitrines, de leurs joues. De plus en plus jeunes, de plus en plus décharnées, modèle esthétique alimenté par les silhouettes de l'Est. «Il y a une dérive, estime Marie Chauveau, présidente de l'agence de publicité Mafia. Tout le système de la mode cherche ce type de beauté. On est dans la négation du corps.» Pour certaines campagnes de publicité, comme les maillots de bain Erès, elle dit avoir des difficultés à trouver un corps «juste» : de beaux seins sans avoir la poitrine de Sophia Loren. «Tous les six mois, je suis obligée d'organiser un casting de 200 filles.» Directeur de l'agence parisienne de mannequins Viva, Cyril Brulé confirme. «Ce qui se passe est terrible. Une bande de gens de la mode a décidé que les filles seraient maigres. Et les vêtements de plus en plus petits. Ce sont des malades, qui sont, eux-mêmes, complètement dingues du contrôle : ces gens de 40-45 ans, hommes ou femmes, vous les voyez de dos avec ces silhouettes rachitiques, et vous les prenez pour des jeunettes de 20 ans.» (...)

La lecture de ces articles vous inspirent quels commentaires ?

Comment dans notre vie quotidienne, ces nouvelles tendances pourront changer la vie de ceux qui ne s'y soumettent pas ?

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